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  • Guyane : Plus de 1000 personnes présentes à l’appel à la mobilisation des députés...

    Il y avait du monde entre les colonnes qui portent les noms des milliers d’esclaves guyanais affranchis en 1848, pour assister au meeting des deux députés de Guyane. Ce samedi 16 septembre, plus de 1000 personnes ont répondu à l’appel de Jean-Victor Castor et Davy Rimane au jardin botanique de Cayenne.

    Pour rappel, Jean-Victor Castor (candidat MDES) est un ancien secrétaire général du MDES et une ancienne figure de proue de l’UTG (Union des travailleurs guyanais) dans les années 1990-2000. Quant à Davy Rimane (candidat LFI), il fut porte-parole et signataire du KPLD (Kolektif pou Lagwiyann dékolé) en 2017 et secrétaire générale de l’UTG éclairage (EDF) jusqu’à son élection. Tous deux avaient reçu le soutien de Philippe Poutou au second tour en 2022, Castor était alors opposé à une candidate soutenue par Mélenchon, et Rimane s’opposait au député LREM sortant.

    Pour une augmentation du budget de la Guyane

    Depuis leur élection, c’est le troisième grand meeting organisé pour faire part à la population guyanaise des avancées et surtout des difficultés de leur exercice à l’Assemblée nationale. Pourtant jamais une telle affluence n’avait été observée. Ce meeting avait pour but de commencer à se préparer à une offensive contre l’État français dans la perspective du prochain vote du budget. Les députés veulent faire augmenter de manière significative la dotation au territoire guyanais afin de permettre le nécessaire rattrapage structurelle et économique dont le territoire souffre tant.

    La création du CHU, qui devrait être opérationnel pour 2025 (engagement arraché lors d’une grève générale en 2020 durant la crise du covid) est l’occasion d’engager l’État dans la construction de nouveaux hôpitaux à Cayenne et Kourou. De même, l’essor démographique de la Guyane, qui a officiellement dépassé les 300 000 habitants, cette année, nécessite de nombreuses constructions scolaires en primaire comme dans le secondaire et un engagement de l’État à hauteur des besoins réels ! Enfin, notons la nécessité impérieuse de construire des routes pour désenclaver l’intérieur de la Guyane, afin de réduire la menace de rupture de continuité territoriale, comme nous le rappelle malheureusement la faillite d’Air Guyane, unique opérateur vers les communes enclavées !

    Prime de vie chère et revendications politiques

    L’augmentation du budget alloué à la Guyane pourrait permettre également de généraliser une prime de vie chère pour l’ensemble des travailleurEs du public et du privé. Actuellement seules les fonctionnaires, certains contractuelEs de la fonction publique ainsi que des salariéEs de secteurs clés comme le Centre spatial ou le port bénéficient d’une telle prime. Cette mesure permettrait à des milliers de travailleurs de gagner en « pouvoir de vie » comme l’a rappelé Davy Rimane. Le coût de la vie en Guyane est supérieur de 40 % à celui de la France, selon une récente étude de l’Insee.

    D’autres revendications historiques telles que la rétrocession totale du foncier (95 % des 8 millions d’hectares en Guyane appartiennent à l’État) ou encore l’autonomie politique (le gouvernement français soufflant le chaud et le froid sur cette question pourtant inscrite dans les accords de Guyane de 2017) afin d’en finir avec la « mise sous cloche de la Guyane » comme l’a rappelé Jean-Victor Castor, ont été mises en avant. Sans qu’une date n’ait été à ce jour arrêtée, de prochaines rencontres devraient avoir lieux afin d’élaborer collectivement un cahier de revendications et d’enclencher la mobilisation et le rapport de forces face à l’État. Du côté des forces sociales, on peut noter l’alignement de l’UTG (principale centrale syndicale de Guyane) qui avait appelé à participer massivement au meeting. Difficile à ce stade de dire quelle tournure prendront les événements, mais l’initiative des députés guyanais est aussi originale qu’intéressante !

    Affaire à suivre...

    Adriel Guilleau

  • Ouvrons les frontières! Liberté de circulation !

    Environ 127 000 migrantEs sont arrivés sur les côtes italiennes depuis le début de l'année 2023. Moitié plus qu’en 2022 au cours de la même période. La semaine du 11 septembre, 11 000 migrantEs ont accosté à Lampedusa, soit autant qu’au cours de toute l'année 2019. Les niveaux des années 2015 et 2016 sont de nouveau atteints. Et la tragédie continue : au moins 2000 migrantEs ont perdu la vie dans la traversée de la Méditerranée depuis janvier, sans compter toutes celles et ceux morts à d'autres étapes du voyage…

    Gesticulations étatiques, sorties nauséabondes

    Face à cette situation, les dirigeants de droite et d'extrême droite gesticulent et se bousculent. Darmanin se rend en Italie pour rencontrer son homologue. Sur demande de Giorgia Meloni, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen s'est rendue à Lampedusa, et le président du Conseil européen Charles Michel a mis la « question migratoire » au menu du prochain sommet de l'Union européenne... 

    Marion Maréchal s'est elle aussi déplacée dans l'île pour une obscène opération de communication. De son côté, Marine Le Pen a rencontré Matteo Salvini en Lombardie. Depuis la France, LR n'est pas en reste, avec des sorties de Éric Ciotti ou Bruno Retailleau qui n'ont rien à envier à celles du RN ou de Reconquête.

    L’Europe forteresse tue

    En apparence, deux fronts s'opposent. Aux dirigeants en place les discours « responsables » : Macron se fait le chantre d'une coopération européenne et appelle à la solidarité avec l'Italie, chaque pays devant « prendre sa part » ; Von der Leyen annonce un « plan d'urgence ». Aux dirigeants de droite et d'extrême droite dans l'opposition, la surenchère : Éric Ciotti appelle même à mettre un terme à « cette submersion migratoire ».

    En réalité, ces catcheurs sont complices de leur cirque commun. En effet, toutes les politiques migratoires européennes sont depuis toujours orientées vers la seule fermeture des frontières. Les appels à la coopération européennes de Macron ou de Von der Leyen se font pragmatiquement dans cette optique, car il faut être bien unis pour fermer la porte à double tour ! Dans l'opposition, l'extrême droite sert à la fois de repoussoir et d’aiguillon. Face à ses délires, les dirigeants en place peuvent apparaître modérés… tout en allant de fait dans la même direction !

    En finir avec un monde de frontières et de barbelés

    Le désastre écologique – en particulier les conséquences du réchauffement climatique – va (in)directement produire des mouvements migratoires inconnus jusqu’alors. Entre l'enfer de leur pays de départ ou l’enfer de leur parcours migratoire, hommes et femmes feront toujours le choix pouvant déboucher sur un avenir meilleur. Ainsi, les frontières tuent d'autant plus qu'elles se ferment, et une telle politique est consciemment meurtrière.

    L'agence Frontex doit être démantelée et son budget doit être intégré à une véritable politique d'accueil. Plus généralement, le NPA revendique la liberté de circulation et d'installation. Elle est un droit fondamental et inaliénable, la condition sine qua non pour l’accueil de tous les migrantEs, pour un monde réellement démocratique.

    À partir de nos luttes sociales, écologiques, antiracistes, nous proposons à l’ensemble des organisations du mouvement ouvrier, politiques, syndicales, associatives, de nous unir pour opposer à Macron et à Le Pen une perspective émancipatrice, qui rompe avec l’exploitation et les oppressions.

  • Non aux violences policières, au racisme et à l’islamophobie ! Le 23 septembre, toutes et tous dans la rue !

    La mort de Nahel Merzouk est venue s’ajouter à la trop longue liste des crimes policiers. Combien de vies brisées par une justice expéditive pour des délits mineurs, voire pas de délit du tout ? Comme pour les plus de 1 000 personnes condamnées à une peine d’emprisonnement après les révoltes ayant suivi la mort de Nahel.

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  • Lutter contre la précarité dans l’Éducation nationale...

    Avec 20 % de contractuelEs, la précarité s’est installée de manière durable dans l’Éducation nationale. Si l’embauche précaire a été inventée pour détruire le statut de fonctionnaire, c’est aujourd’hui la continuité du service public d’éducation qui est mise en danger.

    «Qui aurait pu prévoir » qu’il manquerait en cette rentrée au moins unE enseignantE dans près d’un établissement sur deux, alors que 16 % de places sont restées vacantes aux concours d’enseignantEs en 2023 ? Pas Gabriel Attal, qui affirmait qu’il y aurait unE enseignantE devant chaque classe. Le gouvernement a tout fait pour dégoûter les étudiantEs de devenir fonctionnaires enseignantEs : le nombre d’inscritEs aux concours est passé de 50 000 à 30 000 entre 2008 et 2020.

    C’est dans ce cadre que les embauches de ­contractuelEs se multiplient. Entre 2020 et 2021, le nombre de professeurEs des écoles ­contractuelEs a augmenté de 38 %.

    Des économies sur le dos des personnels

    Contrairement aux fonctionnaires, les précaires risquent leur emploi en cas de refus des injonctions de leurs directions. Voilà un bon moyen de mettre la pression à tout le monde pour accepter les pires idées du gouvernement tout en faisant des économies. Les professeurEs des écoles ou certifiéEs gagnent en moyenne 2 695 euros net par mois, les contractuelEs sont en moyenne à 2002 euros net. Et encore, c’est une moyenne qui masque les inégalités de genre (temps partiels imposé ou subi) et de niveaux ­d’enseignement (les heures supplémentaires sont impossibles dans les écoles). Ces collègues, parfois recrutéEs en un quart d’heure, sont immédiatement mis devant les classes, sans formation. Si vous tenez six ans de multiples CDD sans discontinuité, alors vous aurez le privilège d’avoir un CDI… On ne compte plus les contractuelEs qui voient leurs contrats ne pas être renouvelés au bout de cinq ans, pour reprendre six mois plus tard (pendant ce temps ses élèves n’ont pas classe) et ainsi ­repartir à zéro.

    Enfin, l’embauche de précaires, c’est aussi, pour l’institution, avoir des personnels non soumis aux règles collectives, notamment de mutation et d’affectation. Ce qui crée un déséquilibre dans les droits et une concurrence entre personnels en institutionnalisant une double entrée dans le métier : statutaire ou contractuelle. Et cela favorise bien sûr, la casse du statut.

    Titularisation de touTEs les précaires !

    Les luttes des personnelEs accompagnant les élèves en situation de handicap (AESH) ont gagné la possibilité d’être en CDI après trois ans de CDD. Mais le gouvernement ne veut pas rester sur une défaite. Il propose la fusion des AESH avec les surveillantEs (AED), assistant d’éducation) pour devenir des accompagnantEs de la réussite éducative (ARE) avec une augmentation des missions et du temps de travail. Alors qu’il faudrait créer un véritable statut de fonctionnaire pour ces personnelEs.

    Il faut mettre fin au millefeuille des statuts et contrats, alors que les personnelEs font le même travail ! Nous revendiquons la titularisation immédiate de tous les personnelEs précaires. L’intersyndicale éducation (CGT, FO, FSU, SNALC, SNCL et Solidaires) appelle à une journée de grève le 3 octobre pour dénoncer les mesures contre les AESH et exiger un statut et des augmentations de salaires. Nous obtiendrons la fin de la ­précarité par nos luttes.

    Secteur Éducation nationale du NPA

  • Non à la loi Darmanin À bas le consensus raciste !

    La loi scélérate « asile et immigration », contre laquelle des milliers de manifestantEs se sont mobiliséEs ces derniers mois, revient sur le devant de la scène. Une actualité d’autant plus brûlante avec la tragédie humaine de Lampedusa sur fond de catastrophes humanitaires qui ont touché le Maroc et la Libye.

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  • L’Europe forteresse tue et l’extrême droite s’en délecte !

    Ces derniers jours, l’île de Lampedusa, en Italie, a vu arriver en quelques heures des milliers de réfugiéEs venus notamment de Libye après les inondations qui viennent de ravager ce pays. Au lieu d’aider l’Italie et la petite île de Lampedusa à faire face, la seule réponse des gouvernements européens reste l’égoïsme et la guerre. Ainsi, Darmanin avait annoncé dès la semaine dernière qu’il augmenterait les moyens de la police à la frontière franco-italienne. Le 18 septembre, en visite à Rome, il a déclaré vouloir « protéger les frontières extérieures de l’Union européenne ».

     

    Depuis des années, l’Union européenne dépense des milliards d’euros, à la fois dans l’opération militaire Frontex, directement responsable de centaines de naufrages, mais aussi pour encourager le gouvernement raciste de Tunisie et les pouvoirs miliciens libyens à chasser les réfugiéEs, quitte à les couler au large des côtes ou à les déporter dans le désert. C’est donc bien une guerre que l’Europe mène contre des populations civiles qui fuient les conflits, les catastrophes climatiques et la misère. Pour la seule année 2023, on compte déjà plus de 2 000 mortEs en Méditerranée. 

    Et nos gouvernements ne sont pas en reste. Ainsi rien qu’en France depuis 1996, le droit des étrangers a été réformé 18 fois et bientôt 19, avec la nouvelle loi Darmanin en préparation. À chaque fois, il s’agit de durcir les conditions d’accueil et de vie des immigréEs en France, de faire de leur vie un enfer ; de bafouer chaque jour un peu plus les principes du droit international et des droits humains. À chaque fois, ces lois renforcent le caractère systémique du racisme et du traitement colonial qui frappent les migrantEs et les populations qui leur sont associées. À chaque fois, l’extrême droite sort renforcée, son programme étant chaque jour un peu plus mis en œuvre. Le racisme, la peur et l’égoïsme, qui sont ses vrais fonds de commerce, sont chaque jour un peu plus institutionnalisés. Darmanin ne fait pas exception et suit le chemin de ses prédécesseurs Valls et Sarkozy, pour la plus grande satisfaction de Le Pen.

    Pourtant, l’Europe, deuxième puissance économique du monde, a largement les moyens d’une vraie politique européenne de l’accueil à long terme, inconditionnel, solidaire et partagé. Ce programme indispensable, nous le porterons lors des prochaines élections européennes.

    Thomas Rid

  • Aux États-Unis, une grève qui jette un pont avec les années 1930...

    La grève qui a commencé le 15 septembre dans l’industrie automobile aux États Unis est qualifiée d’historique, à commencer par le syndicat de l’UAW qui organise cette grève. Pour la première fois une grève frappe ensemble les trois constructeurs historiques General Motors, Ford et Chrysler cette dernière firme appartenant à Stellantis, dont le patron est le trop bien connu Tavares.

    Les revendications, qui ont reçu l’approbation de 97 % des 120 000 affiliéEs au syndicat, sont d’une ampleur inégalée : des augmentations de salaire de l’ordre de 40 % dont 20 % immédiatement, la semaine de travail de 32 heures, et la fin du système inique de classement des salariéEs à des niveaux de salaires différents selon l’année d’entrée dans les entreprises. De fait, la grève s’inscrit dans la volonté explicite de l’UAW de reprendre tout ce que le patronat « nous a pris » depuis la grande récession de 2008.

    Une grève debout

    La tactique choisie est celle d’une « escalade » à partir de la grève déclenchée dans trois usines d’assemblage appartenant à chacune des trois firmes. La direction de l’UAW qui organise la grève autour de son président Shawn Fein été élue en mars dernier par un vote direct des syndiquéEs autour d’une plateforme « Pas de corruption, pas de concessions ». Elle a remplacé des dirigeants corrompus, plusieurs d’entre eux étant sous le coup d’inculpations pour malversations financières.

    Les témoignages sont nombreux pour décrire un changement militant radical qui s’est manifesté lors de la préparation de la grève. Plus de poignée de main avec les patrons en ouverture des négociations. Plus de huis clos mais des points hebdomadaires de compte rendu sur les réseaux sociaux faits par Shawn Fein. Des appels répétés à la remontée d’informations et à la mobilisation à la base. La volonté de s’inspirer d’autres secteurs mobilisés, à l’exemple des chauffeurs routiers de la compagnie UPS. Et l’invitation à venir avec des T-shirts rouges aux rassemblements.

    C’est une grève debout, « stand up », une référence aux grandes grèves « sit in » des années 1930 d’où est née l’UAW. Un fil avec ce passé de luttes est renoué à près d’un siècle de distance.

    Les salaires représentent 5 % du prix de vente d’une voiture

    Les arguments martelés par Shawn Fein nous parlent : 250 milliards de profits accumulés par les 3 constructeurs automobiles en dix ans, le fait que les salaires versés par les firmes automobiles ne représentent plus que 5 % du prix de vente d’une bagnole, profits et gaspillage publicitaire inclus.

    Le mouvement syndical est plus actif dans de nombreux secteurs. Le fond de l’air change aux États-Unis. Une lutte est engagée qui peut concrétiser un changement dans le rapport des forces entre salariéEs et patronat aux États Unis comme dans d’autres pays impérialistes. L’issue victorieuse d’une grève n’est évidemment jamais acquise. Raison supplémentaire pour ici et maintenant en être solidaire, la populariser et... s’en inspirer.

    Jean-Claude Vessillier

    À suivre sur : http://www.npa-auto-critique.org/