Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 4

  • «  Nos jours heureux  »...

    Macron en a « la conviction » : avec le déconfinement, nous retrouverons des jours meilleurs et même les « jours heureux »... Une fois encore, de belles promesses qui n’engagent que ceux qui y croient... ou ont une autre conception du bonheur !

    En fait de jours heureux, les travailleuses et les travailleurs ont vécu un bien sombre retour à la réalité de cette crise sanitaire et sociale (pour celles et ceux dont le travail avait été suspendu ou dématérialisé). La première journée de déconfinement a été marquée par les images de personnes tassées et compactées dans les transports des grandes zones urbaines. Bonjour les barrières ! Et toutes et tous étaient-ils et elles résignés, calmes et masqués, et la colère derrière les masques ? « C’est dommage » regrette le ministre de la Santé... Comme si nous avions d’autres choix que de retourner et d’arriver à l’heure au travail sous peine de le perdre.

    Première journée de liberté ? DébarrasséEs des attestations, certes, mais pas du virus. LibéréEs de nos appartements, mais pas du capitalisme. Jamais le slogan « métro-boulot-dodo » n’aura eu autant de réalité. On ouvre les écoles (et dans quelles conditions !), les bureaux et les usines, mais pas les parcs, les plages et les forêts, les cinémas et les cafés... On oblige les gens à se masser dans les transports mais on leur interdit de se rassembler et de manifester. Voilà le monde d’après qu’ils cherchent à nous vendre. Mais on n’est pas preneurs ! On a davantage d’imagination quant à des jours heureux !

    La lutte du 1er Mai a été, historiquement, la lutte pour la journée de 8 heures : 8 heures de sommeil, 8 heures de travail et 8 heures de loisirs. Les loisirs et l’oisiveté ont toujours été un droit farouchement revendiqué et arraché par le mouvement ouvrier. Le droit à la paresse contre le droit, ou plutôt, le devoir du travail ! L’existence de ce virus change de fait l’ensemble de nos relations et de nos pratiques sociales, le patronat et le gouvernement l’ont bien compris en redoublant d’agressivité dans leurs attaques du code du travail et de nos droits sociaux et démocratiques. Opposons et imposons-leur l’idée folle, mais tellement plus rationnelle, de baisser le temps de travail pour le répartir entre toutes et tous. De supprimer ainsi le chômage. De reconquérir nos loisirs et notre liberté, de nous libérer des oppressions et de l’exploitation. Voilà « les jours heureux » pour lesquels nous luttons.

    Manon Boltansky

  • Retour sur l’abolition de l’esclavage...

    Le 10 mai a eu lieu la Journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions. Emmanuel Macron a cru pouvoir profiter de cette journée commémorative pour une fois de plus vendre une marchandise frelatée : « L’histoire nous l’enseigne : la France unie surmonte toutes les épreuves […], nous sommes le pays des droits de l’homme, et une République une et indivisible qui puise dans sa diversité la force de l’universel ».

    Que vient faire la prétendue « France unie » en cette journée ? Dans les Antilles françaises malgré la féroce domination des planteurs esclavagistes, la résistance multiforme des esclaves n’a pas cessé.

    Ce n’est pas la « France unie » qui a une première fois aboli l’esclavage dans ces colonies mais la Révolution française, mais même celle-ci a pris son temps car le poids des intérêts des planteurs pesait sur les assemblées révolutionnaires. En fait, c’est sous la pression de l’insurrection des esclaves à Saint-Domingue (la révolution haïtienne) que l’esclavage sera aboli dans les colonies le 4 février 1794 par la Convention nationale. Cependant, la mesure ne sera appliquée qu’en Guadeloupe, en Guyane et à Saint-Domingue.

    Bonaparte, premier consul, va remettre en cause l’abolition : il rétablit l’esclavage et la traite en mai 1802. La traite sera théoriquement interdite en 1815 mais elle se se poursuit pourtant, les gouvernements fermant les yeux devant les pressions des colons et du lobby négrier, très influent dans les cercles du pouvoir.

    Le Royaume-Uni ayant aboli l’esclavage en 1838, le débat reprend en France avec notamment l’idée d’indemniser, si l’esclavage est aboli, non les esclaves mais les colons ! Les planteurs continuent de s’opposer à toute amélioration de la situation, même si elle ne remet pas en cause l’esclavage. Il faudra donc une nouvelle révolution, celle de 1848, pour que, le 27 avril 1848, l’esclavage soit définitivement aboli en France. Une forte indemnité doit être versée aux planteurs dépossédés de leurs esclaves ; une proposition d’indemniser également les esclaves et de leur attribuer des lopins de terre n’est pas retenue.

    La fin de l’esclavage ne verra pas la fin des inégalités et de la pyramide sociale et raciale en Guadeloupe et Martinique tandis que la « République une et indivisible » y réprimait les mouvements de protestation (sans doute plusieurs dizaines de morts en Guadeloupe en mai 1967). Dans les colonies françaises d’Afrique, la même République développait à grande échelle le travail forcé.

  • Phase 2 en Italie : les capitalistes veulent tout !

    Après sept jours de « phase 2 », la dynamique de l’épidémie reste encore très incertaine en Italie ; il semble qu’il y ait, d’un côté, une baisse modérée des cas à l’échelle nationale (mais les morts sont désormais plus de 30 000 et les personnes malades plus de 80 000) mais que, de l’autre, quelques régions restent à contre-courant, dont la Lombardie où l’on enregistre la grande majorité des cas de contagion.

    Lire la suite

  • P. Poutou : Pour eux, ce qui compte, c’est seulement la machine à profits des capitalistes...

    Autant de dévouements et de gesticulations pour que le travail reprenne partout, ça en devient presque touchant. Hier les ministres du travail (Pénnicaud) et de l’économie (Le Maire) étaient en première ligne et ont défilé dans les chantiers qui reprenaient sur Paris. L’une s’est émerveillée «ah ça fait du bien de revoir un chantier !» et l’autre plus solennel  «merci d’être au travail, c’est très important pour le pays».

    Ben voyons, le travail c’est tellement mieux quand ce sont les autres qui le font et surtout quand ce sont les autres qui s’y abiment la santé ou, comme dans le cas présent de l’épidémie, qui y risquent leur vie. 

    On peut sourire un moment tant ces gens peuvent être ridicules. Mais juste un moment car on sent bien la machine qui est bien en place, prête à repartir à fond pour broyer un peu plus les droits au travail. Pour eux, seul le travail compte, les droits au travail ou les droits sociaux, ils s’en moquent et même il les déglinguent quand ça dérange et perturbe la reprise.
     
    Et à ce propos, ces deux ministres se sont illustrés récemment. D’abord Pennicaud, la spécialiste du travail. Son ministère a quand même osé suspendre pendant le confinement un inspecteur du travail qui exigeait d’une entreprise le respect des règles de protection pour les salarié.e.s. Il faut préciser que la protection des travailleurs, que faire respecter le droit, c’est son travail. Par contre quand l’inspection du travail donne l’autorisation de licencier 800 ouvrier.e.s à Ford Blanquefort, oubliant de constater l’absence de motif économique valable, dans ce cas, pas de suspension, pas de plainte, c’est la vie normale. Il y avait moins d’obsession à défendre le travail et la reprise de l’activité. C’était juste avant la crise sanitaire.
     
    Et puis il y a Le Maire qui vient de critiquer la justice. Il «regrette la mauvaise décision des juges» celle qui condamne Renault à ne pas relancer la production tant que tous les risques pour la santé des travailleurs ne seront pas identifiés correctement. Tiens, là encore, visiblement, un tribunal fait son travail suite à la plainte de la Cgt Sandouville, constatant un non respect du droit et qui logiquement en conséquence impose de revoir le plan de redémarrage. Et bien, voyez-vous, cela a énervé ce ministre si pressé de voir l’usine tourner. Mais le même ministre était bizarrement moins préoccupé par l’activité de l’usine Ford Blanquefort, quand il y a à peine quelques mois, il n’avait pas trouvé les mots pour «regretter» la très «mauvaise décision» du tribunal de Bordeaux qui avait refusé de juger (se déclarant scandaleusement incompétent) l’illégitimité des licenciements et de la fermeture de l’usine. On attend encore ses «regrets».
     
    Mais ça c’était avant, à l’époque où Pennicaud et Le Maire et tous les autres étaient moins chauds pour s’émerveiller devant une usine qui tourne ou un magasin ouvert. Le maintien de l’activité et des emplois dans de nombreuses entreprises (Carrefour, Bic, ACC ...), c’était clairement moins leur souci.
     
    Des exemples il y en a des tas. Ils révèlent le cynisme de ces gens-là, leurs mensonges, leurs incompétences aussi. Pour eux, ce n’est pas le travail ou l’activité économique en soi qui compte, c’est seulement la machine à profits des capitalistes. Le travail oui mais quand ça arrangent les patrons. L’activité économique oui mais pour faire et produire ce qui leur rapporte, peu importe d’abimer des gens. 
     
    À l’inverse, pour nous, ce qui compte c’est le travail utile et dans le respect de la santé de toutes et tous. C’est le respect de nos droits avant tout, des conditions de travail, des temps de repos, des salaires décents... Et puis c’est le travail utile pour la société, pour la population, fabriquer des masques, construire des hôpitaux, rénover des logements pour les sans-abris, soigner des gens malades...
    Et tant qu’on est à parler utilité sociale, on pourrait mettre au travail tous ces obsédés du travail, ces ministres, ces ultra-libéraux, le Medef compris, ces commentateurs télé qui nous expliquent qu’il faut vite revenir au boulot. Comme ça ils se fatigueraient sainement à l’effort et seraient forcés de se taire. Et nous devrions moins n’entendre les absurdités sur «l’amour du travail».
  • « Macronavirus, à quand la fin ? »

    Lundi 11 mai, la première journée de « déconfinement » a été un fiasco pour le gouvernement. Les médias ont beau dire que cela s’est fait « presque en douceur et sans cohue dans les transports », les photos prises à 6 heures du matin ne peuvent pas cacher la réalité de la promiscuité dans les métros et les bus aux heures de pointe. La raison est que ce 11 mai a été l’occasion pour le patronat d’exercer une pression importante sur touTEs les salariéEs afin d’imposer un retour au boulot de celles et ceux qui étaient jusqu’ici à domicile.

    Bien entendu, tout cela se fait sans mesures de sécurité réellement efficaces : le nombre de masques disponible est insuffisant et ceux-ci rendent le travail pénible dans la durée, le gel hydroalcoolique et les gants sont souvent en quantité insuffisante, et les distances de sécurité très difficiles à tenir. La « vie » reprend donc son cours... au risque d’un deuxième pic dans l’épidémie, alors que, dans les hôpitaux, les personnels sont épuisés par la première phase.

    Dans les écoles, des mesures absurdes

    Dans les écoles, c’est la même logique qui est à l’œuvre : faire travailler le plus de monde possible. Selon le SNUipp-FSU, principal syndicat de l’éducation nationale, 20 % des écoles vont accueillir des groupes qui dépassent 10 élèves. Comment dans ces conditions serait-il possible d’assurer les gestes barrières ? Dans les autres, la situation n’est pas plus simple : comment faire la classe aux élèves de façon efficace avec 5 ou 6 élèves qui ne peuvent s’approcher les unEs des autres ? Comment les enseignantEs peuvent-ils suivre leurs élèves à distance s’ils sont aussi en classe ?

    Si des tests étaient disponibles en nombre suffisant, on pourrait vérifier qui peut travailler, se rendre à l’école, se déplacer en toute sécurité, mais le gouvernement ne peut ou ne veut pas en mettre à disposition.

    Travailler à tout prix ?

    Ces mesures n’ont qu’un objectif  : mettre le plus de monde possible au travail, au mépris des conditions de travail, de vie et d’études. De plus, nos libertés sont cassées : la manifestation contre les violences policières ce lundi 11 mai à Saint-Denis a été nassée par la police, après que les manifestations du 1er Mai aient été interdites et réprimées. Le droit du travail est attaqué dans de nombreuses entreprises, où on exige une augmentation du temps de travail, où on nous prend des jours de congés... Contrairement à ce qu’avait promis le gouvernement, des licenciements, notamment en fin de CDD et d’intérim, ont eu lieu par centaines de milliers. De nombreuses personnes n’arrivent plus à payer leur loyer ou à se nourrir correctement.

    Les masques sont payants ou distribués par des collectivités locales et les hôpitaux manquent toujours de personnels... mais Macron a préféré distribuer 100 milliards aux patrons, auquel il faut ajouter 300 milliards de prêts dont on verra bien s’ils seront remboursés...

    Faisons face à ce gouvernement au service des capitalistes

    Le gouvernement montre, comme à chacune des étapes de cette crise, sa logique : faire passer les profits des grandes entreprises avant la santé, avant les conditions de vie et de travail des classes populaires.

    La crise économique va le conduire à accélérer ces attaques à brève échéance, il faut s’y préparer. Pour cela, tenir des réunions partout, dans les entreprises et les quartiers, à distance ou en respectant les gestes barrières, pour organiser les ripostes.

    Nous voulons des moyens pour la santé (à commencer par les hôpitaux), des masques gratuits et des tests massifs, l’arrêt de toutes les productions non essentielles, le droit de retrait pour celles et ceux qui se sentent menacés au travail, l’interdiction des licenciements, un revenu (chômage, pension retraite…) minimum au Smic pour touTEs, le gel des loyers, ainsi que la liberté de réunion et de manifestation. Pour gagner cela, nous devons imposer un rapport de forces, il y a urgence.

  • Notre santé, nos vies, valent toujours plus que leurs profits !

    Avec près de 250 000 mortEs dans le monde, la pandémie liée au coronavirus prend la dimension d'une catastrophe sanitaire. Une catastrophe qui n'a rien de naturelle, mais qui repose sur les désastres provoqués par les agressions envers l'environnement, la mondialisation sauvage et le développement des profits qui a entraîné la destruction des systèmes sanitaires publics au fil de plus de 40 ans de néo-libéralisme.

    Rouvrir les écoles pour sauver les profits ?

    Le gouvernement, pressé par le Medef, souhaite relancer la production pour sauvegarder profits et dividendes. Ceci se mesure à l'enveloppe de 300 milliards d’euros pour garantir les besoins des entreprises. Si on peut comprendre les aides aux petites entreprises, cet argent est un pur détournement alors que les grandes entreprises du CAC 40 ont des dizaines de milliards en caisse ! Il faut aussi y ajouter les promesses d'aides comme à Air France, à condition de devenir rentable...

    C’est dans ce cadre que le pouvoir pousse depuis quelques jours à la réouverture à marche forcée des écoles. Qu’importe pour lui que les protocoles sanitaires, rendus publics au dernier moment, soient inapplicables dans les écoles, pourvu que les enfants, redevenus écolierEs, permettent aux parents de retourner sur leurs lieux de travail… Injuste socialement, dangereux d’un point de vue sanitaire.

    Sur le dos des « premiers de corvée »

    Par contre, on attend toujours les mesures pérennes concernant la création des postes à l'hôpital, avec la réouverture des dizaines de milliers de lits supprimés. Pour celles et ceux qui n'ont pas arrêté de travailler ou devraient reprendre massivement après le 11 mai, pas de cadeaux mais des attaques multiples sur les congés, l'allongement des horaires de travail et l'insécurité sanitaire.

    Des miettes, 1 milliard d’euros pour 3 millions de ménages, pour celles et ceux qui ont des faibles revenus, dont les 1,8 millions de foyers au RSA (841 euros) ne survivant que grâce aux petits boulots, et qui voient s'aggraver les difficultés pour payer le loyer, se nourrir, se soigner... tout en étant confinés dans des logements inadaptés.

    Le gouvernement veut gérer la pénurie de masques en la justifiant par les mensonges. Ainsi, au mois de mars, il parlait de « masques inutiles » et, maintenant, il prétend que le marché et les grandes surfaces vont réguler la distribution, alors qu’il faudrait une distribution gratuite à touTEs.

    Contre la matraque, déconfinons nos colères !

    Le gouvernement prépare l'après confinement à sa façon : interdiction des manifestations, multiples tentatives de mise au pas de l'Inspection du travail, pressions exercées sur les salariéEs pour qu'ils/elles reprennent le travail quelles que soient les conditions sanitaires (notamment dans les transports en commun), entraves au fonctionnement d'institutions représentatives du personnel aux prérogatives déjà bien réduites... La prolongation de deux mois de « l'état d'urgence sanitaire » permet de limiter les ripostes collectives, publiques, comme cela s'est produit le 1er mai.

    C’est aussi l'avalanche d'amendes qui s'abat notamment sur celles et ceux pour lesquelles le confinement est difficilement vivable, l'extension du droit des contrôle aux polices privées de la RATP ou de la SNCF, l'utilisation massive et illégale de drones et de la vidéosurveillance...

    Autant de signes annonciateurs de leur « monde d’après »... Autant de raisons de refuser un déconfinement qui ne respecterait pas les conditions sanitaires protégeant celles et ceux qui ne vivent que de leur travail, mais aussi celles et ceux qui sont « sans » travail, logis, papiers, ou sans moyen d'exister dignement. Autant de raisons de se révolter contre leur système.

  • Masques : « Toute guerre a ses profiteurs » !

    Des masques disponible par millions, par dizaines de millions, par centaines de millions ? Oui, mais dans les rayons de supermarchés ! Carrefour, Intermarché, Leclerc ou Lidl… n’en jetez plus : depuis lundi, l’essentiel des grandes enseignes ont mis en vente des masques chirurgicaux ou en tissu pour se protéger contre le coronavirus. Entre un et trois euros suivant la qualité, les supermarchés se voient donc inondés des précieux masques qui ont pourtant tant fait défaut dans les établissements hospitaliers et les Ehpad, ou même dans les rayons des pharmacies encore aujourd’hui.

    C’est une véritable mise en accusation de tout un système qui fait passer le marché, les profits de la grande distribution, avant les exigences de santé publique. Selon le PDG de Carrefour, l’enseigne aurait même « sécurisé » 225 millions de masques pour ces prochaines semaines... Des chiffres sidérants après des semaines de pénurie, tandis que gouvernement et grande distribution assurent à qui veut les croire qu’il n’y a eu aucun « stock caché »…

    Pour que le business puisse continuer, les capitalistes du commerce, tout comme les autres, peuvent donc compter sur un VRP de poids, le gouvernement ! Samedi dernier, c’est le ministre de la Santé lui-même qui est monté en « première ligne » : « La grande distribution a annoncé non pas des stocks de masques, mais des commandes de masques », a défendu Véran dans une bien piètre plaidoirie contredite pourtant par les faits. Une défense scandaleuse qui a aussi pour but d’exonérer le pouvoir de ses propres responsabilités, lui qui, après bien d’autres gouvernements, a organisé la pénurie et refuse aujourd’hui d’organiser une distribution gratuite de masse, au contraire de ce qui se fait pourtant dans d’autres pays européens...

    « Toute guerre a ses profiteurs », écrivent les présidents des ordres professionnels de la santé dans leur lettre ouverte intitulée « Les masques tombent », demandant : « Où étaient ces masques quand nos médecins, nos infirmiers, nos pharmaciens, nos chirurgiens-dentistes, nos masseurs-kinésithérapeutes, nos pédicures-podologues, nos sages-femmes mais aussi tous nos personnels en prise directe avec la maladie tremblaient et tombaient chaque matin ? Comment nos patients(…) vont-ils comprendre que ce qui n’existait pas hier tombe à profusion aujourd’hui ? ». « Aujourd’hui, la consternation s’allie au dégoût », la haine aussi, contre tout un système, le capitalisme, cette machine à fric totalement démasquée dans cette crise sanitaire.

    Manu Bichindaritz

  • Ce qui s’est passé à Montreuil le 1er mai 2020 est scandaleux !

    Tribune unitaire :

    Alors que les Brigades populaires de solidarité organisaient une distribution / partage de denrées sur le marché Croix de Chavaux à midi, une compagnie de BRAV-M et un escadron de CRS encerclaient la halle et verbalisaient les participant-es pour « rassemblement illégal ». Même des personnes dans la précarité venues se fournir en denrées alimentaires se sont vues verbaliser d'une odieuse amende de 135 euros.

    Un peu avant 15 heures une vingtaine de cars de CRS et un escadron de BRAV-M étaient rangés autour de la place de Mairie et sur le boulevard Paul Vaillant Couturier. À 15 heures les CRS ont créé trois nasses, rassemblant les personnes manifestant masquées dispersées individuellement sur la place et les enserrant à moins d’un mètre les unes des autres.

    Dans une des nasses, ils ont photographié les pièces d’identité, sans même regarder les autorisations de sortie. Leurs droits n’ont pas été signifiés aux personnes, ni l’utilisation qui serait faite des photos des pièces d’identité. Il leur a été signifié qu’un PV leur serait envoyé pour participation à un rassemblement illégal alors que ce sont les CRS qui l’ont créé.

    Nous dénonçons les ordres du préfet de Seine-Saint-Denis, porte-flingue du gouvernement dans le département, qui craint dans la presse des émeutes de la faim, mais qui semble plus occupé sur le terrain à réprimer non seulement les militant-es investi-es dans les réseaux d'entraide mais aussi celles et ceux qui en bénéficient.
    Monsieur le Maire de Montreuil peut-il accepter que des personnes organisant la solidarité envers les plus démuni-es soient réprimées ? Peut-il accepter que des personnes soient ainsi privées de leur liberté de revendiquer masquées et distanciées un premier mai, journée internationale des droits des travailleurs et des travailleuses ?

    Nous demandons qu’il intervienne auprès du préfet pour qu’aucune amende ne soit infligée aux personnes verbalisée ce premier mai.

    Nous sommes révolté-es que ce gouvernement qui appelle à l’unité nationale tous les matins, qui ne trouve pas les moyens de faire produire des tests et des masques pour protéger la population de l’épidémie de Covid-19, les trouve si facilement pour déployer les forces de répression afin d’empêcher la solidarité envers les plus démuni-es et d’empêcher une promenade revendicative le jour du premier mai.
    La liberté de revendiquer et la solidarité ne se confinent pas.

    Premiers signataires : Union Locale Solidaires Montreuil, Section de la Ligue des Droits de l'Homme de Montreuil-Romainville, Comité Montreuil Palestine, Nouveau Parti Anticapitaliste Montreuil, Union Communiste Libertaire Montreuil, Lutte Ouvrière Montreuil, Femmes Gilets Jaunes Ile de France, Montreuil Rebelle, B.R.A.V Bagnolet Réseaux d'Auto-support contre le Virus, Grève Jaunérale : Riposte Générale.