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Suspension de la réforme des retraites : un tour de passe-passe qui ne doit pas démobiliser !

Après le cirque politique de la semaine dernière et la nomination de ce gouvernement de macronistes pur sucre et de repris de justice, Sébastien Lecornu a donc prononcé sa déclaration de politique générale. 

Cette déclaration de politique générale comporte une provocation : l’annonce d’inscrire l’accord de Bougival sur la Kanaky dans la Constitution avant la fin de l’année. Cet accord est un scandale imposé par l'État colonial contre le peuple Kanak, qui remet en cause le processus de décolonisation dans lequel la France s’est pourtant engagée en signant les accords de Nouméa et Matignon. En faisant ce choix, Lecornu soigne la droite et l’extrême droite, il flatte les courants réactionnaires attachés à la France coloniale et impérialiste, mal en point et chassée de ses zones d’influence et d’ingérence traditionnelles. Cette décision provoquera une colère légitime des Kanak, que le NPA-l’Anticapitaliste soutiendra.

Mais le principal effet de manche de cette déclaration de politique générale est la proposition de suspendre la « réforme » des retraites. Cette suspension n’est ni un report ni une abrogation. Il n’y aura certes ni relèvement de l’âge jusqu’en janvier 2028, ni augmentation des trimestres – qui restent bloqués à 170, soit 42,5 annuités. Mais, dès janvier 2028, la mesure phare des 64 ans sera relancée et la réforme Touraine (43 annuités) se poursuivra. En 2023, les travailleurEs se sont très largement mobiliséEs  – par la grève et par leur présence par millions dans la rue – pour l’abrogation de cette réforme injuste, pas pour sa suspension. Lecornu s’est acheté du temps en faisant une concession au PS, qui ne votera pas la censure. En faisant ce choix, le PS laisse le gouvernement proposer un budget d’austérité qui va aggraver la régression sociale menée par Macron depuis 2017.

Car ce que le gouvernement feint de lâcher sur la réforme des retraites, il le prend sur la sécurité sociale et sur le dos des travailleurEs. Les principales mesures antisociales du budget de Bayrou sont ici reprises : 

année blanche pour les agentEs publics, pour les pensions et les prestations sociales ; 

suppressions de postes dans les services publics ; 

gel du barème de l’impôt qui va faire basculer 400 000 foyers fiscaux dans l’impôt ;

doublement des franchises médicales… 

7,1 milliards de coupes budgétaires sont prévues dans la santé, et le gouvernement entend poursuivre ses attaques contre le montant et la durée des indemnités journalières. Bref, poursuivre la feuille de route macroniste : faire payer les travailleurEs pour continuer de gaver le patronat et les milliardaires. 

Ce qui l’a contraint à cette suspension, c’est la situation politique ouverte par les mobilisations depuis la rentrée. Les journées « Bloquons tout » du 10 septembre puis de grèves intersyndicales des 18 septembre et 2 octobre ont imprimé un climat social et un rapport de force qui ont fait chuter Bayrou et donc permis cette suspension. Mais il est urgent de reprendre le chemin des luttes, de la rue, de la grève pour gagner sur nos revendications, et en premier lieu l’abrogation totale de la réforme des retraites. 

C’est dans cette perspective que le NPA-l’Anticapitaliste continuera d’interpeller publiquement les autres forces politiques de gauche en portant deux éléments essentiels : la nécessité de faire barrage à l'extrême droite et la construction d’un front social et politique portant un programme basé sur les revendications de notre classe, portées par l'intersyndicale et le programme du NFP de juin 2024. 

Il y a urgence, et les forces de la gauche sociale et politique doivent se réunir rapidement pour construire la seule réponse que Macron pourra entendre : le rapport de force, classe contre classe.

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