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  • Rotographie, un projet pour la 4e Internationale...

    Depuis le début des années 1980, le centre d’édition et le secrétariat de la 4e Internationale sont établis à Paris. Ce transfert (depuis Bruxelles) avait été prévu de longue date mais il a fallu attendre l’élection de Mitterrand en 1981 pour que deux des principaux dirigeants de l’Internationale, Ernest Mandel et Livio Maitan, puissent légalement venir dans le pays.

    Le mouvement de 1968 n’était pas qu’un mouvement français — c’était plutôt un des pôles les plus importants d’un mouvement international de radicalisation, notamment de la jeunesse. Mais à la suite de ces événements, la section française de la Quatre — formée de la fusion du l’ancienne section le PCI avec les Jeunesses communistes révolutionnaires (JCR) — a émergé comme la section la plus importante de la 4e Internationale, du moins en Europe, sur le plan du nombre et de l’expérience politique. Pour soutenir et renforcer l’Internationale, il était logique de l’adosser à cette section forte. 

    Du local du 11e arrondissement à celui de la LCR puis du NPA

    Après une dizaine d’années dans son local du 11e arrondissement, le centre de l’Internationale est hébergé par la LCR dans son local parisien, devenu ensuite celui du NPA. Mais c’est le local public — c’est-à-dire la librairie La Brèche — qui est le point de repère pour les camarades de l’Internationale visitant Paris lors des réunions ou de voyages individuels au cours desquels ils entrent en contact avec nous via la librairie. 

    D’autres ont trouvé leur chemin vers le bureau de notre camarade Alain Krivine, dans les locaux de Montreuil. Par ailleurs, certainEs camarades, comme les camarades réfugiéEs du Chili mais aussi d’autres pays, ont trouvé leur place en contribuant à l’appareil de la LCR, en premier lieu son imprimerie.

    Un projet enthousiasmant

    La perspective d’un bâtiment qui regroupe toutes ces activités, qui soit un lieu agréable pour accueillir les camarades, soit en réunion, soit en visite plus informelle, nous enthousiasme. Nous pourrons organiser notre activité internationaliste — des réunions, la préparation de délégations dans différents pays comme lors de convois de solidarité, des voyages d’information, pour se rendre à des initiatives de nos camarades d’autres pays. C’est aussi un lieu de documentation et d’archives, de notre mémoire collective, même si nos archives historiques sont à l’autre bout de Paris à la Contemporaine à Nanterre.

    Le projet « Roto » est donc un projet qui a une résonance au-delà de la France. Il serait un renforcement de l’Internationale en offrant de meilleures conditions aux camarades pour le travail d’édition et le secrétariat, qui profiteraient également du travail en collaboration avec les camarades du NPA-l’Anticapitaliste. 

    Penelope Duggan

  • Chlordécone, scandale colonial, sanitaire et environnemental...

    Les parties civiles du procès du chlordécone et de nombreuxEs militantEs de l’écologie décoloniale se sont rassembléEs mardi 22 octobre devant la Cour d’appel de Paris pour une nouvelle audience procédurale sur la possibilité d’attaquer l’État francais en responsabilité.

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  • Le gouvernement face aux inondations : après nous le déluge !

    Des pluies d’une intensité record ont provoqué de nombreuses inondations dans tout le pays ces dernières semaines, dévastant des villes et causant la mort d’une personne.

    Ces pluies exceptionnelles, cumulant parfois six mois de précipitations en 48 heures sont une conséquence directe du réchauffement climatique.

    Inondations dramatiques au Sahel

    Si les inondations marquent la France, elles touchent aussi d’autres régions du monde dans d’autres proportions. Des pluies torrentielles se sont abattues au Sahel jusqu’à fin septembre, touchant d’abord le Soudan du Sud puis le Nigeria, le Niger, le Tchad et le Cameroun. Ces pluies historiques ont provoqué des crues et plongé les pays sous les eaux, causant des milliers de mortEs, des millions de déplacéEs et la propagation de maladies liées à l’eau comme le choléra ou le paludisme. Une récente étude du World Weather Attribution montre que la considérable intensité de ces pluies est due au réchauffement climatique induit par les activités humaines. L’étude estime que ces pluies pourraient se reproduire tous les trois ans au Soudan du Sud, tous les cinq ans au Niger... selon le réchauffement actuel et pourraient se reproduire chaque année dans un avenir proche.

    La réponse criminelle du gouvernement

    Face aux inondations en France, le gouvernement vient d’annoncer la création d’un nouveau plan national d’adaptation au changement climatique. Ce plan table sur un réchauffement de + 4 °C en France en 2100, ce qui correspond à + 3 °C à l’échelle mondiale, bien loin des fausses promesses de l’accord de Paris qui aurait déjà eu des conséquences désastreuses partout dans le monde. Cette projection à + 4 °C est purement criminelle ! Le nouveau plan du gouvernement consiste en une cinquantaine de mesures creuses, non contraignantes et surtout non financées car aucun budget n’est alloué. La seule annonce financière est l’augmentation de 75 millions d’euros du « Fonds Barnier » pour la prévention des risques climatiques. À comparer à l’augmentation de la cotisation « Cat Nat » qui passe de 12 % à 20 % début 2025, cotisation payée par les assuréEs, et qui devrait rapporter environ 1,2 milliard d’euros par an. En clair, les conséquences des catastrophes naturelles vont être payées un peu par de l’argent public, beaucoup par les assuréEs, et très peu par les compagnies d’assurances.

    Les inondations peuvent être limitées

    Ce ne sont pas uniquement les pluies qui provoquent les inondations mais aussi l’aménagement capitaliste des espaces : artificialisation et imperméabilisation des sols ; absence de zones naturelles le long des rivières ; destruction des haies et des prairies ; construction en zone inondable ; appauvrissement des sols par l’agriculture intensive, etc. L’aménagement doit être pensé en fonction de l’environnement et non plus des profits. Pour réduire les inondations, il est aussi essentiel de limiter au maximum le réchauffement climatique par une décroissance écosocialiste de la production. À nous d’inonder le système capitaliste !

    Commission nationale écologie

  • Organisons-nous contre les attaques sur la Sécu et la protection sociale !

    Organisons-nous contre les attaques sur la Sécu et la protection sociale 

    Les députéEs discutent du PLF (projet de loi de finances sur le budget de l’État) et du PLFSS (projet de loi de financement de la Sécurité sociale) qui constituent tous deux une attaque contre les services publics et le droit à la santé. 

    La droite et l’extrême droite ont la même détestation du service public et des fonctionnaires. Le débat sur le délai de carence le montre. 

    Les arrêts maladie des fonctionnaires dans le viseur 

    Le projet est de passer d’un à trois jours le délai de carence, au bout duquel les salariéEs en arrêt maladie perçoivent les indemnités journalières versées par la Sécurité sociale. Et la rémunération pendant un arrêt maladie pourrait passer à 90 % du salaire au lieu de 100 %. 

    L’idée est d’aligner le public sur le régime du secteur privé… Par souci d’équité (bien entendu !), on réduit les droits avec la croyance que cette logique punitive va diminuer le recours aux arrêts maladie.  

    Impossible pour les possédants de voir que cela entraînera des arrêts plus longs et des problèmes de santé publique. Impossible pour eux d’envisager que les conditions de travail se dégradent dans les services publics, à l’hôpital, dans l’enseignement, aux finances publiques, etc. Impossible d’imaginer que les salaires des fonctionnaires sont bloqués et qu’il n’y a aucune reconnaissance du travail accompli.  

    Pour la droite et l’extrême droite, les fonctionnaires sont des « feignants » qui ne veulent pas travailler. La même logique de culpabilisation est appliquée depuis de longues années aux chômeurs.  

    Le PLFSS, un outil pour briser la Sécu  

    Depuis 1996 et la loi Juppé contestée, le parlement vote chaque année une LFSS (loi de financement de la Sécurité sociale) qui fixe l’Ondam (Objectif national des dépenses d’assurance maladie) et permet de mettre sous tutelle de l’État le budget de la Sécurité sociale. L’objectif : battre en brèche la conception initiale de la Sécu, avec laquelle la santé échappait largement à la logique du marché. Insupportable pour la bourgeoisie qui cherche depuis des années à aller plus loin et à donner de plus en plus aux complémentaires santé et au privé. 

    Les objectifs de l’Ondam compensent à peine l’inflation. Concrètement des lits vont fermer, des services vont être débordés, des malades vont rester des heures ou des jours sur des brancards aux urgences. Cette politique vise à détruire l’hôpital public et à accélérer le passage à un système de santé à deux vitesses. 

    Par ailleurs le taux de remboursement des consultations des médecins et des sages femmes passerait de de 70% à 60%. Une charge qui va se reporter automatiquement vers les complémentaires santé. Celles-ci ont déjà augmenté leurs tarifs de 7% en 2023, et de 23% depuis 2019, soit deux fois plus que l’inflation !

    Mouvement d’ensemble  

    C’est l’ensemble des travailleuses et des travailleurs qui sont attaquéEs. Les syndicats de la santé, CGT, SUD, UNSA, FO, ont organisé une journée nationale de mobilisation et de grève le 29 octobre.  

    Une mobilisation sociale d’ampleur est nécessaire pour imposer le financement du système de santé à la hauteur des besoins de la population. Cela passe par le rejet de ce PLFSS et par la revendication du 100 % Sécu. La Sécurité sociale est à nous ! Ce sont nos cotisations sociales ! 

  • Stopper le projet « Grand Israël »...

    Est-ce le début de la fin de l’impunité israélienne ? Plus de 1 000 IsraélienNEs et Franco-IsraélienNEs ont signé une tribune demandant l’arrêt de tout accord de coopération et « toute sanction possible afin d’obtenir un cessez-le-feu immédiat […] et durable »1. Est-ce le signe d’un délitement du consensus actuel, au sein d’Israël, sur la guerre menée à Gaza et les autres fronts, qui laisserait entrevoir un arrêt du génocide ?

     

    Les rédacteurices en doutent elleux-mêmes : « Hélas, la majorité des Israéliens soutient la poursuite de la guerre. Ainsi, un changement venant de l’intérieur semble, à l’heure actuelle, impossible »2. Le soutien à Netanyahou reste en effet massif, malgré l’abandon des otages et les pertes militaires. La société israélienne s’est largement droitisée au cours des trente dernières années et le « sionisme d’extrême droite » incarné par la coalition au pouvoir est largement majoritaire. Netanyahou a ainsi pu saisir la fenêtre d’opportunité qu’a représenté le 7 octobre 2023 — ce « 11 septembre israélien » selon ses mots — pour mettre en œuvre le projet de « Grand Israël » incluant Gaza et la Cisjordanie. 

    Israël, toujours le gendarme des États-Unis dans la région

    Qui peut stopper l’impunité israélienne ? Sûrement pas les États. Qu’ils soient impérialistes, au premier rang desquels les États-Unis et la Grande-Bretagne, ou les voisins directs d’Israël, leur soutien alimente l’impunité de l’État d’Israël. Le projet de « Grand Israël » n’est certes pas l’option majoritaire parmi les dirigeantEs démocrates. Ceux-ci sont attachés aux accords d’Oslo et à sa solution à « deux États ». Mais, dans cet objectif, les États-Unis soutiennent l’élimination du Hamas à Gaza et l’affaiblissement de tout élément de résistance à l’occupation israélienne (dont le Hezbollah). Car l’État d’Israël est une pièce maîtresse du dispositif impérialiste états­unien dans la région. Tant pour la question de l’accès aux ressources que pour le maintien de son hégémonie face à la Chine et à la Russie.

    Du côté des pays arabes on ne voit pas non plus ce qui pourrait faire obstacle à l’impunité israélienne. Avec la fin du nationalisme arabe et la conversion des pays de la région à l’agenda néolibéral, la défense des PalestinienNEs n’est même plus un élément de rhétorique anti-impérialiste de façade. Le soutien à la Palestine est désormais un obstacle à cette insertion qui suppose une coopération avec les États-Unis et donc une « normalisation » des relations avec l’État d’Israël. Et rappelons que, par exemple, 80 % du financement de l’armée ­égyptienne provient des États-Unis.

    Les antiracismes au cœur du mouvement de solidarité

    Le rôle du mouvement international de solidarité est donc clé. Et la question du racisme est un des défis pour sa massification. En effet, en faisant d’un État d’apartheid aux multiples lois racistes la pointe avancée de la « civilisation » dans une région de « barbarie » et en mettant en avant son supposé « droit à se défendre » les soutiens d’Israël s’appuient sur et alimentent un « double racisme ». D’abord, un racisme anti-arabe et islamophobe qui prend la forme d’une animalisation des PalestinienNEs et conduit à les soustraire du reste de l’humanité. C’est, par ailleurs, le même racisme qui rend « tuables » les jeunes descendantEs de l’immigration post­coloniale lors de contrôles policiers ici. Puis, un antisémitisme qui essentialise les juifs et juives en les assimilant à l’État d’Israël et en réduisant leur identité à la défense de cet État. En endossant l’agenda sioniste sur l’impossibilité d’une commune existence des juifs et juives avec les populations des différents pays dans lesquels iels vivent, les soutiens de l’État d’Israël dénient et reconduisent l’antisémitisme historique au sein des classes dirigeantes occidentales (de Balfour à Darmanin, par exemple). Déni qui permet à un parti fondé par d’anciens nazis de défiler en défense des juifs et des juives en France. Ces différentes dimensions d’un antiracisme à construire doivent faire partie du combat idéologique mené par le mouvement de solidarité.

    William Donaura

    • 1. « Citoyens israéliens, nous appelons à une pression internationale pour qu’Israël cesse le massacre», Libération, 18 octobre 2024.
    • 2. Idem.
  • En Ukraine, une résistance sur deux fronts !

    Pressées par Poutine, les forces militaires russes utilisent leur supériorité en hommes et en moyens de bombardement pour grignoter très lentement mais sûrement du territoire, et pour détruire les infrastructures civiles de l’Ukraine. Maintenant, après les livraisons massives de bombes, missiles et drones par la Corée du Nord et l’Iran, on annonce l’arrivée de plusieurs milliers de militaires nord-coréens pour combattre en renfort de l’armée russe. Pendant ce temps, certains à gauche s’indignent toujours de la livraison d’armes aux UkrainienNEs par les États occidentaux, alors que celles-ci sont manifestement insuffisantes pour permettre une résistance efficace face au rouleau compresseur poutinien et une inversion du rapport de forces…

    Parallèlement, le gouvernement Zelensky inscrit de plus en plus ses demandes d’aide dans une politique néolibérale inféodée aux États occidentaux. Et les errements de la politique de recrutement pour une défense nationale ukrainienne épuisée par deux ans et demi de guerre contribuent à une démoralisation qui s’exprime publiquement, au-delà de la mobilisation extraordinaire du peuple ukrainien pour défendre ses libertés. 

    Comme le disent nos camarades de l’organisation de gauche révolutionnaire Sotsialnyi Rukh (Mouvement social), « les perspectives incertaines de victoire de l’Ukraine sont dues au fait que la seule stratégie fiable d’opposition à l’agresseur — mobiliser toutes les ressources économiques disponibles pour soutenir la ligne de front et les infrastructures critiques — était en contradiction avec les intérêts de l’oligarchie. Du fait du libre marché, l’Ukraine est une caricature d’économie de guerre, et la concentration du luxe au milieu de la pauvreté devient explosive. Le refus de nationaliser les infrastructures de production, de taxer les grandes entreprises et d’allouer le budget nécessaire au réarmement fait que la guerre se poursuit au prix d’importantes pertes humaines et d’une mobilisation sans relâche. » 1 

    Dans cette situation terrible, la solidarité internationale de peuple à peuple existe et est essentielle à développer, comme le fait le réseau ENSU2 avec ses liens par en bas avec les associations progressistes ukrainiennes — politiques, féministes, syndicales, LGBT — luttant à la fois contre l’agression russe, pour la défense des acquis sociaux et en défense de droits égalitaires. 

    Jacques Babel

    • 1. Résolution intitulée « Le chemin de la victoire et les tâches de la gauche ukrainienne » adoptée à la Conférence de Sotsialnyi Rukh (Mouvement Social) tenue à Kiev les 5 et 6 octobre 2024.
    • 2. Voir le site ENSU. https://ukraine-solidari…
  • RSA conditionné : flicage de la misère...

    La loi « plein emploi » votée en décembre 2023 prévoit une série de mesures dont l’objectif affiché par le gouvernement Attal était de lutter contre le chômage. Les deux mesures ayant fait le plus parler d’elles sont l’obligation de suivi des allocataires du RSA par les opérateurs de France Travail (anciennement Pôle Emploi) et le conditionnement de cette allocation à quinze heures d’activités.

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