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Par la grève et dans la rue, dégageons Macron et ouvrons la voie à un autre monde !

Durant l’été, par la seule force de ses boucles et de ses AG, le mouvement « Bloquons tout » a profondément changé la donne. Il nous a tout d’abord débarrassés de Bayrou, contraint à se faire hara-kiri à la veille du 10 septembre. Il a mis en évidence l’illégitimité de Macron, qui tente aujourd’hui, avec l’énergie du désespoir, d’utiliser son fidèle Lecornu pour replâtrer sans grand succès un gouvernement à sa botte. Il a enfin réussi à montrer du doigt les injustices de cette société, en ouvrant de nouveaux débats dans les médias, qui se demandent désormais s’il est réellement normal que les patrons puissent s’enrichir aussi indécemment quand le plus grand nombre ne cesse de s’appauvrir.

Les manifestations du 10 septembre ont ouvert une nouvelle période, en permettant aux classes populaires de reprendre avec force la rue. Retailleau s’en était inquiété, en expliquant début septembre que le mouvement risquait de réunir jusqu’à 100 000 personnes. Le soir du 10 septembre, il lui a fallu reconnaître que les manifestations en avaient regroupé au moins le double. Partout, le constat a été le même : dans chacune des villes de France, des milliers de travailleuses, de travailleurs et de jeunes ont formé des cortèges dynamiques et radicaux, unis par une même volonté de dégager Macron pour construire un monde plus juste.

Virer Macron et en finir avec ce régime

Car si le mouvement s’est donné pour objectif de virer Macron, il a aussi pour but d’en finir avec le régime de la 5e République pour ouvrir la route, par le biais d’une Constituante, à une démocratie réelle. Plus fondamentalement encore, les AG ne se limitent pas à dénoncer les politiques d’austérité et de casse sociale, mais affirment qu’il est nécessaire d’en finir une bonne fois pour toutes avec les logiques écocides et capitalistes qui conduisent à l’impasse. Ce mouvement est ainsi profondément politique et est porté par une profonde aspiration à changer ce système, pour ouvrir le chemin d’une nouvelle société.

Une répression qui illustre la radicalisation de la bourgeoisie

La radicalité du mouvement n’a pas échappé au pouvoir, qui s’est attaché à le briser à la racine par une répression sans faille. Déployant le 10 septembre pas moins de 80 000 policiers sur le territoire, soit plus d’un flic pour 6 km², Retailleau a donné à la police des consignes d’une très grande brutalité. Les blocages ont ainsi été systématiquement dispersés à la gazeuse et au tonfa, avec des actes de violence inacceptables, en particulier envers les manifestantEs les plus jeunes. Plus de 500 personnes ont par ailleurs été interpellées, avec des gardes à vue très souvent marquées par des humiliations et des violences intolérables. Enfin, les préfectures ont pris de graves mesures restreignant les libertés, publiant, le 9 au soir, des dizaines d’arrêtés liberticides anticonstitutionnels afin d’empêcher tout contrôle juridictionnel, ainsi qu’un nombre inédit d’arrêtés d’autorisation de déploiement de drones par les forces de l’ordre. Ces mesures sont évidemment la marque d’un pouvoir aux abois, qui croit pouvoir contenir la colère par la répression, mais c’est aussi la conséquence concrète de la radicalisation de la bourgeoisie, de plus en plus tentée par ce virage autoritaire qu’incarnent aujourd’hui Darmanin et Retailleau.

Franchir un nouveau cap par la grève de masse

Après les actions de lutte qui se sont succédé un peu partout dans la dernière semaine, la journée du 18 septembre doit permettre au mouvement de franchir un nouveau cap, en faisant entrer dans la lutte des centaines de milliers de jeunes, de travailleuses et de travailleurs. D’abord en réunissant dans la rue des cortèges encore plus fournis que ceux du 10 septembre, qui pourront permettre au mouvement de prendre confiance dans ses forces et faire de nouveaux pas en avant. Ensuite, par la grève, dont la construction est indispensable pour que le mouvement puisse s’inscrire dans la durée et soit en capacité d’ébranler les fondements du système, en défiant ouvertement le patronat et le gouvernement. Reconduire la grève là où c’est possible ou la construire pour les jours à venir : tel est en effet l’enjeu du 18 septembre et de la semaine décisive qui va suivre.

Laurent Ripart

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