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Éducation : la fenêtre est encore ouverte… pour renverser la table !

Depuis deux mois des mobilisations importantes se développent dans l’éducation nationale. Initiées en réaction à la loi Blanquer, elles se poursuivent également autour du rejet du projet de loi Dussopt, avatar de la loi travail pour la fonction publique.

Les deux cumulés constituent à la fois un plan social d’ampleur pour la fonction publique, la fin programmée du statut de fonctionnaire et le démantèlement accéléré de tout ce qui fait encore des services publics une forme d’amortisseur des inégalités sociales.
Comme dans le domaine des retraites et de la sécurité sociale elles visent à préparer la vente à la découpe des secteurs rentables pour des capitaux en manque de perspectives de placements.

La réduction à peau de chagrin des commissions paritaires prépare une situation ou le moindre chef pourra d’autorité, mettre à pied sans solde un agent. Le recrutement par les chefs en lieu et place de règles connues et vérifiables de mutation et la généralisation de l’emploi précaire au détriment du statut promettent une gestion managériale désastreuse pour les personnels comme pour les usagers. Au moment où s’ouvre le procès Lombard, c’est bien de la transposition de France Télécom à l’ensemble de la FP qu’il s’agit.

Une mobilisation qui peut encore perturber la marche en avant du gouvernement

Face à cette offensive sans précédent, les organisations syndicales de l’éducation, au premier rangs desquelles la FSU, ont proposé jusqu’ici un cadre de mobilisation avec trois jours de grèves nationales entrecoupés d’appel à manifester le week-end.
Ce cadre pour l’instant insuffisant pour établir le rapport nécessaire s’est accompagné de nombreuses formes de mobilisations : nuits des écoles, écoles mortes avec les parents, grèves des notes, 20/20, démission de profs principaux dans le secondaire…
Après la journée historique du 19 Mars ou plus de 200 000 instits ont arrêté le travail, les grèves du 9 mai ont été également très réussies. Dans de nombreux endroits elles seront suivies le 10 de journées écoles mortes. Des reconductions ont été votées à Bordeaux, à Toulouse, au Havre, à Angers, à Nantes et dans plusieurs AG en région parisienne. À Paris, l’AG a regroupé près de 300 personnes, et un appel à la grève a été voté pour mardi 14, date de la présentation de la loi au Sénat.

L’appel à Manifester à Paris le 18, initié par la seule FSU dans un objectif d’auto-affirmation, et qui apparait de fait en contradiction avec le développement de la grève la semaine du 13, ne suffira pas à établir le rapport de force nécessaire. En effet, il est illusoire de croire qu’on peut gagner contre un tel gouvernement avec quelques manifestations et journées de grèves, il faut un mouvement dur.

L’enjeu est maintenant de parvenir à renverser la table. Cela passe par l’annonce rapide d’une journée de grève dans toute l’éducation, dans le cadre unitaire le plus large possible, et dans la perspective de réunir partout des assemblées générales de grévistes.

Malgré les menaces, les sanctions et les fakes news de Blanquer, le mouvement ne faiblit pas. La grève peut encore se généraliser, il est encore possible de cristalliser autour des questions scolaires une mobilisation sociale d’ampleur. Comme sur toutes les questions où il finit par reculer, le gouvernement ne négocie pas, il veut paraître droit dans ses bottes jusqu’au moment où il est contraint de céder… Les organisations syndicales doivent prendre maintenant leurs responsabilités et s’appuyer sur les secteurs les plus mobilisés pour étendre la grève. C’est le moment !

Camille Duport 

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