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  • COP24 : pendant la catastrophe, la comédie continue...

    La vingt-quatrième Conférence des Nations Unies sur le climat (COP24) vient de se terminer à Katowice, en Pologne. Au lieu de s’appuyer sur le récent rapport spécial du GIEC pour prendre les mesures ultra-urgentes qui s’imposent afin de maintenir le réchauffement au-dessous de 1,5°C par rapport au XVIIIe siècle, la Conférence a péniblement réussi à fixer les règles que chaque État devra suivre pour comptabiliser ses émissions de gaz à effet de serre après 2020. Le GIEC est renvoyé à ses chères études, le « rehaussement des ambitions » est remis à une date ultérieure et les pays « en voie de développement » doivent se contenter de promesses vagues concernant le Fonds vert pour le climat.

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  • Pas de trêve pour les luttes, pas de cadeaux pour Macron...

    Le bilan du week-end témoigne, à l’échelle nationale, d’un reflux du mouvement des Gilets jaunes. Mais cela n’efface pas la profondeur de la colère, l’ancrage de la contestation et la nécessité d’intervenir, de militer pour construire la mobilisation contre le gouvernement.

    Les manifestations du 15 décembre ont été, dans la majorité des endroits, réduites par rapport aux week-ends précédents, même si on ne peut faire aucune confiance aux chiffrages donnés par l’État. Dimanche et lundi, les blocages étaient également moins nombreux que les semaines précédentes. Mais on aurait tort d’enterrer la mobilisation, qui a montré sa capacité à rebondir et à innover. 

    En effet, la colère n’a pas été réduite par les annonces de Macron et de Philippe. La répression a certes découragé certainEs manifestantEs, mais de nombreux blocages sont maintenus, modifiés, relancés. Le gouvernement, par la voix de Castaner, a annoncé sa volonté de les casser cette semaine, afin d’en finir avec le mouvement, mais la répression pourrait également produire l’effet inverse, puisqu’elle prouvera que le gouvernement agit, en réalité, à l’opposé de sa volonté revendiquée de « dialogue ».

    Le mouvement face à des problèmes politiques

    Le bilan des dix derniers jours est notamment celui de l’échec, que l’on espère temporaire, du lien entre le mouvement des Gilets jaunes et le mouvement ouvrier organisé. Les appels syndicaux aux 8, 14 et 15 ont été très limités, sans parler de la plaisanterie de l’appel de la CGT à faire grève le 18 décembre, absolument pas relayé ni réellement organisable dans les lieux de travail.

    Même s’il y a des exceptions plutôt réussies, à Avignon, Nîmes ou Bordeaux par exemple, on a ainsi pu observer les limites d’une mobilisation où, d’un côté, le mouvement ouvrier traditionnel ne mobilise pas fortement, en particulier sur la question des salaires, et où de l’autre les blocages ne basculent pas dans les lieux de travail. Ce sont souvent les couches les plus précarisées de la classe ouvrière qui se mobilisent, et qui ne parviennent pas à cette étape à entraîner les grosses structures et à basculer elles-mêmes dans la grève.

    Sur les lycées, le constat est similaire, puisque ce sont les établissements les plus populaires qui bougent, mais ne parviennent pas à se structurer fortement ni à entraîner ceux qui rassemblent les couches habituées à s’organiser. Les mobilisations étudiantes ont été très fortes mais peinent à se solidifier et s’étendre.

    De l’aspiration démocratique au détournement institutionnel

    Une offensive a été menée cette semaine pour entraîner la mobilisation du terrain de la lutte vers celui de la délégation de pouvoir. Depuis le début du mouvement, une grande aspiration démocratique s’est exprimée, pour que celles et ceux d’en bas puissent décider. Des forces politiques variées se sont appuyées sur cette préoccupation pour proposer le référendum d’initiative citoyenne (RIC) comme issue au mouvement, dans le contexte des difficultés de sa construction. Sur les barrages, il est bien souvent présenté comme une façon de débattre et de décider à partir du niveau local… alors que pour les partis institutionnels, ce sera quasiment l’inverse, une nouvelle forme de référendum pour faire croire à la population qu’elle décide. 

    Pour décider, pour agir, il faut nécessairement connaître les données permettant de faire des choix : en ouvrant les livres de compte des entreprises, en levant le secret bancaire et commercial, en ayant la possibilité de contrôler l’activité des élus et de les révoquer, en ayant véritablement le temps et les moyens d’organiser des discussions et des prises de décision démocratiques,y compris en mettant en cause les pleins pouvoirs patronaux dans les entreprises.

    Alors que le mouvement était axé sur le pouvoir d’achat et la démission de Macron, la place prise par le RIC, si elle traduit de manière déformée l’importance des questions démocratiques, est le signe d’une mobilisation qui, dans le cadre de son reflux et de la pression institutionnelle, cherche une nouvelle perspective plus accessible. Comme toute mobilisation, il n’échappe pas aux flux et aux reflux de la conscience, et en l’absence de perspectives d’ensemble, la situation actuelle est même, comme on l’a vu dans certains endroits, propice au retour des préjugés nationalistes dans le mouvement.

    Construire, proposer des perspectives

    Ces éléments ne doivent pas nous faire oublier que le mouvement auquel nous assistons depuis plus d’un mois est sans précédent par son caractère politique, car il correspond à un point de rupture, à l’explosion d’une crise latente qui touche, au-delà des Gilets jaunes, tout le prolétariat.

    Il est donc capital de soutenir et construire encore la mobilisation comme une révolte de notre classe sociale, qui va se prolonger dès samedi, et qui se poursuivra en 2019. Ne pas céder le terrain au courants d’extrême droite ou à ceux qui proposent des solutions institutionnelles, maintenir les blocages et les manifestations, construire les mobilisations spécifiques sur les salaires, contre la réforme du lycée et la sélection, etc.

    Enfin, nous devons faire tirer des bilans d’étape de cette lutte contre Macron et son monde : pour obtenir de réelles victoires et en finir avec Macron et le gouvernement, si l’on peut envisager des combinaisons entre différentes modalités d’action, il n’y aura pas de raccourci à la construction de l’unité d’action la plus large et à la grève générale. Les prochains jours nous donnent encore l’occasion d’aller dans ce sens : les mobilisations du 22 décembre, voire dès début janvier, seront l’occasion de continuer à proposer l’unité du monde du travail, l’unité entre les Gilets jaunes et le mouvement ouvrier organisé, la liberté de manifester et le refus de la répression intense qui s’est abattue sur le mouvement, avec la revendication de l’arrêt des poursuites contre l’ensemble des manifestantEs.

    Antoine Larrache

  • Oui, il faut abolir la CSG...

    L’abolition des « taxes », ces impôts injustes qui pèsent avant tout sur les classes populaires, est l’une des principales revendications du mouvement des Gilets jaunes. Avec la suppression des taxes sur les produits pétroliers, l’abrogation de la hausse de CSG pour les retraitéEs est l’une de leurs premières revendications. 

    Les pensions sont bloquées depuis 2014. Début 2018, la hausse de CSG (contribution sociale généralisée) de 1,7 point (pour les 60 % au dessus de 1 200 euros) a eu pour effet une baisse significative des revenus des retraitéEs. Elle explique leur présence nombreuse et militante sur les ronds-points et dans les manifestations des Gilets jaunes.

    Dans une enquête du journal le Monde sur le consentement à l’impôt, la CSG apparait en avant-dernière position, juste avant la taxe sur les revenus pétroliers, parmi les taxes les moins justifiées. 37 % des sondéEs seulement l’approuvent.

    Qu’est ce que la CSG ?

    Créée par le gouvernement Rocard (PS) en 1990 la CSG est une taxe « préaffectée » : elle sert exclusivement au financement de la Sécurité sociale. Son montant s’élevait en 2017 à 99 milliards d’euros, soit nettement plus que l’impôt sur le revenu (74 milliards d’euros la même année), et constituait les deux tiers des impôts et taxes affectés à la protection sociale. Avec les mesures Macron-Philippe, elle devrait atteindre les 120 milliards en 2018. 

    La CSG grève lourdement le budget des salariéEs, des chômeurEs et des retraitéEs. Son taux (à l’origine de 1,1 %) est désormais le suivant :

    Salaires et primes : 9,2%

    Pensions de retraite : 8,3% (3,8% pour les pensions inférieures à 1200 euros)

    Allocations de préretraite et allocations chômage : 9,2% (et 6,2%)

    Revenus de placements (dividendes + plus-values immobilières) : 9,9%

    Certains revenus des jeux : 9,9%

    C’est donc, pour une grande partie des classes populaires, plus de 8 % à 9 % de leurs revenus « bruts » qui disparaissent dans le financement de cette taxe, alors que les salaires augmentent très peu et que les pensions sont bloquées.

    La CSG est, de plus, un impôt injuste : proportionnelle aux revenus, elle pèse de la même façon sur chacunE, qu’il soit riche ou pauvre.

    « Baisser le coût du travail »

    Selon ses défenseurs, la CSG serait « juste » car elle mettrait « tous les revenus » à contribution. Cette présentation est un écran de fumée mensonger.

    En réalité la CSG est financée à plus de 80 % par les salariéEs, les retraitéEs et les chômeurEs. La contribution des revenus du capital est marginale. 

    Mais là n’est pas l’essentiel. Le but de la CSG, ouvertement assumé par ses défenseurs, est de « baisser le coût du travail », en diminuant voire en supprimant les cotisations sociales (payées par les employeurs) et en lui substituant un impôt essentiellement payé par les salariéEs (actifs ou retraités).

    Le gouvernement Macron-Philippe poursuit le basculement opéré par ses prédécesseurs. Augmentant de 20 milliards la CSG, il vient « en même temps » de faire voter dans la loi de financement de la Sécurité sociale la transformation des 20 milliards du CICE (cadeau fiscal de Hollande aux patrons) en 20 milliards d’exonération définitive de cotisations sociales pour les employeurs. Démonstration parfaite de la politique de « Robin des bois à l’envers » de Macron et de son gouvernement : 20 milliards sont ponctionnés sur les plus pauvres pour être redistribués aux plus riches…

    Abolition de la CSG, 100 % cotisations sociales, 100 % sécu !

    Ce transfert, vers les salariéEs, du financement de la protection sociale, s’accompagne de coupes dans les budgets de celle-ci, réduisant les revenus des retraitéEs, durcissant les conditions d’indemnisation du chômage, étranglant les hôpitaux, diminuant les remboursement des soins par l’assurance maladie, et aboutissant à l’augmentation des tarifs des mutuelles pour accéder aux soins, augmentation qui vient s’ajouter aux « dépenses contraintes » des salariéEs.

    Il est donc parfaitement légitime d’exiger la suppression complète de la CSG, en précisant qu’elle doit s’accompagner de son remplacement intégral par des cotisations « patronales » ou « employeur », de la suppression des assurances complémentaires (mutuelles...) et du remboursement intégral des soins, sans avance de fonds par la Sécurité sociale.

    Jean-Claude Delavigne

  • 18 décembre, avec les migrant·e·s...

    La mobilisation du 18 décembre, avec les migrantEs et pour la liberté de circulation, est appelée par 250 signataires, une douzaine de collectifs de sans-papiers, plusieurs syndicats nationaux dont la confédération CGT (Philippe Martinez a annoncé sa présence à la manifestation du 18 sur Paris), des associations, des mouvements et collectifs de solidarité avec les migrantEs et antiracistes dont la Roya Citoyenne, les États généraux des migrations, RESF, la Marche des solidarités, le Collectif Rosa Parks, le Comité Adama… 300 000 tracts ont été sortis en région parisienne, et les 80 000 destinés à Paris sont déjà tous partis.

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  • JOURNÉE INTERNATIONALE DES MIGRANT-ES A MENTON...

    A l'appel du SOMICO (Solidarité Migrant.e.s Collectif 06) qui regroupe entre autres ATTAC, LDH, CGT, FSU, Solidaires, NPA, Ensemble, FI ou encore PCF, près de 200 personnes ont manifesté samedi 15 décembre de la gare de Menton Garavan à la frontière italienne à l’occasion de la journée internationale des migrant-e.s.

    La présence de notre camarade Philippe Poutou fut largement appréciée par les participant-es.

    Cette manifestation eut lieu en dépit des manœuvres du Préfet des Alpes Maritimes qui a empêché les trains de s’arrêter en Gare de Menton Garavan, dernière station avant la frontière et lieu d’une ignoble « chasse aux noirs » de la part de la police.

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    De nombreux-ses militant-es ont dû s’arrêter à la gare précédente pour rejoindre la manifestation. C’est le même préfet qui poursuit tant qu’il le peut les aidant-es, dont Cédric Herrou.

    La manifestation s'est déroulée sans incident malgré ces basses manœuvres et la pression d'un groupe de gilets jaunes croisé avant la manif et très agressif contre l'accueil des migrants, les syndicats et partis politiques.

    Portée par les slogans « De l’air ouvrons les frontières » ou « Solidarité avec les réfugié-es » la manifestation s'est rendue jusqu'à 150 m de la frontière bloquée par un important dispositif policier.

    Un clic sur l'image...

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