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#Poutou2022

  • Oui nous sommes dans une situation intenable ou presque...

    Oui nous sommes dans une situation intenable ou presque. Comme piégés dans ce système électoral à deux tours, coincés entre deux solutions qu’on ne veut surtout pas, prisonniers par deux dangers différents mais proches à la fois (les violences actuelles ultra-libérales et celles promises d’une extrême-droite fascisante).
    On se débrouillera comme on peut de ce deuxième tour, en empêchant le plus possible le vote RN sans pour autant appeler au vote Macron qui ne peut en aucun cas représenter un barrage anti-extrême-droite. Mais chacun-e fera dans l’urne selon sa conscience, entre abstention et vote barrage. Sauf que quelque soit notre choix, il semble surtout ps souhaitable et aussi inutile de se heurter sur cette question.
    Même si nous sommes sous pression, même si la perspective des luttes nous apparaît lointain voire peu crédible, comme un vrai trou de souris, qu’avons nous d’autres à faire en vrai que de préparer les ripostes ? Que pouvons nous faire concrètement pour retrouver un peu d’espoir, un peu de confiance dans notre camp social, dans nos forces collectives ?
    Entre disputes logiques sur nos tactiques immédiates et convergences nécessaires pour la reconstruction du mouvement social xoe d’un parti politique de gauche anticapitaliste de combat, il nous faudra bien trouver le chemin.
    C’est ce que nous avons essayé de défendre durant la campagne présidentielle, notre avenir dépend de notre capacité à agir par en bas, à prendre nos affaires en main, à faire de la politique nous mêmes au quotidien, à très nombreuses et nombreux, à formuler un programme de rupture pour les luttes, pour changer profondément la société.
    Le débat du moment ne serait-il pas d’amorcer rapidement un mouvement unitaire massif antiraciste et antifasciste ? De comment se lancer dans des luttes sociales pour un salaire minimum décent pour toutes et tous, pour une retraite à 60 ans, pour une réduction massive du temps de travail à 28 heures hebdo, pour sortir du chômage ? De défendre ensemble l’égalité des droits pour toutes et tous contre toutes les discriminations et toutes les oppressions ?
    Concrètement cela signifierait que des initiatives de rencontres soient prises par les partis de gauche (sincèrement de gauche ?) à commencer par les partis de la gauche radicale, en tout cas les forces militantes politiques syndicales associatives convaincues qu’il faut agir dans le sens de la réf du mouvement social, dans l’idée que c’est par la révolte, dans la rue, dans les grèves, dans les occupations qu’on pourra changer la donne.

    Philippe Poutou

  • Déclaration de Philippe Poutou au soir du 1er tour...

    Nous tenons tout d’abord à remercier les électeurs et électrices qui ont choisi de voter pour nous. Par ce vote, ils et elles ont porté leur suffrage sur un ouvrier licencié, quelqu’un qui leur ressemble. Il et elles ont voulu exprimer le rejet d’un capitalisme qui mène l’humanité droit dans le mur, source de crises écologique, sanitaire, sociale et démocratique. Ils et elles ont voulu affirmer que le changement se fera par en bas, par les mobilisations et en rompant avec ce système.
    Nous savons aussi que bien d’autres se sont reconnus dans notre candidature mais ont préféré glisser un autre bulletin dans l’urne, espérant « voter utile ».
    Comme en 2017, Macron et Le Pen sont donc qualifiés à l’issue d’une non-campagne. L’élection présidentielle est déjà particulièrement antidémocratique, cette campagne en a été la caricature, la parole étant confisquée par la droite et l’extrême droite, particulièrement par Macron. À aucun moment de cette campagne, celui-ci n’aura voulu rendre de comptes sur la politique menée ces cinq dernières années, une politique particulièrement antisociale et autoritaire.
    Le taux d’abstention, en augmentation, marque la défiance de la population vis-à-vis du pouvoir de Macron. Sans parler des étrangers, privés de droit de vote et de pouvoir peser sur la politique du pays où elles et ils habitent et travaillent.
    Le désaveu de ce quinquennat profite hélas à l’extrême droite. Nous le mesurons aujourd’hui : Macron n’est en rien un rempart contre l’extrême droite. Pire, sa politique la nourrit quand il s’attaque aux conditions de vie des salariéEs et des chômeurs, quand il chasse, avec Darmanin, les migrantEs et les sans-papiers, quand il réprime violemment les manifestations, comme celles du mouvement des Gilets jaunes...
    C’est peu dire que le climat politique de ces derniers mois a pesé sur les urnes. Les questions sociales sont prégnantes, comme la nécessité d’augmenter les salaires et l’ensemble des revenus face à la dégradation des conditions de vie du plus grand nombre. Mais ce sont bien les thèmes de l’extrême droite qui se sont imposés, en particulier sous la pression de Zemmour. Préfigurant un projet fasciste, celui-ci a infusé de ses idées dégueulasses toute la campagne à droite et à l’extrême droite.
    Zemmour aura entre autres servi à relativiser le danger représenté par Le Pen alors qu’elle n’a jamais été aussi proche du pouvoir. Pourtant, tous les deux représentent les deux visages d’un projet politique ultra-autoritaire, au service des capitalistes, visant à mettre au pas l’ensemble de la population. Le Pen est un poison car, par le racisme, elle cherche à attiser la haine contre les populations immigrées et d’origine immigrée, et la division, visant à les surexploiter et à détourner les salariéEs de vrais responsables des crises, du chômage et de la misère.
    Le score de Le Pen et la crise politique qui confirment le rejet des partis traditionnels de gauche et de droite, nous montrent l’urgence de reprendre nos affaires en main, de nous mobiliser. Et ce n'est pas d’un « front républicain » conduit par Macron dont nous avons besoin, mais de construire une large mobilisation contre Le Pen, Zemmour et tous leurs alliés. Quel que soit le résultat du second tour, nous devons nous préparer à défendre nos intérêts et nous battre dans les entreprises et les quartiers, contre l’exploitation et toutes les formes d’oppression. Le week-end des 16 et 17 avril doit être marqué par des manifestations massives dans tout le pays contre l’extrême droite et les politiques libérales et autoritaires qui le nourrissent. Une mobilisation qui doit commencer dès demain dans les quartiers populaires, sur les lieux de travail, dans la jeunesse, partout où c’est possible.
    Dimanche 24 avril, beaucoup voudront faire barrage au RN en votant Macron. Nous partageons la volonté de rejeter le danger mortel pour tout progrès social et pour l'ensemble des droits que représenterait l'arrivée au pouvoir de Marine Le Pen, tout particulièrement pour les populations immigrées et d’origine immigrée ou les personnes LGBTI. Notre consigne de vote est claire : pas une voix ne doit aller à l’extrême droite. Pour autant nous ne donnerons pas de consigne de vote en faveur de Macron, car c’est un pompier pyromane dont les politiques sont une des causes de la montée du RN. Macron n’est en rien un rempart contre l’extrême droite qui a progressé durant son quinquennat.
    Pour faire reculer durablement ce péril, il n'y a pas d'autre solution que de lutter, contre l'extrême droite mais aussi contre toutes celles et ceux qui, comme Macron et tous ceux qui l’ont précédé, ont mis en place ou veulent imposer des mesures antisociales. Cela passe aussi par la reconstruction d’un projet d’émancipation pour les classes populaires.
    Toutes tendances confondues, la gauche se maintient comme en 2017 à un niveau très bas. Les prochains mois vont être difficiles, on le sait déjà, et plus que jamais, nous avons besoin d’unir notre camp social et ses organisations pour y faire face.
    Ce camp social n’est pas sans ressources. Ces dernières années ont été marquées par le mouvement des Gilets jaunes, la mobilisation contre la réforme des retraites, une multitude de grèves ouvrières éclatées et de mobilisations d’une partie de la jeunesse. Ces derniers mois ont été marqués par des luttes pour les salaires. Les capacités de résistance de notre camp social existent et lui permettent de se faire craindre.
    Nous nous adressons avant tout à l’ensemble de la gauche sociale et politique, aux syndicats, aux associations et collectifs écologistes, antiracistes, féministes, LGBTI, ainsi qu’aux forces politiques : nous avons besoin de nous rencontrer pour discuter des initiatives possibles pour changer la donne.
    L’urgence est d’abord de construire un front commun et durable contre l’extrême droite. Un front unitaire antifasciste articulant mobilisations de rue et batailles idéologiques.
    Nous avons aussi besoin d’organiser la coopération et la coordination, de trouver des moyens d’actions autour d’un programme d’urgence commun pour les luttes. Cela commence par la riposte unitaire contre l’offensive annoncée de Macron sur la retraite à 65 ans, ou pour mobiliser en faveur des salaires.
    Enfin, comme nous l’avons fait durant cette campagne, nous voulons nous adresser particulièrement à toutes les « orphelines » et « orphelins » d’une gauche de combat, à tous les anonymes, les militants ou les sympathisants, organisés ou non, à toutes celles et ceux auprès desquels notre campagne a trouvé de l’écho, et aux directions des différentes forces politiques à gauche.
    La « vieille gauche », gestionnaire du capitalisme, s’est écroulée, et nous ne la pleurerons pas. Il faut reconstruire une force politique anticapitaliste, antifasciste, féministe, écologiste, antimilitariste, anticolonialiste et internationaliste, pour la transformation révolutionnaire de cette société. Cela nécessite un débat dans l’ensemble du mouvement social, du mouvement ouvrier, avec tous les courants et forces qui aspirent à un tel projet. C’est nécessaire et c’est urgent.
    Ces prochaines semaines, ces prochains mois, nous allons donc avoir besoin d’échanger, de débattre, de confronter, de tirer les bilans, pour essayer de construire ensemble. Construire les mobilisations contre les attaques qui se dessinent, mais aussi un nouvel outil politique : un parti pour tous les exploitéEs et les oppriméEs. Nous ne pouvons plus attendre.

  • Parce qu’il le vaut bien, le vote Npa est utile pour la suite.

    À 6 heures de la fin de la campagne officielle, nous maintenons notre appel à voter pour notre candidature.
    On sait bien les doutes et les inquiétudes qui frappent de très nombreuses personnes à “gauche”, on entend très bien
    les consignes de vote “utile” pour le candidat FI le moins mal placé à gauche.
    On respecte totalement les différences dans les avis et les envies. Et on ne voudrait pas se disputer sur cette question de vote. D’autant que nous aurons besoin de nous retrouver de suite après, dans des luttes et dans les rues ou les places.
    Le vote NPA a son utilité : celle d’affirmer la nécessité de reconstruire le mouvement social, de préparer les mobilisations antifascistes, pour l’égalité des droits, pour la démocratie contre l’autoritarisme et les violences policières, de préparer aussi les mobilisations de défense des retraites ou des revenus décents pour toutes et tous.
    Il s’agit aussi d’affirmer la nécessité de reconstruire un Parti de gauche radicale, anticapitaliste, internationaliste, anticolonialiste, féministe, écologiste, antiraciste, pour construire un outil politique qui soit celui de notre camp social, celui des opprimé-es, pour prendre nos affaires en main, pour faire d élan politique nous-mêmes.
    Tout cela va avec la défense d’un programme de rupture avec le capitalisme, de ré-appropriation des richesses volées par les capitalistes, promouvant l’expropriation et la socialisation des secteurs vitaux de l’économie (banques, énergies, santé, transports, alimentation…), la lutte contre toutes les formes d’oppression et de discriminations, pour un monde sans frontières, avec la liberté de circulation et d’installation, l’accueil des réfugiés…
    Un programme qui ne pourrait se défendre et s’imposer que par les luttes, la mobilisation profondes des populations.
    Parce que c’est notre projet ! Parce qu’il le vaut bien, le vote Npa est utile pour la suite.
     
    Philippe Poutou

  • Voter Philippe Poutou, sans illusion mais sans réserve...

    Autour de nous et y compris dans notre organisation s’exprime depuis plusieurs jours une opinion selon laquelle il faudrait voter pour le candidat de gauche le mieux placé, en l’occurrence Jean-Luc Mélenchon.
    Que ce soit pour faire face à l’extrême droite ou pour donner un espoir pour la gauche, ce point de vue fait peu de cas de la réalité des rapports de forces et des institutions.

     

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  • Sur l’utilité du vote anticapitaliste...

    C’est toujours pareil, à l’approche des élections, la pression pour le vote utile augmente jusqu’à devenir une sorte de harcèlement. Certes il y a de quoi s’inquièter de la situation politique et du danger de l’extrême-droite.
    Mais en vrai qu’y a t’il de nouveau ces derniers jours ? Ça fait combien de mois que le deuxième tour annoncé dans les sondages serait Macron l’ultra-libéral contre LePen l’extrême-droite fascisante ? Depuis combien de temps constatons nous une gauche impuissante ? Et un rapport de force électorale largement en faveur des réactionnaires toute tendances confondues.
    Tout cela se confirme et effectivement le deuxième tour s’annonce pourri. Alors le coup classique du vote utile (efficace ou barrière, c’est pareil) revient en force. Comme si tout se jouait dimanche, comme si ça ne se jouait pas un peu ces derniers mois, comme si ça ne se jouait pas un peu après les élections, comme si ça ne se jouait pas dans la rue…
    Tout sur le vote utile comme si aussi cela ne se jouait pas dans les meetings avec du bleu blanc rouge et de La Marseillaise partout y compris parfois à gauche, comme si ça ne se jouait pas dans les discours et dans les programmes de “gauche” parfois si peu anti chauvinisme, anti nationaliste ou même anticolonialiste, si peur pour le droit à l’autonomie pour les peuples, si peu pour un monde ouvert sans frontière avec la liberté de circulation…
    La lutte contre l’extrême-droite et les idées réactionnaires ne se joue pas seulement au moment du vote. Mais c’est vrai qu’elle s’y joue quand même un peu. Et c’est pour cela que le vote anticapitaliste Npa, le plus à “gauche” possible, le plus radicalement internationaliste, a son utilité et devrait être considéré avec respect et sérieux.
    Le vote Npa, c’est clairement la perspective du combat antifasciste dans la rue, dans les quartiers, partout au quotidien, c’est l’idée que c’est à la population de prendre ses affaires et ses luttes en main. C’est parler du “plan B” le plus probable, celui où le pouvoir resterait sous le contrôle des possédants, des capitalistes, des ultra-libéraux, des réactionnaires, qu’il nous faudra alors discuter concrètement de la suite, surtout en n’attendant pas 5 ans, mais en agissant de suite, pour reconstruire le mouvement social, unitairement, largement, à la fois contre les attaques antisociales déjà programmées (retraites, chômage…), pour les libertés publiques, contre les oppressions-discriminations, pour l’égalité des droits pour toutes et tous…
    Et c’est aussi discuter concrètement de la reconstruction d’un outil politique pour les opprimés, un parti radicalement anticapitaliste, antiraciste, féministe, écologiste, antimilitariste, anticolonialiste, internationaliste… un parti large qui tente d regrouper les forces militantes, les gens disposés à mener les batailles pour défendre notre camp social.
    La prétention du vote utile est contre productive, elle met la pression, elle exerce un chantage sur tout le monde qui ne crée pas les meilleures conditions pour discuter ensemble de la suite. A « gauche » reconnaissons et respectons nos différences de programmes, de pratiques, d’analyses ou de réponses immédiates.
    Pour ne pas écœurer les gens ou donner des raisons supplémentaires à l’abstention, tolérons tout simplement le droit de voter pour nos idées au premier tour. Et puis à chaque étape, discutons concrètement de la suite. Par exemple pourquoi ne pas se retrouver entre les deux tours, préparer des rencontres entre organisations politiques syndicales associatives pour élaborer un plan d’action rapide, dans la rue ?
     
    Philippe Poutou