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  • L’histoire du 1er Mai : De la lutte pour les huit heures de travail à la journée de solidarité internationale...

    La signification politique de cette journée du 1er Mai a beaucoup évolué depuis sa création.

    Au départ conçue pour imposer la journée de 8 heures de travail par la grève et les manifestations, elle menace la bourgeoisie et le patronat qui combattent violemment toute dynamique de grève générale.

    Cette journée prend une autre signification à partir des années 1930, plus politique, en réponse aux questions cruciales du moment, tout en exprimant la solidarité internationale.

    Patrick Le Moal.

  • L’islamophobie tue : organisons la riposte !

    Le 28 avril 2025, à La Grand-Combe, Aboubakar Cissé a été assassiné dans sa mosquée, à l’aube, alors qu’il s’apprêtait à la nettoyer avant la jumu’a (prière du vendredi). 

    Il a été frappé de cinquante coups de couteau par un homme se disant animé d’une « conviction » de devoir tuer. Ce meurtre n’est ni un fait divers ni une tragédie isolée. C’est un acte islamophobe. Et un signal d’alarme : l’islamophobie est une menace mortelle.

    Dans un contexte d’intensification de la stigmatisation des musulmanEs, ce crime constitue l’expression brutale d’une logique politique et raciste déjà bien installée. 

    Aboubakar, martyr de l’islamophobie 

    Parce qu’Aboubakar était musulman, dans une mosquée, dans un lieu identifié comme tel, il a été pris pour cible. L’assassin ne s’est pas contenté de « tuer la première personne venue » ; il a pénétré dans un lieu de culte, proféré des insultes contre l’islam, et méthodiquement humilié et assassiné un homme en raison de sa foi. C’est l’aboutissement d’un fantasme délirant mais cultivé par le climat ambiant : faire disparaître les musulmanEs de l’espace public.

    L’islamophobie et le racisme d’État, vecteurs des violences 

    Ce n’est pas la première fois que des lieux de culte musulmans sont visés. Depuis des années, ils sont profanés, menacés, désignés comme des zones de non-droit, comme des ennemis de l’intérieur. Contrairement à ce que certains discours voudraient faire croire, ces lieux n’ont jamais été sanctuarisés. À rebours de la tradition républicaine qui voudrait que les lieux de culte bénéficient d’un certain respect, ils sont perçus ici comme des cibles légitimes. Quand l’État ferme des lieux de prière, quand les médias les désignent comme des foyers de radicalisation, quand la parole raciste se libère sans conséquence, les actes suivent. Ce meurtre n’est pas une « aberration ». Il est la conséquence logique d’un racisme structurel qui rend acceptable, voire souhaitable, la disparition des musulmanEs.

    Mais il serait insuffisant de ne pointer que l’État ou les médias. L’islamophobie est diffuse, enracinée, multiforme. Elle innerve les institutions, elle s’exprime dans les politiques sécuritaires, elle se niche dans les lois (comme celle de 2004 sur les signes religieux à l’école), elle irrigue les discours et s’insinue dans les représentations sociales. Elle est ce socle idéologique qui permet d’accuser en bloc, de discriminer légalement, de rendre invisibles ou de désigner à la vindicte les musulmanEs et assimiléEs.

    La riposte solidaire à construire par en bas 

    Face à cela, il y a pourtant des résistances. Dès l’annonce de l’assassinat d’Aboubakar Cissé, des collectifs, des organisations, des proches ont réagi, exprimant colère et solidarité. Une mobilisation est en préparation, notamment à travers la marche du 11 mai. Ces réactions sont précieuses. Elles disent que notre camp social n’est pas condamné à la passivité. Elles disent aussi qu’il est temps d’amplifier la riposte mais celle-ci ne doit pas se mobiliser seulement lorsque la tragédie est survenue. 

    Combattre l’islamophobie est une priorité, parce qu’elle fracture notre camp social, parce qu’elle légitime l’extrême droite, parce qu’elle est un cheval de Troie contre l’ensemble des droits démocratiques. 

    Trop souvent, les personnes directement concernées par l’islamophobie sont mises à l’écart des structures militantes et des campagnes. Trop souvent, notre solidarité reste abstraite ou tardive. Il faut construire une mobilisation unitaire, durable, radicale, qui ne se contente pas de dénoncer les conséquences mais s’attaque aux causes : une véritable campagne contre l’islamophobie. Cela passe par l’abrogation des lois racistes, par la reconnaissance du droit à l’expression religieuse dans l’espace public, par la solidarité active avec les musulmanEs. 

    Le meurtre d’Aboubakar Cissé n’est pas seulement un crime odieux. Il est le révélateur d’un moment politique. Un moment où la volonté de faire disparaître les musulmanEs de l’espace public se heurte à une nécessité vitale : celle de résister ensemble, dans la rue, dans les quartiers, dans les lieux de travail, dans les lieux de culte. Non pas en victimes résignées, mais en actrices et acteurs d’une lutte émancipatrice contre le racisme et pour la justice sociale.

    Commission nationale antiracisme

  • Non au projet russo-étatsunien d’annexion de l’Ukraine !

    Le couperet est tombé la semaine passée : les USA ont fait connaître leur proposition définitive pour « résoudre » l’invasion de l’Ukraine par la Russie. En cas de refus, ils se retireront des négociations — comprendre : ils stopperont le soutien militaire à l’Ukraine.

    Sans surprise, la proposition épouse les vues de Moscou et ses objectifs de guerre. Citons notamment : reconnaissance de la Crimée par les USA ; maintien des territoires occupés sous contrôle russe (soit 18,5 % de l’Ukraine) ; levée des sanctions imposées à la Russie depuis 2014 ; gestion étatsunienne de la centrale nucléaire de Zaporijjia, pour fournir de l’électricité aux UkrainienNEs et aux Russes ; renforcement de la coopération économique entre les USA et… la Russie. Quant à l’Ukraine, sommée de se plier aux diktats impérialistes, elle se verrait imposer un deal colonial pour l’exploitation des minerais, alors qu’aucune source de financement pour sa reconstruction n’est proposée et que les garanties de sécurité sont renvoyées à la responsabilité des Européens.

    Pression sur l’Ukraine à son comble

    Zelensky s’est offusqué de cette proposition de paix qui n’est rien d’autre qu’une violation majeure du droit international et une incitation à l’invasion des « petits » pays aux quatre coins du globe. L’Ukraine, soutenue par les Européens, a fait une contre-proposition, rejetant la démilitarisation du pays ainsi que toute concession territoriale préalable à des discussions, et demandant des précisions sur les garanties de sécurité en cas de nouvelle agression : l’assouplissement des sanctions devra se faire postérieurement à un véritable accord de paix.

    En réaction, Trump s’est emporté contre Zelensky, en déclarant notamment qu’il « peut avoir la paix ou se battre pendant encore trois ans avant de perdre tout le pays ». Tandis que les bombardements contre les habitations et les installations civiles des villes ukrainiennes sont incessants depuis le début du processus de négociation, la pression sur l’Ukraine est à son comble. Dimanche dernier, le secrétaire d’État américain Marco Rubio annonçait que le retrait des États-Unis ou la signature d’un accord serait acté dans la semaine.

    Le retrait étatsunien, et après ?

    Si la signature d’un accord ne peut être écartée, elle reste fortement hypothétique. L’absence de position claire du gouvernement russe dans la séquence laisse à penser qu’il va continuer de pousser son avantage en misant sur un désengagement militaire étatsunien. Du côté ukrainien, tout dépendra de la capacité à continuer à résister, et donc à pouvoir s’appuyer sur les États européens solidaires de l’Ukraine.

    Si l’on veut éviter le scénario du pire, à savoir la défaite de l’Ukraine et le renforcement du néofascisme russe, la solidarité internationale doit être plus forte que jamais.

    Pour notre part, avec nos camarades sur place et l’Ukraine qui résiste, nous continuerons de défendre : « Le départ des troupes russes. Pas d’annexions. La liberté de déterminer notre avenir sans pression extérieure. Le droit au retour. Des négociations sous contrôle démocratique. Ce ne sont pas des formules magiques. Elles ne se matérialiseront pas d’elles-mêmes. »1

    Gin et Elias Vola

    • 1. Extrait de l’Intervention d’Oleksandr Kyselov, membre de Sotsialnyi Rukh en Ukraine, au congrès de mars 2025 de la IVe Internationale
  • Non à la dissolution d’Urgence Palestine !

    Le gouvernement Macron poursuit ses tentatives de faire taire les voix de soutien au peuple palestinien. Retailleau, dans la très à droite ligne de Darmanin continue d’utiliser l’arme de la dissolution pour interdire les oppositions à leur politique. Des groupes comme Palestine Vaincra ont déjà été dissous pour des motifs fumeux qui masquent mal le fait que ce sont des prétextes pour faire taire les voix solidaires avec la Palestine.

    Cette procédure s’inscrit dans un contexte islamophobe inouï et quelques jours après l’assassinat d’Aboubakar Cissé que le gouvernement a cherché à minimiser. En effet, Urgence Palestine est l’une des principales organisations en France qui mobilise la jeunesse des quartiers populaires en solidarité avec la résistance du peuple palestinien. Un peuple qui doit faire face au génocide mené par un gouvernement israélien d’extrême droite qui a le soutien et la complicité des « démocraties occidentales » dont la France de Macron. Une fois de plus, le soutien aux PalestinienNEs est réprimé et ses voix étouffées.

    Le NPA-l’Anticapitaliste apporte son soutien sans faille à Urgence Palestine et condamne absolument cette tentative de dissolution. Nous devons faire front pour défendre Urgence Palestine contre cette décision scandaleuse. Le NPA-l’Anticapitaliste reste déterminé dans son opposition au génocide, aux politiques coloniales, d’apartheid et de purification ethnique menées par Israël. Nous nous tenons aux côtés de celles et ceux qui mobilisent et mènent ce combat en France. La solidarité n’est pas un crime. Non à la dissolution d’Urgence Palestine !