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Communiqués du NPA...

  • Les Kurdes à nouveau harcelés !

    Communiqué commun du NPA (France) et de la Gauche anticapitaliste (Belgique)

    Le matin du mardi 23 avril, sur instruction du Parquet anti-terroriste français, la police belge a procédé à une perquisition destructrice dans les locaux des télévisions kurdes à Denderleeuw, emportant les ordinateurs, sectionnant les câbles et empêchant de fait la reprise des émissions. Dans le même temps, la police française perquisitionnait les domiciles de militantEs kurdes ou franco-kurdes en région parisienne et dans les Bouches-du-Rhône, et 9 personnes ont été placées en garde à vue.

    Ce sont donc encore fois les Kurdes, celles et ceux qui luttent pour le confédéralisme démocratique et se sont sacrifiéEs dans le combat contre Daesh qui sont harcelés et emprisonnés. Le régime turc mène actuellement une violente offensive en Irak, menace le Rojava, emprisonne et destitue les maires démocratiquement élus, mais c'est contre les Kurdes que le gouvernement français s'acharne, pour satisfaire le président turc Erdogan et sans doute pour de sordides raisons de business. La France expulse vers la Turquie des militantEs kurdes qui se sont réfugiés en France pour échapper aux persécutions et à la prison, au mépris du droit international.

    Nous serons toujours aux côtés des camarades kurdes dans leur lutte pour la reconnaissance de leurs droits démocratiques fondamentaux.

    Stop au harcèlement des militantEs kurdes en France, en Belgique, et ailleurs en Europe !

    Retrait immédiat du PKK de la liste des organisations terroristes !

    Libération de tous les prisonniers politiques en France et en Turquie !

    Solidarité avec le Rojava menacé d'invasion !

  • La répression ne fera pas taire la solidarité avec la Palestine !

    Ces derniers jours, sous diverses formes, la répression contre celles et ceux qui ont manifesté leur refus du massacre à Gaza commis par l’Etat d’Israël s’est abattue. 

    La semaine dernière, après le NPA ou Solidaires étudiant.es EHESS qui y ont déjà eu droit, c’est le cheminot de SUD Rail, militant à Révolution permanente, Anasse Kazib, ainsi que d’autres militantEs, qui ont été convoqué par la police dans le cadre d’enquêtes préliminaires pour « apologie du terrorisme ». 

    Aujourd’hui, nous venons d’apprendre avec colère et stupéfaction que le tribunal correctionnel de Lille vient d’infliger un an de prison avec sursis à Jean-Paul Delescaut, secrétaire de l’Union départementale de la CGT du Nord. Il lui est reproché le contenu d’un tract de soutien aux Palestiniens diffusé quelques jours après les attaques du Hamas le 7 octobre dernier, qualifié d’« apologie du terrorisme ». Nous lui apportons, lui et la CGT, toute notre solidarité militante.

    Concomitance de calendrier, quelques jours après l’interpellation de 17 personnes placées en garde à vue à la suite de la campagne d’actions contre le bétonneur Lafarge, ainsi que l’interdiction par l’université d’Angers d’une fête antifasciste à laquelle devait participer l’historienne Ludivine Bantigny, une conférence sur la Palestine avec Jean-Luc Mélenchon et Rima Hassan subit la répression. Suite à des prises de positions de personnalités politiques de LR, du RN ou du PS, l’université de Lille a d’abord annulé hier cette conférence prévue dans ses locaux, puis la préfecture de Lille vient scandaleusement d’interdire sa reprogrammation dans une autre salle !

    Appelée par des militantEs de quartier ce dimanche à Paris, la marche contre le racisme et l’islamophobie, vient aussi d’être interdite par la Préfecture de police… Signe d’un air du temps absolument nauséabond. Sous des prétextes fallacieux, ce pouvoir veut s’attaquer à tout ce qui lui résiste, faire taire les oppositions aux puissants, aux impérialismes, aux actionnaires... Il cherche en particulier à casser la solidarité avec le peuple palestinien qui résiste aux pressions d’une puissance colonisatrice et coupable de crimes de guerre. 

    Il y a danger, il y a urgence : l’ensemble du mouvement de solidarité avec la Palestine, la gauche sociale et politique, doivent résister ensemble. Nous appelons l’ensemble des forces progressistes et du mouvement ouvrier à se réunir dans les prochains jours pour organiser la riposte la plus large, pour affirmer que la solidarité n’est pas un crime et combattre pour la sauvegarde des libertés publiques. On veut toutes et tous nous faire taire, mais cette répression n’arrêtera pas la lutte plus que jamais nécessaire en faveur du peuple palestinien, de ses droits légitimes, et de l’ensemble des droits démocratiques partout.

  • Le cessez-le-feu à Gaza, une urgence pour éviter l’embrasement du Proche-Orient !

    Samedi 13 avril au soir, l’Iran et certains de ses alliés ont lancé un bombardement d’envergure sur le sol israélien. Ainsi, une centaine de drones, 30 missiles de croisière, et une centaine de missiles balistiques ont été tirés depuis l’Iran, l’Irak, le Yémen et le Liban. Cette riposte iranienne a été conçue pour occasionner le moins de dégâts possible, en prévenant à l’avance l’ensemble des pays de la région, dont Israël, ainsi que les Etats-Unis. Mais depuis ce week-end, la communauté internationale retient son souffle car cette riposte d’envergure s’inscrit dans l’accélération d’une crise régionale aux conséquences planétaires.

    Provocations israéliennes et riposte de l’Iran

    Si cette riposte iranienne est impressionnante par son envergure, elle n’était pas inattendue, puisqu’elle répondait à une attaque inédite de l’Etat israélien. Le 1er avril dernier, des F-16 israéliens bombardaient le consulat iranien à Damas, faisant 12 morts, dont un des généraux iraniens les plus gradés. Cette attaque, qui a enfreint les principes élémentaires du droit international, constituait une escalade majeure pour entraîner l’Iran dans un engrenage d’attaques et de ripostes jusqu’à l’embrasement total.

    Alors que les alliés d’Israël, dont la France, ont bloqué une résolution des Nations-Unies pour condamner l’attaque israélienne, le régime dictatorial iranien, qu’il faut aussi critiquer en particulier pour sa répression des droits démocratiques et des revendications féministes, cherche à garantir ses propres intérêts au Proche-Orient et garder un rapport de force stratégique vis-à-vis d’Israël. Pour cela,  il avait donc besoin de riposter militairement pour faire une démonstration de force.

    Israël enlisé à Gaza

    En effet, le gouvernement Netanyahou est engagé dans une guerre génocidaire à Gaza qui a déjà fait près de 40 000 mort.es et détruit la majorité des infrastructures palestiniennes. Pourtant, au-delà de faire un carnage effroyable dans la population de Gaza, l’armée israélienne est incapable de remplir les objectifs de guerre qu’elle a annoncé. Elle n’a pas réussi à délivrer les otages israéliens, à tuer ou capturer les dirigeants du Hamas et éradiquer l’infrastructure militaire du Hamas et de la résistance palestinienne. Au contraire, la résistance palestinienne continue de monter des embuscades aussi surprenantes que désespérées dans l’ensemble de la bande de Gaza, montrant ainsi que l’armée israélienne ne contrôle toujours pas le territoire.

    Le coût politique de cette guerre horrible pèse sur le gouvernement Netanyahou. Il fait face à un raidissement sans précédent de la communauté internationale, aux condamnations, pour l’instant orales, de ses alliés les plus proches comme les Etats-Unis, et sur la scène intérieure, à la réactivation d’un front anti-Netanyahou de plus en plus important.

    L’Etat israélien entraîne l’ensemble de la région vers la guerre

    Accroché à un régime fascisant et ultra-religieux, Benjamin Netanyahou n’a qu’une stratégie pour tenir le plus longtemps possible au pouvoir : la guerre. Et une guerre embrasant l’ensemble du Moyen-Orient, de manière à obliger les Etats-Unis à intervenir directement dans le conflit et changer radicalement les rapports de force dans la région, mais aussi sur la scène politique Israélienne. Les Etats-Unis s’y refusent pour l’instant, car ils savent bien que la communauté internationale est écartelée entre deux conflits majeurs, l’Ukraine d’une part et la Palestine de l’autre. Mais en attendant, nos Etats se militarisent et se préparent au retour de conflits de haute intensité entre grandes puissances.

    Jusqu’à quand nos gouvernements vont-ils laisser l’Etat israélien mener une guerre génocidaire à Gaza et mettre le feu au Moyen-Orient ? La seule sortie de crise possible, c’est d’imposer le cessez-le-feu à Gaza, l’embargo sur les armes et des sanctions contre le régime israélien.

  • Répression des militantEs écologistes : ne nous laissons pas intimider !

    L’enquête concernait des faits remontant au 10 décembre 2023 : la cimenterie Holcin-Lafarge de Val-de-Reuil (Eure) avait été ciblée pendant quelques minutes par une centaine de militantEs, tags et mousse expansive visant « le monde du béton », à l’image de dizaines d’autres actions coordonnées dans toute la France, à Bruxelles et en Suisse.

    Des militantEs pris pour des malfaiteurs

    Interpellations parfois brutales au petit matin, fouille des appartements, gardes à vue pouvant aller jusqu’à 96 heures sous les néons de la SDAT, composent désormais l’arsenal habituel de répression des militantEs et de leurs familles, parfois traumatisées. S’y ajoutent des erreurs grossières : un couple et leur fils ont vu débarquer à six heures du matin une vingtaine de policiers armés, qui ont fini par reconnaître, au bout d’une heure, une erreur de personne.

    Au final, neuf des interpelléEs sont convoquées le 27 juin au tribunal correctionnel d’Évreux. Ils devront répondre d’« association de malfaiteurs en vue de commettre un délit », passible de dix ans d’emprisonnement, de « dégradation de biens » et de « séquestration », cinq sont placéEs sous contrôle judiciaire quand huit ne sont pas ­poursuiviEs.

    Solidarité et résistance face à la répression et aux entreprises écocidaires

    Cette disproportion de moyens au regard des faits est symptomatique d’une volonté politique d’intimidation, alors que les actions visant à dénoncer les multinationales climaticides sont totalement légitimes. Macron et Darmanin s’appuient sur la législation relative à la criminalité, sur les dispositifs policiers et l’arsenal juridique antiterroriste pour défendre une entreprise parmi les plus polluantes, écocidaires et qui a financé l’État islamique. La solidarité s’est exprimée, à Rouen, Nantes, Caen, comme à Alençon (27 000 habitantEs), où plus de 120 personnes, bien au-delà des cercles militants habituels, étaient rassemblées le 9 avril en soutien aux interpelléEs. La criminalisation des militantEs écologistes, lanceurs d’alerte, activistes de la désobéissance civile, exercée par l’ensemble des États dans toute l’Europe, a d’ailleurs été dénoncée par Michel Forst, rapporteur spécial de l’ONU, en février 20241.

    C’est aujourd’hui l’ensemble du mouvement social qui est ciblé par la répression : militantEs écologistes, syndicalistes, antiracistes. La solidarité et la résistance s’organisent. Nous ne nous laisserons pas intimider par un pouvoir dépassé par toutes les contestations de sa politique.

    Commission nationale écologie

  • Israël et les puissances occidentales sont responsables de la situation actuelle au Moyen-Orient...

    En réponse à la destruction de son consulat en Syrie (qui a fait 8 morts), l'Iran a lancé une riposte sous la forme de drones et de missiles tirés sur Israël toute la nuit dernière. Nous estimons que cette responsabilité de la situation incombe sans aucune ambiguïté à Israël et aux grandes puissances occidentales qui provoquent la fuite en avant guerrière dans la région.

    L’attaque – qui, selon la communication israélienne, n’a fait aucune victime – s’inscrit en réponse aux différentes actions meurtrières d’Israël dans la région, lesquelles n’ont provoqué aucune réaction hostile de la part des grandes puissances et même un soutien actif. En effet, en plus de la destruction du Consulat iranien, il y a eu les attaques militaires américaines en Irak, en Syrie et au Yémen, les assassinats perpétrés par Israël au Liban. A cela s’ajoutent évidemment les dizaines de milliers de morts à Gaza et les destructions sans précédents perpétrées par Israël.

    On ne peut regarder ce qui se passe dans un des pays du Moyen-Orient sans regarder plus globalement à l'échelle régionale. Sans aucune illusion sur le régime iranien – nous soutenons d’ailleurs les contestations sociales et féministes en Iran – le NPA s’oppose à toute escalade militaire et à toute intervention militaire organisée par Israël et les puissances occidentales et leurs alliés, notamment contre l’Iran.

    Depuis le 7 octobre, chaque agression de l'État israélien est justifiée comme une défense contre la menace du Hamas et bénéficie de l’impunité, que ce soit à Gaza, en Cisjordanie ou sur les territoires libanais ou syrien. Cette impunité met la région au bord de l'embrasement. Ainsi la désescalade est de la responsabilité des alliés d’Israël. Pour obtenir la paix, il faut imposer la justice et donc mettre un terme à l’impunité. Le NPA réclame le désarmement d’Israël, le retrait complet des troupes de Gaza, la reconstruction de Gaza et le droit au retour des réfugié·es.

  • Philippe Poutou sera candidat en Belgique sur la liste « Anticapitalistes » pour les européennes...

    L’ex-candidat à l’élection présidentielle française et porte-parole du NPA occupera la 3e place sur la liste « Anticapitalistes » portée par la Gauche anticapitaliste (section belge de la IVe Internationale) aux élections européennes du 9 juin prochain.  

    Ouvrier de l’automobile licencié, ancien candidat présidentiel du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) en France et conseiller municipal à Bordeaux, Philippe Poutou sera cette fois candidat en Belgique avec le soutien du NPA en France.  En apportant sa notoriété à la Gauche anticapitaliste qui se présente pour la première fois aux élections sous le sigle « Anticapitalistes », Philippe Poutou soutient un débouché politique aux luttes sociales et écologiques dans une perspective internationaliste.  

    Pour Philippe Poutou, « il est important qu’il y ait des organisations comme la Gauche anticapitaliste qui puissent se présenter pour faire entendre une voix anticapitaliste qui dit qu’on n’est pas obligés de subir, de se résigner. C’est un combat que nous devons mener pour une Europe anticapitaliste qui s’oppose à l’Europe capitaliste et libérale ; pour une Europe écologique, féministe, antiraciste, anticoloniale, anti-impérialiste ; une Europe qui se bat contre les politiques de fermeture des frontières, qui défend la liberté de circulation et l’accueil de toutes et tous. Finalement, c’est aussi pour faire entendre l’idée qu’on doit se mobiliser nous-mêmes, qu’il faut que les peuples se battent, s’organisent et luttent. » 

    La NPA a fait le choix, en France, de ne pas se présenter, tout en testant la possibilité de soutenir la campagne de La France insoumise. Il décidera de son appel au vote précis avant la fin du mois d’avril.  

    Pour nous, la présence de notre ancien candidat à l’élection présidentielle sur la liste de nos camarades (dont les conditions de scrutin sont moins restrictives) représente un soutien essentiel à une politique internationaliste, d’ouverture des frontières et de défense des droits des travailleurEs dans toute l’Europe. Nous rendrons compte le plus régulièrement possible dans notre presse de la campagne des élections européennes de Gauche anticapitaliste.  

  • SEB-Tefal : Déjouer le chantage à l’emploi...

    En y mettant les moyens — bus affrétés et deux jours payés, chantage à l’emploi — la direction de Seb a réussi à entraîner 450 salariéEs du groupe, ainsi que la CFE-CGE et FO dans une manifestation hostile au projet d’interdiction des PFAS (polluants éternels). C’est finalement un projet de loi très tronqué qui a été adopté en première lecture par les députéEs le 4 avril.

    De grandes manœuvres donc pour cacher les responsabilités des entreprises sur l’environnement, la santé publique et l’emploi : Tefal pourra ainsi continuer de produire des poêles contenant des PFAS.

    En brandissant la menace d’une destruction de 3 000 emplois, le PDG du groupe SEB s’oppose à la proposition de loi du député écologiste Nicolas Thierry, visant à interdire la fabrication, l’importation et l’exportation des PFAS. Ces polluants, utilisés notamment pour les revêtements des poêles Tefal, sont dangereux pour la santé humaine, pour l’environnement et pour leur résistance à la dégradation, d’où le terme de polluants éternels. Leur interdiction est donc urgente.

    TétaniséEs par la perspective du chômage

    Dans la manif parisienne du 3 avril, on a vu la pancarte : « L’écologie oui. Nos emplois aussi ! » Or, c’est bien la formulation qui est trompeuse et qui prend en étau les salariéEs. Il ne s’agit pas de choisir entre des emplois et la santé de toutEs (dont celle des travailleurEs d’abord). Ne renversons pas les responsabilités. C’est bien aux entreprises de gérer leur modèle économique dans le respect de la loi, de la santé publique et des citoyenNEs.

    Loin des façades de la RSE (responsabilité sociétale des entreprises, « normée » par les instances mondiales) business-compatible, il s’agit bien pour nous de soumettre les entreprises à leur responsabilité sur leur environnement naturel et humain, et de rappeler qu’elles sont là pour produire des biens essentiels, et non produire pour maintenir un modèle économique.

    Et les instances représentatives du personnel ?

    « Flagrant délit de non-anticipation », pointe le porteur du projet de loi. Et c’est bien le cas, puisque ces polluants sont connus depuis vingt ans. Dans une perspective plus concrète et immédiate, rappelons par ailleurs que les orientations stratégiques de l’entreprise, tout comme l’introduction de nouvelles technologies, doivent faire l’objet d’une consultation des instances représentatives du personnel. Un premier pied dans la porte pour recadrer les débats au sein des entreprises.

    À travers cette actualité, c’est tout l’enjeu de l’anticipation et de la justice de la transition écologique qu’il faut mettre durablement au centre de nos exigences, une transition juste et sécurisée pour les travailleurEs. La continuité du salaire en sera un élément central qui permettra aux salariéEs de passer d’un emploi « carboné », amené à disparaître, à un emploi compatible avec les enjeux climatiques et donc pérenne.

    L’urgence climatique impose un changement de modèle profond de la société, de notre économie et de nos modes de production. Imposons une transition écologique vers une société non-­capitaliste, vers l’écosocialisme.

    Commission nationale écologie

  • Fonction publique : contre le projet Guerini, pour des augmentations de salaire, mobilisation !

    En déclarant vouloir lever « le tabou du licenciement dans la fonction publique », le ministre Guerini a choisi d’ouvrir par une provocation les pseudo-concertations préalables au dépôt de son projet de loi. Il confirme ce faisant que le texte à venir sera fondamentalement hostile aux agent.es du service public. Mais le cœur de sa contre-réforme n’est pas là, car les dispositions permettant de licencier des fonctionnaires pour insuffisance professionnelle existent déjà. Et si l’État employeur n’en a que peu l’usage, c’est parce qu’il préfère s’affranchir complètement du statut en ayant recours de plus en plus massivement à l’emploi précaire. Ainsi plus d’un agent sur cinq est désormais contractuel.

    C’est d’abord sur la rémunération de celles et ceux qui assurent le service public que le mauvais coup va porter, alors qu’elle a évolué deux fois moins vite que la moyenne des salaires dans le privé au cours des dernières années. Le ministre affirme vouloir « mieux récompenser l’engagement et le mérite par la rémunération ». Mais comment croire à de pareilles déclarations d’intention alors que le gouvernement vient de supprimer 10 milliards d’euros de crédit à la fonction publique, et annonce des coupes plus drastiques encore pour le prochain budget ? Les primes au mérite sont déjà un jeu de dupe : les ratios d’agent.es plus ou moins méritant.es sont déterminés par avance, en fonction des enveloppes budgétaires – méthode d’évaluation d’ailleurs interdite par les tribunaux dans le privé. En donnant plus d’importance à ces mécanismes, au détriment de la progression à l’ancienneté, Guerini veut soumettre les agent.es publics à l’arbitraire des chefs, rebaptisés managers, et casser les solidarités collectives. Les inégalités et discriminations, déjà fortes (les femmes perçoivent une rémunération globale inférieure de 11% à celle des hommes dans la fonction publique), s’accroîtraient encore.

    Comme l’ensemble des travailleur.es, celles et ceux des services publics veulent pouvoir vivre de leur travail. Elles et ils réclament d’être mieux payé.es face à la hausse du coût de la vie, pas que certain.es soient un peu mieux loti.es au détriment de leurs collègues !

    Si Guerini, Attal et Macron veulent réellement désmicardiser la France et la fonction publique (20 % des agent.es sont au SMIC), la solution est simple : dégel immédiat du point d’indice et alignement de son évolution sur celle des prix, augmentation de 300 euros par mois pour toutes et tous. Ces revendications n’ont rien d’irréaliste : la paye des travailleur.es publics allemand.es vient d’augmenter de 340 euros minimum, dans le cadre d’un accord conclu l’année dernière entre l’État, les collectivités locales et les syndicats sous la pression de très fortes mobilisations. C’est la voie à suivre !

    Austérité budgétaire, nouvelle contre-réforme de l’assurance chômage (alors que la précédente vient tout juste d’entrer en vigueur), projet de loi simplification qui vise à réduire encore le nombre de représentant.es des salarié.es et casser les garanties collectives dans le privé, et maintenant casse du statut des fonctionnaires : c’est une offensive d’ensemble contre notre camp social qui se dessine, pour alimenter toujours plus en argent public un système capitaliste à bout de souffle. Le NPA propose donc à l’ensemble des organisations syndicales, politiques et associatives d’y répondre par une mobilisation de notre camp tout aussi globale et coordonnée. Ils ne s’arrêteront que là où nous les arrêterons ! 

  • Un vote à l’Assemblée qui fait écho à la colère paysanne...

    La gauche unie derrière Marie Pochon, députée Les Écologistes, qui présentait la proposition de loi (reprise de celle de LFI retoquée à l’Assemblée en novembre 2023) est passée malgré l’opposition de la majorité, du gouvernement, du RN — qui s’est abstenu — et de la droite absente au moment du vote. 

    Les prix planchers 

    La loi prévoit un prix de vente minimal supérieur au prix de revient pour aboutir à une rémunération deux fois supérieure au smic pour les producteurices. Les prix seraient déterminés par une « conférence publique » dans les filières qui le souhaitent ou sur décision du gouvernement et seraient revus tous les quatre mois. 

    La macronie, gênée aux entournures — car Macron avait fait le malin au Salon de l’agriculture en vantant le mérite des prix planchers — a bataillé contre… en arguant que la loi conduirait à établir « des prix administrés », défavorables à l’importation et à l’exportation. Des arguments qui rejoignent ceux des distributeurs qui voient dans les prix planchers « un frein à la compétitivité », comme le soulignait Thierry Cotillard, président du groupe Mousquetaires-Intermarché. Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, se dit « sceptique ». C’est sûr qu’une juste ­rémunération des paysanNEs est moins porteuse économiquement qu’un système exploitant jusqu’à l’os les agriculteurices. 

    En revanche, la Confédération paysanne, la Coordination rurale se disent satisfaites. Comme Greenpeace. De plus, la loi crée un fonds dédié à la transition agro-écologique des exploitations, par le versement de 10 % des bénéfices provenant de la grande distribution, de l’agro-­alimentaire et de l’agrochimie. 

    Interdiction des « polluants éternels »

    Les PFAS ou polluants éternels — ces molécules retrouvées dans les emballages alimentaires, les revêtements antiadhésifs, les cosmétiques, produits ­ménagers — provoquent des perturbations hormonales, de la fécondité, des dérèglements du système immunitaire, des cancers. Après la Convention de Stockholm en 2001 qui prévoyait l’interdiction de certains polluants, les POP (polluants organiques persistants), c’est la première fois que la France vote un texte qui prévoit l’arrêt de la fabrication, de l’importation, de l’exportation, de la mise sur le marché des PFAS. Les députéEs LR et RN ont réussi à en exclure les ustensiles de cuisine (voir page 6 l’article sur Tefal) et se sont abstenuEs. Même si l’on connaît le pouvoir des industriels à contourner les lois pour préserver le business, on peut se réjouir de ce vote. Néanmoins, la vigilance s’impose. Pannier-Runacher n’a-t-elle pas autorisé à pulvériser cinq fois par an, au lieu de deux, les champs de betteraves d’un pesticide (Movento) dont la matière active est le spirotétramate, substance suspectée par l’Union européenne d’être toxique pour la reproduction ? La seule colère paysanne ne suffira pas, nous sommes toutes et tous concernéEs par la transformation écologique de l’agriculture. 

    Commission nationale écologie

  • Les moyens de la police anti-terroriste au service de Lafarge et du béton : soutien aux 17 personnes arrêtées !

    Lundi 8 avril, 17 personnes ont été interpellées et placées en garde à vue à la suite de la campagne d’actions contre Lafarge et le monde du béton, menée à l’initiative de plus de 200 organisations. Ces arrestations visent l’action d’une centaine de personnes sur un site Lafarge à Val-de-Reuil, dans l’Eure, en décembre dernier… durant une dizaine de minutes. Contrairement à ce qui a été affirmé, aucune séquestration n’a eu lieu lors de cette action.

    Dans la lignée de la répression disproportionnée de Sainte-Soline, comme dans celle qui s’est abattue sur celles et ceux qui résistent aux entreprises de destruction du vivant (mégabassines, A69...), le gouvernement persiste à vouloir anéantir toute résistance, en utilisant les moyens de l’antiterrorisme, de surveillance des militantEs, d’arrestations et de gardes à vue musclées à répétition. 

    Les militantEs du NPA sont dans le collimateur, comme notre camarade Christine, institutrice à la retraite et ancienne conseillère municipale, connue pour son engagement militant de longue date, et un militant du NPA, militant écologiste de longue date.

    Nous appelons à soutenir les personnes arrêtées et mises en cause, et à participer aux rassemblements et manifestations de soutien de ce jour à Rouen, à Levallois-Perret devant les locaux de la SDAT, à Caen, à Nantes, à Reims et à Lyon, ainsi qu'à tous les autres rassemblements qui auront lieu demain et jeudi.

    Ni le béton ni la police ne nous bâillonneront !