Le président Donald Trump, rompant avec tous les usages, utilise le ministère de la Justice pour poursuivre ses ennemis politiques, s’en prend aux fondations et ONG libérales et progressistes, et envoie encore de troupes dans une nouvelle ville pour intimider les manifestantEs.
Trump a licencié les avocats du ministère de la Justice qui refusaient de faire passer ses ordres avant la loi et les a remplacés par des laquais. Il a promis des « représailles » à ses adversaires politiques de haut niveau et il est en train de les mettre en œuvre. Il s’en prend à la gauche politique, affirmant qu’il désignera Antifa, autrement dit le mouvement antifasciste, comme une organisation terroriste nationale, bien qu’il n’existe pas davantage d’organisation de ce type que de qualification juridique de terrorisme national.
Guerre judiciaire
L’ennemi numéro un de Trump est en ce moment James B. Comey, ancien directeur du FBI nommé par l’ancien président Barack Obama, qui était chargé d’enquêter sur la première campagne du candidat Trump et sur une éventuelle coordination avec l’ingérence russe dans les élections américaines. Trump a licencié Comey en 2017, mais depuis, il cherche à se venger. La Maison Blanche a accusé Comey d’avoir fait une fausse déclaration devant le Congrès et d’avoir entravé une procédure parlementaire, ce qui lui fait encourir une peine de dix ans de prison.
Le ministère de la Justice s’en prend également à George Soros, un milliardaire donateur du Parti démocrate qui finance également l’Open Society Foundations (OSF). Trump réclame depuis un certain temps que Soros soit jeté en prison. Soros n’a pas encore été inculpé mais une note interne indique qu’il pourrait être accusé de crimes allant de l’incendie criminel au soutien matériel au terrorisme. L’OSF, à laquelle Soros a donné des milliards de dollars, a été fondée à l’origine pour aider les pays du bloc de l’Est à devenir des sociétés capitalistes et démocratiques. Mais elle donne également des millions de dollars à des associations de défense des droits civiques et de justice sociale aux États-Unis.
Guerre militaire
Trump s’en prend également aux militantEs de gauche qui protestent contre les raids de l’Immigration and Customs Enforcement (ICE, la police de l’immigration). À Portland, dans l’Oregon, plusieurs dizaines de manifestantEs se rassemblent régulièrement devant un bâtiment de l’ICE pour protester jour et nuit. Après minuit, des agents fédéraux en sortent pour affronter les manifestantEs, ce qui donne lieu à des échauffourées. Aujourd’hui, Trump envoie la Garde nationale, comme il l’a déjà fait à Los Angeles et à Washington, D.C., prétendument pour mettre fin aux actions de l’Antifa.
La gouverneure démocrate Tina Kotek et le maire Keith Wilson affirment qu’« il n’y a pas de rébellion », seule justification légale pour l’envoi de la Garde nationale. Kotek a déclaré : « Il n’y a pas de menace pour la sécurité nationale à Portland. Nos communautés sont sûres et calmes. » Elle a ajouté que « tout déploiement serait un abus de pouvoir ». Portland est connue pour ses manifestations militantes et il y aura certainement d’autres manifestations contre l’ICE et Trump. La lutte pour la défense de la démocratie aux États-Unis est lancée.
Dan La Botz, militant de DSA (Democratic Socialists of America)