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NPA l'Anticapitaliste 06 et 83 : le blog - Page 149

  • Lutter contre la précarité dans l’Éducation nationale...

    Avec 20 % de contractuelEs, la précarité s’est installée de manière durable dans l’Éducation nationale. Si l’embauche précaire a été inventée pour détruire le statut de fonctionnaire, c’est aujourd’hui la continuité du service public d’éducation qui est mise en danger.

    «Qui aurait pu prévoir » qu’il manquerait en cette rentrée au moins unE enseignantE dans près d’un établissement sur deux, alors que 16 % de places sont restées vacantes aux concours d’enseignantEs en 2023 ? Pas Gabriel Attal, qui affirmait qu’il y aurait unE enseignantE devant chaque classe. Le gouvernement a tout fait pour dégoûter les étudiantEs de devenir fonctionnaires enseignantEs : le nombre d’inscritEs aux concours est passé de 50 000 à 30 000 entre 2008 et 2020.

    C’est dans ce cadre que les embauches de ­contractuelEs se multiplient. Entre 2020 et 2021, le nombre de professeurEs des écoles ­contractuelEs a augmenté de 38 %.

    Des économies sur le dos des personnels

    Contrairement aux fonctionnaires, les précaires risquent leur emploi en cas de refus des injonctions de leurs directions. Voilà un bon moyen de mettre la pression à tout le monde pour accepter les pires idées du gouvernement tout en faisant des économies. Les professeurEs des écoles ou certifiéEs gagnent en moyenne 2 695 euros net par mois, les contractuelEs sont en moyenne à 2002 euros net. Et encore, c’est une moyenne qui masque les inégalités de genre (temps partiels imposé ou subi) et de niveaux ­d’enseignement (les heures supplémentaires sont impossibles dans les écoles). Ces collègues, parfois recrutéEs en un quart d’heure, sont immédiatement mis devant les classes, sans formation. Si vous tenez six ans de multiples CDD sans discontinuité, alors vous aurez le privilège d’avoir un CDI… On ne compte plus les contractuelEs qui voient leurs contrats ne pas être renouvelés au bout de cinq ans, pour reprendre six mois plus tard (pendant ce temps ses élèves n’ont pas classe) et ainsi ­repartir à zéro.

    Enfin, l’embauche de précaires, c’est aussi, pour l’institution, avoir des personnels non soumis aux règles collectives, notamment de mutation et d’affectation. Ce qui crée un déséquilibre dans les droits et une concurrence entre personnels en institutionnalisant une double entrée dans le métier : statutaire ou contractuelle. Et cela favorise bien sûr, la casse du statut.

    Titularisation de touTEs les précaires !

    Les luttes des personnelEs accompagnant les élèves en situation de handicap (AESH) ont gagné la possibilité d’être en CDI après trois ans de CDD. Mais le gouvernement ne veut pas rester sur une défaite. Il propose la fusion des AESH avec les surveillantEs (AED), assistant d’éducation) pour devenir des accompagnantEs de la réussite éducative (ARE) avec une augmentation des missions et du temps de travail. Alors qu’il faudrait créer un véritable statut de fonctionnaire pour ces personnelEs.

    Il faut mettre fin au millefeuille des statuts et contrats, alors que les personnelEs font le même travail ! Nous revendiquons la titularisation immédiate de tous les personnelEs précaires. L’intersyndicale éducation (CGT, FO, FSU, SNALC, SNCL et Solidaires) appelle à une journée de grève le 3 octobre pour dénoncer les mesures contre les AESH et exiger un statut et des augmentations de salaires. Nous obtiendrons la fin de la ­précarité par nos luttes.

    Secteur Éducation nationale du NPA

  • Non à la loi Darmanin À bas le consensus raciste !

    La loi scélérate « asile et immigration », contre laquelle des milliers de manifestantEs se sont mobiliséEs ces derniers mois, revient sur le devant de la scène. Une actualité d’autant plus brûlante avec la tragédie humaine de Lampedusa sur fond de catastrophes humanitaires qui ont touché le Maroc et la Libye.

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  • L’Europe forteresse tue et l’extrême droite s’en délecte !

    Ces derniers jours, l’île de Lampedusa, en Italie, a vu arriver en quelques heures des milliers de réfugiéEs venus notamment de Libye après les inondations qui viennent de ravager ce pays. Au lieu d’aider l’Italie et la petite île de Lampedusa à faire face, la seule réponse des gouvernements européens reste l’égoïsme et la guerre. Ainsi, Darmanin avait annoncé dès la semaine dernière qu’il augmenterait les moyens de la police à la frontière franco-italienne. Le 18 septembre, en visite à Rome, il a déclaré vouloir « protéger les frontières extérieures de l’Union européenne ».

     

    Depuis des années, l’Union européenne dépense des milliards d’euros, à la fois dans l’opération militaire Frontex, directement responsable de centaines de naufrages, mais aussi pour encourager le gouvernement raciste de Tunisie et les pouvoirs miliciens libyens à chasser les réfugiéEs, quitte à les couler au large des côtes ou à les déporter dans le désert. C’est donc bien une guerre que l’Europe mène contre des populations civiles qui fuient les conflits, les catastrophes climatiques et la misère. Pour la seule année 2023, on compte déjà plus de 2 000 mortEs en Méditerranée. 

    Et nos gouvernements ne sont pas en reste. Ainsi rien qu’en France depuis 1996, le droit des étrangers a été réformé 18 fois et bientôt 19, avec la nouvelle loi Darmanin en préparation. À chaque fois, il s’agit de durcir les conditions d’accueil et de vie des immigréEs en France, de faire de leur vie un enfer ; de bafouer chaque jour un peu plus les principes du droit international et des droits humains. À chaque fois, ces lois renforcent le caractère systémique du racisme et du traitement colonial qui frappent les migrantEs et les populations qui leur sont associées. À chaque fois, l’extrême droite sort renforcée, son programme étant chaque jour un peu plus mis en œuvre. Le racisme, la peur et l’égoïsme, qui sont ses vrais fonds de commerce, sont chaque jour un peu plus institutionnalisés. Darmanin ne fait pas exception et suit le chemin de ses prédécesseurs Valls et Sarkozy, pour la plus grande satisfaction de Le Pen.

    Pourtant, l’Europe, deuxième puissance économique du monde, a largement les moyens d’une vraie politique européenne de l’accueil à long terme, inconditionnel, solidaire et partagé. Ce programme indispensable, nous le porterons lors des prochaines élections européennes.

    Thomas Rid

  • Aux États-Unis, une grève qui jette un pont avec les années 1930...

    La grève qui a commencé le 15 septembre dans l’industrie automobile aux États Unis est qualifiée d’historique, à commencer par le syndicat de l’UAW qui organise cette grève. Pour la première fois une grève frappe ensemble les trois constructeurs historiques General Motors, Ford et Chrysler cette dernière firme appartenant à Stellantis, dont le patron est le trop bien connu Tavares.

    Les revendications, qui ont reçu l’approbation de 97 % des 120 000 affiliéEs au syndicat, sont d’une ampleur inégalée : des augmentations de salaire de l’ordre de 40 % dont 20 % immédiatement, la semaine de travail de 32 heures, et la fin du système inique de classement des salariéEs à des niveaux de salaires différents selon l’année d’entrée dans les entreprises. De fait, la grève s’inscrit dans la volonté explicite de l’UAW de reprendre tout ce que le patronat « nous a pris » depuis la grande récession de 2008.

    Une grève debout

    La tactique choisie est celle d’une « escalade » à partir de la grève déclenchée dans trois usines d’assemblage appartenant à chacune des trois firmes. La direction de l’UAW qui organise la grève autour de son président Shawn Fein été élue en mars dernier par un vote direct des syndiquéEs autour d’une plateforme « Pas de corruption, pas de concessions ». Elle a remplacé des dirigeants corrompus, plusieurs d’entre eux étant sous le coup d’inculpations pour malversations financières.

    Les témoignages sont nombreux pour décrire un changement militant radical qui s’est manifesté lors de la préparation de la grève. Plus de poignée de main avec les patrons en ouverture des négociations. Plus de huis clos mais des points hebdomadaires de compte rendu sur les réseaux sociaux faits par Shawn Fein. Des appels répétés à la remontée d’informations et à la mobilisation à la base. La volonté de s’inspirer d’autres secteurs mobilisés, à l’exemple des chauffeurs routiers de la compagnie UPS. Et l’invitation à venir avec des T-shirts rouges aux rassemblements.

    C’est une grève debout, « stand up », une référence aux grandes grèves « sit in » des années 1930 d’où est née l’UAW. Un fil avec ce passé de luttes est renoué à près d’un siècle de distance.

    Les salaires représentent 5 % du prix de vente d’une voiture

    Les arguments martelés par Shawn Fein nous parlent : 250 milliards de profits accumulés par les 3 constructeurs automobiles en dix ans, le fait que les salaires versés par les firmes automobiles ne représentent plus que 5 % du prix de vente d’une bagnole, profits et gaspillage publicitaire inclus.

    Le mouvement syndical est plus actif dans de nombreux secteurs. Le fond de l’air change aux États-Unis. Une lutte est engagée qui peut concrétiser un changement dans le rapport des forces entre salariéEs et patronat aux États Unis comme dans d’autres pays impérialistes. L’issue victorieuse d’une grève n’est évidemment jamais acquise. Raison supplémentaire pour ici et maintenant en être solidaire, la populariser et... s’en inspirer.

    Jean-Claude Vessillier

    À suivre sur : http://www.npa-auto-critique.org/

  • Chypre : les néonazis attaquent, le mouvement antifasciste s’organise...

    À deux reprises, en à peine une semaine, Chypre s’est réveillée sous le choc de deux Nuits de Cristal.

    D’abord à Chloraka (région de Pafos), le 28 août, une meute de 300 fascistes a attaqué, avec battes de baseball, couteaux et cocktail Molotov, les logements et les magasins de réfugiéEs et migrantEs. Quelques jours plus tard, le 1er septembre, c’était le tour des migrantEs à Limassol de se trouver attaquéEs par des fascistes cagoulés et en noir.

    Europe forteresse

    Depuis plusieurs années, le gouvernement chypriote accompagné par les grands médias — presse écrite, radio, télévision — met en œuvre avec zèle les directives de l’Union européennes en matière d’immigration. La politique pour une Europe forteresse se traduit par un déni du droit d’asile ou tout autre droit humain pour les migrantEs et réfugiéEs. Les migrantEs qui arrivent se trouvent dans des camps de concentration comme à Pournara à Chypre ou à Lesbos en Grèce.

    Les bateaux de misère qui s’approchent de Chypre ou de la Grèce sont souvent victimes de « push back » visant à empêcher les migrantEs de débarquer. Avec une démultiplication des noyades en Méditerranée, les résultats sont dramatiques, le plus tragique étant le bateau qui a coulé à Pylos, dans le Péloponnèse, en juin, après avoir été repoussé pendant des heures par les gardes maritimes grecs. Ainsi, sous les yeux aussi des soldats de Frontex plus de 600 personnes ont trouvé la mort pendant leur périple désespéré pour une vie meilleure.

    Montée de l’extrême droite

    La chasse à l’homme et les pogroms contre les étrangerEs à Chypre sont le fruit direct de ces politiques. Orchestrées par le parti néonazi ELAM, ces attaques se sont appuyées sur le racisme d’État et sur un racisme ordinaire très répandu dans la société chypriote-grecque. Dans une telle ambiance, ELAM (Front populaire national, frère du parti néonazi Aube dorée en Grèce) poursuit sa croissance et sème haine et violence. Il a des députés et la présidence de la commission Immigration au parlement chypriote-grec. En Grèce, Aube dorée a été condamnée et interdite après les mobilisations et le procès qui ont suivi l’assassinat de Pétros Fyssas. Malheureusement, lors des dernières élections, les fascistes sont revenus au Parlement grec sous le nom des Spartiates.

    Chypre, qui a vécu en juillet 1974 un coup d’État fasciste mené par les colonels grecs et l’organisation EOKA B, avec l’assassinat de militants de gauche et de chypriotes turcs et l’invasion de l’armée turque, nourrit aujourd’hui, un parti néonazi particulièrement violent. Chypre, avec des dizaines de milliers de réfugiéEs depuis 1974 et des dizaines de milliers de Chypriotes émigréEs dans le monde, fait la chasse aux migrantEs et réfugiéEs.

    Trois manifestations contre le racisme et le fascisme

    Ce vécu commun pour beaucoup de monde a réveillé des consciences. Pour la première fois, il y a eu à Chypre et notamment à Limassol, les 2 et 4 septembre, des manifestations massives contre les attaques racistes et fascistes. La première a été organisée par des groupes à gauche de AKEL (Parti communiste) et la seconde par AKEL avec le soutien de PEO (syndicat de gauche). Une troisième manifestation, avec le mot d’ordre No Pasaran, a lieu à Nicosie (la capitale), le dimanche 10 septembre 2023.

    Les organisations et les militantEs se demandent comment organiser un large front uni pour faire face à la menace raciste et fasciste. L’objectif étant triple — lutter contre le racisme d’État, batailler contre le racisme ordinaire et battre ELAM, et autres groupes néonazis, dans la rue et dans les urnes. Face à l’Europe forteresse et la montée des extrêmes droites, partout en Europe, ce devoir est aussi le nôtre pour que nous puissions, vraiment, dire No Pasaran !

    Théo

  • « À l’IUT de Lille, enseignantEs du secondaire et contractuelEs cumulés, nous représentons 40 % des effectifs »...

    Entretien. Depuis la rentrée, de nombreux IUT sont mobilisés contre les inégalités de revalorisation salariale qui touchent les enseignantEs du secondaire affectés dans le supérieur et l’ensemble des contractuelEs. C’est dans ce contexte que nous avons échangé avec Thomas, enseignant à mi-temps en informatique à l’IUT de Lille.

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