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Les 17 et 18 juin, la montagne se soulève contre le train Lyon-Turin !

Inutile, écologiquement dangereux, coûteux et antisocial : derrière ses faux airs « éco-responsables », le projet d’une nouvelle ligne de train Lyon-Turin est en réalité une machine à générer des profits au détriment des populations locales et de l'environnement. 

Un projet inutile et destructeur 

La vallée de la Maurienne est un lieu de passage millénaire entre la France et l’Italie. Creusée par l'Arc, il a connu un essor industriel métallurgique au 19e siècle puis le boum de l'or blanc et la construction ex nihilo de nombreuses stations de ski (et de très confortables fortunes) : La Norma, les Karellis, Saint-François-Longchamp... 

La nouvelle ligne de train viendrait doubler la ligne existante qui est sous-exploitée puisqu'elle fonctionne seulement à 20% de sa capacité alors qu'elle suffirait pour transporter l'essentiel des marchandises. Sa construction serait un crime climatique car elle émettrait en quelques années une quantité énorme de CO2 qui ne serait compensée, dans le meilleur scénario, qu'après 25 ans d'utilisation. Ses promoteurs affirment que cette ligne ferait gagner 45 minutes aux voyageurs… mais on en gagnerait au moins autant si l'on s'épargnait les très longs arrêts que la police aux frontières impose à tous les trains pour procéder aux contrôles systématiques au faciès qu'elle fait subir à touTEs les passagerEs racisés, afin d'appliquer la politique de chasse aux migrantEs mise en place par le gouvernement. 

La démocratie niée, l’accès à l’eau en danger

Les habitantEs de la vallée de la Maurienne subissent déjà les conséquences des travaux préparatoires. Alors que les périodes de sécheresse s'accentuent, le creusement des tunnels nécessite de drainer l'eau en évacuant en permanence l'équivalent de la consommation d'eau d'une ville d'un million d'habitantEs. L'équilibre hydrogéologique a d'ores et déjà été rompu alors que les travaux n’en sont qu'à leur début : on parle  en effet à ce stade des seules attaques du Mont Granier et du massif de Belledonne. Des sources sont à sec et la suite des travaux met en péril l'accès à l'eau potable et l'irrigation des cultures tout en modifiant drastiquement l'équilibre des écosystèmes.

Les patrons des grands groupes du BTP accaparent un bien commun, l'eau, et détruisent l'environnement tout en méprisant les populations locales dont l'avis n'est jamais pris en compte, dont les luttes sont ignorées et la parole dénigrée. On ne compte plus les mensonges des lobbyistes qui sont systématiquement démentis par les scientifiques, militantEs ou journalistes. Contrairement à ce qu'essaie de faire croire leur propagande, les criminels climatiques ne sont pas les militantEs, ce sont bien les capitalistes !

Nos vies, pas leurs profits !

En réalité, le projet Lyon-Turin a un réel intérêt… mais pour les seuls capitalistes. Alors qu'une partie des investissements est assurée par l'État, la SNCF et l’Union européenne, les promoteurs espèrent rafler la mise avec une privatisation de la future ligne, sans parler de tous les profits engrangés pour faire les travaux. 

Au contraire, les 40 milliards d'euros sur la table pour un projet inutile et néfaste pourraient par exemple permettre de réouvrir plus de 13 000 km de « petites lignes » ou encore rendre gratuits les trains TER dans toute la région Auvergne-Rhône-Alpes pendant plus de 70 ans. De nouveaux emplois pourraient être créés dans l'ensemble des services publics où le manque d'effectifs et de ressources menace les droits essentiels à la santé, à l'éducation et au logement, les inégalités climatiques allant de pair avec les inégalités économiques et sociales. 

Aller à contre-courant du modèle productiviste 

Inscrit dans le modèle de développement productiviste des années 1980, fondé sur l'accélération et l'idée d'une croissance infinie, le Lyon-Turin promeut un vieil imaginaire du progrès technologique : faire croître toujours plus les échanges de marchandises et la vitesse des déplacements entre les gros nœuds industriels, continuer à mondialiser le commerce, peu importe le coût social et écologique. Mais n'y a plus d'industries qui auraient des marchandises supplémentaires à transporter, les échanges de marchandises ont largement baissé ainsi que le trafic voyageurs. Le tunnel du Gothard (57 km), modèle idéal suisse, perd de l'argent avec une fréquentation en baisse de 10% depuis son ouverture en 1999.

À l'inverse, il est urgent d'encourager les circuits courts, de diminuer notre consommation, de nous réapproprier nos modes de vie et de production pour répondre à nos besoins tout en respectant les limites fixées par les écosystèmes. Nous promouvons des formes démocratiques de prise de décision et de gestion des biens communs, privilégiant la gratuité des services publics pour toutes et tous, pour répondre aux besoins collectifs des populations et non à des logiques de concurrence économique. Nous défendons un projet de société écosocialiste, débarrassée de l'exploitation et des oppressions, qui s'oppose à la vision du monde véhiculée par le projet Lyon-Turin.

Les luttes NoTAV, des jalons vers l’écosocialisme 

Des dizaines d'années de lutte, côté italien comme français, ont sévèrement attaqué le projet Lyon-Turin. L'État français commence à reculer et à préconiser l'utilisation de la ligne existante. Les 17 et 18 juin en Maurienne, les collectifs de lutte locaux organisent une mobilisation internationale. Soutenue par les Soulèvements de la Terre, elle pourrait amener un nouveau souffle à la lutte et lui redonner la dynamique nécessaire pour mettre fin au projet. Au-delà de la création d'une ligne ferroviaire, il s'agit bien ici de s'opposer au « capitalisme vert », à la bétonisation des sols, à l'accaparement des ressources, à la destruction du vivant dans le but d'accumuler du profit. 

Comme à Sainte-Soline, à Rouen, entre Castres et Toulouse, nous continuerons à lutter pour le désarmement des projets inutiles et écocides, une lutte juste et nécessaire car c'est un geste de survie collectif. Pour cela, nous créons des liens entre des collectifs, habitantEs, travailleurEs et militantEs pour construire un rapport de force suffisant pour empêcher ces projets en nous inspirant de la victoire de Notre-Dame-des-Landes. Par leur intensité, leurs constructions unitaires et leur capacité de politisation, ces luttes sont des jalons pour avancer vers l'écosocialisme.

Les propositions du NPA 

  •  Rouvrir plus de 13 000 km de « petites lignes » ;
  •  Rendre gratuits les trains TER en Auvergne-Rhône-Alpes pendant plus de 70 ans ;
  •  Créer de nouveaux emplois dans l'ensemble des services publics ;
  •  Encourager les circuits courts, diminuer notre consommation, nous réapproprier nos modes de vie et de production ;
  •  Développer l’agriculture paysanne ;
  •  Réquisitionner les logements vides ;
  •  Interdire la publicité ;
  •  Promouvoir des formes démocratiques de prise de décision et de gestion des biens communs ;
  •  Soutenir les luttes des travailleurEs d'industries polluantes qui veulent réorienter leur production ; lutter pour les 32h sans perte de salaire.

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