Les élections municipales sont une claque pour Macron. Sibeth Ndiaye a parlé de scores « extrêmement décevants », des représentants significatifs de La République en Marche ont été battus, à Tours, à Besançon, à Bordeaux et surtout à Paris.
Cela montre une fois de plus à quel point Macron et son gouvernement sont illégitimes. L’élection du Premier ministre Édouard Philippe au Havre ne peut pas cacher cet état de fait.
La gauche institutionnelle profite de la défaite de Macron
Cette débâcle profite à Europe écologie - Les Verts et au Parti socialiste d’une part, à la droite Les Républicains d’autre part. Cela peut paraître paradoxal au moment où les institutions et les partis traditionnels sont discrédités. EELV et le PS ont réussi à gagner des mairies importantes en s’appuyant sur le rejet de la politique violemment réactionnaire de Macron et sur la recherche d’une alternative écologique dans le cadre de la grande crise climatique et du coronavirus. Mais leurs victoires ne sont pas appuyées sur les mobilisations sociales, sur la construction d’équipes militantes dans le monde du travail. Et elles décevront, comme ont déçu Mitterrand, Hollande, Hidalgo.
Tout cela semble être bien loin de ce qui s’est construit dans la mobilisation contre la réforme des retraites, contre les violences policières et pour la santé. Dans le même temps, les listes présentées par le Parti communiste ont connu un échec, et la France insoumise a défendu des politiques très différentes suivant les villes.
Le danger de la droite et de l’extrême droite
À l’opposé, Les Républicains et pour une moindre part le Rassemblement national, sans briller, montrent à quel point la droite réactionnaire ou fascisante possède un socle important, le RN prenant en particulier la ville populaire de Perpignan.
Les échecs de Macron ne se solderont pas mécaniquement par une remontée du mouvement social. Si les mobilisations ne sont pas assez fortes, cela peut même au contraire, profiter à la droite et l’extrême droite.
Ce qui est en jeu, c’est notre capacité à faire face aux attaques que nous subissons, que ce soit les violences policières et racistes, la pénurie dans les hôpitaux alors que la deuxième vague de l’épidémie du coronavirus est toujours possible, les suppressions de postes dans le public comme dans le privé.
Dans les prochaines semaines, nous mettrons tout en œuvre pour construire ces luttes, pour qu’elles convergent, pour obtenir justice pour les victimes de la police, pour interdire les licenciements et partager le temps de travail, pour imposer la création d’un million d’emplois dans la fonction publique, en particulier hospitalière.
Reconstruire une alternative en s’appuyant sur les luttes
C’est sur cette base que des perspectives politiques de rupture avec le capitalisme pourront être posées. Il s’agira en effet, de construire une alternative réelle, sur la base des mobilisations des Gilets jaunes, des luttes antiracistes et du monde du travail. L’élection de trois militantEs au conseil municipal à Bordeaux, dont notre camarade Philippe Poutou, en tête d’une liste liée aux mobilisations des Gilets jaunes, des quartiers populaires, des salariéEs, montre qu’il est possible de construire ce type de dynamiques et de proposer une alternative de rupture avec les politiques des classes dominantes, qu’elles soient avancées par la droite traditionnelle ou par la gauche institutionnelle.