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  • Été 2022 : la maison brûle !

    « Notre maison brûle et nous regardons ailleurs ! » La formule est connue, prononcée par Jacques Chirac le 2 septembre 2002 à Johannesburg, lors du IVe sommet de la Terre. Une phrase qui émane de Jean-Paul Deléage, historien des sciences de l’environnement, et 20 ans après revêt une brûlante actualité...

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  • Zaporijjia : la menace permanente...

    La centrale nucléaire de Zaporijjia en Ukraine, la plus puissante d’Europe (six réacteurs, comme à Gravelines en France) est l’épicentre potentiel d’une catastrophe nucléaire. Et les dirigeants européens semblent découvrir les dangers du nucléaire civil, exacerbés en temps de guerre. D’autant qu’il y a neuf autres réacteurs en Ukraine, en plein théâtre d’­opérations militaires…

    Les autorités et les « experts » qui sévissent dans les médias affirment que les cœurs des réacteurs sont protégés par une enceinte en béton conçue pour résister aux tirs de missiles, ce qui est faux. Et les bombes peuvent aussi atteindre des cibles encore plus vulnérables : les conduites d’eau froide de la centrale ou l’alimentation électrique, indispensables pour refroidir et pour assurer la sécurité de l’installation. Dans ce cas, les groupes électrogènes « diesels d’ultime secours », peuvent prendre le relais, mais pour dix jours seulement. Si le combustible n’est plus refroidi, il y a risque de fusion du cœur et on va vers un accident majeur comme à Tchernobyl et Fukushima.

    De plus, ce besoin en eau et en électricité est vital pour refroidir en permanence le combustible entreposé dans les piscines de la centrale, que les réacteurs soient en activité ou pas. Des déchets nucléaires sont en outre stockés dans des piscines ou des conteneurs à l’air libre. En cas d’incendie, d’explosion ou d’impact de missile, un nuage radioactif sur un périmètre impossible à prévoir peut se déplacer en fonction des vents jusqu’en Russie, Pologne ou Europe de l’Ouest et au-delà.

    Le physicien nucléaire Bernard Laponche, ancien du Commissariat à l’énergie atomique, s’étonne : « C’est irresponsable de mener une guerre aux abords d’une centrale. ». Quant à Macron, qui craint une opposition à son programme de relance du nucléaire, il s’est

    entremis VRP auprès de Poutine pour qu’il accepte une « mission de contrôle » de l’Agence internationale pour l’énergie atomique (AIEA), promotrice du nucléaire civil pour le « bien-être des populations ». L’équipe de l’AIEA devra examiner les installations, mais aussi les conditions de travail extrêmement stressantes des employéEs, sous occupation russe depuis plusieurs mois, accentuant le risque d’une erreur humaine fatale.

    Les gesticulations de Macron et de l’AIEA ne servent qu’à protéger les intérêts de l’industrie nucléaire. Elles sont ridicules et irresponsables. Car la seule décision qui s’impose est l’arrêt immédiat de tous les réacteurs nucléaires en zone de combat.

    Commission nationale écologie

  • Contre la vie chère, pour les salaires et les services publics, construire les mobilisations...

    Chaque mois de septembre, la même question revient dans les grands médias… et dans les milieux militants : la « rentrée sociale » sera-t-elle agitée ? Sans prétendre faire de pronostics, le contexte global est propice à une contestation populaire du gouvernement et de ses politiques. À nous de tout faire pour que le « troisième tour social », après la présidentielle et les législatives, ait bien lieu, et se solde par une défaite de Macron.

    Un gouvernement incapable de répondre aux enjeux

    L’été a été marqué par une poursuite de l’inflation, avec en perspective une accélération de l’augmentation des prix de l’énergie, entre autres et notamment l’électricité et le gaz, le maintien d’un prix très élevé pour les carburants, et une flambée des prix de l’alimentation. Et ce ne sont pas les mesurettes adoptées à l’Assemblée cet été qui changeront quoi que ce soit, ce dont la majorité de la population se rend compte. Dans une enquête d’opinion réalisée mi-août, 73 % des sondéEs affirment ainsi que le « pouvoir d’achat » doit être la priorité du gouvernement… mais seulement 5 % d’entre elles et eux considèrent que « le gouvernement prend la réelle mesure des difficultés économiques des Français ».

    Durant l’été, l’augmentation du coût de la vie s’est en outre doublée d’une multiplication des événements climatiques extrêmes (sécheresses, canicules, incendies, violents orages), qui illustre non seulement la question de l’urgence climatique, mais aussi à quel point l’abandon des services publics (Office national des forêts, Météo France, premiers secours…) réduit notre capacité à faire face, collectivement, aux crises qui s’accélèrent.

    Les raisons de la colère

    Le gouvernement, contesté, s’inquiète d’une potentielle explosion sociale face à la vie chère, et le souvenir des Gilets jaunes est bien là. A fortiori avec la poursuite et l’accélération de la dégradation des services publics, notamment dans la santé et dans l’éducation, qui témoignent du délabrement généralisé auquel conduisent les politiques néolibérales.

    Alors oui, les raisons de la colère sont bien là, surtout quand, dans le même temps, les pouvoirs publics témoignent de leur « deux poids deux mesures » : on nous répète ainsi qu’il va falloir faire des sacrifices, travailler plus longtemps, accepter d’être mal payés, quand dans le même temps on refuse de taxer les profits des plus grandes entreprises ou de s’en prendre au mode de vie écocide des plus riches...

    Un plan de bataille pour stopper Macron

    Ce pouvoir ne comprend qu’un seul langage, celui du rapport de forces. Nous nous félicitons donc de l’appel à la grève le jeudi 29 septembre, initié par la CGT et Solidaires, depuis rejoints par la FSU. Une date qui pourrait être, dans la foulée de la journée des salariéEs de la santé le 22, l’occasion d’une mobilisation massive, mais qui reste à préparer, dans nos quartiers, nos lieux de travail et d’études. Une étape dans la construction d’une mobilisation de masse qui pourrait contribuer à changer l’ambiance et à redonner confiance à notre camp.

    De même, la perspective d’une grande manifestation unitaire contre la vie chère en octobre, est une bonne nouvelle : si elle est préparée dans l’unité et pensée comme une étape dans la construction d’une mobilisation populaire d’ampleur, elle peut être un point d’appui dans l’organisation de la bataille contre Macron et ses politiques.

    Cette rentrée peut donc être explosive si l’ensemble de la gauche sociale et politique prend ses responsabilités. En ce qui le concerne, le NPA entend s’impliquer dans la construction des mobilisations, et continuer de défendre la nécessaire reconstruction des outils d’organisation et de défense de notre camp social, y compris sur le terrain politique : au-delà de la lutte contre Macron, l’enjeu est bien de faire face à la menace de l’extrême droite, pour la transformation révolutionnaire de cette société.

  • Construire la tendresse révolutionnaire : Chronique des 37èmes Rencontres internationales de Jeunes révolutionnaires...

    Entre le 23 et le 29 juillet, nous avons à nouveau réuni environ 200 jeunes pour célébrer la 37e édition des Rencontres internationales de Jeunes révolutionnaires, organisées par la Quatrième Internationale à Vieure (France).1 Près de trois ans après le dernier camp, l'illusion, la motivation et l'excitation de revenir à des espaces autogérés de camaraderie, de soutien et d'apprentissage mutuel étaient énormes. Et l’évènement ne nous a pas déçu. 

    L'une des plus grandes difficultés que nous rencontrons lorsqu'il s'agit d'expliquer et de développer notre projet de société, c’est d’arriver à mettre en pratique [la praxis] notre proposition théorique dans toutes ses conséquences. On nous accuse d'être utopistes ou idéalistes, et peut-être le sommes-nous, mais nous avons besoin d'oasis dans lesquels montrer comment une société juste, démocratique, solidaire, ouverte et empathique, où la répartition des tâches, les relations interpersonnelles et les intérêts collectifs prennent le pas sur les principes d'exclusion, de compétitivité et d'individualisme qui prévalent dans les sociétés capitalistes.

    C'est l'objectif même des Rencontres internationales de Jeunes révolutionnaires, comprendre l'organisation révolutionnaire comme faisant partie d'un processus commun d'apprentissage de nos propres luttes, mais aussi de partage d'expériences de luttes et de résistances avec des camarades du Nord et du Sud global qui nous permettent d'avancer vers un horizon écosocialiste, féministe, queer, antiraciste et anticapitaliste.

    Ainsi, le programme, qui est habituellement divisé en journées thématiques, a essayé d'offrir une vision large sur les principales questions qui affectent la crise du capitalisme néolibéral et qui nous aident à construire des pôles de radicalisation dans la jeunesse, avec un accent particulier sur la nécessité de parier sur l'écosocialisme parce que nos vies en dépendent ; de rester ferme dans la lutte anti-impérialiste et contre la radicalisation du néolibéralisme autoritaire ; pour justifier l'importance des luttes LGBTQI+ non seulement sur le plan culturel, mais aussi dans l'intersectionnalité matérialiste de l'avancée des droits et libertés collectives ; pour approfondir les avancées obtenues par le féminisme et débattre de la manière de reprendre l'offensive contre les discours réactionnaires ; enfin, nous avons également abordé l'importance et la nécessité de disposer de structures organiques qui nous permettent d'organiser notre rage au niveau international, mais aussi de tisser des stratégies communes contre un système qui nous dévore, nous écrase et nous marginalise.

    Tout cela a été développé à travers des activités plénières qui ont abordé des questions telles que comment être révolutionnaire dans un monde en feu, comment les luttes féministes et LGBTQI+ sont une menace pour le capitalisme, la caractérisation du néolibéralisme autoritaire et son attaque contre les réseaux de solidarité internationale, comment décoloniser la société, quel est le rôle des jeunes dans la lutte des classes et l'importance de s'organiser pour briser le capitalisme. D'autre part, les activités de formation se sont également déroulées sous forme d'ateliers dans lesquels les participant·e·s ont développé des problématiques concrètes ou partagé des expériences de luttes internationales. Parmi ces thématiques, nous pouvons souligner la nécessité de débattre d'aspects tels que les nouveaux horizons relationnels et les formes radicales d'aimer, l'importance de parler du capitalisme et de la santé mentale, les nouvelles luttes dans lesquelles les jeunes jouent un rôle central, comme le logement et la lutte contre la spéculation, ou la théorie marxiste de l'État.

    Parallèlement, des espaces pour les femmes, les LGBTQI+ et les personnes racisées ont été constitués, dans lesquels, en plus d'être des lieux sûrs pour celles et ceux qui font partie du collectif, il a également été possible d'approfondir les discussions et les horizons vers lesquels se dirigent les luttes féministes, queer et antiracistes.

    En résumé, les Rencontre internationales de Jeunes sont une occasion de se former politiquement, mais c’est aussi la meilleure manière de tisser des réseaux personnels d'amitié, de fraternité et de camaraderie qui sont fondamentaux pour les sociétés que nous aspirons à construire. En d'autres termes, nous endurcir sans perdre notre tendresse, car la tendresse est révolutionnaire et ne connaît pas de frontières. C'est pourquoi, d'ici, je voudrais remercier toutes les compañeras pour avoir fait de ces Rencontres un espace qui devient véritablement une référence lorsqu'il s'agit d'imaginer d’autres futurs. En ces temps difficiles pour les mouvements sociaux et la gauche radicale, profiter de lieux où l'utopie devient une réalité est une vitamine qui nous permet de recharger notre énergie afin que nous puissions nous concentrer sur la construction des luttes de la jeunesse dans ce nouveau cours politique. Pour paraphraser Durruti, « nous n'avons pas peur des ruines car nous portons un monde nouveau dans nos cœurs. Et ce monde est en train de se développer en ce moment même ». 

    Par conséquent, comprendre l'organisation révolutionnaire comme faisant partie d'un processus commun d'apprentissage de nos propres luttes, mais aussi du partage des expériences de lutte et de résistance avec des camarades du Nord et du Sud global, est un exercice de rupture et de transformation qui nous inspire à tenir bon jusqu'à la victoire. Vive les Rencontres internationales de Jeunes révolutionnaires. Vive la Quatrième Internationale.

    1er août 2022.

    Diego Fernández Gómez est un militant des Anticapitalistas dans l'État espagnol.

    Article publié par Poder Popular. Traduction vers le français par Fourth.International.

    • 1.Des délégations étaient présentes de Belgique, du Danemark, d'Angleterre et d'Écosse, de France, d'Italie, du Portugal, de l'État espagnol et de Suisse, ainsi que des camarades du Brésil et du Mexique. Le camp a également eu le plaisir d'accueillir des camarades d'Ukraine et de Russie et a adopté une déclaration de solidarité avec leur résistance à la guerre.