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  • Dissolution du CCIF : le cours autoritaire et raciste du pouvoir se poursuit...

    Ce mercredi, le conseil des ministres a pris la décision de dissoudre le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF). La lecture du décret proposé par Gérald Darmanin — et adopté en conseil des ministres — confirme ce que le CCIF et ses divers soutiens répétaient depuis plusieurs semaines : il s’agit d’une dissolution à motivation politique, destinée à faire taire le CCIF et, à travers lui, celles et ceux qui se dressent face à la stigmatisation et aux discriminations contre les musulmanEs.

    On apprend ainsi dans ledit décret, entre autres, que « comptabiliser au titre des "actes islamophobes" des mesures de police administrative, voire des décisions judiciaires, prises dans le cadre de la lutte contre le terrorisme » revient à « participer à la légitimation de ces actes [terroristes] ». En d’autres termes, dénoncer le caractère manifestement discriminatoire, vis-à-vis des MusulmanEs, de certaines mesures et pratiques « anti-terroristes », entre autres et notamment dans le cadre de l’état d’urgence instauré en novembre 2015, reviendrait à légitimer le terrorisme…

    Ainsi, le ministre de l’Intérieur qui veut interdire la dénonciation des violences policières veut aussi interdire la dénonciation de l’islamophobie. Il s'agit bien des deux faces d'une même politique, dont l’objectif est de faire taire toute critique de leur « ordre républicain », en agitant la menace d’un « ennemi de l’intérieur » qui permet de tout justifier, des mesures racistes aux attaques liberticides, à l’heure où la faillite gouvernementale dans la gestion de la crise sanitaire lui fait redouter des explosions sociales.  

    En dissolvant une organisation dont le rôle est de combattre les violences et discriminations islamophobes, par un accompagnement des victimes et par la publication d’un rapport annuel dressant un état des lieux de l’islamophobie en France, le pouvoir franchit un cap supplémentaire dans sa politique autoritaire et liberticide. Il confirme en outre sa fuite en avant islamophobe, quelques jours avant la présentation en conseil des ministres du projet de loi « séparatisme ».

    Le NPA condamne cette décision et assure les animateurEs et bénévoles de l’ex-CCIF (qui avait pris la décision de s’auto-dissoudre) de tout son soutien dans leur indispensable action contre l’islamophobie, et dans toute démarche qu’ils et elles entreprendraient pour contester la décision du conseil des ministres. À l’heure où la mobilisation grandit contre la politique autoritaire du pouvoir, c’est l’ensemble du mouvement social et du mouvement ouvrier qui devrait aujourd’hui se dresser contre cette décision : il en va de l’avenir du combat antiraciste et, plus globalement, de l’ensemble des luttes de notre camp social.

  • Lois liberticides et violences policières : combattons l’autoritarisme en marche !

    Du dégoût et de la révolte, voilà ce que nous avons touTEs ressenti devant les violences policières de ces dernières semaines. Les dernières images des exactions contre les migrantEs place de la République à Paris ou du tabassage du producteur de musique noir Michel Zecler, ont mis le feu au poudre, entraînant en particulier une large mobilisation samedi dernier dans tout le pays.

    Le maintien de leur ordre à tout prix

    Ce gouvernement veut accompagner la crise sociale, les nouveaux reculs qu’il veut nous faire avaler, les licenciements et les suppressions d’emploi, d’un ordre sécuritaire garantissant la bonne marche de la machine capitaliste à profits… Il entend faire taire toute contestation de sa politique, y compris en s’attaquant à la liberté de la presse, dont il aime pourtant se draper en période d’offensive islamophobe.

    Depuis plusieurs semaines, sous la pression de l’extrême droite et des syndicats de police, Macron, Darmanin et leurs amis sont à l’offensive. D’abord avec la Loi de programmation de la recherche (LPR) et son article visant à pénaliser toute action revendicative dans les universités. Puis, à la faveur de l’immense émotion suite à l’horrible assassinat de Samuel Paty, avec une nouvelle loi raciste et islamophobe contre le « séparatisme ». Enfin, ils ont dégainé cette loi de « sécurité globale ». Tout cela dans le but d’accoucher d’une société basée sur une économie ultralibérale accompagnée d’un contrôle social sécuritaire.

    La loi, Darmanin, Lallement… Et hop tout ça à la poubelle !

    Mais après le mouvement international suite à la mort de George Floyd aux USA, les grandes mobilisations ici avant l’été contre l’impunité policière, ça ne passe pas ! Répondant à l’appel des journalistes, d’associations démocratiques ou de médias alternatifs, la mobilisation s’est amplifiée jusqu’à atteindre des centaines de milliers de personnes dans près d’une centaine de villes samedi dernier. Des manifestations massives, unitaires, jeunes, réunissant journalistes, habitantEs des quartiers populaires, militantEs syndicaux ou politiques... Au-delà de la loi de « sécurité globale », c’est bien un renforcement de l’État policier qui est massivement rejeté, et la politique de Macron — autoritaire sur sa forme et injuste sur son fond — qui est combattue.

    Pour éteindre l’incendie, les représentants de la majorité annoncent une « réécriture » du seul article 24 de la loi, celui concernant la diffusion d’image des policiers (sans préciser d’ailleurs ce qu’ils souhaitent mettre à la place...). On est bien loin du compte : c’est toute la loi qui doit être abandonnée, et au vu de leurs responsabilités particulières dans la situation, le ministre de l'Intérieur Darmanin et le préfet Lallement doivent dégager aussi !

    Étendre la lutte, construire les convergences

    Pour transformer l’essai, la mobilisation doit continuer, et une nouvelle journée de manifestation est annoncée pour ce samedi. Pour s’étendre, il faut s’adresser aux autres secteurs qui se sont mobilisés ces dernières années, se confrontant à la violence d’État : les Gilets jaunes, la jeunesse des quartiers populaires, le mouvement social… Des ponts sont à construire, en particulier entre le rejet de cette loi de sécurité globale et le projet de loi « confortant les principes républicains » (ex-loi « séparatisme ») qui reprend d’ailleurs les principales dispositions de l’article 24.

    Dans la catastrophe sociale qui vient, les capitalistes vont vouloir nous faire payer la crise au prix cher, et pour cela, le maintien de leur ordre est essentiel. Déjà les licenciements pleuvent, la précarité explose, et ce n’est qu’un début. Les convergences à construire doivent donc commencer dès ce samedi 5 décembre, en étant dans la rue contre la loi de sécurité globale et au côté des associations de chômeurEs et précaires qui vont aussi manifester dans tout le pays. Ce n’est qu’un début…