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Construire les luttes, reconstruire notre classe...

Devant une Assemblée nationale bloquée par trois groupes d’égale importance, le gouvernement Barnier est le représentant direct de la grande bourgeoisie française, avec en embuscade le RN. Face à ce péril, le Nouveau front populaire doit être un outil de rassemblement de notre camp, pour développer les luttes et en finir avec cette société.

Le chemin pour la bourgeoisie est étroit : l’inflation galopante et la consommation en berne entraîne une crise de surproduction. Ils doivent licencier en masse (lire l’article de Robert Pelletier p. 10) pour maintenir leurs profits. Les nouvelles ponctions dans les budgets de l’État et de la Sécurité sociale ouvrent la voie à plus de privatisations, vont signifier la diminution de l’embauche dans le secteur public. Voilà la mission de Barnier. Si sa main devait trembler, l’extrême droite pourrait dégainer une motion de censure pour le faire tomber et devenir les nouveaux chiens de gardes du patronat.

Les difficultés actuelles de notre bourgeoisie se retrouvent dans tous les pays, qui n’hésitent plus à avoir recours à la guerre à la fois pour étendre leurs sphères d’influence et en même temps relancer leurs économies par l’armement massif.

Palestine : c’est l’humanité qu’on assassine

La clé de la situation mondiale est en Palestine. Avant tout parce que nous assistons à un nouveau type de génocide, qui combine des tapis de bombes à Gaza, des tueries individuelles en Cisjordanie et l’absence d’aide alimentaire et sanitaire qui contribue à la résurgence d’épidémies. Tout cela avec le soutien des puissances occidentales, bien trop occupées à maintenir leurs sphère d’influence régionale et globalement d’accord avec l’idée d’en finir avec tous les musulmans (lire l’article de Louisa D., p. 21). Pire : le conflit pourrait embraser toute la région (lire les analyses de Joseph Daher, p. 18-20), lié à la volonté de l’État d’Israël d’étendre son pré carré, de relancer son économie par la guerre. La propagande de soutien au génocide palestinien est nette : toute critique de la politique israélienne est assimilée à de l’antisémitisme, tant aux États-unis (lire l’article de Thierry Labica p. 12) qu’en France (lire l’article d’Édouard Soulier, p. 15).

Résistance, c’est la voie de l’existence !

Malgré tout, la résistance s’organise en Palestine (lire l’article d’É. Soulier, p. 23). Nous ne voulons pas que le sionisme détruise la région, comme il l’a fait avec le monde judéo-musulman (lire l’entrevue avec Ariella Aïcha Azoulay p. 26). Nous devons continuer nos manifestations de solidarité avec la Palestine, ainsi que nos campagnes de boycott, désinvestissement et sanctions contre l’État d’Israël. Le gouvernement français a bien compris l’embrasement que pourrait représenter cette question. L’administration Barnier réprime tant qu’elle peut. Il s’agit de faire taire toute forme de solidarité, pour faire passer sa politique libérale et liberticide.

Nouveau Front populaire: l’espoir, malgré tout

L’unité de notre camp social nous a sauvés du pire : l’arrivée au pouvoir du Rassemblement national. Raphaël Alberto et Tamara DeVita témoignent des dangers d’une école sous l’extrême-droite (p. 33). Cette unité nous paraît essentielle pour redonner confiance dans la force collective du mouvement ouvrier. Au-delà de l’indispensable unité d’action de notre camp et en particulier de nos organisations syndicales (lire les entrevues avec Mathieu Brabant, Benoît Teste et Murielle Guibert, p. 4-8), le NPA-l’Anticapitaliste s’attache à créer et étendre les comités locaux du Nouveau Front populaire. Ces comités doivent être le creuset où se retrouvent les syndicats, les partis, les associations et les individus. Nous voulons y discuter de la société future, notamment de nos choix écologiques (lire notre article contre l’EPR de Penly, p. 36) pour ne pas finir sur une planète invivable.

Les comités locaux du NFP sont un excellent moyen de préparer les luttes, que ce soit contre le budget d’austérité de Barnier ou contre la loi immigration à venir. C’est dans les luttes que la conscience d’être la force qui peut diriger la société émerge le plus rapidement ! Face au danger mortel de l’extrême droite, nous manquons de temps.

Plus largement, dans le cadre de la recomposition politique en cours, nous avons la responsabilité de prendre des risques pour faire avancer la gauche anticapitaliste et révolutionnaire, tout en continuant à construire le NPA-l’anticapitaliste. Il s’agit de rassembler les courants anticapitalistes et révolutionnaires unitaires et surtout de convaincre de larges secteurs militants des mouvements sociaux de la nécessité et de la possibilité de construire un outil politique porteur d’un projet de rupture avec le capitalisme et le productivisme et utile immédiatement pour construire les mobilisations et disputer l’hégémonie face à la droite et à l’extrême droite, par l’action et l’auto-organisation des exploité·es et des opprimé·es. 

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