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NPA l'Anticapitaliste 06 et 83 : le blog - Page 287

  • 8 mars : grève des femmes, grève pour nos retraites, grève générale !

    Avec l’utilisation du 49-3 pour faire passer la réforme des retraites, le gouvernement a montré une fois de plus son mépris de classe et son mépris de ses propres règles démocratiques. Ultra-minoritaire dans l’opinion, décrédibilisé, illégitime, il poursuit sa fuite en avant, utilisant au passage la crise du coronavirus pour faire passer son 49-3 et menacer d’interdire les manifestations.

    Pour nos retraites

    Les femmes occupent une place importante dans la mobilisation pour nos retraites. Elles seront parmi les plus impactées : prise en compte de toute la carrière donc y compris des temps partiels et des congés parentaux, suppression d’annuités considérées comme cotisées, pension de réversion… Alors que déjà les pensions des femmes sont inférieures de 42 % à celles des hommes et que ce sont elles qui perçoivent majoritairement le minimum vieillesse, la réforme va très nettement dégrader leur situation. Pour touTEs et pour les femmes en particulier, il faut revenir à une retraite à taux plein à 60 ans (55 ans pour les métiers pénibles) après 37,5 années de cotisations.

    Pour le service public de la santé, l’égalité salariale, les conditions de travail

    Les femmes sont largement présentes dans la mobilisation de la santé. Infirmières, aides-soignantes, cheffes de services… elles subissent les salaires dévalorisés, les horaires décalés, les conditions de travail extrêmement difficiles. La course à la rentabilité à laquelle sont soumis les hôpitaux a engendré une crise majeure. Partout dans le monde du travail, les femmes font face à la précarité, au chômage, aux bas salaires, à la dévalorisation de leurs métiers, à la pénibilité croissante... L’égalité salariale et de carrière, la fin des discriminations, de la précarité, des temps partiels imposés, sont des conditions nécessaires à l’autonomie financière des femmes et donc à leur émancipation.

    Pour le partage des tâches domestiques et le développement des services publics

    En plus de travailler, les femmes assument encore une très large part des tâches domestiques. Ce travail reproductif est effectué gratuitement, représentant des économies considérables sur le dos des femmes. Une part de ces tâches doit être prise en charge collectivement par un véritable service public de la petite enfance et de la perte d’autonomie par exemple. Mais il faut aussi réduire significativement le temps de travail hebdomadaire pour permettre un meilleur partage de tâches.

    Contre les violences sexistes et sexuelles

    Dans le monde entier, une mobilisation est en cours contre les violences sexistes et sexuelles et contre cette société capitaliste et patriarcale qui génère les violences physiques mais aussi économiques, sociales, psychologiques… Ici, alors que le César du meilleur réalisateur vient d’être donné à Polanski, coupable de violences répétées contre des femmes dont des mineures, le 8 mars doit être l’occasion de faire le lien avec la mobilisation du 23 novembre dernier pour dire “stop” à toutes les violences contre les femmes et les minoriséEs de genre.

    L’ensemble des attaques violentes menées par ce gouvernement a des répercussions encore plus dramatiques sur les femmes : retraites, logement, services publics, APL, attaques racistes et islamophobes… Faisons de ce 8 mars une journée de mobilisation, de grève, contre ce gouvernement, contre toutes les discriminations visant les femmes, les lesbiennes, les trans, contre toutes les violences sexistes, contre cette société capitaliste et patriarcale. Une journée pour nous battre pour nos droits, pour l’émancipation de touTEs ! 

  • Municipales : le crash test du pouvoir...

    À moins d’un mois des élections municipales, le paysage politique se fait jour. Pour la galaxie macroniste, entre affaiblissement du socle social, divisions internes et sanction populaire, l’épreuve des urnes devrait être sévère. Au PS, les quelques baronnies locales encore en place vont tenter de sauver les meubles. EELV a beaucoup d’ambitions et le PC et la FI ont des tactiques à géométrie variable : accords avec la gauche institutionnelle, « listes citoyennes », voire d’opposition à cette même gauche gestionnaire… Reste modestement à trouver les moyens de faire entendre autant que faire ce peut une voix anticapitaliste articulant positionnement sur les enjeux nationaux et mesures locales de rupture au service du monde du travail.

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  • Des humains monnaie d'échange

    Pour amener les autres membres de l’OTAN à soutenir son offensive en Syrie, le président turc Erdogan a annoncé qu’il n’arrêterait plus les les réfugiés voulant passer de Turquie en Europe. En 2016, l’Union européenne avait « dealé » avec la Turquie pour qu’elle ne laisse plus passer les réfugiéEs, notamment syriens, en échange de quelques milliards d’euros.

    Les réfugiéEs qui se sont mis en mouvement ces derniers jours sont mus par l’espoir d’entrer en Grèce, que ce soit par voie terrestre, via la ville d’Edirne en Thrace orientale, ou maritime, depuis les côtes de la mer Egée vers les îles grecques. Au-delà, ils et elles voudraient poursuivre vers d’autres pays qui, tous, ont de fait fermé leurs frontières.

    Des centaines de réfugiéEs bloquéEs par la police grecque s’entassent aujourd’hui à la frontière terrestre gréco-turque. D’autres essaient de passer par la Bulgarie. Des affrontements avec la police ont fait des blessés sur les îles grecques de Lesbos et Chios : des habitantEs et des groupes d’extrême droite protestent contre la construction de nouveaux camps pour les migrantEs et s’attaquent à ces derniers. Il est clair que sur certaines de ces îles, d’étendue réduite, un afflux massif de migrantEs, qui ne peuvent en repartir, crée une situation difficile à gérer si une véritable politique d’accueil n’est pas mise en œuvre. L’inverse de ce que fait le gouvernement actuel de la Grèce, de droite avec des éléments d’extrême droite, qui distille un discours xénophobe qui gangrène les mentalités.

    Non seulement la Turquie, mais tous les États européens, sont responsables de ces évènements, y compris ceux qui, comme le gouvernement français se donnent le beau rôle mais, en fait, se sont accommodé de voir les îles grecques transformées en prisons surpeuplées à ciel ouvert.

    « Une fois de plus, des personnes en quête d’asile sont utilisées comme une monnaie d’échange dans un jeu politique meurtrier, conséquence prévisible de l’accord UE-Turquie », a déploré Massimo Moratti, directeur adjoint d’Amnesty International. Les réfugiéEs, les êtres humains, devient effectivement une monnaie d’échange dans ce capitalisme pourrissant où chacune des puissances veille au grain de ses intérêts fluctuants, sans se préoccuper des conséquences sur les peuples.

    Henri Wilno

  • Ne laissons pas passer le 49-3 de ce gouvernement illégitime...

    Macron a donc décidé d’utiliser l’article 49-3 de la Constitution pour faire passer la réforme des retraites à l’Assemblée. Cela fait plusieurs jours qu’E. Philippe prépare les esprits avec des arguments sur l’enlisement des discussions, qui seraient dû à l’obstruction de la France insoumise et du PCF.

    La réalité est que le 49-3 est toujours un moyen autoritaire, particulièrement antidémocratique, de faire passer une loi. Il s’agit de limiter les débats parlementaires, déjà en procédure « accélérée », ce qui n’avait aucun sens pour une telle réforme, structurelle, et de limiter les possibilités des mobilisations sociales, en accélérant les choses. Il s’agit aussi, pour un gouvernement, en engager sa responsabilité devant un vote de confiance dans les jours suivants, de mettre tout son poids dans la balance, de lier son existence à une réforme.

    Alors que le gouvernement est doublement illégitime, avec un président élu avec 16% des voix des inscrits au premier tour et avec une grande majorité de la population opposée à sa réforme, notre vision est qu’effectivement le sort de Macron et de sa réforme doivent être liés : ils doivent dégager tous les deux.

    Le NPA appelle à manifester ce soir ou demain, selon les villes, devant l’Assemblée nationale (appel à 18h30 ce soir) et les Préfectures, pour protester contre cette mesure antidémocratique, et à construire un mouvement de grève de masse, uni, dans les prochains jours. Alors que le pouvoir accélère et veut passer en force, nous ne pouvons pas attendre le 31 mars pour une riposte nationale de masse. En s’appuyant sur les mobilisations du 5 mars dans l’enseignement supérieur, du 8 mars, du 14 mars et du 31 mars, allons-y touTEs ensemble, construisons une grève générale pour gagner.

    Montreuil, samedi 29 février 2020

  • Face au coronavirus : vérité, transparence, solidarité et service public...

    Partie de Chine, l’épidémie de coronavirus s’étend progressivement à toute la planète. Elle se développe en Asie, au Moyen-Orient (Iran), en Europe, où l’Italie est particulièrement touchée, en Amérique Latine (Brésil). On peut être extrêmement inquiet des effets qu’aurait son développement probable en Afrique.

    Ce soir l’annonce brusque de 20 nouveaux cas laisse présager une extension en France.

    Sida, Ebola, SRAS, Zika, dengue hémorragique… les grandes épidémies sont de retour, attisées par les effets d’un capitalisme mondialisé. Celui-ci est en effet, dans une seule logique du profit, à l’origine de la circulation irrationnelle et inutile des marchandises et des hommes, du réchauffement climatique, de l’entassement de populations dans des mégapoles, de l’absence de services de santé fiables accessibles à tous. 

    Les propos lénifiant des gouvernements assurant que « tout est sous contrôle » ne sont pas de mise. L’exploitation des craintes légitimes de la population, par la droite et l’extrême droite, les « remèdes miracles » qu’elles préconisent comme la fermeture des frontières ne le sont pas davantage. N’en déplaise aux Le Pen et autres Ciotti, le virus ne sera pas stoppé par la police aux frontières, et faire croire le contraire, en attisant la méfiance ou la haine à l’égard de « l’étranger », ne peut qu’aggraver les peurs et favoriser la propagation de la maladie.

    En l’absence d’antiviraux et de vaccins efficaces, comme dans toute les épidémies de ce type, l’information diffusée rapidement à l’ensemble de la population, les mesures barrières (masque, lavage des mains), l’isolement des malades, leur transport direct vers les services spécialisés sans passer par les urgences, le suivi rapproché des personnes qui ont été en contact avec les malades pendant au moins les 7-14 jours de l’incubation, la protection stricte du personnel médical en contact avec les malades, sont les seuls moyens d’éviter la propagation de l’épidémie.

    Comme dans toutes les circonstances dramatiques, le pouvoir ne manque pas d’encourager et de saluer d’une larme les fantassins de la santé envoyés au front pour combattre le virus. Emmanuel Macron n’y a pas manqué ce matin en se rendant à l’hôpital Pitié-Salpêtrière.

    Lui qui, poursuivant l’œuvre de ses prédécesseurs, a organisé les coupes sombres dans les budgets hospitaliers, impose sur tout le territoire les fermetures des services clés des hôpitaux comme les urgences, refuse de répondre aux revendications des soignants en grève depuis des mois, a eu l’audace de leur déclarer : « Je compte sur vous et vous pouvez compter sur moi pour qu'on agisse ensemble… » !

    Personne ne doute de l’engagement des personnels hospitaliers dans la lutte contre l’épidémie, comme ils ont été au rendez vous lors des attentats de 2015. Mais ils sont les premiers à savoir que cet engagement a ses limites, dans un hôpital fonctionnant à flux tendu, avec des urgences débordées, des lits et des effectifs de personnel manquant, des soignantEs épuisés. Ceux-ci et celles-ci doivent toujours faire plus avec moins. Les recrutements deviennent de plus en plus difficiles, en raison de la pénibilité du travail, des bas salaires, et aujourd’hui le recul prévu de l’âge de la retraite. 

    La lutte contre l’épidémie rend encore plus urgente la défense de l’hôpital public, la satisfaction des exigences des personnels hospitaliers, l’attribution des moyens qui lui sont indispensables. La santé et parfois la vie de celles et ceux qu’il doit soigner en dépendent.

    Montreuil, le 27 février 2020