Le second tour des élections municipales a donc bien eu lieu le 28 juin.
Ces élections témoignent d’une crise démocratique sans précédent et, plus que jamais, l’illégitimité du pouvoir.
NPA l'Anticapitaliste 06 et 83 : le blog - Page 290
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Crise démocratique et illégitimité du parti au pouvoir après les municipales...
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Amnesty épingle le racisme de la police française.
Alors qu’une fresque « Contre le racisme et les violences policières » provoque l’indignation des syndicats de policiers et de leur hiérarchie, Amnesty International écrit, dans son rapport « Police et pandémie », paru le 24 juin : « Dans le cadre du contrôle du respect des mesures de confinement liées à la pandémie de Covid-19, la police a visé de manière disproportionnée les minorités ethniques et les groupes marginalisés dans toute l’Europe, par des violences, des contrôles d’identité discriminatoires, des mesures de mise en quarantaine forcée et des contraventions ». Ce rapport met en évidence l’exacerbation d’un racisme institutionnel et la concentration dans un espace-temps très particulier de cas de violences policières qui le mettent en œuvre sous couvert « d’urgence sanitaire ». Si 12 pays européens présentent des situations similaires, on peut noter que la France coche toutes les cases.
À propos des migrantEs, le rapport explique : « Non seulement les autorités françaises n’ont pas permis aux personnes en mouvement d’avoir accès à de l’eau potable, à des structures d’assainissement et à un logement approprié, mais elles ont également procédé à des dizaines d’expulsions forcées et empêché les défenseurEs des droits humains d’offrir une aide humanitaire aux migrantEs, réfugiéEs et demandeurs ou demandeuses d’asile. » Ce qui s’accompagne évidemment de contrôles au faciès, menaces, insultes, violences physiques attestées par des témoignages, ainsi que par des amendes pour les soutiens.
« L’application par la police des restrictions des déplacements dans le cadre de la pandémie de Covid-19 a renforcé les tendances déjà discriminatoires et illégales du maintien de l’ordre dans ces quartiers. En Seine-Saint-Denis, le département le plus pauvre de France métropolitaine, où la plupart des habitants sont originaires d’Afrique du Nord et de l’Ouest, le nombre d’amendes pour infraction au confinement était trois fois supérieur à celui du reste du pays ». Et pourtant, souligne le rapport, le confinement y était respecté comme ailleurs, malgré les problèmes de logement.
Enfin, « la police a infligé des amendes à des personnes d’origine nord-africaine, des personnes noires ou appartenant à d’autres groupes ethniques minoritaires sans procéder à aucun contrôle individuel en face-à-face pour constater l’infraction. »
Ce qui amène le rapport à conclure : « Il faut de toute urgence lutter contre la triple menace que représentent la discrimination, l’utilisation illégale de la force et l’impunité de la police. » Préconisation d’autant plus d’actualité que l’on découvrait quelques jours auparavant, lors de la publication du rapport annuel de l’IGPN, que dans « les infractions alléguées », les « injures à caractère raciste ou discriminatoire » ont disparu… suite à une décision du 20 mars 2020.
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Les députés palestiniens d’Israël appellent les Démocrates à s’opposer à l’annexion...
L’ensemble des 15 députés de la Joint List ont envoyé une lettre aux membres démocrates du Congrès US, leur demandant de s’opposer à l’annexion [de la Cisjordanie].
Le groupe de la Joint List [liste arabe unie] est une coalition de plusieurs partis arabes du pays. -
L’acharnement d’Israël doit cesser : libérez Salah Hamouri !
Salah Hamouri, avocat franco-palestinien, a été de nouveau interpellé par les autorités israéliennes mardi 30 juin, dans un centre médical de Jérusalem où il s’était rendu pour y effectuer un test Covid-19. Salah avait en effet prévu de se rendre en France à partir du 4 juillet, et les tests de ce type sont obligatoires pour les passagers des avions.
Un juge israélien a décidé, ce mercredi 1er juillet, de le maintenir en détention au moins jusqu’au 7 juillet, jour où une nouvelle audience sera organisée.
Aucun motif n’a été avancé quant aux raisons de cette nouvelle détention, une habitude du côté de la « justice » israélienne, et, selon les proches de Salah, les autorités consulaires françaises de Jérusalem n’ont toujours pas pu lui rendre visite.
L’acharnement continue donc contre Salah Hamouri, infatigable défenseur des droits démocratiques et nationaux des PalestinienEs, enfermé de mars 2005 à décembre 2011, puis d’août 2017 à octobre 2018, et victime d’une tentative d’enlèvement par les forces spéciales israéliennes le 20 mai dernier.
On ne peut évidemment manquer de remarquer que cette nouvelle arrestation se produit à l’heure où le gouvernement israélien de Benyamin Netanyahou s’apprête à annexer de larges secteurs de la Cisjordanie, consolidant la situation d’apartheid vécue par les PalestinienEs.
Le silence des autorités françaises sur la situation de Salah est assourdissant, à l’image de l’inaction des précédents gouvernements lorsqu’il était incarcéré. Le NPA exige la libération immédiate de Salah Hamouri et exprime sa solidarité totale avec ses proches. Au-delà, nous réaffirmons notre soutien à la lutte du peuple palestinien dans son combat contre le régime d’apartheid israélien.
Montreuil, le 1er juillet 2020.
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Macron une fois de plus délégitimé, construisons notre propre représentation politique...
Les élections municipales sont une claque pour Macron. Sibeth Ndiaye a parlé de scores « extrêmement décevants », des représentants significatifs de La République en Marche ont été battus, à Tours, à Besançon, à Bordeaux et surtout à Paris.
Cela montre une fois de plus à quel point Macron et son gouvernement sont illégitimes. L’élection du Premier ministre Édouard Philippe au Havre ne peut pas cacher cet état de fait.
La gauche institutionnelle profite de la défaite de Macron
Cette débâcle profite à Europe écologie - Les Verts et au Parti socialiste d’une part, à la droite Les Républicains d’autre part. Cela peut paraître paradoxal au moment où les institutions et les partis traditionnels sont discrédités. EELV et le PS ont réussi à gagner des mairies importantes en s’appuyant sur le rejet de la politique violemment réactionnaire de Macron et sur la recherche d’une alternative écologique dans le cadre de la grande crise climatique et du coronavirus. Mais leurs victoires ne sont pas appuyées sur les mobilisations sociales, sur la construction d’équipes militantes dans le monde du travail. Et elles décevront, comme ont déçu Mitterrand, Hollande, Hidalgo.
Tout cela semble être bien loin de ce qui s’est construit dans la mobilisation contre la réforme des retraites, contre les violences policières et pour la santé. Dans le même temps, les listes présentées par le Parti communiste ont connu un échec, et la France insoumise a défendu des politiques très différentes suivant les villes.
Le danger de la droite et de l’extrême droite
À l’opposé, Les Républicains et pour une moindre part le Rassemblement national, sans briller, montrent à quel point la droite réactionnaire ou fascisante possède un socle important, le RN prenant en particulier la ville populaire de Perpignan.
Les échecs de Macron ne se solderont pas mécaniquement par une remontée du mouvement social. Si les mobilisations ne sont pas assez fortes, cela peut même au contraire, profiter à la droite et l’extrême droite.
Ce qui est en jeu, c’est notre capacité à faire face aux attaques que nous subissons, que ce soit les violences policières et racistes, la pénurie dans les hôpitaux alors que la deuxième vague de l’épidémie du coronavirus est toujours possible, les suppressions de postes dans le public comme dans le privé.
Dans les prochaines semaines, nous mettrons tout en œuvre pour construire ces luttes, pour qu’elles convergent, pour obtenir justice pour les victimes de la police, pour interdire les licenciements et partager le temps de travail, pour imposer la création d’un million d’emplois dans la fonction publique, en particulier hospitalière.
Reconstruire une alternative en s’appuyant sur les luttes
C’est sur cette base que des perspectives politiques de rupture avec le capitalisme pourront être posées. Il s’agira en effet, de construire une alternative réelle, sur la base des mobilisations des Gilets jaunes, des luttes antiracistes et du monde du travail. L’élection de trois militantEs au conseil municipal à Bordeaux, dont notre camarade Philippe Poutou, en tête d’une liste liée aux mobilisations des Gilets jaunes, des quartiers populaires, des salariéEs, montre qu’il est possible de construire ce type de dynamiques et de proposer une alternative de rupture avec les politiques des classes dominantes, qu’elles soient avancées par la droite traditionnelle ou par la gauche institutionnelle.
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Municipales : le pouvoir est sanctionné, une alternative au système reste à construire...
Crise sanitaire, crise économique, crise sociale, et donc crise démocratique… Avec une abstention record, ce second tour des municipales confirme que le système démocratique organisé par et pour ceux d’en haut ne marche plus. Le désaveu du pouvoir actuel, dont les principaux représentants et candidats sont largement sanctionnés à l’exception du Premier ministre au Havre, rejoint la colère contre tout un système et ceux qui le défendent. Les dures semaines de la pandémie qui ont succédé à un mouvement social contre la réforme des retraites, la gestion désastreuse de l'épidémie par ce gouvernement, son mépris toujours vérifié envers les classes populaires… c’est tout ce qui a nourri la sanction contre Macron et ses amis, au premier comme au second tour.
Alors que les conséquences néfastes de la crise économique éclatent depuis plusieurs semaines sous la forme de plan sociaux, de suppressions d’emplois, d’un chômage en forte augmentation, l’impopularité de Macron et de ses choix politiques éclabousse aussi dans certaines villes les autres partis institutionnels, que ceux-ci soient de droite comme de « gauche »… Dans ce contexte, on assiste à une poussée de l’écologie libérale qui polarise aujourd’hui la gauche institutionnelle. C’est le cas à Lyon, Besançon, Strasbourg, Poitiers ou Tours… Si, au vu notamment de l’ampleur de la crise climatique et des graves menaces qui pèsent sur l’avenir de la planète, les aspirations écologiques sont évidemment légitimes, la solution ne viendra toutefois pas de ceux qui, comme EÉLV, ont fait depuis belle lurette une croix sur la transformation de la société, se contentant d’un saupoudrage vert capitalo-compatible.
Pourtant face à la crise écologique, sociale et économique, il y a urgence et l’arrivée du Rassemblement national à la tête de la mairie de Perpignan, une ville de plus de 100 000 habitantEs - une première pour l’extrême droite depuis l’élection de Jean-Marie Le Chevallier à Toulon en 1995 - montre que la crise actuelle peut aussi accoucher du pire. L’élection ce soir de candidatEs issus de listes combatives, comme notre porte-parole Philippe Poutou à Bordeaux, montre que d’autres voies sont possibles, mais que s’il reste important d’envoyer dans les conseils municipaux des représentantEs du monde du travail et de ses luttes, la transformation ne vient pas, et ne viendra pas des urnes. C’est d’autant plus vrai face à cette crise.
L’heure est à la mobilisation générale : pour en finir avec ce système, nous ne pouvons compter que sur nos propres forces. Ces dernières semaines, les premières manifestations, de sans-papiers, contre les violences racistes policières, pour un service public hospitalier à la hauteur des risques sanitaires sont des encouragements. La résignation n’est pas de mise, les colères existent et doivent converger, contre Macron et ses amis capitalistes, dont l’illégitimité est confirmée par leur déroute de ce soir, et plus globalement contre la violence de tout un système qui nous précipite chaque jour un peu plus vers la catastrophe sociale et écologique.
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L'Anticapitaliste, le journal : s'abonner...
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Appel à Manifester le 30 juin 2020, 19h30, place Massena à Nice...
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De Stonewall à Black Lives Matter jusqu'à Nice : des émeutes salutaires !
Nice, dimanche 28 juin à partir de 12h00, place Garibaldi...
L’urgence sanitaire a monopolisé notre attention et celle des médias.
Pour autant, nous ne devons pas oublier les victimes des discriminations et nos combats contre les inégalités.
Le mois de juin est traditionnellement le mois des Prides.
Il y a 50 ans, à Stonewall, un bar new-yorkais, ce sont nos ami.e.s trav et trans racisé.e.s qui, à coup de talon, ont bravé la police et dressé des barricades face à la répression étatique.
Partout dans le monde, être femme, trans, bi, lesbienne, gay, dégenré.e, racisé.e, ou aimer simplement et différemment, sont des raisons d'avoir peur.
La société patriarcale et consumériste exclut une majorité d'entre nous, en nous imposant des valeurs conservatrices.
Nos luttes sont nécessairement solidaires des mouvements émancipateurs #MeToo, Black Lives Matter et No Border.
Rendez-vous le dimanche 28 juin à partir de 12h, place Garibaldi (repas partagé, stands, musique, expo...)
Nous soutiennent : Punk&Paillettes, Aides, Full Girlz, ADN, Le Planning Familial, Le Graf, Solidaires 06, ATTAC 06, C.A.C.A, etc. -
L'Anticapitaliste, le journal : numéro 528...
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