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Les leçons du rapport 2019 de la Fondation Abbé-Pierre sur le logement...

Une « litanie sans fin » : une fois de plus le rapport de la Fondation Abbé-Pierre (FAP) démontre que la situation du logement s’aggrave. 

Litanie des événements dramatiques comme à Marseille, litanie des refus au 115 (« à Toulouse, sur 100 personnes qui appellent au 115, moins de 10 arrivent à joindre quelqu’un, et 95 % n’obtiennent aucune solution. À Paris, le 17 décembre 2018, 500 personnes en famille ont appelé le 115 sans obtenir d’hébergement »), litanie des chiffres (« près de 15 millions de personnes sont touchées, à un titre ou à un autre, par la crise du logement » dont 4 millions en grave mal-logement ou sans logement personnel, « le nombre d’expulsions locatives… a atteint son record en 2016, avec 15 222 expulsions, en hausse de 41 % par rapport à 2006. »)

« Traiter la pauvreté d’un côté, contribuer à l’accentuer d’un autre »

Un seul chiffre stagne, depuis la baisse de 2011 : celui des dépenses de l’État en matière de logement ; mais la courbe indiquant ce que ça lui rapporte est en hausse constante…

Le rapport salue le Plan pauvreté (qui ne prévoit rien sur le logement !) et la « philosophie » de Macron (en même temps… plus personne n’ose dire qu’il ne faut pas une construction rapide et massive de logements pérennes et peu chers), mais constate vite que « l’impact des mesures risque d’être fortement réduit par la politique générale du gouvernement […]. Traiter la pauvreté d’un côté, contribuer à l’accentuer d’un autre »… Sont pointées l’absence du logement dans ce plan, les mesures contre les APL (coupe de 5 euros, gel, mode de calcul, etc.), le prélèvement sur les bailleurs sociaux de 830 millions d’euros par an en 2018 et 2019, puis de 1,5 milliard à partir de 2020 (et la hausse de la TVA, 700 millions) qui a déjà provoqué une nette baisse de la production de logements sociaux et très sociaux. Et pour accentuer le manque (2 millions de demandeurEs), le gouvernement incite « les bailleurs à vendre 1 % de leur parc chaque année, soit 40 000 logements, cinq fois plus que le volume de ventes actuel [ce] qui diviserait presque par deux le rythme de croissance du parc social ».

Le « mouvement des gilets jaunes a placé en haut de l’agenda la vulnérabilité énergétique des classes populaires et moyennes, et la question de leur pouvoir d’achat grevé par des dépenses énergétiques », avec « 44 % de plus qu’en 2006 à se priver de chauffage à cause de son coût ». Pourtant, le gouvernement « n’affiche plus qu’un objectif de rénovation des 1,5 million de passoires "appartenant à des propriétaires occupants modestes", sans mentionner celles — très nombreuses — occupées par des locataires ».

Le focus est mis cette année sur la difficulté de se loger en sortie d’institution : ASE, prison, HP. « 26 % des personnes sans domicile nées en France sont d’anciens enfants placés en protection de l’enfance (soit plus de 10 000 personnes), alors même que ce public ne représente que 2 à 3 % de la population générale. Ce taux de placement dans l’enfance atteint même 36 % parmi les jeunes sans domicile âgés de 18 à 25 ans ».

Isabelle Guichard

Les citations sont extraites du rapport, à lire sur https://www.fondation-abbe-pierre.fr/doc...

 

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