À Gaza, le cessez-le-feu est un leurre et les PalestinienNEs demeurent sous blocus, dans des conditions qui menacent leur existence. En France, le gouvernement a poursuivi sa complicité avec Israël par tous les moyens, à commencer par la répression des voix solidaires.
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Angola : Qu’ont-ils fait de l’indépendance ?
Cinquante ans après l’indépendance du pays, la répartition des richesses et l’urgence sociale restent au cœur des préoccupations des Angolais.
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Une cantine bio communale pour répondre aux enjeux sociaux et environnementaux...
Interview de Cédric Forcadel, directeur général des services, et Patrick Robert, directeur des services techniques à la mairie d’Alizay (Eure), par Sophie Ozanne, membre de la Commission nationale écologie du NPA.
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L’impasse du jeu parlementaire...
Mercredi 12 novembre à minuit, l’Assemblée nationale a donc interrompu ses débats sur le Projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS).
Le texte, dont la partie dépenses n’a pas été votée, a été transmis en l’état au Sénat. Il inclut le « décalage » de la contre-réforme des retraites, présenté comme une victoire par le PS et les Écologistes tandis que le PCF et LFI dénoncent un vote qui « revient à avaliser la retraite à 64 ans ». Une nouvelle démonstration de l’échec d’une gauche engluée dans le jeu institutionnel où elle n’a le choix qu’entre l’acceptation de l’austérité libérale ou sa dénonciation impuissante.
Une suspension qui n’en est pas une
Ce qui est présenté comme une concession de la Macronie au PS ne suspend pas la contre-réforme des retraites. Celle-ci continuera de pénaliser celles et ceux qui sont déjà partis depuis 2024 et ne fait que la suspendre pendant 2 ans pour celles et ceux qui partiront entre 2026 et 2028.
Cette concession, même élargie aux carrières longues, reste très limitée. Elle permettra au mieux aux générations concernées de cesser leur activité quelques semaines plus tôt. Elle a un autre rôle : faire accepter surtout une contrepartie, l’acceptation d’un nouveau tour de vis dans des dépenses sociales déjà très insuffisantes.
Réduire les dépenses sans toucher aux profits
Le PS voudrait créer l’impression qu’avec le budget transmis au Sénat, les coupes massives initialement prévues par le gouvernement seraient abandonnées. Les votes majoritaires de l’Assemblée nationale ont en effet supprimé quelques-unes des pires « horreurs » du texte initial : taxe supplémentaire sur les mutuelles et mise à contribution des retraitéEs, gel des pensions et des prestations sociales ; doublement des « franchises médicales » ; baisse du plafond du nombre de jours indemnisés pour certaines affections de longue durée (ALD). Une mini-enveloppe supplémentaire de 850 millions d’euros serait accordée aux hôpitaux, qui ont déjà cumulé 3 milliards de déficit en 2024.
Mais, comme l’a souligné Farandou, ministre du Travail, le texte transmis au Sénat remet en cause la politique gouvernementale de « réduction du déficit ». Au lieu de le ramener de 23 à 17 milliards d’euros, il le ferait monter à 24. La conclusion du ministre va donc de soi : « il nous manque beaucoup d’économies que l’on a du mal à faire voter ». C’est ce à quoi vont maintenant s’atteler le Sénat, majoritairement à droite, le gouvernement, le « bloc central », la droite, avec le soutien du RN, tous partisans de réduire les dépenses sans mettre à contribution « nos entreprises », c’est-à-dire les profits.
Le PS et ses alliés « de gauche » vont donc devoir accepter de nouvelles baisses des dépenses indispensables à la Sécurité sociale s’ils persistent dans leur volonté de ne pas censurer Lecornu. Au bout du chemin parlementaire, il n’y aura pour eux d’autre issue qu’une capitulation complète ou un piteux ralliement de dernière minute à la censure.
L’impuissance du jeu institutionnel
Mais la dénonciation virulente et justifiée par la LFI des reculs du PS n’offre pas de réelle alternative car elle se cantonne au seul terrain institutionnel : soit la censure pour provoquer des législatives anticipées, soit la destitution de Macron, mais qui a bien peu de chances de se réaliser au vu des rapports de forces au Parlement. Seule la reprise de la mobilisation peut permettre une victoire sociale sur la retraite et les budgets d’austérité et imposer un départ de Macron qui ne profite pas au RN. Mais LFI ne dit ni ne fait rien pour relancer une action unitaire, consacrant exclusivement son énergie à la préparation des élections à venir, en premier lieu des municipales.
Reprendre le chemin de la mobilisation
Il n’existe pourtant pas d’autre voie que de renouer le fil des mobilisations sociales. La division et l’inertie syndicale n’aident certes pas, mais les mobilisations à venir — journée internationale contre les violences faites aux femmes du 25 novembre, manifestation nationale pour la Palestine à Paris le samedi 29 novembre et journée de grève appelée par la CGT, la FSU et Solidaires le mardi 2 décembre — peuvent permettre à notre camp social de se mobiliser et de reprendre l’offensive.
La commission santé sécu social
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En finir avec la maltraitance des enfants...
À l’approche du 25 novembre, Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes et aux minoriséEs de genre, nous pensons aux enfants victimes. Après une année marquée par les affaires Bétharram et Le Scouarnec, l’appel des 500 mamans du collectif Incesticide, les attaques contre l’EVARS, les travaux de la CIVISE et les révélations liées au juge Durand, ainsi que les luttes des mineurs isolés et le vingtième anniversaire des morts de Zyed et Bouna, la société commence à mesurer l’ampleur des violences contre les enfants.
En France, 160 000 enfants subissent l’inceste chaque année. Celles et ceux qui témoignent reçoivent rarement aide ou protection. Quand ils cherchent refuge auprès d’adultes, on les traite souvent de menteurEs. Les mères sont suspectées de manipulation, accusées d’aliénation parentale et condamnées si elles refusent d’exposer l’enfant au père violent. Dans les situations de violences conjugales, les enfants sont toujours victimes.
Les vulnérabilités s’accumulent. Sans papiers, les enfants ne sont pas protégéEs et doivent prouver leur minorité. Deux mille dorment dans la rue. RaciséEs, iels sont cibléEs par les violences policières. Intersexes, iels subissent des mutilations génitales. Trans, iels voient leur transition rendue inaccessible. Pour les enfants en situation de handicap, les aides scolaires sont absentes ou insuffisantes ; les classes adaptées sont impossibles avec des effectifs pléthoriques.
On refuse aux enfants le droit d’être des enfants, mais cela peut changer : les victimes prennent la parole. Pour mettre fin aux violences et faire valoir leurs droits — vivre en sécurité, être crus et protégés — il faut rompre avec le système de maltraitance et instaurer une écoute bienveillante où les enfants seront respectés et considérés comme autonomes.
Cela exigera des moyens considérables. Il n’y a qu’une solution : aller chercher l’argent là où il est et se mobiliser — le 20 novembre (Trans Day of Remembrance), les 22 et 25 novembre contre les violences faites aux femmes et aux minoriséEs de genre, et le 2 décembre contre l’austérité.
Aurélie-Anne Thos
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Dans l’œil du cyclone...
La situation en France semble à l’arrêt. Après les manifestations et grèves des 10 et 18 septembre et du 2 octobre, la retraite anticipée de Bayrou et le volte-face de Lecornu (je m’en vais… ou pas), les mobilisations ralentissent. Les organisations syndicales et politiques sont en attente du budget. Le rythme de la rue est calqué sur celui du parlement, laissant un espace politique inespéré à l’extrême droite. Mais les choses peuvent changer rapidement. Nous devons nous y préparer.
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Notes sur la poussée historique de l’extrême droite en Grande-Bretagne...
Sur fond de faillite du bipartisme historique, de brutalisation sociale continue et après des années de racisme d’État et de complicité de génocide, diverses nuances de l’extrême droite britannique s’assurent désormais une audience de masse inédite, qui s’est cristallisée lors d’une manifestation à Londres qui a réuni 150 000 manifestants à Londres à l’appel d’un fasciste islamophobe déclaré. Intérêts fossiles, armement, évasion fiscale et israélisme : premiers repères pour comprendre cette évolution.
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Nice : Rassemblement contre les violences faites aux femmes en Palestine...
samedi 22 novembre 2025
19 h 30
Nice, place MassénaEn prolongation de la mobilisation contre les violences infligées aux femmes de tous les continents, nous dénoncerons celles subies plus particulièrement en Palestine: viol comme arme de guerre, survie sans toit - sous la pluie -, journées à la recherche de nourriture et d'eau pour la famille, absence de soins, etc...
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Bientôt à Draguignan...
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Contre les vents mauvais : aller de l’avant...
Les politiques réactionnaires et d’extrême droite semblent s’imposer sur tout le globe. Dans le même temps, les révoltes massives de la GenZ apportent un souffle nouveau et la confiance dans notre camp social pour reprendre la main. Cela passe nécessairement par des mobilisations massives et déterminées pour en finir avec le capitalisme.
La marche du monde donne le sentiment de flotter au gré du vent. Au États-Unis, Trump impose sa politique, appuyant un shutdown1 de plus de 40 jours, dont une des conséquence est de ne pas payer ni les fonctionnaires, ni, entre autres, les aides alimentaires (touchées par 1 étatsunien·ne sur 8) et clouant au sol près de 2 700 avions, par manque de contrôleurs aériens. Il n’est pas le seul en jeu sur la scène mondiale. En Palestine, l’armée israélienne a violé 200 fois le cessez-le-feu du 10 octobre, tuant plus de 240 gazaoui·es. Le génocide continue, même si, pour l’instant, la guerre totale semble avoir pris une autre forme (lire l’article de Saralaska, p. 14). En Angleterre, plus de 100 000 personnes ont manifesté contre les migrants le 13 septembre (lire l’article de Thierry Labica, p. 6). Aux Pays-Bas, l’extrême droite perd de peu les élections législatives, laissant le gouvernement à une coalition de centre gauche précaire. Face à cette offensive réactionnaire, des mobilisations massives explosent au Maroc, à Madagascar ou au Népal contre le chômage, la corruption et pour la liberté d’expression. La France est traversée par les mêmes vents contradictoires (lire l’article de Raphaël Greggan et Koldo Mendi p. 4), dont l’issue est incertaine.
Reprendre le gouvernail en main
Il est possible d’agir face à cette déferlante. La crise politique que nous traversons est la conséquence directe des crises économique, sociale et écologique mondiale, mais notre camp social a la possibilité de tout changer. Hors des pays impérialistes occidentaux, la jeunesse de la GenZ2 se mobilise contre les politiques austéritaires et liberticides, alors qu’elle n’a jamais connu de victoire majeure. Les mobilisations de septembre et début octobre en France ont montré que notre camp social est capable d’initiatives pour se défendre et affirmer son refus des politiques néolibérales. De notre côté, nous sommes partie prenante de ces initiatives et soutenons l’unité des organisations du mouvement social. Dans ce cadre, nous appelons à une journée de manifestation unitaire le 29 novembre en solidarité contre le génocide en Palestine. Nous soutenons l’appel intersyndical à la grève du 2 décembre. Bref, nous reprenons la rue pour aller plus loin et faire vaciller le gouvernement et le patronat. Cela passera par des grèves massives inscrites dans la durée. C’est à cela que nous nous préparons dès maintenant, dans tous les cadres où nous intervenons.
Discuter, argumenter et agir
Le NPA seul n’a pas toutes les clés en main. Nous avançons et discutons de nos propositions largement. Lors de notre 6e congrès, nous avons voté majoritairement des motions antispécistes. Nous ouvrons ce débat dans le dossier de ce numéro (lire les articles de la commission cause animale, de la commission nationale écologie et de Phœbé Mendes pp. 19-28). Nous restons résolument opposés à l’extrême droite, cet élément fait partie de tous nos combats, y compris dans celui de la cause animale (lire l’entretien croisé entre Florence Dellerie et Mathilde Millat p. 29). Nous ne nous contentons pas d’une opposition verbale, mais nous luttons pied à pied contre toutes leurs apparitions (lire l’article de Hafiza b. Kreje et Johnny Alençon, p. 36). Le combat contre le fascisme est au cœur de notre politique et nous appelons à l’unité, dans la rue et dans les urnes, de l’ensemble des organisations de gauche pour lutter contre ce péril mortel. Cependant, dans cette bataille, l’État n’est pas neutre. Comme le constate Michel Frost3, rapporteur spécial de l’ONU sur les défenseurs de l’environnement, « la violence policière, c’est quelque chose qui est un peu unique en France [...] qui pose de vraies questions de contrôle par les hiérarchies du comportement des gendarmes et des autres membres des forces de l’ordre ». Dans ce numéro, nous revenons sur 20 ans de violences policières depuis le meutre de Zyed et Bouna (lire l’article de Hafiza b. Kreje, p. 33). Convaincu·es de la centralité de l’antiracisme dans la période, nous avons lancé une campagne sur ce sujet dans laquelle nous déclinons notre analyse matérialiste du racisme d’État et contribuons ainsi à notre hauteur aux mobilisations menées par les organisations antiracistes pour en finir avec la police.
C’est ainsi que nous œuvrons à la mise en branle de l’ensemble de notre camp social pour renverser la vapeur pour construire une société débarrassée de l’exploitation et des oppressions. Ce n’est pas une tâche simple, mais elle est indispensable à la réussite de nos combats.
- 1. Aux États-Unis, le shutdown se produit lorsque le Sénat et la Chambre des représentants ne votent pas le budget annuel. La conséquence est l’arrêt immédiat du paiement des fonctionnaires et des aides fédérales, jusqu’à ce qu’un accord soit trouvé.
- 2. La génération Z (GenZ) est la génération née entre 1997 et 2012.
- 3. Jérôme Hourdeau, Sainte-Soline : « le résultat d’une stratégie délibérée de maintien de l’ordre ». Médiapart, 8 novembre 2025.