Entretien. À l’occasion de l’épidémie de coronavirus, la politique de Macron à l’égard des personnes âgées exprime brutalement son mépris de la vie de celles et ceux qui aujourd’hui ne sont plus utiles à produire du profit. A moins qu’elles puissent rapporter du cash aux groupes financiers. Un « or gris » !
Michel Chabasse, secrétaire général de l’Union syndicale des retraités CGT (USR-CGT) des Pyrénées-Orientales, ancien responsable de la CGT RATP et ancien maire-adjoint PCF dans une ville populaire de Seine-Saint-Denis, a accepté de répondre à nos questions.
NPA l'Anticapitaliste 06 et 83 : le blog - Page 274
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« Une société se juge aussi à la façon dont elle traite ses anciens et ses anciennes »...
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L’extrême droite et le Covid-19 : jour d’après et idées d’avant...
En ces temps d’épidémie et de confinement, l’extrême droite tente, à son habitude, de surfer sur les légitimes craintes et préoccupations des classes populaires.
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« Si 600 écoles parisiennes disent “on ne veut pas retourner travailler”, ça aura un poids »...
Un professeur des écoles et syndicaliste raconte l’absurdité du protocole de sécurité et les premières actions de refus du retour en classe le 11 mai.
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Face aux provocations de Macron, les travailleuses et les travailleurs reprennent leur 1er Mai...
La journée avait bien mal commencé, avec la vidéo insupportable de Macron, mais les actions ont finalement été importantes en ce 1er Mai exceptionnel de confinement policier.
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Macron aussi se prépare au Premier Mai : surveillance, délation, répression...
Si le monde social, ouvrier, écologiste et démocratique, se pose la question – aussi légitime que compliquée – de comment exprimer en ces temps de confinement sa colère contre les politiques mises en œuvre, le monde gouvernemental et policier se pose, lui, la question de comment contrôler et réprimer toute expression de cette colère confinée. Et notamment à l’occasion de ce Premier Mai « confiné »… Le ministère de l’Intérieur se rassure : au niveau national, pas d’appel syndical généralisé aux traditionnels rassemblements et cortèges qui risquaient d’exprimer dans la rue et faire converger tous les mécontentements accumulés depuis le début du confinement et bien avant, avec les mobilisations sur les retraites ou avec les Gilets jaunes.
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Non, Macron n’a jamais eu l’intention d’annuler la dette africaine...
Publié sur le site du CADTM.
Si on ne connaissait pas la chanson on serait tenté de croire que la question de la dette africaine va enfin être prise à bras le corps. Emmanuel Macron va agiter sa baguette magique et annuler, une bonne fois pour toutes, les dettes du continent. Mais comme dans les mauvais tours de magie, les ficelles utilisées sont grossières et le charme du spectacle fait pschitt ! Derrière les annonces d’annulation se dessine en réalité un plan qui va aggraver la situation pour l’ensemble des pays africains.
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L'Anticapitaliste, le journal : numéro 520...
Un clic sur l'image...
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1er mai...
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Plan de déconfinement : débrouillez-vous mais allez bosser !
L’incohérence sanitaire, c’est tout ce qu’il faudra retenir du plan de déconfinement présenté cet après-midi par le Premier ministre à l’Assemblée nationale. Au-delà d’un certain nombre de mesures annoncées qui auraient du l'être dès le début de cette crise (et on sait ce que valent leurs annonces...), bien malin qui comprendra dans ce fatras de dates et d’exceptions la logique de santé publique qui prévaut. Une date générale de déconfinement annoncée, le 11 mai, sauf pour certains départements que l’on connaîtra le 7 mai ; une réouverture des établissements publics et des commerces, sauf pour ce qui concerne par exemple les lieux de culture ou les bars… Le gouvernement se précipite, mais ne prend pas les mesures réellement nécessaires pour contenir l'épidémie : des moyens humains et financiers à la hauteur pour les hôpitaux, l'arrêt des productions non essentielles, la protection des travailleur/ses...
Édouard Philippe a beau vouloir poser en protecteur, multiplier les annonces de « distribution » de millions de masques pour le grand public (sans gratuité bien entendu !) et annoncer 700 000 tests par semaine (après le 11 mai !), l’important est dans ce qu’il ne dit pas. Cette fin de confinement à marche forcée, sans aucune garantie sanitaire, le gouvernement la veut à tout prix car il souhaite ainsi répondre aux exigences du Medef. « Nous sentons que l'arrêt prolongé de la production de pans entiers de notre économie (...) présenterait pour le pays (...) un risque de l'écroulement » : l’objectif réel est bien de relancer la production et la consommation, bref les profits et l’exploitation, à l’image de ces milliards débloqués pour les grandes entreprises depuis le début de la crise. Par contre, on attend toujours des mesures de solidarité économique de cette ampleur pour celles et ceux qui en auraient réellement besoin.
Les déclarations faites devant l’Assemblée nationale en faveur de la santé publique n’engagent pas à grand-chose, surtout quand elles sont renvoyées à plus tard… ou à jamais. Qu’est devenu par exemple ce fameux plan d’investissement en faveur des hôpitaux annoncé par Macron à Mulhouse il y a plusieurs semaines ? « Protéger, tester, isoler », certes mais pourquoi pas ici et maintenant alors que le virus est là depuis deux mois ? Tout simplement parce que ce pouvoir, qui n’a rien anticipé, n’a pas les moyens de ses belles paroles, alors que l’on a besoin de tests, de lieux pour isoler les malades, d’équipes pour assurer le suivi...
Pour mieux se défausser, le Premier ministre annonce que leur « politique repose (...) sur la responsabilité individuelle et la conscience que chacun doit avoir de ses devoirs à l’égard des autres ». Quel culot de la part de ce pouvoir irresponsable qui n’a fait que minorer la crise sanitaire qui s’annonçait et se montre depuis plusieurs semaines incapable d’y répondre ! De ce point de vue, la population qui, majoritairement est défavorable à la réouverture des écoles dans ces circonstances, sait se montrer bien plus « responsable » que Macron, Philippe, Véran, Blanquer et cie.
Prolonger leur prétendu « état d’urgence sanitaire » jusqu’à au moins fin juillet au lieu de décréter un véritable « état d’urgence social » - ne pas dire un mot sur le chômage, le logement, l’alimentation ou la précarité, ne donner qu’au compte-goutte des moyens pour la santé, exercer une pression pour qu’on bosse, restreindre les libertés publiques - voilà tout ce qu’ils ont à nous proposer. Mobilisons-nous, à commencer par ce vendredi 1er mai, contre la politique du gouvernement, pour des mesures d’urgence pour la santé, des tests et des masques gratuits, pour aller vers un déconfinement en toute sécurité. Contre l’irresponsabilité de ce pouvoir, déconfinons nos colères et prenons nos affaires en main !
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Pour la santé : le « jour d’après » commence maintenant !
Quand il s’agit de parler, Macron et son gouvernement sont là. Pour la santé et l’hôpital, ils promettent un « jour d’après » avec « un plan massif d’investissement », des « revalorisations de carrière ». Mais quand il faut passer aux actes, c’est une autre affaire.
Avant le « jour d’après », ils devraient commencer par s’occuper d’aujourd’hui. Les personnels ne disposent toujours pas des moyens de se protéger et de soigner dans de bonnes conditions.
Les masques, les équipements de protection (en particulier les surblouses) manquent toujours, même si après des semaines la situation s’améliore un peu. Les établissements doivent toujours compter sur l’élan de solidarité ou « faire la manche » pour s’en procurer.
Pour les tests, rien n’est réglé. Il faut « avoir des symptômes » pour être testé. Résultat : le nombre de professionnels contaminés est considérable. Ainsi à l’APHP, au 20 avril, 4275 professionnels ont été ou sont atteints selon la direction (4% de l’effectif). La situation est la même en province. Mais ces chiffres, déjà très élevés, sous-estiment fortement la réalité en l’absence de tests systématiques. L’angoisse d’être malade, de transmettre la maladie à ses proches et aux patients est très forte, et la remise au travail après avoir eu des symptômes se fait souvent dans des délais beaucoup trop courts. Dans les EHPAD la situation est souvent encore plus catastrophique, avec des risques très forts pour les résidents dont témoigne le nombre de morts.
Le jour d’après : celui qu’ils nous préparent ressemble à celui d’hier en pire.
La « circulaire tarifaire » qui vient de paraître, n’est qu’un saupoudrage de quelques millions pour passer le pic de l’épidémie.
Dans le plan d’urgence du gouvernement, seuls 8 milliards sur 110 iront à la santé.
Cet argent servira seulement à acheter des masques et à verser la prime aux soignants.
Mais rien pour rouvrir les lits et les services fermés, rien pour former et recruter de manière durable les personnels manquants sur des emplois pérennes, rien sur une revalorisation des salaires (300€ pour tous) pour rendre attractives les carrières hospitalières.
Pourtant c’est maintenant qu’il faut donner à l’hôpital les moyens dont il a besoin.
Les équipes sont épuisées : les « renforts » provisoires repartent, les étudiantEs mis à disposition pour des salaires de misère, ne savent toujours pas si elles ou ils passeront leurs examens en juin, la période des congés, déjà très tendue en temps normal approche.
Or, le Covid n’est pas vaincu. Les décisions irresponsables du gouvernement de remettre le plus de monde possible au travail et de rouvrir les écoles risques d’entraîner une « deuxième vague » de patients vers les services.
Les patients qui n’ont pas été soignés pour d’autres pathologie reviennent en nombre et souvent dans un état aggravé. Les mois qui viennent vont être des mois d’activité très chargée dans les services.
Il n’est pas question de toucher aux congés d’équipes qui n’en peuvent plus comme certaines directions commencent à le dire !
C’est maintenant qu’il faut recruter et de manière durable tout le personnel disponible pour faire face. Mais pour cela rien n’est prévu.
Le « jour d’après » : celui de la privatisation ?
Mais si les milliards pleuvent pour « sauver » les grandes entreprises du CAC 40, le ministre est déjà en train de préparer un nouveau « tour de vis » sur les dépenses de santé, en annonçant un « déficit abyssal » de la sécurité sociale : 41 milliards qu’il va falloir rembourser. Il oublie au passage les milliards d’exonérations de cotisations sociales qui créent ce déficit de la Sécu.
Les prétendues contributions “généreuses” du groupe de luxe LVMH pour la fabrication de gel hydro-alcoolique, de Dassault pour terminer un nouveau bâtiment de l’Hôpital Henri-Mondor, ou les bons d’essence de Total préparent un système de santé en partie aux mains de groupes privés. Un Hôpital en partie financé par la charité et des fondations privées (comme la fondation AP-HP présidée par Brigitte Macron) avec des « partenariats public-privés » dont les effets catastrophiques ont pourtant été démontrés ces dernières années.
Le grand plan d’investissement de Macron pourrait être un plan de transformation des hôpitaux en « établissements privés à but non lucratif », avec des financements « croisés » public-privé (assurances privées et mutuelles, fondations, État) en un mot un plan d’accélération de la privatisation du système de santé.
C’est donc maintenant qu’il faut ensemble, personnels de santé, et toutes celles et ceux qui se mobilisent le soir à 20h pour défendre l’hôpital public et un système de santé public, financé par une Sécurité sociale solidaire, seul moyen de garantir à toutes et tous un accès aux soins gratuit, proche et de qualité.
Le NPA défend un plan d’urgence pour la santé
- La réouverture de tous les lits nécessaires fermés au cours des 20 dernières années, des services d’urgences, de chirurgie et des maternités des hôpitaux de proximité.
- Un plan emploi formation, pour la création de 120 000 emplois hospitaliers.
- La fin de l’Hôpital entreprise, de la « tarification à l’activité », du « management d’entreprise ».
- L’abrogation des réformes hospitalières (Mattei, Bachelot, Touraine, Buzyn) qui ont détruit l’hôpital.
- Un système de santé gratuit, sans avance de frais défini avec et pour les usagers.
- Un système de santé publique, permettant d’anticiper et de préparer des crises exceptionnel (masques...), avec des centres publics de santé financés par la Sécurité sociale.
- Un système de santé public financé à 100% par la Sécurité sociale grâce à la suppression des exonérations de cotisations sociales des employeurs.
- L’expropriation des groupes pharmaceutiques et de fabrication du matériel médical.
- Une recherche exclusivement publique, indépendante des labos.
- La suppression du système des brevets.
La circulaire tarifaire : une goutte d’eau dans la mer
La « circulaire tarifaire » qui vient d’être publiée prévoit une « enveloppe exceptionnelle » d’urgence de 377 millions d’euros pour « alléger les tensions » dues aux dépenses exceptionnelles liées au Covid-19. Il s’y ajoute une enveloppe de 246 millions d’euros pour les établissements « en grande difficulté financière » et deux enveloppes spécifiques pour les secteurs sinistrés que sont la psychiatrie (150 millions) et les soins de suite (66 millions).
Ces 839 millions ne représentent qu’1,3 % des dépenses hospitalières ! Ils ne sont même pas un ballon d’oxygène pour un hôpital asphyxié depuis des années par l’austérité et submergé par l’épidémie.