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NPA l'Anticapitaliste 06 et 83 : le blog - Page 270

  • Gouvernement et patronat préparent le pire. Mobilisons-nous pour de vrais « jours heureux »...

    Face aux conséquences de la crise sanitaire, dont l’emballement de la crise économique, le gouvernement de Macron et le Medef ont un projet clair : préserver les dividendes des actionnaires en faisant payer la note aux salariéEs et à la population. Les démasquer et envisager notre contre-offensive devient un enjeu vital pour ne pas laisser ce système dévaster nos vies et la planète.

    «Si l’on prend l’intégralité des mesures budgétaires et de soutien à la trésorerie, l’État a mis 450 milliards d’euros sur la table […] soit 20 % de la richesse nationale pour sauver l’économie », déclarait Bruno Le Maire lundi 25 mai. Qui va rembourser ? « La question est, quand est-ce qu’il faudra rembourser ? Pas maintenant. [Mais] oui, il faudra rembourser, la dette perpétuelle n’existe pas ».

    La volonté de nous tétaniser

    Ces dernières semaines, les principaux patrons des différents secteurs ont défilé dans les bureaux ministériels et dans les commissions parlementaires pour défendre leur bout de gras et nous saturer d’informations : il faut sauver le tourisme, plus de 7 % du PIB et environ 2 millions d’emplois. Après les milliards promis à Air France, les patrons de l’aéronautique civile et militaire (Thales, Safran, Dassault et Airbus) se sont organisés autour d’une « task force » pour obtenir toujours davantage de l’État, agitant la menace de dizaines de milliers de suppressions d’emplois.

    Et ce n’est évidemment pas mieux dans l’automobile, avec le cas de Renault, mais aussi de Nissan, qui envisage 20 000 suppressions d’emplois, surtout en Europe. L’Usine nouvelle relaie le 26 mai des estimations de reculs des ventes mondiales de voitures de 16 à 23 %. De quoi préparer le terrain aux annonces de Macron d’un plan de relance de la filière qui passera par des milliards de primes supplémentaires pour garantir aux groupes la rentabilité de leur réorganisation pseudo-écologique dans la production de véhicules hybrides et électriques. Alors même que les plans prévus continuent de démanteler les transports collectifs publics, à la SNCF, à la RATP…

    Dernière nouvelle, le 26 mai, France Info citait le rapport des économistes du Groupe d’études géopolitiques selon lesquels l’expérience massive de télétravail montre « qu’entre 30 et 40 % des emplois qualifiés, des emplois de cols blancs, pourraient être délocalisés dans des pays à bas coûts. »

    Contester leur légitimité, préparer notre contre-attaque

    Pour résister à l’effroi, il faut se refaire le film de ces derniers mois, pour formuler nos priorités et déterminer nos points d’appui. Alors que la première vague de l’épidémie semble derrière nous, rien ne permet d’envisager que nous serions en capacité de nous prémunir davantage d’une deuxième vague. Des clusters se multiplient sur des lieux de travail, l’application des préconisations de sécurité dans des lieux de propagation active comme les transports ou les écoles est tout simplement impraticable, ce qui implique de ne pas relâcher notre vigilance. Nous devons développer nos revendications de protections adaptées : gratuité des masques et des tests dont l’utilisation doit être généralisée, réquisition et mise sous contrôle public (par les salariéEs et les usagerEs) des entreprises pharmaceutiques pour maîtriser la recherche et la distribution des traitements et vaccins dès qu’ils seront au point.

    Si le coût humain du Covid-19 n’a pas été plus élevé, c’est d’abord grâce aux personnels de santé, à leur dévouement et leur créativité. L’épidémie a, d’une certaine façon, mis en pause les logiques destructrices du système de santé. Pendant quelques semaines ce ne sont plus les managers qui ont drivé mais l’urgence de répondre aux besoins. Mais il n’y aura pas de répétition possible, et les projets gouvernementaux pour l’hôpital ne présagent rien de bon. L’urgence est donc d’imposer les revendications construites par les mobilisations, depuis mars 2019, des personnels des urgences, puis de l’ensemble des hôpitaux. Ce sont celles et ceux qui font fonctionner ce système qui sont au premier rang pour la mobilisation.

    Soutenir et développer les mobilisations

    Mais c’est aussi un double enjeu pour la population : en tant qu’usagerEs du service public de santé, mais aussi sur un plan politique. Car chacunE peut mesurer que si les hospitalierEs ne remportent pas une victoire significative sur leurs revendications, nous serons touTEs affaiblis pour défendre nos revendications et nos emplois. La solidarité avec les hospitalierEs, c’est la solidarité bien comprise avec nous-mêmes, à commencer par les autres salariéEs de la fonction publique. Car le gouvernement a déjà annoncé que tout ce qui sera lâché aux unEs, sera pris aux autres. Si on ne veut pas laisser « remplacer » les enseignantEs par des logiciels, les employéEs territoriaux par des procédures dématérialisées, une victoire des hospitalierEs est déterminante. Il s’agit de mettre à l’ordre du jour l’embauche massive dans les services publics, avec une réduction du temps de travail qui est aussi une réponse à la menace de chômage et le moyen le plus efficace de répondre aux besoins de la population.

    C’est ce que le NPA défend sur les lieux où le travail reprend, dans les quartiers populaires particulièrement fragilisés par la crise, et dans la construction de cadres unitaires pour soutenir les mobilisations qui se développent, dans les hôpitaux et les EHPAD, mais aussi face aux menaces de fermetures et de suppressions d’emplois chez Renault, à l’image des salariéEs des Fonderies de Bretagne qui ont décidé d’occuper leur usine, avec une détermination exemplaire.

    Cathy Billard

  • Cachez ces violences policières…

    En dénonçant sans détour, samedi 23 mai, sur le plateau de Laurent Ruquier, les violences racistes commises par la police, la chanteuse Camélia Jordana ne s’attendait sans doute pas à déclencher une telle tempête. C’était sans compter sur la sainte alliance des flics, des fachos et de la Macronie qui, durant la journée de dimanche, a tenté de saturer les médias et les réseaux sociaux de messages s’en prenant à l’artiste. Christophe Castaner lui-même, décidément particulièrement attaché à la liberté d’expression, y est allé de sa déclaration, dénonçant « [d]es propos mensongers et honteux [qui] alimentent la haine et la violence ».

    Et pourtant. Comme l’a rappelé David Dufresne dans une interview aux Inrocks, « ce que dit Camélia Jordana est évident, c’est l’étonnement qu’elle rencontre qui est étonnant ». Des évidences qui dérangent et que certains ne supportent pas, qui s’attachent à défendre coûte que coûte l’impunité des forces de police malgré la multiplication des témoignages, des vidéos et des condamnations par divers organismes, français et internationaux, du Défenseur des droits à la Cour européenne des droits de l’homme en passant par le Conseil de l’Europe et le Haut-commissariat des Nations unies aux droits de l’homme.

    En s’en prenant à Camélia Jordana, c’est l’ensemble des victimes de violences policières, ainsi que leurs proches et leurs familles, que l’on a voulu faire taire. Et le moins que l’on puisse dire est que la sainte alliance a été confrontée à un véritable effet boomerang : non seulement les messages de soutien à la chanteuse se sont multipliés, mais on a également vu fleurir un hashtag sur Twitter, #MoiAussiJAiPeurDevantLaPolice, lancé par Assa Traoré, qui a « noyé » les messages racistes et pro-flics et donné encore plus de visibilité à la dénonciation des violences policières, dans une belle unité entre Gilets jaunes, militantEs d’horizons divers et habitantEs des quartiers.
    Une séquence qui nous rappelle à quel point il est indispensable d’apporter tout notre soutien à celles et ceux qui refusent l’omerta sur les exactions policières, et de les appuyer dans leur difficile combat face à l’immunité organisée. Contre les fachos, contre les organisations de flics, contre les autorités, le NPA continuera de les soutenir dans leur lutte, pour la justice et la vérité.

    Julien Salingue

  • “Plus jamais ça !” : l’unité doit d’abord servir aux mobilisations...

    Mercredi 20 mai, à l’invitation du cadre unitaire « Plus jamais ça, préparons le jour d’après » a eu lieu une première réunion avec l’ensemble des forces politiques issues de la gauche, de l’anticapitalisme et de l’écologie. Pour les organisateurs - un large arc de syndicats (CGT, Solidaires, FSU…) et associations (Attac, Copernic, Greenpeace…) - l’enjeu était d’ouvrir une discussion sur ce qu’il est possible de faire ensemble en terme d’initiatives et d’actions pour répondre aux urgences sanitaires, sociales et écologiques, ce qui est positif. Ainsi, ils proposent de construire des initiatives sur différents terrains : la santé (dont la question de la gratuité des masques), l’emploi (la lutte contre les licenciements), l’écologie... Ils ont aussi annoncé la sortie ce mardi 26 mai d’un « plan de sortie de crise », plan de mesures d’urgence proposé comme une contribution à la discussion.

    Il y a un mois, comme d’autres forces politiques, le NPA avait répondu par un courrier public à leur tribune, devenue ensuite une pétition signée par près de 200 000 personnes. Pour nous, l’enjeu reste bien la nécessité de poser un cadre de mobilisation commun aux syndicats, associations et partis politiques, en se dégageant des petits calculs et grandes manœuvres d’une partie de la gauche en vue de 2022 (à l’image de la tribune « construisons l’avenir » publiée par différents médias il y a deux semaines).

    Ce moment est important : après une période où la division social-politique a pesé durant le mouvement sur les retraites auquel s’est ajoutée ensuite la période atone du confinement, il y a urgence à aider à la relance des mobilisations - en appuyant en particulier celle qui commence dans le secteur hospitalier - tout en défendant des mesures sanitaires (pour la gratuité des masques, pour une vaste campagne de dépistage) ou sociales (en refusant les licenciements et les fermetures d’usines comme par exemple à Renault).

    A cette étape, il s’agit d’une première prise de contact qui doit être suivie d’une nouvelle réunion début juin. Sans attendre, il faut s’appuyer sur l’existence positive de ce cadre pour voir comment cela peut aider la construction de collectifs locaux d’initiative. A l’échelon local comme national, sur nos lieux de travail et dans les quartiers, nous avons besoin de l’unité de notre camp social et de ses organisations (syndicats, associations et forces politiques), des différents collectifs, pour nous mettre à l’offensive. Pour déconfiner… nos colères, et assurer la reprise… des mobilisations, c’est le moment !

  • « Du fric pour l’hôpital public ! » Pour les services publics, pour nos salaires, tou-TE-s ensemble !

    Depuis le lundi 11 mai, une mobilisation pour imposer que des moyens soient accordés à la santé a démarré. Des rassemblements de soignantEs, accompagnés de celles et ceux qui les soutiennent, ont eu lieu à Toulouse et à l’hôpital pour enfants de Paris Robert-Debré, avant de s’étendre dans plusieurs hôpitaux, dans la perspective d’une grande journée de mobilisation pour la santé mardi 16 juin. Le développement d’un tel mouvement ouvre la possibilité d'une lutte sociale d'ampleur qui peut causer bien des soucis à Macron et à ses amis.

    Le pouvoir veut éteindre l’incendie

    Forcé de rendre hommage aux hospitalierEs en « première ligne » pendant cette crise sanitaire, obligé de s’engager à « mettre fin » à la « paupérisation » des soignantEs, après avoir louvoyé en concédant une prime et des médailles, Macron veut désamorcer la crise en ouvrant pour sept semaines une concertation baptisée « Ségur de la santé » (du nom de la rue où se situe le ministère de la Santé)…

    Concrètement, aucun changement de cap n’est prévu. Le plan « Ma santé 2022 » va continuer à s’appliquer, le gouvernement annonce des mesures sur l'investissement (locaux et équipements), une réforme de la « gouvernance » (pour donner plus de place aux médecins dans la gestion de l’austérité ?) et d'une privatisation rampante, avec la création d'établissements publics à caractère industriel et commercial (EPIC)... mais absolument rien sur la question centrale du recrutement et de la formation.

    Mettons fin à l’« hôstérité » !

    Il n’y a pas de besoin d’un tel cirque rue Ségur pour savoir de quoi l’hôpital et ses personnels ont besoin. Depuis deux décennies, pour des raisons budgétaires, 100 000 lits ont été fermés dans les établissements hospitaliers par des gouvernements de gauche comme de droite. De plus, la création de 120 000 postes s’impose pour donner de l’air au service public hospitalier.

    La question de la rémunération est au cœur des revendications de celles et ceux qui se mobilisent. Les soignantEs attendent plus qu'une prime, d’autant plus que touTEs ne la toucheront pas, ou pas à la même hauteur : elles/ils veulent une véritable revalorisation des salaires, car les infirmierEs français touchent 300 euros de moins que la moyenne européenne. Du coup, beaucoup, découragés par les conditions de travail, ne s'en sortant pas financièrement, abandonnent le métier au bout de quelques années ou cumulent de façon illégale leur métier avec un deuxième job. En « première ligne » certes, mais surtout en « premierEs de corvée » !

    Mobilisation générale !

    Défendre les services utiles à la collectivité - que ce soit dans la santé, l’éducation ou les transports -, se battre pour une autre répartition des richesses en étant mieux payé - à commencer par une augmentation générale des salaires de 300 euros -, autant d’exigences pour lesquelles l’ensemble du monde du travail doit lutter ensemble.

    Cela concerne donc la santé - aux cotés des hospitalierEs et pour exiger des réponses aux urgences sanitaires (gratuité des masques, politique de dépistage massif) - mais aussi pour défendre nos emplois. Ainsi, alors que Renault a annoncé la possible fermeture de quatre site de fabrication en France, Le Maire, ministre de l’économie capitaliste, annoncé que l’État ne s’y opposait pas… A nous de construire une grande mobilisation pour refuser ces fermetures et garantir l’emploi en empêchant les licenciements. Enfin, pour la justice et l’égalité, a lieu ce samedi 30 mai une grande journée de manifestation à l’appel de la Marche des solidarités afin d’exiger la régularisation de tous les sans-papiers.

    A l’échelon local comme national, sur nos lieux de travail et dans les quartiers, nous avons besoin de l’unité de notre camp social et de ses organisations (syndicats, associations et forces politiques) pour reprendre l’initiative. Pour déconfiner… nos colères, et assurer la reprise… des mobilisations, c’est le moment !

  • Face à la crise, le travail doit s’émanciper du capital...

    La pandémie frappe un capitalisme à la dérive. Elle annonce une dépression qui combine crise économique « classique » et crise des rapports entre société et nature. Plus que jamais, le sort de l’humanité dépend des capacités du prolétariat à s’unifier pour rompre avec un système mortifère.

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