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À Gaza, l’hiver est une arme coloniale...

Les GazaouiEs sont plongéEs dans un chaos interminable, sous l’effet conjugué de la poursuite des bombardements — malgré le prétendu « cessez-le-feu » trumpiste — et des conditions hivernales. Les réponses onusiennes demeurent inefficaces et l’aide humanitaire inadaptée. L’impunité internationale et l’abandon des GazaouiEs permettent à la puissance coloniale de poursuivre son œuvre destructrice.

Les récents épisodes pluvieux dans la bande de Gaza ont décuplé les risques de mortalité infantile. Ces conditions météorologiques ont pour conséquence directe l’augmentation des maladies hydriques, touchant particulièrement les enfants exposéEs à des eaux contaminées par des micro-organismes pathogènes, provoquant la mort directe de plusieurs d’entre eux.

Une aide insuffisante et inadaptée

Les inondations révèlent également l’inadaptation du matériel humanitaire mis à disposition des déplacéEs palestinienNEs. Tandis que vêtements et matelas imbibés d’eau accroissent les risques sanitaires, les tentes inondées ont entraîné la mort de nourrissons étouffés, noyés ou suffoquant sous des tissus détrempés. Lorsque les enfants parviennent à échapper aux balles israéliennes, ils deviennent bleus de froid et périssent lentement de maladies graves.

Les PalestinienNEs sont ainsi confrontéEs à un choix impossible : rester dans des bâtiments au risque de mourir sous les décombres, ou chercher refuge dans des abris extérieurs devenus de véritables « pièges mortels ».

La récente tempête Byron n’a fait qu’aggraver ces dynamiques destructrices. Les équipes d’urgence ont reçu plus de 4 300 appels et ont tenté, en vain et sans matériel adéquat, de secourir les survivantEs.

Une pénurie organisée

L’acheminement des fournitures est volontairement entravé par les autorités israéliennes, qui bloquent ces aides pourtant essentielles à la survie des GazaouiEs. Les autorités locales ont par ailleurs affirmé que la faible portion d’aide autorisée à entrer est largement inutilisable car inadaptée aux conditions climatiques.

L’avis rendu par la Cour internationale de justice en octobre dernier rappelle les obligations d’Israël en tant que puissance occupante et État membre des Nations unies. Cet avis, non coercitif et dépourvu d’effets concrets, a été suivi du vote du 12 décembre à l’Assemblée générale des Nations unies demandant la levée du blocus sur l’aide humanitaire et le respect de l’inviolabilité des locaux onusiens.

L’opposition des États-Unis à cette résolution ES-10/22, sous prétexte de « ciblage injuste à l’encontre d’Israël », révèle une nouvelle fois la complicité d’une administration impérialiste qui cautionne les massacres à l’abri d’un plan de paix aussi creux que colonial.

L’inaction humanitaire comme stratégie coloniale

La situation humanitaire constitue un levier central pour les forces coloniales, qui peuvent tuer indirectement — par la non-action — les GazaouiEs sans susciter la même indignation que les morts par les armes. Les conditions climatiques, combinées au blocage des fournitures hivernales, deviennent ainsi l’instrument d’un prolongement du génocide par des moyens moins visibles.

La focalisation sur des résolutions onusiennes non contraignantes et inopérantes, conjuguée au refus d’acheminer une aide humanitaire adaptée à l’hiver, constitue un pan supplémentaire de l’hypocrisie occidentale, qui parachève sa pleine complicité dans les massacres en cours.

Sarah Laska

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