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  • Le train Perpignan-Rungis menacé de suppression : remettre le fret public sur les rails !

    Depuis quelques semaines, les mobilisations d’organisations de gauche, syndicales et politiques, de cheminotEs et d’usagerEs, et notamment de Gilets jaunes, se succèdent contre une nouvelle aberration sociale et écologique : la suppression programmée du train primeurs qui, chaque année, transporte quelque 150 000 tonnes de fruits et légumes sur un total des 400 000 tonnes acheminées de la plateforme internationale Saint-Charles de Perpignan au MIN de Rungis. Un train qui sera remplacé par le transport routier - accidentogène, polluant et émetteur de gaz à effet de serre.

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  • Retraites : contre l'enfumage, préparons la mobilisation...

    Comme d’habitude, c'est à la mi-juillet que le gouvernement fait ses mauvais coups... Il a décidé de rendre publiques les propositions du haut commissaire à la réforme des retraites Jean-Paul Delevoye qui prépare une baisse générale des pensions pour la très grande majorité des retraitéEs.

    Les préconisations du rapport Delevoye n'ont qu'un objectif : réduire le « coût » du droit inaliénable à bénéficier de pensions assurant des conditions de vie à la hauteur des richesses produites, en progression constante alors que les pensions sont en baisse régulière.

    L'allongement de l'espérance de vie et les évolutions démographiques rendraient trop coûteux notre système de retraite par répartition. 

    En réalité, l'espérance de vie en bonne santé ne progresse quasiment plus en raison de l'aggravation des conditions de travail et de vie et des reculs de l'âge de la retraite déjà engagés.

    Quant au financement du système de retraite, la suppression de l'ensemble des exonérations de cotisations patronales, la réduction du chômage et l'égalité salariale hommes-femmes l'assureraient sans problème.

    Enfin, les régimes « spéciaux » résultent le plus souvent de la prise en compte de particularités de multiples professions, notamment en terme de pénibilité. Les présenter comme des avantages voire des privilèges n'a comme fonction que de préparer la liquidation de dispositions prenant en compte, en partie, des conditions de travail particulières. 

    Le rapport Delevoye est présenté à grand renfort d’enfumage et de mensonges. Enfumage avec un prétendu maintien de l'âge légal de départ en la retraite, de fait effacé par la mise place d'une décote pour tout départ avant cet âge. Le « libre » choix de départ, présenté comme âge d'équilibre, sera en réalité reporté à 64 ans dès la mise en place de la contre-réforme avec une évolution à l'allongement de la durée du travail d'ores et déjà prévu. 

    Mensonge dans l'affirmation que le remplacement du système de répartition par le système à points améliorera les retraites. Ce système ne permettrait pas mieux de compenser les aléas des parcours professionnels, notamment pour les femmes ; le niveau des pensions sera soumis à l'arbitrage, au choix, des gouvernements au fil des politiques d'austérité et des avantages maintenus pour les patrons ; la prise en compte de la pénibilité continuera à être combattue par le patronat.

    La transformation du système de retraite a pour objectif de verser des pensions a minima pour l'immense majorité et d'ouvrir un large champ de développement pour les logiques assurantielles privées et accessibles seulement à celles et ceux qui en auront les moyens.

    Les organisations syndicales, en particulier celles qui s'opposent à la modification globale du système des retraites, doivent refuser toute poursuite de semblant de discussion, aménagement, concertation.

    Il faut engager dès maintenant la construction d'un front unitaire syndical, politique, associatif pour favoriser le développement de la mobilisation qui seule peut faire reculer le gouvernement. Un gouvernement qui d'ores et déjà envisage de ne présenter son projet de loi qu'après les élections municipales de 2020. Mais c'est dès la rentrée de septembre que la mobilisation doit commencer à se construire. Les Gilets jaunes ont montré que détermination, radicalité et persévérance peuvent reculer le pouvoir. L'enjeu pour toutes et tous mérite de jeter toutes nos forces dans cette bataille. 

  • Le 20 juillet, pour Adama, et touTEs les autres...

    Le 20 juillet prochain, trois ans après la mort d’Adama Traoré, tué le jour de ses 24 ans par des gendarmes après son interpellation à Beaumont-sur-Oise, une grande marche est organisée. Pour que justice soit faite et vérité soit rendue. Mais aussi, comme le rappellent les organisateurEs de la marche, pour « riposter à l’autoritarisme ». 

    Trois ans après, le mensonge d’État concernant la mort d’Adama Traoré se poursuit. On a voulu faire passer ce crime raciste pour un faits divers. On a voulu fausser l’autopsie et nous faire croire qu’il était mort de maladie. On a voulu empêcher sa famille d’organiser la lutte pour la vérité, en jetant un à un ses frères en prison.

    Mais la famille d’Adama a tenu. Sa sœur Assa a pris la tête du combat pour la mémoire de son frère et, au-delà, comme elle le répète souvent, pour celle de tous les jeunes hommes des quartiers populaires victimes des violences perpétrées par les forces dites « de l’ordre ». Et le « combat Adama » est finalement devenu une question politique majeure.

    Que de chemin parcouru depuis trois ans. Mais aussi que de violences policières. Contre les jeunes des quartiers, encore et toujours. Contre les migrantEs, les militantEs, les manifestantEs, les journalistes, les Gilets jaunes. Contre toutes celles et tous ceux qui, d’une façon ou d’une autre, refusent de se résigner, de baisser les yeux, de rentrer chez eux.

    Et que de mensonges d’État. Où est Steve ? Qui a tué Zineb ? Pourquoi l’arme qui a tué Babacar Gueye a-t-elle disparu ? Des questions sans réponse, qui sont le nom d’autant de scandales qui auraient dû, depuis longtemps et au même titre que le déchaînement de violences policières à grand renfort d’armes de guerre, conduire à des condamnations et à des démissions.

    C’est pourquoi nous manifesterons le 20 juillet à Beaumont-sur-Oise, au côté des proches d’Adama Traoré, des familles d’autres victimes des flics, mais aussi de toutes celles et tous ceux, et l’on espère qu’ils et elles seront nombreux, qui ont conscience que céder face à la gouvernance autoritaire de Macron, c’est se condamner à ne plus pouvoir lutter demain. 

    Nous manifesterons le 20 juillet à Beaumont-sur-Oise, pour dire notre refus de la violence et des mensonges d’État, et notre détermination à renverser la vapeur face à un pouvoir qui a fait le choix de l’épreuve de force. Pour Adama, pour touTEs les autres, pour leur mémoire, pour la justice, pour nos droits. 

    Julien Salingue

  • De Rugy parti, leur politique reste… Dehors ce gouvernement !

    Face à l’ampleur du scandale Rugy, le ministre aux goûts de luxe a donc été obligé de démissionner aujourd’hui. Il faut dire que les révélations concernant ses pratiques illégales (et scandaleuses) commençaient à s’accumuler. Comme le clamait ce dimanche 14 juillet une pancarte de Gilets jaunes sur les Champs-Élysées, « Homard m’a tué » ! Bouteilles de vin à 500 euros, dégustation de homards entre gens de bonne compagnie, et l’amour de l’opulence : sèche-cheveux à 500 euros avec feuilletage en or, 63 000 euros de rénovation du prétendu « taudis » abandonné par Hulot au ministère de l’Écologie… De Rugy savait se soigner... sur le dos de la collectivité !

    Cette affaire confirme que les mœurs du « nouveau monde » ne sont guère nouvelles. Ces derniers jours, Macron et son gouvernement nous d’ailleurs ont infligé une nouvelle démonstration de leurs choix politiques : une solidarité sans faille avec les puissants comme Rugy, même quand ils mentent et dilapident l’argent public.

    Tout cela a de quoi faire péter les plombs à toutes celles et ceux d’en bas - Gilets jaunes, urgentistes, salariéEs, entre autres celles et ceux de la fonction publique - qui souffrent d’avoir toujours moins de moyens matériels et humains. Et en réponse, ce pouvoir contesté par les mobilisations ne sait que renforcer ses méthodes autoritaires pour passer en force, comme l’ont montré les arrestations et gardes à vue survenues dimanche sur les Champs-Élysées contre des Gilets jaunes à qui on n’avait pourtant rien à reprocher, ou la violente intervention contre les sans-papiers « Gilets noirs » qui occupaient le Panthéon le 12 juillet…

    La démission de Rugy témoigne de la fragilité du gouvernement, mais ne doit pas faire illusion : leur politique est toujours là, et la lutte contre Macron et son monde doit se poursuivre et s’amplifier.Il y a urgence à construire, dans la rue et les mobilisations, un front de résistance solidaire du monde du travail, de la jeunesse, des quartiers populaires... 

    Trois ans après la mort d’Adama Traoré suite à des violences policières, la marche à Beaumont-sur-Oise ce samedi 20 juillet, est dans les jours qui viennent le meilleur moyen de préparer la rentrée, pour défendre nos revendications sociales, écologiques et démocratiques.

    Montreuil le mardi 16 juillet 2019

  • 14 juilllet. Interpellations préventives de Gilets Jaunes : stop à l’autoritarisme !

    De Rugy à la tribune officielle, les Gilets Jaunes en garde à vue... Voici un résumé de cette matinée du 14 juillet et de l’action de ce gouvernement depuis 8 mois.

    Depuis 8h45, Jérôme Rodrigues et Maxime Nicolle ont été placés en garde à vue, rejoints par 8 autres Gilets Jaunes, tandis que d’autres Gilets Jaunes connus comme Eric Drouet ou Sophie Tissier étaient interpellés pour les écarter du défilé. En prime Jérôme Rodrigues, alors qu’il circulait seul aux abords des Champs-Élysées, avait auparavant été frappé d’une amende de 135 euros ! Motif : « manifestation illicite » selon le parquet. Pourtant, aucune manifestation n’ayant été déclarée, celle-ci n’avait pu être interdite, et au moment de leur interpellation, ces figures des Gilets jaunes n’avaient pas d’autre activité que d’être présents. Il s’agit donc d’interpellation au faciès, alors qu’aucun délit ne pouvait être reproché. Ce qui s’appelle des « arrestations politiques » visant à bâillonner des opposants.

    Mais ces interpellations n'ont pas suffit pour empêcher des groupes de Gilets jaunes de siffler copieusement Macron et de réclamer sa démission alors qu’il se pavanait sur son « command-car ». Car ce gouvernement de riches pour les riches, qui se solidarise du gaspillage de l’argent public par l’un de ses membres, ne peut que provoquer toujours plus de colère. La répression, y compris préventive, ne viendra certes pas à bout des révoltes, mais elle met par contre dangereusement en péril des droits démocratiques minimum, à commencer par celui d’exprimer une opinion et de s’opposer au gouvernement.

    Le NPA affirme sa solidarité avec la colère sociale que les Gilets jaunes continuent d’exprimer depuis 8 mois, sous toutes les formes. Et il y a de quoi manifester notre colère quand Macron se gargarise d’un programme à 9 milliards d’euros pour construire des sous-marins nucléaires et s’extasie devant des « bijoux de technologie » Griffon qui coûteront plus de 5 milliards... Cela alors que ses ministres expliquent qu’il n’y a pas de fric pour les urgences hospitalières, ni la lutte contre les violences faites aux femmes ! Toutes nos colères doivent s’exprimer, c’est toutes et tous ensemble que nous pouvons défendre nos droits et imposer la satisfaction de nos besoins individuels et collectifs.

    Stop à l’autoritarisme, liberté de manifester !

    Montreuil le dimanche 14 juillet 2019

  • Université d’été du NPA : de Rosa Luxemburg au mouvement zapatiste !

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    La 11e université d’été du NPA, qui se déroulera à Port-Leucate du 25 au 28 août, s’organisera notamment autour de deux grandes thématiques : le mouvement des Gilets jaunes (et ce qu’il nous dit de la situation politique et sociale) et les phénomènes de mutation autoritaire des démocraties bourgeoises. Nous avons déjà eu l’occasion de signaler plusieurs de nos invitéEs, et reviendrons plus en détail sur le programme complet la semaine prochaine, tout en pouvant déjà signaler que, comme chaque année, l’université d’été sera l’occasion de célébrer plusieurs anniversaires. 

    Sous le signe des anniversaires

    Le choix a été rude, tant les événements qui auraient légitimement mérité d’être revisités sont nombreux. Nous aurons ainsi l’occasion de revenir sur le centième anniversaire de la mort de la révolutionnaire Rosa Luxemburg, assassinée par les forces contre-révolutionnaires en 1919, et à laquelle nous consacrerons pas moins de trois séances : « Conscience de classe, partis et syndicats », « ­Réforme ou révolution ? » et « Socialisme ou barbarie ? ». 1919 fut également l’année de la fondation de la IIIe internationale, à laquelle une séance sera consacrée, de même que sera organisé un atelier autour du « Bienno Rosso », les « deux années rouges » de l’Italie en 1919-1920.

    Puisque l’on parle anniversaires, comment ne pas évoquer celui de la révolution chinoise (1949) et de l’écrasement du soulèvement de la place Tien-an-Men (1989), à chacun desquels une séance sera consacrée. Retour également sur la révolution cubaine de 1959 et sur la révolution iranienne de 1979, dans des ateliers qui ne se contenteront pas, bien entendu, de revenir sur l’histoire, mais aussi de s’intéresser à l’actualité de ces deux pays. Retour également sur les émeutes de Stonewall (1969), moment fondateur des marches des fiertés LGBTI. Enfin, nous reviendrons sur le mouvement zapatiste et ses trajectoires depuis 25 (!) ans, puisque c’est le 1er janvier 1994 que l’armée zapatiste de libération nationale (EZLN) a émergé au grand jour, se lançant dans une révolution à forte dimension internationaliste. 

    Un programme chargé donc, sachant que d’autres anniversaires pourraient encore s’inviter. Affaire à suivre… 

    Commission université d’été 

    Inscriptions en ligne. 

  • 15 mois de grève des postierEs du 92 : bilan à chaud d’une lutte exemplaire...

    150 factrices et facteurs de Hauts-de-Seine ont fait grève pendant un peu plus de 15 mois, du 26 mars 2018 au 4 juillet 2019. L’objectif de La Poste, point de départ du conflit, était de briser les reins de SUD Poste 92 en obtenant le licenciement de Gaël Quirante, son secrétaire. Mais au total, les grévistes et leur syndicat sortent renforcéEs de la plus longue grève qu’ait connue La Poste.

    Physionomie d’une grève

    Le conflit a impliqué 150 factrices et facteurs en grève reconductible, ce qui représente 20 % des effectifs au niveau départemental. La grève était majoritaire dans cinq bureaux : Boulogne-Billancourt, Levallois, Neuilly, Gennevilliers et Asnières. C’est un volume de grévistes trois fois plus grand que la moyenne des conflits postaux de ces dernières années. Alors que la grande majorité de ces grèves concernent un établissement et un nombre réduit de sites sur des revendications locales, la grève des postières et postiers du 92 s’est d’emblée inscrite dans un objectif commun à tous les bureaux, celui de la réintégration de Gaël, qui s’est rapidement doublé d’une opposition aux plans de suppressions d’emplois et de déqualification du métier de facteurE, projets stratégiques de La Poste au niveau national.

    Vol de temps de travail à grande échelle

    Lors de sa phase finale, la grève est parvenue à mettre en évidence la question du vol de temps de travail des facteurEs : pour la première fois, la presse nationale s’est fait l’écho des méthodes de calcul de la charge de travail utilisées par la direction dans toutes les réorganisations : la « Une » de Libération du 25 juin a bien mis en évidence l’utilisation de logiciels dont les algorithmes sont en décalage ­complet avec la réalité.

    Tous les calculs de la direction sont appuyés sur des normes fantaisistes, comme par exemple l’exigence de distribuer les lettres recommandées en une minute et trente secondes quel que soit le contexte. La Poste a même inventé une nouvelle unité de mesure du temps, le « centiminute » (centième de minute) pour modéliser la charge de travail des factrices et facteurs… une charge qu’elle prétend en baisse structurelle en s’appuyant sur la baisse du nombre de lettres ordinaires. Mais le nombre de paquets, de recommandés, d’encombrants, et de boîtes aux lettres, augmentent ! En exposant un mécanisme de vol de temps de travail à grande échelle, utilisé pour supprimer des milliers d’emplois dans le pays, les grévistes ont ouvert la voie à une possibilité de remise en cause des restructurations au-delà de leur département.

    Reports de réorganisations : du provisoire qui peut durer longtemps

    142 embauches d’intérimaires en CDI ont été actées dans le protocole de fin de conflit pour 2018 et 2019, un nombre plus important que prévu initialement par La Poste. Deux tournées ont été recréées à Neuilly. Les réorganisations (plans de suppressions d’emplois) prévues sur les bureaux en grève ont été reportées a minima à mars 2020 pour Levallois, mai 2020 pour Boulogne, septembre 2020 pour Gennevilliers, et janvier 2021 pour Asnières. À ces dates, Levallois, Clichy ou Asnières n’auront ainsi pas subi de réorganisations depuis 10 ans ou plus ! Ces reports sont des périodes pendant lesquelles La Poste ne pourra pas mettre en place de réorganisation… il n’est pas du tout évident qu’elle réussisse à imposer ses projets à l’issue de ce délai. La moyenne entre deux restructurations dans le 92 est en effet de 7 à 8 ans, alors que la norme au niveau national est de 2 ans. Ces reports obtenus par les grèves successives dans le 92 sont-elles seulement une manière de retarder une échéance inévitable ? En réalité, ils montrent que la lutte paie. Si 150 factrices et facteurs peuvent bloquer des restructurations pendant plusieurs années, des milliers de postierEs pourraient obtenir bien plus : une mobilisation postale d’ampleur nationale permettrait de stopper les suppressions d’emplois et de renverser le rapport de forces.

    Projets de démantèlement du métier de facteurE

    À Boulogne, Asnières et Levallois, les grévistes ont également obtenu que les prochaines réorganisations se fassent sans « pause méridienne » ni « îlots » : il s’agit pour La Poste de mettre en application, pour 70 % des tournées de facteurs d’ici 2020, une séparation des opérations de tri et de la distribution. Là où les factrices et facteurs triaient chacun leur propre tournée avant de la distribuer, La Poste met en place peu à peu des équipes dédiées au tri des tournées d’une part, et des distributeurEs de courrier d’autre part, qu’on prive ainsi de la maîtrise de l’ensemble du processus de travail et qu’on disperse sur plusieurs sites pour les transformer en machine à distribuer du papier… et même à distribuer n’importe quoi, colis, publicité, envois express Chronopost… Tous ces projets dits « innovants » sont mis aux oubliettes jusqu’à au moins 2022 voire 2023 dans les bureaux où la grève a été la plus forte, à savoir Asnières, Levallois et Boulogne. Un exemple qui ne demande qu’à être étendu dans le 92 et ailleurs.

    Percée en matière de droit syndical

    Concernant le motif initial de la grève, on peut souligner qu’il n’est pas commun que des dizaines de salariéEs soient prêts à mettre sur la table la perte de plusieurs mois de salaire pour défendre un de leur collègues, qui se trouve être un délégué syndical. Ce qu’a en fin de compte permis d’arracher la grève, c’est de maintenir l’activité de Gaël alors qu’il a été licencié. Le jugement de janvier 2019 de la cour d’appel de Versailles a été rendu en pleine grève et dans la foulée des élections professionnelles où SUD Poste 92 a rallié une majorité absolue des suffrages (près de 52 % avec plus de 86 % de participation, 13 % de plus qu’au niveau national) : ce jugement reconnaît la possibilité de Gaël d’intervenir syndicalement dans les centres postaux, de participer aux négociations… Gaël a ainsi signé le protocole de fin de conflit. La reconnaissance par les tribunaux de la légitimité du maintien de l’intervention syndicale d’un délégué licencié constitue une percée en matière de droit syndical, un point d’appui pour remettre en cause la chasse aux militantEs combatifs à La Poste et dans les autres secteurs.

    Une stratégie payante

    La caisse de grève des postières et postiers du 92 est une des plus importantes jamais mises en place en France. Le conflit donne la preuve qu’un groupe de salariéEs issus d’un secteur non-stratégique et relativement peu concentré de l’économie peut tenir le choc dans un affrontement avec la direction nationale du plus grand groupe du pays. En creux, cela laisse imaginer ce qui serait possible si de telles caisses de grève étaient systématisées et si une stratégie de confrontation était adoptée par des forces sociales autrement plus significatives.

    La stratégie de regroupement tous azimuts des grévistes a fini par payer. Regroupement des bureaux tout d’abord : chacun des bureaux en grève comprenait bien que pour gagner sur ses propres revendications, il fallait tenir jusqu’à ce que chacun des autres bureaux obtienne satisfaction, et que les objectifs communs soient atteints. Les AG de grévistes quotidiennes et décisionnelles ont à cet égard constitué un élément clé pour sonder le collectif de lutte. Regroupement des secteurs et fronts de lutte : les grévistes n’ont eu de cesse de mener des actions communes avec les étudiantEs, les cheminotEs, le Comité Adama, les Geodis… Sans cette politique d’extension et de convergence, jamais le soutien extérieur à la grève n’aurait été aussi important. Le comité de soutien aux grévistes a joué un rôle irremplaçable : il a permis de souder un collectif de lutte dont l’impact a été tout simplement décisif. C’est cette expérience vivante qui a enseigné aux postières et postiers que c’est en se tournant vers l’extérieur, en adoptant une politique d’extension, qu’on gagne les conflits.

    Claudia Joe

  • Pays basque : liberté pour Josu Urrutikoetxea et les prisonnierEs politiques !

    Josu Urrutikoetxea a été arrêté le 16 mai alors qu’il se rendait dans un hôpital public de Haute-Savoie.
    Il est depuis enfermé à la Santé, sans visite ni courrier. Une cour d’appel a statué sur sa remise en liberté, mais il a été de nouveau arrêté avant même avoir passé la porte de la prison car l’État espagnol demande son extradition. L’examen du mandat d’arrêt européen aura lieu le 16 octobre.

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