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  • Rafle de livreurs à vélo à Grenoble et dans plusieurs autres villes !!!

    Ce vendredi 29 décembre, plus de 80 personnes se sont retrouvées pour une conférence de presse dans les locaux de la CGT, à la Bourse du travail. Nous sommes venuEs à l’appel du syndicat CGT des livreurs à vélo. Une vingtaine d’entre eux sont là, encore traumatisés par la rafle dont ils ont été victimes le mercredi 27 décembre à 19 heures.

    À Grenoble, les flics ont bouclé la plus grande place du centre-ville, la place Victor Hugo, et embarqué une dizaine de livreurs menottés et maintenus en garde-à-vue. Certains emmenés à Lyon. La même opération s’est déroulée à Voiron, Vienne et Bourgoin-Jallieu. Ceux qui sont sortis de garde à vue ont une OQTF (obligation de quitter le territoire français) et une IRTF (interdiction de retour sur le territoire français).

    Salaires de misère

    France 3 et toute la presse locale sont là. Avec l’UD CGT bien présente, le collectif MigrantEs Isère, la Cisem (Coordination iséroise de solidarité avec les étrangers migrants), le DAL, la LDH, le NPA, LFI, LO, Ensemble !, des éluEs aussi. Les livreurs parlent avec émotion du traitement qu’ils ont subi, « traités comme des délinquants, ils nous ont menottés », « ils ont emmené nos amis, on ne savait pas où, ils refusaient de répondre à nos questions », « ils ont pris tous nos vélos et nos sacs ». Ils expliquent à tour de rôle leur quotidien, même quand il n’y a pas de rafle, peur des arrestations, des accidents de la circulation, les difficultés liées au grand froid et à la neige, la nécessité de travailler beaucoup pour les salaires de misère...

    Opération de police méprisable

    La procureure de la République a justifié cette méprisable opération de police en disant qu’elle s’attaque à la surexploitation des migrantEs. Mais alors, comment se fait-il que ce soient les migrantEs qui se sont retrouvés menottés et en GAV ? Tout ceci pendant que les exploiteurs que sont les plateformes comme UberEats et Deliveroo sont laissées tranquilles. La police semble même faire leur sale travail. En effet, une partie des interpellés avaient participé à la grève menée par la CGT Livreurs trois semaines auparavant. Ils sont également toujours actifs dans notre mobilisation contre la loi Darmanin. Ce n’est sans doute pas un hasard, ce sont toujours les militantEs de la solidarité, dans l’action qui sont visés par le pouvoir.

    Accueil inconditionnel de tous les travailleurs

    Darmanin n’attend pas le retour du Conseil constitutionnel pour mettre en place sa loi immigration et « pourrir la vie des migrants ». Malgré leur peur, ils ont réussi à sortir du silence où le pouvoir voudrait bien les enfermer ! Avec eux nous devons renforcer notre solidarité et notre réaction militante : obtenir des régularisations ne se fera pas sans un mouvement fort de la part des premiers concernés et de leurs soutiens. La loi Darmanin sur le terrain du RN, si elle est promulguée, risque bien de multiplier ce type d’interventions.

    Pour toutes ces raisons nous devons non seulement être présentEs dans la rue en janvier, mais sans relâche construire un mouvement large pour l’accueil inconditionnel de touTEs les migrantEs, leur régularisation et l’égalité des droits au travail, à la santé, au logement !

  • Réquisition des cités U : des étudiantEs sans-toit pour les Jeux olympiques ...

    Communiqué des Jeunesses anticapitalistes

    Si le ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche ose déclarer qu'« il n'a jamais été question de priver aucun étudiant pendant les JO », ce vendredi 29 décembre, le conseil d’état valide l'injuste réquisition des logement Crous pour les JO. Cela signifie virer les étudiantEs les plus précaires, pour permettre la tenue des JO.

    Car c’est bien cela le projet des JO de Paris 2024 : des places pour les riches et le déplacement de toutEs les sans abriEs et sans papiers de Paris pour cacher la misère.

    Face aux expulsions, on propose aux etudiantEs une indemnité de 100 euros et deux places pour assister aux épreuves. Littéralement deux balles et un mars, alors même qu'iels seront privéEs d'endroit où dormir, dans une ville rendue invivable de part l'augmentation de tous les logements, avec des tickets de métro à 4€, la restriction des déplacements et la généralisation de la vidéo surveillance... Déjà largement précarisée, c'est encore à la jeunesse étudiante qu'on s'en prend. Nous ne sommes pas une variable d'ajustement !

    Alors que les stades sont construits par des ouvrierEs sans papiers exploitéEs, que les infrastructures pour l’épreuve de surf à Tahiti mettent en péril la barrière de corail de l’île, il est temps de dire stop au JO ! Mais aussi, d’exiger la réquisition des logements vides, un toit pour touTEs les étudiantEs et de l'argent pour les écoles et les universités. Un toit, c'est un droit !

  • La résistance ne cède rien face à la guerre coloniale de Poutine...

    L’Ukraine a subi le vendredi 29 décembre la pire des attaques aériennes lancées par la Russie sur son territoire depuis l’invasion de février 2022 : plus de 160 missiles ont été tirés, dont des missiles de croisière et des drones explosifs Shahed touchant près de 120 villages et villes incluant la capitale Kyiv, Kharkiv (nord-est), Lviv (ouest) et d’Odessa (sud). Outre les infrastructures militaires - qui se sont avérées correctement protégées -, ce sont les infrastructures civiles de toutes les régions du pays, qui étaient visées, endommageant des immeubles, un centre commercial, une école, un hôpital et faisant près de 40 morts et des dizaines de blessés. Les maires de Zaporija et de Kiev ont annoncé un "jour de deuil".

    Il s’agit pour le pouvoir russe de saturer les défenses aériennes, de tester la solidarité occidentale, d’affecter directement les conditions de vie des civils, privés d’électricité pour se chauffer en hiver, en espérant obtenir un effondrement du moral de la population. 

    Le lendemain de cette attaque, des frappes de drones - imputées par Moscou à l'armée ukrainienne - ont touché Belgorod (près de la frontière) faisant 18 morts dont un enfant et 111 blessés. La Russie a saisi le Conseil de sécurité de l’ONU contre l’Ukraine… après avoir annoncé dans l’heure suivant ces frappes (comme ce fut révélé sur LCI le 31 décembre), avoir intercepté des drones visant des cibles militaires - et faisant des dégâts dans les zones urbaines survolées de Belgorod. Le nouveau discours supprime cette version pour retourner contre l’Ukraine les accusations de crimes de guerre… et « légitimer » un nouvel assaut lancé le 31 décembre contre l’Ukraine. Depuis des mois, des frappes de drones touchent le territoire de la Russie - y compris la Crimée. Les pouvoirs ukrainiens n’en assument pas la responsabilité : ils renvoient à des actions de résistance populaire décentralisées en Ukraine (dont témoignent la fabrication et l’usage des drones, ou la réparation rapide des infrastructures endommagées) ; mais aussi, à des forces internes à la Russie agissant de la frontière jusqu’aux abords de Moscou. 

    Contrairement aux espoirs de Poutine, la violence des attaques russes pourrait catalyser un sursaut d’aides occidentales - comme en témoigne l’annonce par Londres de 200 missiles antiaériens livrés à Kiev. Certes, les élections à venir aux Etats-Unis sont périlleuses pour l’Ukraine, et la guerre d’Israël contre le peuple palestinien contribue à détourner les opinions publiques - de tous bords - de l’aide à l’Ukraine. C’est sur quoi mise le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, affirmant sur la chaîne de télévision Rossiya24 que les Etats-Unis et ses alliés suggéraient à Moscou d'entamer des pourparlers de paix en Ukraine « car ils n'ont pas réussi à vaincre les forces russes ». 

    Il est vrai qu’après deux ans de guerre, bien des jeunes ukrainiens préfèrent déserter que s’enrôler. Mais la société ukrainienne permet aussi que s’expriment sa diversité, et l’on constate que bon nombre de ceux et celles qui expriment des désaccords et déceptions envers Zelensky, exigent plus de droits sociaux et/ou se tournent vers Valeri Zaloujny, le chef d'Etat major de l'armée ukrainienne, pour réclamer avec lui plus de moyens et lui faire confiance pour une meilleure défense du pays.

    Mais la vérité est que les forces russes n’ont pas, non plus, réussi à vaincre la résistance ukrainienne et rechignent à faire appel à une conscription massive de peur des réactions de la société russe. Des « pourparlers » - aux conditions de la Russie - arrangeraient bien Moscou qui peine à stabiliser son contrôle de 17,5% du territoire ukrainien. Aucun des « oblasts » proclamés « russes » après de pseudo référendums en condition de guerre, ne sont exempts des pires violences, expulsions, déportations d’enfants et russification forcée des populations ukrainiennes russophones. Et l’Ukraine a réussi l’exploit de déstabiliser la Crimée et de contrôler la mer Noire malgré les menaces russes de bombardements… 

    Il n’y aura pas de paix sans justice décoloniale, et d’ici là, sans droit multiforme de résister à l’occupation, en Ukraine comme en Palestine méritant tout notre soutien « par en bas » !