La TVA sociale est la mesure phare du paquet de mesures d’austérité que François Bayrou va détailler début juillet. En effet, le gouvernement entend sabrer 40 milliards d’euros dans les dépenses sociales pour le budget 2026. L’idée est de faire financer la Sécurité sociale par une hausse de la TVA plutôt que par une hausse des cotisations sociales, c'est-à-dire plutôt que par une hausse des salaires.
La TVA, impôts sur la consommation et source de la moitié des recettes fiscales de l’État français, est l'impôt le plus injuste qui soit ! En effet, son poids pèse sur les ménages les plus modestes car ils consomment tout leur revenu. Tandis que les ménages les plus riches épargnent une part importante de leur revenu et donc… échappent en partie à cet impôt ! Ainsi, plus le revenu des ménages augmente, plus la part de leur revenu payé en impôt diminue…
L’enjeu de la mesure n’est pas la justice fiscale et sociale mais la protection du capital. Comme l’a déclaré Bayrou lors de l’annonce de son plan le 27 mai : « les entreprises doivent être mises à l’abri pour le long terme ». La hausse de la TVA est en fait un cadeau fait aux entreprises qui pourront ainsi verser moins de cotisations. Une hausse d'un point de la TVA rapporterait 13 milliards d’euros ? La belle affaire ! Ce sont 13 milliards d’euros qui n’iront pas dans les salaires ! En revanche, la hausse des prix, tout le monde pourra la ressentir en faisant les courses !
Par ailleurs, les exonérations de cotisations sociales coûtent chaque année environ 80 milliards d’euros aux caisses de la Sécurité sociale. Somme qui est compensée, partiellement, par le budget de l’État, et qui constitue autant de recettes en moins pour l’école, la justice, la culture…
D’autres choix sont possibles. Un point de cotisation sociale en plus rapporte entre 4,8 et 7,6 milliards d’euros ; 1 % d’augmentation des salaires, 4,9 milliards d’euros et 100 000 chômeurEs en moins ferait rentrer 2,4 milliards dans les caisses de la Sécu. L’égalité salariale hommes-femmes rapporterait, elle, 5 milliards d’euros.
Les syndicats et l’ensemble des salariéEs doivent être vent debout contre ce nouveau vol organisé de notre salaire ! Contre l’étatisation de la sécu et son financement par l'impôt, le NPA-l’Anticapitaliste revendique une Sécu financée intégralement par les salaires et gérée à 100 % par les salariéEs ! Nous devons construire la riposte face à cette attaque contre notre camp social et construire un rapport de force qui permette d'imposer d’autres choix.