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Contre la rigueur et les licenciements, décider ensemble et produire autrement...

Selon la porte-parole du gouvernement « le Premier ministre porte un budget de combat ». 60 milliards d’économies dans un contexte économique morose, c’est donc le prix d’une dérive budgétaire… et surtout d’années et d’années de cadeaux aux riches qu’on s’apprête à nous faire payer.

Ce gouvernement illégitime n’a qu’un objectif : assurer que la France sorte avec un budget conforme aux attentes des agences de notation, des investisseurs et des instances européennes. Nul ne sait combien Barnier 1 durera. Qu’importe il s’agit d’imposer le PLF (projet de loi de finances) présenté le 10 octobre. 

La rigueur… 

Le premier problème des dirigeants, ce ne sont ni les services publics à la dérive ni la précarité ou la pauvreté. Non, le premier problème c’est le déficit public qui pourrait dépasser 6,1 % du PIB, largement au-dessus des 3 % accordé par la discipline budgétaire européenne. 

Le deuxième problème pour le gouvernement ce sont les investisseurs qui se fient aux agences de notation. L’agence Fitch a abaissé la note de la dette (sic !) en AA –, en y ajoutant une « perspective négative ». De quoi mettre au garde-à-vous le nouveau ministre de l’Économie, Antoine Armand.

20 milliards d’économies 

Sur les 60 milliards d’euros d’économies annoncées, plus de 20 milliards concernent les dépenses de l’État, et près de 15 les dépenses de la Sécurité sociale. Le budget des collectivités locales sera amputé de 5 milliards. Le reste consiste à augmenter les recettes via les entreprises (de près de 14 milliards) et les ménages (de près de 6 milliards). La part des restrictions de dépenses et celle de la hausse des recettes a d’ailleurs suscité un débat de spécialistes dans lequel s’est engouffré le RN pour se distinguer du gouvernement. Pendant ce temps, le RN peut faire la pluie et le beau temps, Retailleau s’agite pour eux pour une (énième) loi « immigration » (voir article page 3).

La rigueur déclarée comme étant la pire cure depuis 1983 s’annonce comme une aubaine pour des privatisations renforcées et pour nourrir le marché insatiable de nouveaux débouchés et de nouvelles sources de profits, notamment dans le champ de la santé (voir notre article page 3). Ce que le RN ne renie en rien… 

Hausse des prix et consommation atone… 

La diminution du budget, qui casse tout ce qui permet aux classes populaires de vivre mieux malgré des salaires bas, est d’autant plus cruelle que la situation économique continue à se dégrader. La « croissance » est limitée à 1 %, la consommation et l’investissement sont très faibles. Entre août 2023 et août 2024, les dépenses des Français sont restées totalement atones. Entre la mi-2021 et la mi-2024, les prix ont augmenté de 13 % en moyenne et les salaires de 11 %. Rappelons qu’il s’agit de moyenne pour les salaires. 

Les dividendes reculent, ils licencient

Tout ceci n’a pas empêché le président du Medef de déclarer le 9 octobre que « baisser les allégements de charges au niveau du smic va affecter notre compétitivité » et cela va « considérablement amputer les capacités des entreprises à revaloriser les salaires nets ». On croit rêver : on se demande qui sont les assistés ! En refusant les hausses de salaires, qu’il a fallu arracher par des grèves, la paralysie a gagné l’économie. C’est l’échec du capitalisme subventionné que Bruno Le Maire et la macronie ont pratiqué.

Le résultat est là : la CGT a recensé 170 plans de licenciements, détruisant 100 000 emplois. Notamment chez MA France, sous-traitant de Stellantis, chez Gaël en Ille-et-Vilaine, filiale de Casino, chez Milee, anciennement Adrexo, chez Valeo, chez Casino. Ces licenciements surviennent dans le cadre d’une crise de ­surproduction, notamment dans l’automobile (voir page 5), et alors que les profits des entreprises du CAC ont atteint 154 milliards d’euros en 2023… et ont distribué 68 milliards de dividendes à leurs actionnaires !

Produire autrement

Nous avons besoin que les luttes convergent pour interdire les licenciements, pour produire autrement : des biens utiles du point de vue social avec des techniques propres du point de vue écologique. Nous avons besoin de préserver nos biens communs, et de renforcer les services publics et la gratuité (santé, éducation, énergie, vivant). Bien loin de ce budget comme des précédents ! Il nous faut nous mobiliser !

Fabienne Dolet

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