Trois après l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février 2022, l’arrivée de Trump au pouvoir rend plus que jamais nécessaire la solidarité des peuples.
Par Catherine Samary et Oleksandr Kyselov
Nos dossiers...
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Solidarité avec l’Ukraine résistante...
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Face à l’austérité libérale : défendre la « sécu »...
Dossier préparé par la commission nationale santé sécu social
C’est sur le vote du projet de loi de financement de la Sécurité sociale qu’est tombé le gouvernement Barnier, et qu’a échoué l’adoption d’un plan d’austérité de 60 milliards d’euros qu’il voulait imposer. Confronté au rejet massif de ce plan, le Rassemblement national n’a pu maintenir jusqu’au bout sa volonté de ne pas faire chuter le gouvernement et de se présenter en candidat à la mise en œuvre des politiques libérales les plus brutales.
Le débat parlementaire sur le budget de l’État (PLF) et sur celui de la Sécurité sociale (PLFSS) a été particulièrement éclairant. Il a d’abord montré la détermination de la Macronie, désavouée dans les urnes, à continuer par tous les moyens une politique dont l’échec est visible aux yeux de toutes et tous.
La pluie de cadeaux faits aux plus riches et aux entreprises pour leur rendre la France « attractive », et augmenter leurs profits, aboutit à un double désastre. Les finances publiques et la protection sociale sont exsangues, privées de ressources, au nom de la « baisse du coût du travail », ce qui n’empêche pas la vague de suppressions d’emplois, de fermetures d’entreprises et de délocalisations qui déferle sur le pays. Les patrons ont empoché les aides de l’État et des collectivités et les exonérations de cotisations, sans que rien ne les empêche aujourd’hui de jeter au chômage des milliers de leurs salarié·es.
Macron ne change pas sa politique
Désavouée dans les urnes, la Macronie n’entendait pas pour autant changer de politique, mais, alliée à la droite, elle aussi grande perdante des élections, elle voulait persévérer dans la même voie, tout en faisant payer la crise aux classes populaires. C’était le sens du plan Barnier.
Quant au Rassemblement national, dans l’espoir d’un accès prochain au pouvoir, il souhaitait se débarrasser de sa démagogie « anti-système », pour se présenter comme un parti capable de gérer loyalement les intérêts du Capital. Ses hésitations a faire tomber le gouvernement Barnier en témoignent, tout comme les votes des députés RN contre tout ce qui pourrait taxer le Capital, ou exonérer les patrons de cotisations sociales.
« L’assistanat » aux plus riches, pour leur permettre de faire toujours plus de profits est le point commun qui unit Macron, la droite et l’extrême droite. Il passe par la réduction de la dépense publique, servant à financer des services publics de qualité accessibles à tous (école, services publics territoriaux) et par la destruction d’une Sécurité sociale permettant d’élever ses enfants, d’accéder à une retraite décente et aux meilleurs soins.
Revenir sur nos fondamentaux
Le but de ce dossier est de rappeler les enjeux souvent obscurcis, y compris à gauche et dans le mouvement social que représente la Sécurité sociale. Défendre les principes de la « Sécu », comme institution indépendante appartenant aux salarié·es, est indispensable, quand la gauche de gouvernement, avec Mitterrand Jospin et Hollande a souvent été à l’initiative des contre réformes, quand Fabien Roussel oppose la « gauche des allocs » à la « gauche du travail », quand la direction de la CFDT défend le remplacement des cotisations sociales par la CSG et quand beaucoup à gauche oublient la différence entre cotisations sociales et impôts. C’est l’un des grands enjeux pour le Nouveau Front populaire.
En permettant, dans la société capitaliste aux salarié·es et aux classes populaires d’accéder à des droits fondamentaux, la « Sécu » est une conquête essentielle pour aujourd’hui. Mais elle préfigure aussi, par la répartition des richesses qu’elle organise, la société que nous voulons construire : une société où chacun·e pourra accéder aux richesses produites, non en fonction de ses revenus , mais de ses besoins.
Nous dédions ce dossier à la mémoire de notre camarade Bernard Hess, militant syndical et politique à la Sécurité sociale, animateur infatigable de notre commission, qui par ses écrits, les réunions qu’il animait sut transmettre avec conviction et humour, l’importance et l’urgence du combat pour la « Sécu ».
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Une Coalition féministe pour une loi-cadre intégrale contre les violences sexistes et sexuelles...
Le 18 octobre 2024, une coalition de 45 associations, aujourd’hui 53, s’est regroupée autour d’une revendication ancienne du mouvement féministe : une loi globale couvrant tous les champs — comme celle votée en Espagne en 2004 — pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles subies en majorité par les femmes, les minoriséEs de genre et les enfants.
Loin d’être « abattues » par les vents contraires masculinistes et d’extrême droite, elles situent leurs propositions dans le prolongement de la vague MeToo et le renouveau générationnel féministe qui, depuis 2016, affirme sa volonté d’en découdre avec le fléau des violences patriarcales.
Dossier coordonné par la commission nationale d’intervention féministe
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Ni ordre patriarcal ni désordre impérialiste : Opposons un féminisme internationaliste et lutte de classes !
Face à l’accélération des conflits guerriers, les femmes sont en première ligne.
Elles sont aussi fortement touchées par les inégalités sociales que le capitalisme destructeur engendre.
Construire un mouvement féministe autonome, internationaliste en lien avec le mouvement ouvrier passe notamment par la construction de la grève du 8 mars.
Dossier coordonné par la CNIF. -
Le visage brun de l’Union européenne...
Après les élections européennes, les groupes de députéEs sont désormais constitués.
Point d’étape avant la première session plénière du PE, alors que Viktor Orbán vient de prendre la présidence du Conseil européen. Victorine Laforge. -
Élections européennes : l’Europe forteresse se barricade..
On voyait s’étendre sur l’Europe une vague brune depuis plusieurs années. Une poussée de l’extrême droite qui s’exprime dans les résultats des élections européennes de 2024. Même si les grands équilibres demeurent, le centre de gravité du Parlement se déplace à droite. La France devient l’emblème de cette poussée raciste et réactionnaire… jusqu’à la crise de gouvernement.
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La révolution «imminente» et la nécessité des comités de soldats...
Le 15 mai 1974, dans l’entre-deux tours de la campagne présidentielle, une pétition signée par 100 soldats du contingent était publiée dans « Libération » et « Rouge », quotidien le temps de la campagne présidentielle.
Retour sur une lutte démocratique au cœur de l’État, « cette bande d’hommes armés » par Robert Pelletier. -
Révolution des Œillets : Les masses en mouvement contre le colonialisme et le fascisme...
Qui pouvait imaginer au printemps 1974 qu’une dictature née d’un coup d’État militaire en 1926 tomberait en seulement quelques heures, quasiment sans morts ni coups de feu1 ?
Le 25 avril 1974, le régime fondé par Salazar s’effondre pourtant, ouvrant une brèche dans laquelle va s’engouffrer le peuple portugais au cours des 19 mois suivants.
Retour sur la révolution des Œillets, par Ugo Palheta.- 1. Quatre personnes sont tuées le 25 avril lors de l’assaut populaire du siège de la police politique honnie.
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L’offensive réactionnaire de Meloni à l’épreuve des luttes sociales et étudiantes...
Quinze mois de gouvernement des droites, avec deux partis, Fratelli d’Italia (Frères d’Italie) et la Ligue de Salvini, caractérisés par des traits fascistes et racistes évidents, ont déjà profondément marqué la vie politique et sociale du pays1. En Europe, les deux partenaires renvoient à deux familles différentes : Salvini se positionne encore plus à droite pour gagner du terrain face à Meloni qui, de son côté, est très attentive à nouer les alliances politiques nécessaires pour jouer un rôle de premier plan dans la gestion future de l’UE. Sur le plan des mouvements sociaux, les luttes pour les salaires et contre les morts sur le travail, accompagnées par les mobilisations pro-palestinennes dans les universités, pourraient relancer une nouvelle saison de luttes.
- 1. Voici comment Alessandra Algostino, professeure de droit constitutionnel, et Livio Pepino, juriste et porte-parole de la Coordination antifasciste de Turin, résument la situation : « Nous assistons à une tentative, à un stade avancé, de mettre fin à une histoire d’affirmation des droits, de la liberté, de l’égalité, une histoire née avec la Résistance et transférée dans la Constitution de 1948. La droite au gouvernement est l’héritière directe du fascisme d’hier : par ses revendications explicites, par les symboles et les images du passé qu’elle porte en elle ; par la culture qu’elle exprime, par le langage qu’elle utilise et, plus encore, par le bloc social et économique dont elle est l’expression ainsi que par les politiques qu’elle met en œuvre ».
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République et lutte des classes ...
Si la République n’a pas aujourd’hui en France le caractère subversif qu’elle peut avoir dans les îles britanniques ou dans l’État espagnol, elle n’a pas pour autant perdu l’écho progressiste que lui a donné sa naissance révolutionnaire. Cette mémoire progressiste de la République peut constituer un point d’appui, mais elle peut aussi s’avérer dangereuse, comme en témoigne l’histoire du mouvement ouvrier français, qui dès la fin du 19e siècle a soutenu le colonialisme et l’impérialisme français en pensant défendre les « valeurs républicaines ».
Pour trouver leur boussole, les marxistes doivent se souvenir que la République n’est en dernière analyse qu’une abstraction à laquelle la lutte des classes donne son contenu concret. Elle ne produit donc pas de valeurs universelles, mais constitue une forme idéologique dont le contenu est donné par l’état des rapports de force. La République peut donc être sociale ou conservatrice, libérale ou autoritaire, démocratique ou oligarchique, et prendre tour à tour chacun de ces visages. Elle constitue ainsi un cadre vide auquel seule l’analyse concrète des relations sociales peut donner sa réalité concrète.