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Face à la droite et à l’extrême droite : Urgence antiraciste !

Macron, après deux mois de cirque pour éviter un gouvernement Nouveau Front populaire, a donc sorti de son chapeau comme Premier ministre Michel Barnier : vieux cheval de retour, choisi dans le groupe de droite extrême minoritaire de l’Assemblée nationale. Avec la bénédiction de l’extrême droite à qui Macron a délibérément laissé la maîtrise du jeu.

Et le RN, devenu indispensable, de se vanter : « Rien ne peut se faire sans le RN », dixit Bardella assurant ne pas vouloir participer au « désordre institutionnel et au chaos démocratique » mais à condition que le gouvernement se conforme à une politique acceptable pour le RN — c’est-à-dire toujours plus xénophobe et raciste. 

La guerre contre les étrangerEs

Le CV du nouveau Premier ministre a en effet tout pour plaire à Marine Le Pen : outre ses positions réactionnaires en matière sociale, en 2022 il plaidait « pour une pose migratoire » de 3 à 5 ans, appelait à « cesser les régularisations inconditionnelles des sans-­papiers », à remettre en cause l’Aide médicale d’État, à restreindre les regroupements familiaux et, tout comme les extrêmes droites européennes, demandait que la CEDH (Cour européenne des droits de l’Homme) n’impose pas ses décisions à la France. Sans surprise, ses premières déclarations sont dénuées d’ambiguïté : la lutte contre l’immigration sera sa priorité et, pour ce faire, pourquoi pas le retour d’un ministère de l’Immigration : une armada de fonctionnaires afin de mieux traquer une population soumise à un régime d’exception, indésirable sur le territoire national. Nul doute que la loi Darmanin, arme de guerre contre tous les étrangerEs, va continuer — et en pire — à transformer en enfer la vie de celles et ceux qui, avec ou sans papiers, n’ont pas la bonne couleur/origine ou la bonne religion.

Combattre le capitalisme, c’est aussi combattre le racisme

Le racisme est inhérent au capitalisme. Plus que jamais avec la crise économique et politique, il lui est nécessaire pour continuer à exploiter les êtres humains et la nature. La poursuite et l’aggravation des attaques racistes, relayées par les grands médias, seront au cœur de la politique gouvernementale. Elles sont indispensables pour s’assurer une certaine neutralité parlementaire — sous conditions — du RN mais aussi pour reprendre les attaques antisociales que réclame la bourgeoisie. Pour diviser les classes populaires soumises à ces attaques, les migrantEs et les populations racisées servent de boucs émissaires pour les méfaits du capitalisme. Mais, ce faisant, ce sera à nouveau le RN, héraut de la « préférence nationale » raciste (au profit des prétendus « Français de souche »), qui tirera les marrons du feu si jamais la gauche se montre incapable d’offrir une alternative sociale et démocratique progressiste, intégrant la défense des migrantEs et des personnes racisées.

Faire échec à Barnier-Macron et barrage à Le Pen implique de mener, et de façon conséquente, la lutte antiraciste. Loin d’être opposées, la lutte pour les droits démocratiques et sociaux et la lutte antiraciste sont complémentaires et imbriquées. L’unité de combat contre le capitalisme et ses méfaits en dépend. 

Contre le racisme systémique de l’État et de l’État colonial

Une gauche de combat, politique et syndicale, se doit d’être à la pointe des mobilisations avec les premierEs concernéEs : contre les campagnes islamophobes ; pour l’abrogation de la loi Darmanin et de toutes les autres lois racistes, la fermeture des centres de rétention administrative (CRA), l’abrogation du Ceseda (Code d’entrée et de séjour des étrangers et demandeurs d’asile), le désarmement de la police, la régularisation de touTEs les sans-papiers, l’ouverture des frontières, la liberté de circulation et d’installation. 

Contre le racisme systémique d’État qui écrase les personnes racisées de ce pays, nous exigeons l’égalité des droits, l’égalité dans l’accès à l’éducation, à la santé, au logement ou à l’emploi et les pleins droits de citoyenneté pour toutes celles et tous ceux qui vivent sur ce territoire. 

Combattre le racisme, c’est aussi dénoncer les forfaits et crimes de « notre » impérialisme en Afrique et ailleurs, et mener une politique sans faille de solidarité avec les peuples eux aussi infériorisés et opprimés par le racisme, et encore sous le joug colonial de la France, et qui, comme aujourd’hui en Kanaky, luttent pour leur indépendance. 

Josie Boucher

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