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NPA l'Anticapitaliste 06 et 83 : le blog - Page 272

  • Pour les « héros » de l’hôpital et de la santé, Macron et ses amis préparent le pire. Imposons le meilleur !

    Chaque jour, président et ministres saturent les médias de discours sur la « reconnaissance » due aux « héros » en « première ligne », en particulier les soignantEs et l’ensemble du personnel hospitalier. Mais quand cette « reconnaissance » doit se traduire – même sous une forme bien modeste – par une prime de 500 à 1500 euros pour « solde de tout compte », qui ne répond pourtant nullement aux exigences des personnels qui se sont mobilisés pendant plus d’un an (augmentation de 300 euros nets pour touTEs), c'est une autre affaire… Le décret n'étant toujours pas sorti, la prime promise, ne sera versée au mieux qu'en juin. Heureusement qu'il n'a pas fallu autant de temps aux personnels de santé pour aller « au front » contre l'épidémie ! Et cette prime ne sera accordée qu'aux personnels censés être les plus « exposés ». Les personnels des EHPAD peuvent attendre...

    Avares quand il s'agit d’honorer leurs promesses, ceux qui nous gouvernent sont bien généreux pour organiser la « solidarité »... en puisant dans la poche des salariéEs. Ainsi, tentant d'exploiter l'élan de soutien qui s'exprime depuis des semaines, des députés de la majorité soutenus par la ministre du Travail Muriel Pénicaud viennent de proposer aux salariéEs de « donner » des jours de congés qui seraient transformés en « chèques vacances » pour les soignantEs. Comme n'hésite pas à le dire la ministre du Travail, « un tel dispositif ne représente pas une charge pour l’État ni pour les entreprises »...

    Une proposition d’autant plus indécente que la question qui se pose concrètement est de savoir si les « héros » épuisés auront droit à leurs congés et à leur RTT cet été… Pour l'instant, alors que les services se remplissent à nouveau de patientEs et qu'une « deuxième vague » est envisagée, la pénurie de personnel, les conditions de travail épuisantes et le manque de lits redeviennent une réalité quotidienne à l'hôpital. Dans ce tableau, les directions imposent la prise de repos, de congés et de RTT en prévision d'un été difficile. 

    Et les promesses de Macron ne valent pas davantage... Ainsi, tout indique que le « grand plan » pour l'hôpital, annoncé par le président il y a quelques semaines et qui devrait être dévoilé en juillet, n'ira pas dans le sens d'un service public de santé en état de répondre aux besoins quotidiens et aux situations de crise. Au nom du « déficit abyssal » de la Sécurité sociale qu'aurait créé la crise, l'heure serait plutôt à réduire encore la place de l'hôpital et du service public, et à ouvrir encore plus au secteur privé concurrentiel, à faire financer l'hôpital par la charité et les dons... Une politique dont chacun mesure aujourd'hui les effets, par exemple aux USA.

    Pour que la crise sanitaire que nous vivons ne se reproduise plus, pour imposer un véritable « bouclier sanitaire » à l'hôpital (par la création de lits, des recrutements et des moyens nécessaires), pour que la santé ne soit plus une marchandise, l'heure est à la mobilisation des professionnelEs du secteur et de toutes celles et ceux pour qui la santé doit être un véritable service public accessible sans distinction de ressources ou de lieu d'habitation. C’est en particulier ce qui s'est passé à Toulouse ce lundi 11 mai, où personnels, soutiens (salariéEs, syndicalistes, Gilets jaunes…) et usagerEs étaient dans la rue en respectant les gestes barrières. D'autres rassemblements ont aussi eu lieu dans les villes et les régions. 

    Si l'on ne veut pas que le « monde d'après » ne soit le retour au monde d'avant, en pire, l'heure est à coordonner et à amplifier ces actions. Pour le droit à la santé de touTEs, déconfinons nos revendications.

  • «  Nos jours heureux  »...

    Macron en a « la conviction » : avec le déconfinement, nous retrouverons des jours meilleurs et même les « jours heureux »... Une fois encore, de belles promesses qui n’engagent que ceux qui y croient... ou ont une autre conception du bonheur !

    En fait de jours heureux, les travailleuses et les travailleurs ont vécu un bien sombre retour à la réalité de cette crise sanitaire et sociale (pour celles et ceux dont le travail avait été suspendu ou dématérialisé). La première journée de déconfinement a été marquée par les images de personnes tassées et compactées dans les transports des grandes zones urbaines. Bonjour les barrières ! Et toutes et tous étaient-ils et elles résignés, calmes et masqués, et la colère derrière les masques ? « C’est dommage » regrette le ministre de la Santé... Comme si nous avions d’autres choix que de retourner et d’arriver à l’heure au travail sous peine de le perdre.

    Première journée de liberté ? DébarrasséEs des attestations, certes, mais pas du virus. LibéréEs de nos appartements, mais pas du capitalisme. Jamais le slogan « métro-boulot-dodo » n’aura eu autant de réalité. On ouvre les écoles (et dans quelles conditions !), les bureaux et les usines, mais pas les parcs, les plages et les forêts, les cinémas et les cafés... On oblige les gens à se masser dans les transports mais on leur interdit de se rassembler et de manifester. Voilà le monde d’après qu’ils cherchent à nous vendre. Mais on n’est pas preneurs ! On a davantage d’imagination quant à des jours heureux !

    La lutte du 1er Mai a été, historiquement, la lutte pour la journée de 8 heures : 8 heures de sommeil, 8 heures de travail et 8 heures de loisirs. Les loisirs et l’oisiveté ont toujours été un droit farouchement revendiqué et arraché par le mouvement ouvrier. Le droit à la paresse contre le droit, ou plutôt, le devoir du travail ! L’existence de ce virus change de fait l’ensemble de nos relations et de nos pratiques sociales, le patronat et le gouvernement l’ont bien compris en redoublant d’agressivité dans leurs attaques du code du travail et de nos droits sociaux et démocratiques. Opposons et imposons-leur l’idée folle, mais tellement plus rationnelle, de baisser le temps de travail pour le répartir entre toutes et tous. De supprimer ainsi le chômage. De reconquérir nos loisirs et notre liberté, de nous libérer des oppressions et de l’exploitation. Voilà « les jours heureux » pour lesquels nous luttons.

    Manon Boltansky

  • Retour sur l’abolition de l’esclavage...

    Le 10 mai a eu lieu la Journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions. Emmanuel Macron a cru pouvoir profiter de cette journée commémorative pour une fois de plus vendre une marchandise frelatée : « L’histoire nous l’enseigne : la France unie surmonte toutes les épreuves […], nous sommes le pays des droits de l’homme, et une République une et indivisible qui puise dans sa diversité la force de l’universel ».

    Que vient faire la prétendue « France unie » en cette journée ? Dans les Antilles françaises malgré la féroce domination des planteurs esclavagistes, la résistance multiforme des esclaves n’a pas cessé.

    Ce n’est pas la « France unie » qui a une première fois aboli l’esclavage dans ces colonies mais la Révolution française, mais même celle-ci a pris son temps car le poids des intérêts des planteurs pesait sur les assemblées révolutionnaires. En fait, c’est sous la pression de l’insurrection des esclaves à Saint-Domingue (la révolution haïtienne) que l’esclavage sera aboli dans les colonies le 4 février 1794 par la Convention nationale. Cependant, la mesure ne sera appliquée qu’en Guadeloupe, en Guyane et à Saint-Domingue.

    Bonaparte, premier consul, va remettre en cause l’abolition : il rétablit l’esclavage et la traite en mai 1802. La traite sera théoriquement interdite en 1815 mais elle se se poursuit pourtant, les gouvernements fermant les yeux devant les pressions des colons et du lobby négrier, très influent dans les cercles du pouvoir.

    Le Royaume-Uni ayant aboli l’esclavage en 1838, le débat reprend en France avec notamment l’idée d’indemniser, si l’esclavage est aboli, non les esclaves mais les colons ! Les planteurs continuent de s’opposer à toute amélioration de la situation, même si elle ne remet pas en cause l’esclavage. Il faudra donc une nouvelle révolution, celle de 1848, pour que, le 27 avril 1848, l’esclavage soit définitivement aboli en France. Une forte indemnité doit être versée aux planteurs dépossédés de leurs esclaves ; une proposition d’indemniser également les esclaves et de leur attribuer des lopins de terre n’est pas retenue.

    La fin de l’esclavage ne verra pas la fin des inégalités et de la pyramide sociale et raciale en Guadeloupe et Martinique tandis que la « République une et indivisible » y réprimait les mouvements de protestation (sans doute plusieurs dizaines de morts en Guadeloupe en mai 1967). Dans les colonies françaises d’Afrique, la même République développait à grande échelle le travail forcé.

  • Phase 2 en Italie : les capitalistes veulent tout !

    Après sept jours de « phase 2 », la dynamique de l’épidémie reste encore très incertaine en Italie ; il semble qu’il y ait, d’un côté, une baisse modérée des cas à l’échelle nationale (mais les morts sont désormais plus de 30 000 et les personnes malades plus de 80 000) mais que, de l’autre, quelques régions restent à contre-courant, dont la Lombardie où l’on enregistre la grande majorité des cas de contagion.

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  • P. Poutou : Pour eux, ce qui compte, c’est seulement la machine à profits des capitalistes...

    Autant de dévouements et de gesticulations pour que le travail reprenne partout, ça en devient presque touchant. Hier les ministres du travail (Pénnicaud) et de l’économie (Le Maire) étaient en première ligne et ont défilé dans les chantiers qui reprenaient sur Paris. L’une s’est émerveillée «ah ça fait du bien de revoir un chantier !» et l’autre plus solennel  «merci d’être au travail, c’est très important pour le pays».

    Ben voyons, le travail c’est tellement mieux quand ce sont les autres qui le font et surtout quand ce sont les autres qui s’y abiment la santé ou, comme dans le cas présent de l’épidémie, qui y risquent leur vie. 

    On peut sourire un moment tant ces gens peuvent être ridicules. Mais juste un moment car on sent bien la machine qui est bien en place, prête à repartir à fond pour broyer un peu plus les droits au travail. Pour eux, seul le travail compte, les droits au travail ou les droits sociaux, ils s’en moquent et même il les déglinguent quand ça dérange et perturbe la reprise.
     
    Et à ce propos, ces deux ministres se sont illustrés récemment. D’abord Pennicaud, la spécialiste du travail. Son ministère a quand même osé suspendre pendant le confinement un inspecteur du travail qui exigeait d’une entreprise le respect des règles de protection pour les salarié.e.s. Il faut préciser que la protection des travailleurs, que faire respecter le droit, c’est son travail. Par contre quand l’inspection du travail donne l’autorisation de licencier 800 ouvrier.e.s à Ford Blanquefort, oubliant de constater l’absence de motif économique valable, dans ce cas, pas de suspension, pas de plainte, c’est la vie normale. Il y avait moins d’obsession à défendre le travail et la reprise de l’activité. C’était juste avant la crise sanitaire.
     
    Et puis il y a Le Maire qui vient de critiquer la justice. Il «regrette la mauvaise décision des juges» celle qui condamne Renault à ne pas relancer la production tant que tous les risques pour la santé des travailleurs ne seront pas identifiés correctement. Tiens, là encore, visiblement, un tribunal fait son travail suite à la plainte de la Cgt Sandouville, constatant un non respect du droit et qui logiquement en conséquence impose de revoir le plan de redémarrage. Et bien, voyez-vous, cela a énervé ce ministre si pressé de voir l’usine tourner. Mais le même ministre était bizarrement moins préoccupé par l’activité de l’usine Ford Blanquefort, quand il y a à peine quelques mois, il n’avait pas trouvé les mots pour «regretter» la très «mauvaise décision» du tribunal de Bordeaux qui avait refusé de juger (se déclarant scandaleusement incompétent) l’illégitimité des licenciements et de la fermeture de l’usine. On attend encore ses «regrets».
     
    Mais ça c’était avant, à l’époque où Pennicaud et Le Maire et tous les autres étaient moins chauds pour s’émerveiller devant une usine qui tourne ou un magasin ouvert. Le maintien de l’activité et des emplois dans de nombreuses entreprises (Carrefour, Bic, ACC ...), c’était clairement moins leur souci.
     
    Des exemples il y en a des tas. Ils révèlent le cynisme de ces gens-là, leurs mensonges, leurs incompétences aussi. Pour eux, ce n’est pas le travail ou l’activité économique en soi qui compte, c’est seulement la machine à profits des capitalistes. Le travail oui mais quand ça arrangent les patrons. L’activité économique oui mais pour faire et produire ce qui leur rapporte, peu importe d’abimer des gens. 
     
    À l’inverse, pour nous, ce qui compte c’est le travail utile et dans le respect de la santé de toutes et tous. C’est le respect de nos droits avant tout, des conditions de travail, des temps de repos, des salaires décents... Et puis c’est le travail utile pour la société, pour la population, fabriquer des masques, construire des hôpitaux, rénover des logements pour les sans-abris, soigner des gens malades...
    Et tant qu’on est à parler utilité sociale, on pourrait mettre au travail tous ces obsédés du travail, ces ministres, ces ultra-libéraux, le Medef compris, ces commentateurs télé qui nous expliquent qu’il faut vite revenir au boulot. Comme ça ils se fatigueraient sainement à l’effort et seraient forcés de se taire. Et nous devrions moins n’entendre les absurdités sur «l’amour du travail».
  • « Macronavirus, à quand la fin ? »

    Lundi 11 mai, la première journée de « déconfinement » a été un fiasco pour le gouvernement. Les médias ont beau dire que cela s’est fait « presque en douceur et sans cohue dans les transports », les photos prises à 6 heures du matin ne peuvent pas cacher la réalité de la promiscuité dans les métros et les bus aux heures de pointe. La raison est que ce 11 mai a été l’occasion pour le patronat d’exercer une pression importante sur touTEs les salariéEs afin d’imposer un retour au boulot de celles et ceux qui étaient jusqu’ici à domicile.

    Bien entendu, tout cela se fait sans mesures de sécurité réellement efficaces : le nombre de masques disponible est insuffisant et ceux-ci rendent le travail pénible dans la durée, le gel hydroalcoolique et les gants sont souvent en quantité insuffisante, et les distances de sécurité très difficiles à tenir. La « vie » reprend donc son cours... au risque d’un deuxième pic dans l’épidémie, alors que, dans les hôpitaux, les personnels sont épuisés par la première phase.

    Dans les écoles, des mesures absurdes

    Dans les écoles, c’est la même logique qui est à l’œuvre : faire travailler le plus de monde possible. Selon le SNUipp-FSU, principal syndicat de l’éducation nationale, 20 % des écoles vont accueillir des groupes qui dépassent 10 élèves. Comment dans ces conditions serait-il possible d’assurer les gestes barrières ? Dans les autres, la situation n’est pas plus simple : comment faire la classe aux élèves de façon efficace avec 5 ou 6 élèves qui ne peuvent s’approcher les unEs des autres ? Comment les enseignantEs peuvent-ils suivre leurs élèves à distance s’ils sont aussi en classe ?

    Si des tests étaient disponibles en nombre suffisant, on pourrait vérifier qui peut travailler, se rendre à l’école, se déplacer en toute sécurité, mais le gouvernement ne peut ou ne veut pas en mettre à disposition.

    Travailler à tout prix ?

    Ces mesures n’ont qu’un objectif  : mettre le plus de monde possible au travail, au mépris des conditions de travail, de vie et d’études. De plus, nos libertés sont cassées : la manifestation contre les violences policières ce lundi 11 mai à Saint-Denis a été nassée par la police, après que les manifestations du 1er Mai aient été interdites et réprimées. Le droit du travail est attaqué dans de nombreuses entreprises, où on exige une augmentation du temps de travail, où on nous prend des jours de congés... Contrairement à ce qu’avait promis le gouvernement, des licenciements, notamment en fin de CDD et d’intérim, ont eu lieu par centaines de milliers. De nombreuses personnes n’arrivent plus à payer leur loyer ou à se nourrir correctement.

    Les masques sont payants ou distribués par des collectivités locales et les hôpitaux manquent toujours de personnels... mais Macron a préféré distribuer 100 milliards aux patrons, auquel il faut ajouter 300 milliards de prêts dont on verra bien s’ils seront remboursés...

    Faisons face à ce gouvernement au service des capitalistes

    Le gouvernement montre, comme à chacune des étapes de cette crise, sa logique : faire passer les profits des grandes entreprises avant la santé, avant les conditions de vie et de travail des classes populaires.

    La crise économique va le conduire à accélérer ces attaques à brève échéance, il faut s’y préparer. Pour cela, tenir des réunions partout, dans les entreprises et les quartiers, à distance ou en respectant les gestes barrières, pour organiser les ripostes.

    Nous voulons des moyens pour la santé (à commencer par les hôpitaux), des masques gratuits et des tests massifs, l’arrêt de toutes les productions non essentielles, le droit de retrait pour celles et ceux qui se sentent menacés au travail, l’interdiction des licenciements, un revenu (chômage, pension retraite…) minimum au Smic pour touTEs, le gel des loyers, ainsi que la liberté de réunion et de manifestation. Pour gagner cela, nous devons imposer un rapport de forces, il y a urgence.