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Sur l’utilité du vote anticapitaliste...

C’est toujours pareil, à l’approche des élections, la pression pour le vote utile augmente jusqu’à devenir une sorte de harcèlement. Certes il y a de quoi s’inquièter de la situation politique et du danger de l’extrême-droite.
Mais en vrai qu’y a t’il de nouveau ces derniers jours ? Ça fait combien de mois que le deuxième tour annoncé dans les sondages serait Macron l’ultra-libéral contre LePen l’extrême-droite fascisante ? Depuis combien de temps constatons nous une gauche impuissante ? Et un rapport de force électorale largement en faveur des réactionnaires toute tendances confondues.
Tout cela se confirme et effectivement le deuxième tour s’annonce pourri. Alors le coup classique du vote utile (efficace ou barrière, c’est pareil) revient en force. Comme si tout se jouait dimanche, comme si ça ne se jouait pas un peu ces derniers mois, comme si ça ne se jouait pas un peu après les élections, comme si ça ne se jouait pas dans la rue…
Tout sur le vote utile comme si aussi cela ne se jouait pas dans les meetings avec du bleu blanc rouge et de La Marseillaise partout y compris parfois à gauche, comme si ça ne se jouait pas dans les discours et dans les programmes de “gauche” parfois si peu anti chauvinisme, anti nationaliste ou même anticolonialiste, si peur pour le droit à l’autonomie pour les peuples, si peu pour un monde ouvert sans frontière avec la liberté de circulation…
La lutte contre l’extrême-droite et les idées réactionnaires ne se joue pas seulement au moment du vote. Mais c’est vrai qu’elle s’y joue quand même un peu. Et c’est pour cela que le vote anticapitaliste Npa, le plus à “gauche” possible, le plus radicalement internationaliste, a son utilité et devrait être considéré avec respect et sérieux.
Le vote Npa, c’est clairement la perspective du combat antifasciste dans la rue, dans les quartiers, partout au quotidien, c’est l’idée que c’est à la population de prendre ses affaires et ses luttes en main. C’est parler du “plan B” le plus probable, celui où le pouvoir resterait sous le contrôle des possédants, des capitalistes, des ultra-libéraux, des réactionnaires, qu’il nous faudra alors discuter concrètement de la suite, surtout en n’attendant pas 5 ans, mais en agissant de suite, pour reconstruire le mouvement social, unitairement, largement, à la fois contre les attaques antisociales déjà programmées (retraites, chômage…), pour les libertés publiques, contre les oppressions-discriminations, pour l’égalité des droits pour toutes et tous…
Et c’est aussi discuter concrètement de la reconstruction d’un outil politique pour les opprimés, un parti radicalement anticapitaliste, antiraciste, féministe, écologiste, antimilitariste, anticolonialiste, internationaliste… un parti large qui tente d regrouper les forces militantes, les gens disposés à mener les batailles pour défendre notre camp social.
La prétention du vote utile est contre productive, elle met la pression, elle exerce un chantage sur tout le monde qui ne crée pas les meilleures conditions pour discuter ensemble de la suite. A « gauche » reconnaissons et respectons nos différences de programmes, de pratiques, d’analyses ou de réponses immédiates.
Pour ne pas écœurer les gens ou donner des raisons supplémentaires à l’abstention, tolérons tout simplement le droit de voter pour nos idées au premier tour. Et puis à chaque étape, discutons concrètement de la suite. Par exemple pourquoi ne pas se retrouver entre les deux tours, préparer des rencontres entre organisations politiques syndicales associatives pour élaborer un plan d’action rapide, dans la rue ?
 
Philippe Poutou

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