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NPA l'Anticapitaliste 06 et 83 : le blog - Page 74

  • Combattre l’austérité, défendre la Sécu !

    La fonction du gouvernement Barnier est, pour Emmanuel Macron, de poursuivre, malgré sa défaite aux législatives, les politiques libérales d’austérité et de privatisation menées depuis 2017. L’échéance immédiate consiste pour lui à obtenir le vote, avant la fin de l’année, du budget de l’État et la loi de financement de la Sécurité sociale. 

    Un débat en trompe-l’œil

    Les tensions apparues, lors de la constitution du gouvernement, entre macronistes refusant toute augmentation d’impôts et Barnier défenseur d’un effort « partagé » et de plus de « justice sociale », portent seulement sur la meilleure manière de faire accepter l’austérité.

    Selon la formule de Romaric Gaudin « les proches de Michel Barnier estiment que les dégâts sociaux et politiques sont tels qu’il faut une stratégie de contournement pour pouvoir poursuivre cette politique de classe » 1.

    Quelques mesures conjoncturelles (taxation provisoire de grandes entreprises et des plus fortunés) apparaissent aujourd’hui nécessaires... pour faire avaler la poursuite de la destruction des services publics et de la protection sociale. Il s’agit de créer ­l’illusion que « tout le monde » est mis à contribution. Les premières indications transmises par le nouveau Premier ministre confirment, derrière cet écran de fumée, la volonté de tailler toujours plus (10 ou 15 milliards ?) dans les dépenses publiques (à l’exception bien sûr de l’armée et de la police).

    La Sécu au cœur des politiques d’austérité

    Si le débat public se concentre actuellement sur le vote du budget de l’État, les politiques d’austérité couvrent un domaine beaucoup plus vaste. Les collectivités locales sont contraintes chaque année de faire plus avec moins et d’économiser sur leurs missions de service public. Mais c’est la Sécurité sociale qui reste une cible déterminante pour ce gouvernement, en raison de son rôle central dans la répartition de la richesse produite entre salaires et profits.

    Le budget de la « Sécu », c’est une masse de 640 milliards d’euros 2, plus du quart du PIB (richesse produite) du pays. Elle reste encore aujourd’hui financée à 56,4 % 3 par des cotisations sociales, c’est-à-dire une partie de la masse salariale que les patrons sont dans l’obligation de verser aux caisses de Sécurité sociale pour financer des besoins sociaux fondamentaux : l’éducation des enfants (allocations familiales), la santé, les retraites.

    Transformer ces droits sociaux pour toutes et tous en une assistance minimum « aux plus démunis », en reporter le financement sur des impôts injustes pour maintenir les profits a été l’enjeu des contre-réformes pratiquées par tous les gouvernements « de droite » ou « de gauche ».

    Qu’il suffise ici de rappeler que les allègements de cotisations sociales s’élèvent aujourd’hui à la somme vertigineuse de 83 milliards d’euros dont sont privées les caisses de retraites et le système de santé. Une somme à mettre en face du prétendu « déficit » de 16,6 milliards de la Sécurité sociale annoncé pour 2024.

    Étatisation et fiscalisation au service des politiques libérales

    La Sécurité sociale, fondée en 1945 comme institution au moins partiellement indépendante de l’État, financée par des cotisations et sous le contrôle des représentantEs éluEs des assuréEs sociaux a été démantelée au fil du temps au moyen de deux outils complémentaires : la fiscalisation et l’étatisation.

    En créant la CSG, en 1990, le gouvernement de Michel Rocard (PS) a ouvert la voie à une transformation en impôt (avant tout payé par les salariéEs et retraitéEs) des cotisations versées par les employeurs. Les gouvernements successifs ont poursuivi dans cette voie. Aujourd’hui le MEDEF veut aller encore plus loin en instaurant une TVA dite « sociale » (l’impôt le plus injuste) à la place des cotisations.

    En instaurant le vote chaque année des lois de financement de la Sécurité sociale par le Parlement, la réforme Juppé de 1995 a définitivement privé les assuréEs sociaux de toute forme de contrôle sur les dépenses et recettes de la Sécu. La Sécurité sociale est devenue pour le ministère des Finances une sous-branche des « comptes publics » dont il a la gestion.

    « La Sécu, elle est à nous » !

    Face à un gouvernement illégitime qui entend poursuivre une austérité aggravée, il faudra des mobilisations à l’occasion du vote de la loi de financement de la Sécurité sociale, pour imposer le retrait de la réforme des retraites et le financement du système de santé à la hauteur des besoins. Elles doivent se situer dans la perspective de réappropriation de leur « Sécu » par les assuréEs sociaux qu’illustre la formule si souvent scandée dans les manifestations « la Sécu, elle est à nous ».

    J.C. Delavigne

    • 1. Romaric Gaudin, « Hausses d’impôts : le faux débat entre Attal et Barnier », Mediapart : https://www.mediapart.fr…
    • 2. Le budget de l’État s’élève à 492 milliards en 2024.
    • 3. Les chiffres clés de la Sécurité sociale 2023.
  • Service public de santé de proximité contre les déserts médicaux...

    À la campagne comme au pied des tours, la désertification médicale s’aggrave. Les délais pour obtenir un rendez-vous s’allongent. Impossible de trouver un médecin traitant pour 7 millions de personnes, dont 650 000 en affection de longue durée, tandis que l’effondrement des petites urgences en ville sature les urgences hospitalières.

    Une pénurie qui va s’aggraver quand on sait que 47 % des médecins ont plus de 55 ans, et que seuls 7 984 postes d’interne ont été ouverts cette année, alors que Gabriel Attal avait promis dans le Parisien de former 16 000 médecins par an d’ici 2027 !

    Former et titulariser

    La première exigence, c’est de former plus de médecins et de professionnels de santé. C’est un tout autre chemin que suit le projet de budget d’austérité de l’État et des universités, alors qu’il faudrait un plan pluriannuel avec des moyens, pour aller très vite vers 16 000 médecins formés chaque année. La deuxième exigence, c’est celle d’un salaire étudiant pour touTEs, couplé avec un engagement de service public, dans une filière élitiste qui compte moitié moins de boursiers que les autres filières universitaires. Le meilleur moyen d’avoir des installations dans les banlieues populaires et à la campagne, c’est de former des jeunes qui en sont issus et qui y feront aussi leur formation !

    Mais former un médecin prend au moins 10 ans. Alors, il y a urgence à multiplier les formations passerelles pour permettre aux infirmierEs de devenir médecins, et de reconnaître les diplômes des Padhue (PraticienNEs à diplômes hors Union européenne) qui font vivre l’hôpital depuis des années avec des statuts précaires et mal payés. Ils représentent jusqu’à 8 % des inscriptions à l’Ordre des médecins.

    Un service public de santé communautaire, avec les usagerEs !

    Profitant de la pénurie, organisée par tous les gouvernements libéraux, fleurissent les solutions de « médecine sans médecin ». Une ubérisation, synonyme de financiarisation, qui menace autant la qualité de prise en charge des patientEs que la qualité du travail et l’indépendance des professionnels. Alors le mouvement social doit porter ses propres réponses à la pénurie, à la répartition inégale et à l’exercice solitaire de la médecine libérale, centré essentiellement sur le curatif et le paiement à l’acte. D’autant que le vieillissement de la population et les polypathologies chroniques imposent une autre organisation de la médecine de ville, avec les patientEs au centre du dispositif, notamment d’éducation à la santé, les travailleurEs sociaux, l’école… Une solution globale, qui passe par la création d’un service public de santé de proximité, de centres de santé communautaire, prenant en charge le soin pluridisciplinaire, physique et psychique, la prévention, la formation des futurs médecins, la recherche, la démocratie sanitaire, en lien avec l’hôpital, dans le cadre de la gratuité permise par un 100 % Sécu.

    Ces centres de santé publics doivent d’abord ouvrir dans les déserts médicaux pour constituer demain un véritable service public de santé de proximité sur tout le territoire. Des centres de santé publics de proximité assurant aussi les petites urgences de début de nuit. Avec des médecins salariés, déchargés donc des tâches administratives chronophages de la médecine libérale, dont l’indépendance serait garantie, avec un temps de travail, des vacances, repos compensateurs et congés de maternité garantis. Une solution bien plus efficace qu’une contrainte ajoutée à l’installation des libéraux, toujours contournée en situation de pénurie, et susceptible d’attirer les jeunes médecins qui se détournent de l’exercice libéral, pour en finir avec les déserts médicaux.

    Frank Prouhet

  • « La jeunesse, au singulier ça ne peut être qu’une catégorie dépolitisante »...

    Entretien. Avec les politiques de mise au pas du gouvernement Attal et face au danger de l’extrême droite, les jeunes se sont beaucoup mobiliséEs lors des élections législatives de l’été. Parmi les organisations de jeunes avec qui les Jeunesses Anticapitalistes du NPA ont discuté à la fête de l’Huma, RED-jeunes sur lequel Léa Chapey fait le point.

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  • Élections dans le Brandebourg : un œil au beurre noir ?

    Avec les élections au Landtag du Brandebourg le 21 septembre, le cycle des élections régionales en 2024 est clos. Comme le 1er septembre en Saxe et Thuringe, le parti d’extrême droite l’AfD (Alternative pour l’Allemagne) a fait des scores historiques et peut se sentir vainqueur. La co-présidente Alice Weidel peut jubiler : « L’Est est bleu » (couleur de l’AfD).

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  • Gouvernement Barnier : un musée des horreurs homophobe et transphobe !

    On ne s’attendait à rien de la part de Macron et Barnier, et on est pourtant horrifiéEs. L’accord de coalition de la macronie avec LR, soutenu par le RN, a un vieux goût de rance et de réactionnaire.

    On savait Barnier réactionnaire, en témoigne son opposition à la dépénalisation de l’homosexualité ou au PACS. On connaissait les positions LGBTIphobes de Dati, Vautrin ou encore Lecornu.

    Mais cela ne lui suffisait visiblement pas. Plusieurs figures de la réaction entrent au gouvernement comme Bruno Retailleau ou Laurence Garnier. Ces derniers se sont notamment fait connaître pour leur opposition au mariage pour touTEs, à la PMA pour touTEs, pour leur soutien aux thérapies de conversion.

    Ils ont porté et soutenu la loi Eustache-Brinio, ultra-répressive contre les mineurEs trans, qui vise à bloquer leurs transitions et les soumettre à des thérapies de conversion.

    Cette loi a aussi été soutenue par Sophie Primas (au commerce extérieur), Marie-Claire Carrère-Gée (à la coordination gouvernementale), ainsi que Françoise Gatel (à la ruralité) ; et surtout Agnès Canayer, ministre de la Famille (sic) et de la Petite enfance. Soutenir les tortures des enfants trans, le parfait CV pour diriger ce ministère !

    À l’Agriculture, ce sera Genevard, opposée au mariage pour touTEs et à la PMA pour touTEs. Sur le même créneau, Hetzel, ministre de l’Enseignement supérieur a porté un amendement à la loi sur les dérives sectaires pour paralyser la lutte contre les thérapies de conversion. Othman Nasrou, chargé de la lutte contre les discriminations, a combattu le mariage pour touTEs.

    Astrid Panosyan-Bouvet, ministre du Travail, dénonçait en 2023 lors des questions au gouvernement « les dérives du transgenrisme ». Maud Bregeon, porte-parole du gouvernement, a participé au harcèlement contre le Planning familial, jugé « trop inclusif » envers les personnes trans.

    La Manif pour tous est maintenant en force. C’est la fin du « en même temps » – que le gouvernement Attal avait bien entamée – et du progressisme de façade de la macronie. Si nous n’avons jamais cru à son pinkwashing, nous ne pouvons qu’être alertéEs. La menace d’un soutien gouvernemental à la loi Eustache-Brinio est d’actualité.

    Face aux réactionnaires, aux homophobes et aux transphobes, il nous faudra nous mobiliser dans l’unité la plus large pour défendre nos droits et en gagner de nouveaux. Cela commence le 1er octobre à l’appel de l’intersyndicale, cela continue le 12 octobre pour l’Existransinter dans les mois qui viennent.

    Commission LGBTI du NPA