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Contre l’islamophobie, une mobilisation nationale qui appelle des suites...

Samedi 11 mai, plusieurs milliers de personnes ont manifesté à Paris contre l’islamophobie et les politiques répressives visant les populations musulmanes. 

À l’appel de collectifs antiracistes, d’associations de quartier et de forces politiques de gauche, plus de 3 000 personnes selon nos estimations ont défilé dans une ambiance résolument combative et solidaire.

De nombreuses revendications 

Cette mobilisation faisait suite à une série d’événements marquants : procédures de dissolution des collectifs militants la Jeune Garde et Urgence Palestine, criminalisation croissante des discours antiracistes, mais surtout hommages à Aboubakar Cissé.  

Tout au long du parcours parisien, les slogans ont dénoncé l’islamophobie d’État, le gouvernement Retailleau et les discriminations systémiques. De nombreuses prises de parole ont mis en lumière les multiples formes que prend l’islamophobie en France : dans les institutions, les médias, l’école, le monde du travail. La présence importante de pancartes et de slogans pro-palestiniens a également souligné une convergence croissante entre solidarité internationale et luttes contre le racisme, en particulier envers les musulmanEs.

Un manque d’investissement politique 

Malgré un appel large, la manifestation a aussi montré des limites. À part le NPA-A, peu de partis politiques ont répondu présent, à l’exception notable de La France insoumise. Les consignes données par certains cadres politiques, comme l’usage du drapeau français ou de mots d’ordre centrés sur la laïcité, ont été globalement ignorées, et l’autonomie des collectifs de terrain est restée forte. Les mouvements féministes, écologistes ou syndicaux étaient peu représentés, révélant encore des cloisons à dépasser. 

Des mobilisations nationales 

Au-delà de Paris, des rassemblements ont eu lieu dans plusieurs villes. À Montpellier, environ 300 personnes ont répondu à l’appel. À Lille, 200 personnes ont manifesté, aux côtés de collectifs de sans-papiers, de syndicats et de partis de gauche. À Saint-Étienne, 150 personnes se sont rassemblées place Jean-Jaurès, avec des interventions engagées mais une mobilisation en demi-teinte. À Nancy, la mobilisation n’a réuni qu’une soixantaine de personnes, malgré la diversité des interventions. À Bordeaux, une centaine de personnes ont manifesté. 

Un espoir de construire la suite 

Cette journée du 11 mai rappelle une réalité incontournable : l’islamophobie n’est pas un accident ou une dérive, mais une politique d’État structurée, appuyée par des lois, des discours et une répression ciblée. Elle touche en premier lieu les musulmanEs, réelLEs ou supposéEs, et sert plus largement à étouffer toute contestation venue des quartiers populaires.

La manifestation a constitué une étape importante, mais elle reste en deçà de la grande mobilisation de novembre 2019. Elle montre qu’un espace commun existe, mais qu’il reste à le faire vivre, le structurer et l’élargir. Pour construire une riposte à la hauteur des attaques, il faudra renforcer les liens entre collectifs de quartier, associations, syndicats, partis et mouvements sociaux. Il faudra aussi que les organisations se donnent les moyens d’unir leurs forces sans effacer les premières lignes de la lutte.

Le combat contre l’islamophobie est un combat pour l’égalité, la dignité et la liberté. Il concerne toutes celles et ceux qui refusent que l’État cible une partie de la population pour mieux faire taire les voix dissidentes. La suite est entre nos mains. 

Amel

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