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Philippe Poutou : « Ce n’est pas cette gauche, même unifiée, qui nous protègera contre les dégâts du capitalisme »...

Salut à toutes et tous,

Et encore sur cette gauche divisée en pleine gesticulation unitaire.

Sous la pression d’électeurs et militants de gauche et aussi des mauvais sondages, les candidatures des partis dits de gauche ont bien compris que leur éparpillement est la garantie de leur défaite. Alors ça s’affole un peu, c’est à celle ou celui qui sera le plus unitaire.

Ça paraît logique et raisonnable. Une seule candidature devrait avoir plus de chance de dépasser les 10% et pourquoi pas de gagner sa place au second tour. C’est mathématique même si en vrai tout n’est pas si simple.

Alors plusieurs articles dans la presse, plusieurs déclarations de collectifs ou personnalités réclament l’unité et condamnent les diviseurs, menaçant même de boycotter l’élection ou au moins ne pas soutenir les candidatures qui refuseraient une primaire.

Du côté du NPA, il est vrai qu’on ne se sent pas vraiment concerné par cette gesticulation. D’abord, personne ne semble penser à nous, ni la presse de gauche qui ne nous cite jamais ou presque, ni tout ce milieu de la gauche institutionnelle. Cela ne nous vexe pas, c’est seulement intéressant car cette ignorance des candidatures anticapitalistes est révélatrice d’un problème politique que pas grand monde n’aborde.

Le problème n’est pas tant la division que la politique qui a été menée par tous ces gens là à chaque fois qu’ils se sont retrouvés au pouvoir. La gauche, toute la gauche, PS-EÉLV-PC et autres satellites, a trahi et mené des politiques antisociales. Sous Mitterrand, Jospin ou Hollande. Et ce n’est pas que du passé car aujourd’hui encore dans des régions ou départements ou même dans des grandes villes/agglomération, cette gauche plus ou moins plurielle continue de renier et trahir.

Tout ce monde a beau jeu de crier au danger de droite ou d’extrême droite. Ces partis ne sont pas gênés de jouer les potentiels sauveurs. Comment peut-on encore leur faire confiance ? Impossible, ils sont discrédités et on n’a surtout pas intérêt à les suivre, aucun intérêt à les suivre.

Certes on est mal, la situation politique est inquiétante, nous sommes effectivement danger. Sauf que cette gauche institutionnelle en est grandement responsable.

Oui l’unité est nécessaire mais sur la base d’un programme vraiment à « gauche », tout simplement de gauche. Ça pourrait donner un programme qui dit clairement les mesures qu’il faut prendre, qui s’engage à se confronter au possédants. Un programme défendant la socialisation des banques, l’expropriation de multinationales comme Total, la réquisition d’entreprises pour préserver les emplois et des bâtiments vacants pour reloger les sans-abri, le retour de la retraite à 60 ans, une diminution du temps de travail à quatre jours maxi par semaine, des plans de recrutements massifs dans la santé ou l’éducation, un revenu minimum pour tous autour de 1800-2000 euros, des moyens pour reconstruire les services publics, notamment pour l’énergie, la gratuité des transports, l’arrêt du nucléaire, la répartition des richesses en se réappropriant tout ce que les ultra-riches ont volé à la collectivité, l’accueil massif des réfugiés et la liberté de circulation, l’engagement à donner l’indépendance aux peuples qui restent encore aujourd’hui sous domination coloniale, à combattant toutes les formes d’oppressions et de domination, en donnant un pouvoir de décision à la population… 

Et puis de se dire que ce programme-là, il nous faudra l’imposer par nos mobilisations, unitairement. Parce que notre avenir dépend quand même de notre capacité à agir, à construire les luttes, à nous faire craindre des possédants, à répondre à la guerre de classe menée par les capitalistes.

Ce n’est pas cette gauche même unifiée qui nous protègera contre les dégâts du capitalisme, la démonstration est faite depuis longtemps, elle qui s’est complètement intégrée et noyée dans ces logiques de profits et de productivisme. Alors oui on a sans doute autre chose à faire que courir toujours derrière des gens qui ont montré qu’ils se moquent bien de la population et de l’intérêt général.

Philippe Poutou

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