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  • Il y a 40 ans, l’élection de François Mitterrand...

    Mitterrand, politicien au lourd passé, avait réussi à s’imposer comme un « homme providentiel ». Son intelligence a été de comprendre que le PS (dont il avait pris le contrôle) ne pouvait se reconstruire, face au PC, que sur un discours « gauche » et unitaire. Il a aussi pris appui sur la gauche du parti pour barrer la route à Michel Rocard.

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    Arrivé au pouvoir, il s’est immédiatement coulé dans la monarchie présidentielle de la 5e République et a donné des gages aux États-Unis et à l’Europe capitaliste. Tout en prenant dans un premier temps des mesures conformes au moins en partie au programme sur lequel il avait gagné les élections, il a nommé au poste essentiel de ministre de l’Économie et des Finances Jacques Delors (qui en fait était opposé à l’essentiel de ce programme) et marginalisé les ministres communistes.

    Le PCF (à l’époque hégémonique dans la CGT) s’est montré après mai 1981 totalement opportuniste et suiviste par rapport à Mitterrand et a contribué à désarmer les travailleurEs et tous ceux qui commençaient à renâcler. La force du système présidentiel, la satisfaction des dignitaires du PS de pouvoir enfin accéder au pouvoir et la politique du PCF ont permis à Mitterrand d’impulser à partir de mars 1983 une trahison ouverte des espoirs de 1981 sans que l’extrême gauche puisse faire beaucoup plus que de la dénoncer.

    On comprend mal pourquoi certains, notamment Jean-Luc Mélenchon, ne cessent de tresser les louanges de celui qui, durant ses deux mandats, a largement impulsé le tournant de la social-démocratie vers le néolibéralisme.

  • Quelques leçons de l’expérience de Podemos...

    La formation, en janvier 2020, du gouvernement « progressiste » de coalition entre le parti socialiste espagnol et Podemos signe la fin d’un cycle politique inauguré par les mobilisations sociales massives des années 2012-2015. Au niveau politique, l’émergence de Podemos a semblé un instant cristalliser l’espoir d’une alternative de rupture avec les politiques néolibérales, comme Syriza a pu l’être au même moment en Grèce. Cet espoir a été bafoué et l’aboutissement de ces deux expériences s’avère, pour l’essentiel, identique : la normalisation gestionnaire et l’intégration à un système et un cours néolibéral fondamentalement inchangé, Podemos au titre de force d’appoint de la social-démocratie traditionnelle, Syriza étant parvenue à prendre sa place, après avoir mis en œuvre l’une des purges d’austérité les plus drastiques des dernières décennies à l’échelle du continent. 

    Pourtant, des secteurs de la gauche, notamment en France, considèrent que le « progressisme » porté par Sanchez et Iglesias représente une source d’inspiration1. De semblables espoirs avaient été placés en 2015 dans le gouvernement socialiste portugais qui a bénéficié du soutien extérieur des communistes et de Bloc de gauche. Dans cet article, Brais Fernandez et Miguel Urban Crespo, deux anciens dirigeants du secteur anticapitaliste de Podemos, dressent un bilan sans complaisance et analysent les causes profondes de cette évolution. Anticapitalistas, le courant dont ils font partie, a participé à la fondation du mouvement et, bien que minoritaire, a joué un rôle important dans sa vie interne et sa présence publique. Des figures issues de ses rangs comme Teresa Rodriguez en Andalousie, le maire de Cadiz José Maria Gonzalez, dit « Kichi », Raul Camarguo à Madrid ou Miguel Urban lui-même au parlement européen ont en effet été des visages parmi les plus emblématiques de Podemos au cours de sa phase ascendante.

    Dans ce contexte, leur décision de quitter Podemos, prise peu après la formation du gouvernement de coalition avec le PSOE et ratifiée par un vote des militant.e.s en mai 2020 (avec près de 90% des voix)  prend une signification toute particulière2. Les leçons de cette expérience, ainsi que des autres du même type, (Syriza en Grèce, le Bloc de gauche au Portugal en particulier) sont incontestablement d’une importance cruciale pour la réorientation des forces de la gauche anticapitaliste dans une période marquée par l’aiguisement des contradictions d’un système qui, plus que jamais, constitue une menace mortelle pour la survie de l’humanité.

    Stathis Kouvélakis

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  • Le climat vaut plus que leurs profits !

    Ce dimanche 9 mai ont lieu, juste après le vote de la loi Climat à l’Assemblée nationale, de nouvelles manifestations dans tout le pays. Rien à attendre de ce gouvernement, c’est la mobilisation qui peut imposer une vraie transition écologique pour sauver le climat, et pas le capitalisme !

    Changer de système, ça urge !

    Selon le GIEC, se donner 50 % de chance de maintenir le réchauffement sous les 1,5 °C, sans géo-ingénierie, exige une baisse des émissions nettes dans le monde de 58 % en 2030 par rapport à 2010, donc vu leurs responsabilités historiques, une réduction minimale de 65 % dans l’ Union européenne et d’environ 70 % aux USA. Pour y arriver, si nous voulons continuer à vivre sur Terre, il faut sortir du système capitaliste qui impose des modes de production et de consommation toxiques pour le climat, la biodiversité et nos vies.

    L'inaction criminelle des États

    Ils savent le gouffre qui sépare l’objectif fixé lors de la COP21 en 2015 à Paris de « maintenir le réchauffement bien au-dessous de 2°C tout en continuant les efforts pour ne pas dépasser 1,5°C par rapport à l’ère préindustrielle » et leurs engagements qui conduisaient à un réchauffement de 3,3°C d’ici 2100.

    L’Union européenne vise maintenant, pour 2030, une réduction nette « d’au moins » 55 %, alors que, d'après le GIEC, il faudrait réduire de 65 %. Bolsonaro parle de neutralité carbone du Brésil en 2050 et d'« éliminer la déforestation illégale d’ici 2030 », alors même qu’il poursuit la destruction de l’Amazonie et les persécutions contre les peuples autochtones !

    Ne leur faisons pas confiance

    « Nous ne sommes pas dupes », un collectif de jeunes engagés pour le climat, dénonce Macron : « Voir le gouvernement et la majorité se féliciter de cette loi climat représente pour nous le comble de l’indécence. Si l'auto-congratulation permettait de réduire les émissions de gaz à effet de serre, nul doute que ce gouvernement nous aurait déjà libérés de la crise climatique »...

    La « relance verte », l’attribution d’un prix au CO2, les fausses solutions technologiques, la création permanente de nouveaux besoins artificiels, nous éloignent toujours plus de la société de sobriété si nécessaire, de la décroissance des productions matérielles et des transports pourtant si urgente !

    Stop ou encore ?

    Soit le capital continue d'imposer sa loi, son rythme, ses crises, ses mutations et le pire adviendra, soit nous imposons nos exigences de changement en donnant un débouché politique aux mobilisations internationales.

    Toujours plus de productions pour toujours plus de profits pour les patrons et les actionnaires, ça suffit ! Il faut définir démocratiquement les biens et services socialement utiles en tenant compte d’un impact supportable. Nous devons décréter la fin des marchés financiers, de la bourse, imposer une baisse massive du temps de travail, et décider l’extension du domaine de la gratuité. C’est ce que nous appelons l’écosocialisme. Cette bataille pour l’écosocialisme est une bataille internationaliste.

  • Face à l’offensive réactionnaire, construire une alternative anticapitaliste !

    Depuis plusieurs mois, les offensives réactionnaires se multiplient, installant un climat nauséabond. Mais face aux attaques répétées du gouvernement, du patronat et de l'extrême droite contre notre camp social, le succès de la mobilisation du 1er mai ouvre des perspectives pour construire un « toutEs ensemble » et imposer des mesures anticapitalistes.

    Un climat nauséabond et dangereux

    Loi sécurité globale, loi « séparatisme », réforme de l'assurance chômage… Dans cette dérive autoritaire, antisociale et démagogique, une nouvelle loi « antiterrorisme et renseignement » se prépare, venant renforcer un arsenal sécuritaire déjà bien fourni. Des mesures dites exceptionnelles qui s'intègrent progressivement dans le droit commun, dans la logique de l’état d'urgence permanent.

    C'est ce climat raciste, sécuritaire et autoritaire qui permet à l'extrême droite de se lâcher et d'occuper le terrain. La « tribune des militaires » publiée par Valeurs actuelles n'est pas anecdotique. Dans un contexte où la bourgeoisie a plus que jamais besoin de mater les résistances pour faire tourner la machine à profits, l'armée rappelle qu'elle peut être un recours. Le RN, même ripoliné, n'a quant à lui en rien rompu avec le fascisme et sa haine de la démocratie. Il montre une nouvelle fois qu'il n'est ni anti-système ni du côté des travailleurEs en soutenant une tribune dont il pourrait en réalité être l'un des instigateurs. Quant au plan pour les jeunes présenté par Marine Le Pen, il prévoit exonérations d’impôts pour les sociétés et leurs revenus pendant cinq ans et dotations de fonds propres égales à l’apport. C'est l'autre pendant de la politique du RN, à savoir sa logique ultralibérale et inégalitaire.

    Imposer une rupture anticapitaliste !

    Samedi dernier, la journée internationale des travailleurEs a montré une remobilisation de notre camp social. Plus de 150 000 travailleurEs ont manifesté contre les mesures liberticides, la destruction économique et écologique, la gabegie sanitaire, pour que le monde d'après ne ressemble pas au monde d'avant-hier.

    Ne pas sombrer dans la barbarie d'un capitalisme pourrissant passe par des mesures radicales d'urgence sociale, écologique et démocratique. Il faut imposer une protection du monde du travail par l'interdiction des licenciements et le partage du travail entre touTEs. Il faut mettre fin à l'imposture écologique de la bourgeoisie. Le capitalisme est incompatible avec la décroissance nécessaire de la production matérielle et des transports, et la loi « Climat et résilience » vidée de tout contenu réellement écologique en est le meilleur exemple. Cela implique non pas un changement institutionnel mais une rupture avec l'organisation capitaliste, qui passe par l'expropriation des intérêts privés. Ce sont les travailleurEs qui doivent décider démocratiquement de la production des biens et des services nécessaires pour répondre aux besoins du plus grand nombre, et pas pour le profit d'une minorité.

    Déconfiner nos luttes, se mobiliser !

    Le 1er mai peut constituer le début d'un déconfinement massif des colères pour construire un front des résistances du monde du travail. Les occupations des lieux culturels contre la réforme de l'assurance chômage montrent la voie. Plusieurs échéances sont dans le paysage, à commencer par la mobilisation sur le climat ce dimanche 9 mai. Une occasion importante de dire qu'écologie et capitalisme sont incompatibles.

    Le samedi 12 juin, les travailleurEs en lutte de TUI appellent à une nouvelle manifestation sur l'emploi, dans l’objectif de regrouper et mettre en lumière la flambée des licenciements et des suppressions de postes. Ces échéances, et les autres qui ne manqueront pas de s’inviter dans les semaines qui viennent, sont des points d'appui pour construire une révolte globale et massive contre le système capitaliste.