Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 3

  • Journée Internationale de Solidarité avec les migrant.e.s : « De l'air ! Ouvrons les frontières ! »

    Un rappel...
     
    Samedi 15 décembre : grande marche à MENTON.
    Rendez-vous à 14 h 00 à la gare de Menton-Garavan. Concert à partir de 16 h 00, face au stade Rondelli (près du port).
     
    Mardi 18 décembre : projection-débat au Campus Carlone, 98 bd Herriot à Nice, salle IT 250, de 18 h 00 à 21 h 00.

  • Macron menace, Macron enfume. Mobilisation générale !

    On n’en attendait pas grand-chose, tant les ministres avaient fait un pilonnage sur tous les médias depuis deux jours… et on n’a effectivement pas été déçu. Pour autant, le discours de Macron aura été ce soir très révélateur de la nature de la politique de Macron, même quand il vacille face au mouvement des gilets jaunes.

    Première démonstration, celle de la méthode, brutale. Que le discours de Macron commence par la question des « violences » n’étonnera pas. « Le calme et l'ordre républicain (…) doivent régner », et à quel prix… Des gilets jaunes aux lycéens, touTEs gazés, touTEs tabassés, et Macron promet simplement que ça va continuer.

    Ensuite s’affirme toujours le même mépris social. « Je n’oublie pas qu’il y a une colère, une indignation, beaucoup de Français peuvent la partager », rajoutant sans rire trouver la colère « juste à bien des égards »… De qui se moque-t-il, lui le mandataire des plus riches qui veut maintenant nous faire croire à son empathie envers les plus en difficulté ?

    Enfin, le catalogue de mesurettes - égrainées en deux minutes puis suivies de beaucoup de blabla - est l’illustration de la redistribution des richesses sauce macroniste. Nous resservant le plat moisi déjà présenté en son temps par Hollande de l’« état d'urgence économique et social », l’essentiel des mesures présentées montre que le président sait être généreux... avec l’argent public, et sans jamais toucher au capital, au fric des plus riches. Le salaire des travailleurs au SMIC augmenté de 100 euros ? Que les capitalistes se rassurent, il ne leur en coûtera rien puisqu’il s’agira seulement d’une revalorisation de la prime d’activité. Des heures supplémentaires ? Oui mais sans impôts ni cotisation sociale... Encore plus fort que Sarkozy ! Une prime de fin d’année pour les salariéEs ? Oui mais à la discrétion des patrons. Et bien entendu, que l’on ne parle pas d’une restauration de l’ISF, « revenir en arrière nous affaiblirait »… C’est pourtant toute sa politique qui nous fait revenir en arrière ! Au final, seuls les retraitéEs qui gagnent moins de 2000 euros par mois seront satisfait de voir l’injuste hausse de la CSG subie cette année enfin annulée. Tout ça pour ça ?

    Après ce discours pour rien, le mouvement des gilets jaunes continue, rejoint par celui de la jeunesse qui connaît mardi une nouvelle journée de mobilisation. « L’acte 5 » se prépare pour le week-end prochain, et tous les mécontentements doivent converger. L’heure est à la mobilisation générale, pour un blocage du pays, notamment par la grève. Face à ce mouvement profond contre la vie chère, Macron doit céder : mettre fin aux taxes injustes, faire payer les riches, augmenter les salaires et les revenus. Nous pouvons les faire reculer.

    Montreuil le lundi 10 décembre

  • Vous avez dit "fake news" ?

    C’est désormais devenu un rituel : toute mobilisation sociale est accusée, par les autorités et leurs relais médiatiques, de propager des « fake news ». Le mouvement des Gilets jaunes n’échappe pas à cette règle, et l’on a assisté ces derniers jours à un étrange ballet, dans les médias et sur les réseaux sociaux, consistant à recenser les rumeurs, les photos ou les vidéos relayées dans les « milieux » Gilets jaunes et assimilables à des fake news.
    Il ne s’agit évidemment pas de relativiser ce phénomène : des « informations » erronées et/ou farfelues, des vidéos de violences policières datant de précédentes mobilisations… ont bel et bien circulé. Et l’on ne peut qu’insister sur la nécessaire vigilance dont il s’agit de faire preuve à l’heure où, notamment via les réseaux sociaux, des images ou des nouvelles non vérifiées peuvent se diffuser à vitesse grand V, qui induisent en erreur et desservent les mobilisations. 
    Mais l’on ne peut qu’être frappé par ce soudain amour de la vérité et de la rectitude chez des responsables politiques et des personnalités médiatiques qui ne rechignent pas, quand cela les arrange, à répandre de nombreuses informations approximatives, voire carrément fausses. Qu’il s’agisse de venir en soutien à Macron ou de délégitimer le mouvement, tous les moyens semblent en effet bons, et les chasseurs de vérité sont soudains moins prompts à dénoncer les fake news.
    Les plateaux qui ont suivi le discours de Macron le 10 décembre sont, à cet égard, une leçon de choses. Les petits soldats de la Macronie, qu’ils soient députés, ministres, éditorialistes ou « experts », ont ainsi martelé que « le SMIC » serait « augmenté de 100 euros ». Soit une fake news de premier ordre, puisque ce n’est pas le salaire minimum qui va augmenter, mais le montant de la prime d’activité, et que le chiffre de 100 euros est obtenu par une addition bancale. 
    Ce n’est pas le seul exemple du genre : des comptes rendus de manifestations qui ressemblent à des copier-coller des rapports de la préfecture, aux improbables « études » tentant d’attribuer le développement du mouvement des Gilets jaunes à la Russie ou à l’ancien conseiller de Trump Steve Bannon, que n’a-t-on entendu du côté de la Macronie politique et médiatique ! Mais de toute évidence, le pouvoir et ses relais n’arrivent pas à retourner l’opinion, qui soutient toujours majoritairement le mouvement des Gilets jaunes. Et c’est une (vraie) bonne nouvelle !

    Julien Salingue

  • Malgré la répression et le baratin de Macron, notre classe ne se tiendra pas sage !

    À peine 13 minutes, Marseillaise comprise, pour donner des preuves d’« amour » à celles et ceux qui se mobilisent ou soutiennent les revendications sociales des Gilets jaunes : tel était le défi de Macron lundi soir… Mais à l’exception de certains commentateurs politiques, et de responsables des Républicains ou du RN qui estiment qu’il y a un pas, les réactions aussi bien des Gilets jaunes que des lycéenEs ont été immédiates : Macron nous a une fois de plus infligé son mépris de classe.

    Le fait politique majeur reste qu’il a été contraint à ce discours, contraint d’abandonner sa posture d’inflexibilité, ce qui est, en miroir, un encouragement à renforcer, élargir et approfondir nos mobilisations, pour imposer de vrais reculs au président des riches et à ceux qu’il défend.

    Des entourloupes qui ne roulent personne
    Ce qui est au centre de la mobilisation des Gilets jaunes et qui leur assure un large soutien, c’est la revendication d’une augmentation significative des revenus, pour « vivre et pas survivre ». Alors Macron a fait des pieds et des mains, les yeux rivés sur son prompteur, pour tenter de nous faire croire qu’il allait donner du « pouvoir d’achat ». 100 euros « de plus » pour les salariéEs au SMIC, la défiscalisation des heures supplémentaires et de la prime exceptionnelle de fin d’année, en fonction des capacités des entreprises...
    Mais une formule résume tout : « sans qu’il en coûte un euro de plus pour l’employeur » ! Si on passe sur le fait que les ministres missionnés pour assurer le service après-vente bégayaient quant aux modalités de mise en œuvre de cette annonce, il est toutefois clair que l’on ne parle pas ici d’une augmentation de salaire, c’est-à-dire du SMIC horaire. Il s’agit en réalité de cumuler des mesures déjà annoncées, qui seront simplement anticipées afin d’afficher ce compte rond de 100 euros. Mais ce ne seront que des primes (qui ne donnent pas de droits pour la retraite), et tous les salariéEs payés au SMIC horaire ne les toucheront pas.
    Depuis des années, les exonérations de cotisations patronales et les défiscalisations, présentées comme des encouragements à l’embauche, ont seulement démontré leur capacité à tirer les salaires vers le bas. La défiscalisation des heures supplémentaires, en plus d’imposer la flexibilité aux salariéEs qui les réalisent, est en outre contradictoire avec la création d’emplois. De plus, l’annulation pour 2019 de la hausse de CSG pour les retraitéEs touchant moins de 2 000 euros, ne garantira pas leur pouvoir d’achat, alors que les pensions évolueront moins vite que les prix ! Et surtout, ces mesures, « entre 8 et 10 milliards d’euros », ne seront pas payées par les entreprises, mais par une fiscalité toujours injuste et par des économies sur les services publics.

    Macron « dans la seringue »
    Cette allocution marque bien un tournant. Macron a été contraint de sortir de son silence hautain. C’est l’enracinement de la mobilisation des Gilets jaunes, l’élargissement de la contestation dans la jeunesse scolarisée, et la menace de l’extension à des secteurs du monde du travail, qui l’ont imposé.
    Ceci dit, Macron a bien tenté d’y résister. D’abord en désavouant ses ministres, pour montrer qu’il reste le seul maître à bord... du Titanic, mais aussi en commençant son discours par l’annonce qu’il n’y aurait aucune indulgence contre les « violences inadmissibles », qu’il mettrait tous les moyens pour ramener le « calme et l’ordre républicain ». Contre le mouvement lycéen, 700 interpellations sur la seule journée du jeudi 6 décembre avec, en point d’orgue, la mise en spectacle de l’humiliation des 153 jeunes de Mantes-la-Jolie. Contre les manifestantEs de samedi dernier, des centaines de blesséEs et des milliers d’interpelléEs. La force la plus brutale a été déployée, mais elle n’a rien empêché : en début de semaine, le mouvement lycéen gagnait de nouveaux établissements, et les barrages et blocages se maintenaient. 
    À toutes ces colères qu’il prétend comprendre (voire partager...), Macron ne répond pas : rien sur le retrait de ParcourSup, des réformes du bac général et de la voie professionnelle ; rien sur « l’urgence économique et sociale » d’augmenter tous les revenus et de partager le travail ; rien sur la justice fiscale, pas de retour à l’ISF. Au contraire même, il prétend pouvoir poursuivre ses réformes programmées, de destruction des services publics, de l’assurance chômage et des retraites, tout en agitant la menace d’un débat sur l’immigration. Nous voilà prévenuEs.

    Passer à l’offensive, construire les convergences pour bloquer l’économie
    Macron est loin d’avoir gagné. Pour la première fois depuis bien longtemps, une mobilisation, celle des Gilets jaunes, a ouvert un espace pour un combat offensif avec des revendications porteuses d’espoirs de vivre mieux dans toutes les couches d’un monde du travail acculé à la défensive par les défaites cumulées depuis deux décennies. C’est précieux et fragile à la fois, et une course de vitesse est engagée. 
    Il appartient maintenant aux salariéEs d’utiliser, en plus des blocages, l’arme de la grève pour réellement bloquer l’économie. La journée de mobilisation du vendredi 14 décembre peut être une étape, malgré les conditions de cet appel, la direction de la CGT refusant délibérément de le connecter aux mobilisations des Gilets jaunes et ne fixant même pas clairement l’objectif de la grève. Mais Solidaires, ou encore des structures syndicales CGT ou FSU, s’en emparent pour en faire une journée de grève en solidarité avec les mobilisations lycéennes et avec les manifestations du lendemain, l’Acte V du mouvement des Gilets jaunes.
    C’est le caractère massif de ces deux jours qui pourra poser des limites au déploiement de plus en plus démesuré des violences policières et judiciaires, mais aussi construire la perspective d’une généralisation des grèves, bloquer le pays pour bloquer l’économie, toutes et tous ensemble, pour gagner.

    Cathy Billard

  • Lycées, la répression n'arrête pas la mobilisation...

    Depuis plus d’une dizaine de jours, entraînés par le mouvement des Gilets jaunes, les lycéenEs sont rentrés massivement dans la bataille contre la politique du gouvernement de Macron.

    À la pointe de la contestation, on retrouve la plupart du temps des lycées populaires : les filles et fils des Gilets jaunes ont souvent donné le signal de départ de la lutte. La mobilisation s’est depuis répandue comme une traînée de poudre dans des centaines de lycées, dont certains n’avaient connu aucun mouvement depuis des années. Les blocus, rassemblements et manifestations ont regroupé des milliers de lycéenEs dans la rue durant toute la semaine, et ce dans tout le pays.

    La fièvre jaune est contagieuse !
    La colère des lycéenEs prend place dans une ambiance de lutte bien plus générale contre la politique du « président des riches ». Le mot d’ordre « Macron démission » est d’ailleurs repris devant les lycées, et quelques lycéenEs arborent même le gilet jaune. Le combat des Gilets jaunes contre les fins de mois impossibles est aussi celui d’une jeunesse révoltée contre la précarité et les inégalités. Comme le dit une lycéenne devant le lycée Romain-Rolland à Ivry-sur-Seine, « Pourquoi étudier si c’est pour ne pas avoir de travail plus tard ? » Sur les blocus, les lycéenEs dénoncent l’éducation au rabais qu’on leur offre : pourquoi supprimer des postes de professeurEs, de surveillantEs ou d’infirmières alors que les classes dépassent souvent déjà largement la trentaine d’élèves ? Ce manque de moyens pour l’éducation a les mêmes causes que les salaires et les retraites de misère : le fonctionnement d’un système qui profite toujours aux mêmes, au patronat et aux plus riches, au détriment des besoins de la grande majorité. Les lycéenEs mobilisés revendiquent aussi la suppression de Parcoursup et de la réforme du bac, mesures qui renforcent le tri social pour accéder aux études supérieures : les élèves de quartiers populaires qui n’auront pas fréquenté un lycée assez côté resteront sur le carreau.

    Le gouvernement répond par la matraque
    Devant ce mouvement massif qui se propage dans les lycées, le gouvernement a la même politique qu’envers les Gilets jaunes : une répression policière brutale. La vidéo de l’arrestation à Mantes-la-Jolie de plus d’une centaine de lycéenEs – forcés de rester agenouillés et mains sur la tête pendant des heures à l’instar de prisonniers de guerre – a choqué. Et c’est loin d’être un cas isolé, tant les cas de répression violente sont nombreux : présence agressive et jets de gaz lacrymogènes devant les portes des lycées, tirs au flashball sur des lycéenEs, provoquant des blessures graves (dans le Loiret, à Grenoble et à Garges-lès-Gonesse), des centaines d’interpellations… Manifester devient ainsi une « participation à un attroupement armé » occasionnant des mises en garde à vue. À Ivry-sur-Seine, des lycéenEs ont fait plus de trente heures de garde à vue pour avoir tagué « Macron démission » sur le panneau d’affichage du lycée ! Et si le gouvernement met en avant les débordements sur les blocus pour légitimer cette violence, c’est dans l’écrasante majorité des cas l’intervention et les provocations de la police qui mettent le feu aux poudres. Cette politique de la matraque vise à provoquer la peur afin que les lycéenEs renoncent à lutter. Mais ils et elles ne l’entendent pas de cette oreille et continuent à se mobiliser ! Face à cette politique, les lycéenEs, au côté de toutes celles et tous ceux qui aujourd’hui se mobilisent, ont tout intérêt à s’organiser et à se coordonner entre eux pour amplifier leur mouvement : cela sera la meilleure réponse à la répression qu’ils et elles subissent !

    Boris Leto

  • En Belgique aussi...

    La lutte pousse à la créativité. La chanson du rappeur liégeois Draner sur les Gilets Jaunes en est la preuve.
    Un appel à lutter de Bruxelles à Paris, contre la vie chère et contre « ce système qui n’a fait que nous exploiter », a été censuré sur Facebook.
    Le réseau social a très rapidement supprimé le clip estimant qu’il ne partageait pas « les standards de la communauté Facebook ».

    Lire la suite