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Stoppons les politiques capitalistes !

L’épisode budgétaire continue d’alimenter la chronique parlementaire. Sans grande surprise, les débats donnent lieu à des votes globalement attendus, tout comme est attendu l’usage de l’article 49.3 en fin de parcours.

Si la contre-réforme des retraites de 2023 est revenue à l’ordre du jour sous la forme d’un amendement sur le PLFSS (Projet de la loi de financement de la Sécurité sociale) proposé par les députéEs du NFP (Nouveau Front populaire) et sous la forme d’une proposition de loi du RN, les deux ont été battus la semaine dernière. Preuve que ce que la rue n’a pu défaire au printemps 2023, l’hémicycle ne peut l’enrayer.

Preuve aussi que ponctionner les hauts revenus, comme le proposait l’amendement des députéEs du NFP, n’est pas du goût du RN. Il n’a cessé de chercher une stratégie qui ne le couperait pas des classes populaires tout en votant la politique de la droite. Sa proposition d’abrogation de la réforme des retraites n’avait pour but que de mieux faire passer son projet de préférence nationale… et de mettre dans l’embarras le NFP. 

Une économie à quai

Pour l’heure, l’embarras semble bien avoir été du côté de ce qu’il est désormais convenu d’appeler le « socle » gouvernemental, c’est-à-dire la macronie et une partie de la droite. Furieusement peu presséEs de se voir imputer des coupes budgétaires impopulaires, de nombreux députéEs ont préféré déserter le Palais Bourbon. Preuve (encore) de la fuite en avant d’une partie de la bourgeoisie qui tente, avec ce budget, de sauver — mais un peu tard — un paquebot à quai.

L’économie et leur fameuse « croissance » sont à l’arrêt. La production a reculé en septembre de 0,9 % selon l’Insee. De plus, toujours au cours du mois de septembre, la consommation a ralenti. L’inflation se maintient à 1,2 % sur un an, entre octobre 2023 et octobre 2024. L’Insee explique d’ailleurs qu’en dépit de hausse nominale des salaires, le pouvoir d’achat stagne. 

Les chiffres peinent à rendre compte des arbitrages effectués par les travailleurEs face aux factures qui augmentent (électricité, gaz, cantine). La hausse des prix ne cesse de se répercuter sur nos comportements, sur les collectivités locales et sur les services publics… laissant entrevoir que le budget à peine bouclé sera déjà caduc.

Les contradictions du capitalisme

La situation des plus pauvres va s’aggraver ; le chômage, augmenter ; les phénomènes climatiques extrêmes comme en Espagne (voir article page 4) se multiplier. Il y a urgence à produire moins et autrement, à habiter sans bétonner, à se déplacer sans polluer.

Pourtant, c’est tout l’inverse que la société nous demande de continuer à faire. Produire pour faire de l’argent ; produire quitte à polluer, abîmer, bétonner, détruire ; produire sans égard pour les travailleurEs qui, au gré de stratégies commerciales et économiques de leurs employeurs, peuvent se retrouver sans emploi… 

Alors même que Macron se vantait d’avoir engagé la réindustrialisation de la France, celle-ci semble, au premier semestre 2024, marquer le pas : le solde net des emplois industriels n’a jamais été aussi faible depuis quatre ans 1

Interdiction des licenciements

Et la chute devrait continuer. Au 18 octobre 2024, la CGT recensait 180 plans de licenciements en un an 2. Et les annonces récentes ne font qu’aggraver le tableau dont le premier plan est occupé depuis quelques semaines par le secteur automobile qui se prépare à batailler contre des saignées (voir article page 6) un peu partout en Europe. En France, les salariéEs de MA France, de Dumarey-Powerlidge (voir l’Anticapitaliste n° 723 du 3 octobre 2024), de Valeo sont en première ligne. Les salariéEs de la centrale de Cordemais (voir l’Anticapitaliste n° 725 du 17 octobre 2024) sont mobiliséEs ainsi que celles et ceux de Vencorex en Isère (voir article page 6). Auchan vient d’annoncer la suppression de 2 300 emplois et Michelin celle de 1 250 postes à Cholet et Vannes. Auxquels s’ajoutent Airbus et ses 2 500 postes menacés, Automattic, Dopbox, Visa…

Il est temps que ces luttes convergent, réclament l’interdiction des licenciements et la reconversion des emplois pour produire ici sans polluer, pour que les salariéEs décident avec la population ce dont elle a besoin et comment iels vont le produire, pour que cesse la propriété des moyens de production… pour que cesse la destruction capitaliste des emplois, des vies et du vivant.

Fabienne Dolet

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