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Éducation : mettre un stop à l’entreprise de démolition...

Les suppressions de postes dans l’éducation nationale prévues pour 2025 continuent de détruire le service public d’enseignement, pour servir les intérêts de l’école privée. Il faut un plan d’urgence pour sauver l’Éducation nationale !

Michel Barnier avait assuré faire de l’école sa priorité. Ce n’était pas pour la sauver, mais parce qu’elle est au centre de son plan de destruction de la fonction publique. Ainsi, l’Éducation nationale éponge la plus grande part des suppressions de postes dans le projet de budget 2025.

Des arguments dans la continuité d’une politique destructrice

Ce sont 4 035 suppressions de postes d’enseignantEs qui sont prévues dont 3 155 dans le premier degré au prétexte d’une baisse démographique nationale. Cette baisse globale aurait pu être l’occasion de diminuer le nombre de jeunes par classe. D’après la FSU-SNUIPP, 28 % des classes du primaire comptent plus de 25 jeunes, alors que la moyenne dans l’Union ­européenne est de 19,1.

On compte 8 865 suppressions de postes dans le second degré, entre 2017 et 2023, pour 7 441 élèves supplémentaires. Le nombre de jeunes par classe est en augmentation continue (plus de 25 en collège, plus de 30 en lycée), alors que les ministères successifs se gargarisent d’objectifs « d’individualisation des parcours de l’élève ». L’enseignement professionnel tient le record des suppressions de postes avec la fonte des horaires d’enseignement : les élèves de Bac pro ont perdu l’équivalent de 14 semaines de cours depuis les réformes de 2019.

Pendant que le gouvernement diminue l’enveloppe publique, les budgets alloués à l’enseignement privé augmentent. Le nombre de jeunes de 15 ans et plus scolariséEs dans le privé est passé de 16,4 % en 2018 à 21,6 % en 2022. Sans compter le financement du « privé hors contrat », dénoncé par les organisations syndicales, le 16 octobre 2024 : « alors qu’unE élève en lycée professionnel public coûte en moyenne 13 760 euros, certaines écoles de production affichent 29 700 euros par personne, soit plus du double, financés à 85 % avec des fonds publics. »

Un plan d’urgence pour l’Éducation

Pour revenir au nombre d’enseignantEs par élève de 2006, il faut embaucher 42 257 profs. Et pour redonner à l’éducation la même part dans le PIB qu’en 1996, il faudrait 27 milliards supplémentaires (la moitié du budget de l’armée ou bien 12,5 % des aides publiques aux entreprises en 2024). C’est le prix d’une éducation qui donne à chaque jeune les moyens de réussir sa scolarité.

Il y a urgence à ce que chaque territoire fasse état de ses besoins réels. Par exemple, les 2 000 postes d’accompagnantEs d’élèves en situation de handicap (AESH) annoncés nationalement sont inférieurs au besoin de 2 200 AESH chiffré pour la Seine-Saint-Denis. Il leur faut également un statut de fonctionnaire à la hauteur des tâches effectuées : une formation, 24 heures payées 1 700 euros net (alors qu’aujourd’hui les collègues se débrouillent pour se former et gagnent en moyenne 850 euros).

Pour obtenir la satisfaction de nos besoins, il faut construire un mouvement de défense du service public d’éducation, qui passera par une mobilisation nationale des salariéEs, des élèves et de leurs parents.

La commission Éducation nationale

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