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  • Philippe Poutou : « L’élection présidentielle s’annonce pourrie d’un point de vue idéologique »...

    Pour la troisième fois, Philippe Poutou est candidat à l’élection présidentielle. Il portera les couleurs du Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA). On fait le point avec lui sur cette campagne qui commence pour lui.
    Il est l’invité de
    #LaMidinale.

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  • Le Nouveau Parti anticapitaliste rentre dans la campagne présidentielle...

    Déclaration adoptée par la conférence nationale présidentielle du NPA organisée les 26 et 27 juin 2021.

    Après 18 mois de pandémie, force est de constater que le système capitaliste est incapable de résoudre les grands problèmes de l’humanité : au contraire, il en crée de nouveaux. En utilisant la stratégie du choc à l’occasion de cette crise sanitaire, les classes dominantes amplifient leur offensive contre les classes populaires : suppressions d’emplois et licenciements, restructurations, développement de la précarité, remise en cause des libertés démocratiques… La course aux profits d’une minorité menace les emplois, la santé de la majorité de la population mondiale, comme l’état de la planète et l’avenir de l’humanité. Il est grand temps de mettre fin à cet ordre capitaliste injuste et d’avancer vers une société qui organise la production et les rapports sociaux en fonction des besoins sociaux et des nécessités écologiques, qu’on l’appelle écosocialiste, communiste ou autogestionnaire.

    La crise sanitaire est révélatrice à bien des niveaux, que ce soit l’origine de la pandémie ou l’incapacité du pouvoir à réagir, à stopper la machine à profit au détriment de la santé des « premières lignes » et de l’ensemble du monde du travail. La propriété privée est apparue à une large échelle en contradiction avec la défense de nos vies, comme l’illustre le maintien des brevets sur les vaccins. Tous les niveaux de crises — sanitaire, écologique, économique, sociale, démocratique — se conjuguent pour produire un sombre bilan pour le capitalisme. Cela ne peut plus durer ! Ce n’est pas seulement le NPA qui le dit mais des millions d’exploitéEs et d’oppriméEs qui défendent leurs droits les plus élémentaires dans différentes parties du monde.

    Face à un gouvernement à l’offensive, les colères sociales sont là

    Depuis le début du mandat de Macron, les colères sociales n’ont pas disparu, bien au contraire ! Ni les confinements ni l’empilement des lois répressives n’ont fait disparaître la radicalité de l’expérience des Gilets jaunes ou celle de la grève contre la réforme des retraites de l’hiver 2019-2020, des mobilisations de la jeunesse pour le climat, contre le racisme et le sexisme. Assurance chômage, violences policières, offensives islamophobes et racistes, lois autoritaires et liberticides, politiques qui font flamber la planète : les terrains de mobilisation n’ont pas manqué depuis un an pour que la révolte contre la politique du pouvoir se déconfine. Des luttes se développent également sur le terrain de la défense des droits : des femmes depuis le mouvement #Metoo, des LGBTI, notamment autour de la PMA, des migrantEs et contre les violences policières et racistes.

    La nécessité de la construction d’un mouvement d’ensemble, d’un affrontement qui puisse aller jusqu’au bout pour arracher des victoires, est là. Car, en l’absence de ces victoires sociales et de perspectives politiques pour sortir de ce système, les vents les plus mauvais soufflent. Du gouvernement au Rassemblement national, en passant par la droite dite « classique », le discours sur « l’islamo-gauchisme » et le séparatisme, les tribunes des militaires, la manifestation des policiers rejoints par plusieurs responsables politiques devant l’Assemblée nationale… participent d’une même dynamique. La montée en puissance de la droite et de l’extrême droite a de profondes racines sociales, qui se sont développées dans le terreau laissé par quarante années de politiques racistes et antisociales. Les idées d’extrême droite progressent, dans la société et au sein de l’appareil d’État, notamment dans la police et l’armée, et le pouvoir en porte la première responsabilité.

    Absence d’alternative, menace de l’extrême droite

    Surfant sur le désespoir des couches populaire, le RN tente de détourner la colère vers un projet mortifère, libéral, raciste et identitaire. La prise du pouvoir par l’extrême droite devient envisageable, avec tout ce que cela comporterait de dangers pour les droits et libertés démocratiques, pour touTEs et pour les organisations du mouvement social. Mais combattre l’extrême droite, ce n’est pas refaire « l’union de la gauche », une union électorale entre partis de gauche discrédités par leurs politiques passées et demain gestionnaires loyaux des intérêts capitalistes.

    Car à gauche, loin de d’affronter cette situation, les digues tombent les unes après les autres. Du PS au PCF, en passant par le possible candidat d’EÉLV, tous ces partis gestionnaires du système se sont fourvoyés en allant manifester aux côtés des policiers enragés et de l’extrême droite.

    Jean-Luc Mélenchon et LFI ne seront pas nos adversaires lors de l’élection présidentielle, mais ils sont l’expression d’un populisme de gauche qui refuse de s’affronter jusqu’au bout avec ce système. À savoir s'attaquer aux profits, à la propriété privée, au pouvoir patronal et aux institutions. Force est de constater qu’ils ne représentent pas une alternative pour le camp des exploitéEs et des oppriméEs. Les positions de LFI pour le deuxième tour des régionales montrent en particulier qu’elle ne rompt pas avec la gauche institutionnelle.

    Les dernières élections régionales et départementales sont riches d’enseignements. Par dizaines de millions, ouvrierEs, employéEs, jeunes, couches populaires, ne se sont pas déplacés pour aller voter. Le parti du pouvoir, LREM, plafonne à 10% des votants. Cela témoigne du refus de l’affrontement annoncé entre Macron et Le Pen l’an prochain, sans que s’esquisse la moindre alternative populaire et progressiste. Le RN, plus bas qu’annoncé, apparaît toujours comme le principal opposant aux « sortants », qu’ils soient LR ou PS.

    C’est dans cette situation que débute la séquence de l’élection présidentielle. Celle-ci doit être l’occasion de populariser une partie de notre programme pour redonner confiance dans un projet anticapitaliste et révolutionnaire.

    L’absence de représentation politique anticapitaliste de masse, l’offensive réactionnaire et le recul des luttes sociales, la montée du désespoir et la peur d’un avenir sombre, sont autant d’éléments qui pèsent sur la situation. C'est pourquoi un axe central de notre campagne sera de construire des fronts contre les thématiques réactionnaires et d'avancer la nécessité de lutter pied à pied contre l'extrême droite en construisant les mobilisations unitaires les plus larges.

    Nous voulons porter l’idée que celles et ceux d’en bas fassent irruption sur la scène politique, que les exploitéEs et les oppriméEs se représentent eux-mêmes et elles-mêmes, pour en finir avec l’exploitation capitaliste, le saccage de la planète et toutes les oppressions. Cela doit être au cœur de notre campagne.

    Une campagne qui part des urgences socialesécologiques et démocratiques

    • - Garantir une vie et un salaire décent pour toutes et tous.

    Cela passe par la garantie de vivre dignement avec un revenu tout au long de la vie, au moins égal à un SMIC de 1800 euros nets, y compris lorsque l’on est sans travail, que l’on fait des études, que l’on recherche un emploi ou que l’on est à la retraite. Toutes et tous doivent pouvoir avoir un travail, répondant aux besoins de la société et de la préservation de la planète. Cela passe par une réduction massive du temps de travail, sans augmentation des cadences, en parallèle d’une augmentation des salaires de 400 euros par mois pour toutes et tous. Ce partage du travail entre touTEs est le seul moyen d’en finir avec le chômage. Cela passe aussi par enlever le droit des capitalistes à décider de nos vies, en interdisant les licenciements. Nous voulons aussi développer ce qui rend la vie « belle », la diversité des expressions artistiques et culturelles…

    • - Contrôler, socialiser et étendre les biens communs pour résoudre l’urgence sociale, sanitaire et écologique.

    Nous proposons de renforcer les services publics existants et d’en créer de nouveau. Dans les secteurs de la santé, de l’industrie pharmaceutiques, de l’éducation, de l’énergie ou des transports, les capitalistes se sont assez gavés, ils ont suffisamment détruit la planète et notre santé. Il faut les exproprier et nationaliser les banques dans un monopole public. Nous défendons la gratuité des transports et d’autres services.

    Le productivisme et la course aux profits empêchent de réorganiser la production et menacent la planète. Il y a urgence à planifier la réorganisation de l’économie sur des bases écologiques et démocratiques. C’est la seule façon de préserver tous les emplois tout en produisant autrement et en préservant la planète.

    • - En finir avec un régime autoritaire, raciste et inégalitaire

    Pour contrôler nos colères, le pouvoir renforce toujours plus les moyens répressifs et autoritaires de l’État, et cherche à nous opposer les unEs aux autres : nos ennemis seraient selon eux les immigréEs, les féministes, les LGBTI…

    Notre campagne défendra la fin de cette république impérialiste des riches et des patrons et du présidentialisme particulièrement incarné par Macron. Le salaire des éluEs sera ramené au salaire médian de la population et touTEs les éluEs seront révocables en cours de mandat.

    La police, gangrenée par l’extrême droite, maintient l’ordre social par la violence et le racisme. Nous nous opposons à la répression policière et voulons la suppression des corps spéciaux de répression (BAC, BRAV…).

    À contre-courant, face à la montée du racisme et de l’islamophobie, nous serons les seuls à défendre la solidarité internationale, avec la liberté de circulation et d’installation, avec ou sans papiers, et le droit de vote pour les étrangerEs.

    Nous mènerons la bataille contre les violences et pour l’égalité des droits, pour les femmes et les LGBTI. La crise sanitaire a rappelé la nécessité de revaloriser les métiers des « premières de corvées » et de socialiser les tâches « reproductives ».

    Dans cette campagne, nous portons la volonté de rassembler pour changer le rapport de forces, de construire une contre-offensive, une mobilisation d’ensemble du monde du travail avec des grèves de masse, des manifestations, des révoltes. Parce qu’il n’y a pas de « sauveur suprême », il faut unir les nôtres pour se battre et défendre nos droits.

    Nous défendons la perspective d’une rupture avec le capitalisme : construire consciemment nos luttes, nos mobilisations pour exercer notre contrôle sur l’organisation de la société, de la production, reconstruire associations, syndicats et cadres d’auto-organisation. Pour un gouvernement du monde du travail, aussi fidèle aux intérêts de notre camp que Macron et Le Pen le sont à ceux des capitalistes.

    Nous proposerons à celles et ceux qui se retrouvent dans nos perspectives de se regrouper sans attendre. Les exploitéEs et les oppriméEs ont en effet besoin d’un parti pour la transformation révolutionnaire de la société, qui devrait être bien plus large que ne l’est le NPA, davantage implanté sur les lieux de vie, de travail et d’étude. Un outil pour contribuer au renversement du capitalisme, vers une société écosocialiste, pour l’émancipation de l’humanité.

    Philippe Poutou défendra les couleurs anticapitalistes et révolutionnaires

    Nous présentons la candidature de Philippe Poutou car il incarne la nécessité de s’affronter à ce système, de s’organiser pour le faire, et de défendre la perspective d’une société libérée de l’exploitation et des oppressions. C’est ce que nous voulons contribuer à porter dans la rue et dans les urnes.

    Ce n’est pas un professionnel de la politique. Ouvrier qui s’est battu contre Ford, un de ces groupes industriels qui nous met au bord du gouffre, licencié au bout de 10 ans, c’est un travailleur qui ne lâche rien et fait de la politique, s’oppose au grand patronat, et veut dégager Macron et tous les politiciens, de droite ou de gauche, au service des classes dominantes. À travers son activité militante, politique et syndicale, il représente aussi notre volonté de rassembler et de prendre nos affaires en main.

    Parce que nous refusons la personnalisation, nous voulons mener une campagne collective qui donne à voir une diversité de profils de camarades issuEs des luttes de ces dernières années. Ainsi, aux côtés de notre candidat et des porte-parole du NPA, nous mettrons en place un collectif de porte-parole de la campagne de Philippe Poutou.

  • Philippe Poutou : « Faire campagne pour rappeler qu’on est là, et qu’on ne laissera pas les autres décider à notre place »...

    Te voilà donc de nouveau candidat à la présidentielle. En 2012 et en 2017, tu étais ouvrier chez Ford à Blanquefort, en bagarre contre la fermeture de l’entreprise. Depuis, malheureusement, la boîte a fermé. Quelle est votre situation aujourd’hui, à toi et tes collègues de Ford ?
    Ça fait maintenant plus d’un an que j’ai été licencié avec tous mes collègues, puisque c’est toute l’usine qui a fermé et que cela concerne donc l’ensemble de l’effectif. Pas mal de collègues ont retrouvé du boulot, mais des petits boulots, dans des situations plus difficiles qu’avant évidemment. Moi je me retrouve quasiment au bout du congé de reclassement sans perspective d’emploi. D’ailleurs le cabinet de reclassement lui-même ne voyait pas trop comment me trouver une solution, entre mon nom et ma position, désormais, d’élu, on y reviendra. Comme pour plein de gens, c’est une situation préoccupante. La situation de l’emploi est très mauvaise, on le sait, et quand on retrouve un emploi c’est dans des conditions précaires, difficiles, beaucoup plus que les conditions qu’on peut connaître dans une grosse usine comme Ford. J’ai eu la chance d’avoir un congé de reclassement, ce qui fait une soupape avant le chômage, mais il arrive bientôt à son terme, et c’est cet été que je vais me retrouver au chômage pour de bon.

    Par ailleurs le combat continue contre Ford, on les attaque au Prud’hommes, ça vient de commencer, et ça sera long. On conteste les licenciements, on explique que les licenciements sont illégitimes, et on attaque auprès du juge judiciaire et en cassation. On aura des réponses en septembre. Après comme l’usine a fermé c’est difficile de se mobiliser, et on sait que les décisions de justice c’est toujours des rapports de forces, mais par principe on mène la bataille jusqu’au bout : on veut remettre en cause le droit de licencier, et donc en fait le droit de propriété, auquel on oppose le droit à l’emploi, qui doit venir en premier. Donc le combat contre Ford et les licenciements continue.

    Depuis la dernière présidentielle, il y a un autre lieu où tu t’es mis à mener des batailles, avec tes camarades de Bordeaux en luttes, puisque vous êtes trois éluEs au conseil municipal de Bordeaux. Comment ça se passe ? Ça veut dire quoi être un élu anticapitaliste, au quotidien ?
    C’est difficile c’est sûr. Tout ça a commencé sur un truc surprenant, puisque c’est dans la foulée de la lutte des Ford qu’on a démarré une campagne municipale, sur fond de mobilisation contre la réforme des retraites et aussi de mouvement des Gilets jaunes, même si c’était la fin. Et on a réussi à faire cette liste, avec des militantEs syndicalistes, des Gilets jaunes, des militantEs du NPA, de La France insoumise, avec une posture très radicale, puisque c’était non seulement contre la droite bordelaise, au pouvoir depuis 73 ans, mais aussi sans aucun compromis avec la gauche bordelaise (PS, PC, écolos), en les critiquant clairement. On a fait une campagne contestataire, dynamique, radicale, anticapitaliste, qui montrait que le problème était un choix de camp social : un Bordeaux populaire contre un ­Bordeaux bourgeois.

    Et on a eu ce qu’on méritait : on est allés au deuxième tour et on a eu trois élus. Donc voilà, on est là, on a conscience qu’on a forcé le passage mais on est là, pour porter les colères, les critiques d’un système qui détruit les vies des gens, qui appauvrit, qui précarise. Alors on sait bien que tout ne dépend pas des collectivités locales, mais il y a des choses à dire, à faire, et c’est ce que l’on essaie de faire : être un relais, porter la voix des classes populaires à l’intérieur du conseil municipal, on renforce les liens avec les associations, les syndicats, et on essaie d’être utiles à tous les combats qui sont menés, par exemple en ce moment sur le logement. Ça a été un peu compliqué avec la crise sanitaire, mais on essaie de se coordonner, de renforcer les cadres collectifs, faire des assemblées.

    Dans ces institutions, on voit bien que le mépris des gens de gauche ne vaut pas mieux que le mépris des gens de droite. Ils sont déconnectés de tout, on ne vit pas dans le même monde, ils ne se préoccupent pas de la souffrance sociale. Alors quand nous on fait entendre ces idées-là, ces voix-là, ils n’aiment pas, ils n’écoutent pas, ils sont méprisants. Après, on est bien conscients que si on peut être utiles, le bout du bout c’est la mobilisation des gens, la mobilisation dans les quartiers populaires, qui pourra vraiment faire changer les choses, et on voudrait favoriser ça.

    Dans la gauche radicale, chez les militantEs anticapitalistes et révolutionnaires, certains disent que ça peut valoir le coup de se présenter aux élections locales, d’essayer d’y avoir des éluEs, mais que la présidentielle c’est différent et qu’on ne devrait pas y participer. Alors c’est vrai que ce n’est pas naturel pour nous, loin de là, mais là on s’est dit qu’il fallait y aller en proposant ta candidature… Que dirais-tu à ceux qui pensent que ce n’est pas utile ?
    Oui, ce débat existe, y compris au sein de notre parti. En fait c’est un débat qu’on a à chaque fois, et là on l’a eu de nouveau, peut-être un peu plus même, sûrement parce que la situation interne de notre parti et la situation externe, surtout, sont difficiles. Il y a un rapport de forces qui se dégrade pour notre camp social, des défaites dans les luttes, un gouvernement très dur… La question d’aller à la présidentielle se pose donc, surtout quand on sait et qu’on répète que ce n’est pas par les élections qu’on changera les choses mais par les luttes sociales.

    Mais justement, dans un rapport de forces dégradé, dans une situation où on se sent fragilisés, pour lutter contre toute résignation il faut se dire qu’on a toutes les raisons d’y être, qu’il y a une place que l’on doit occuper. Bien sûr on dit les choses dans la rue, mais on doit utiliser tous les terrains, même le terrain électoral, pour porter les colères, la contestation du système, pour défendre une perspective opposée au renoncement qui peut gagner notre camp social. La présidentielle c’est un combat parmi d’autres, mais c’est un combat, une bataille politique à laquelle on peut et on doit participer. Il y a une importance à rappeler que des gens luttent et qu’ils ont raison de le faire, à critiquer radicalement le fonctionnement de cette société, et puis aussi que c’est essentiel que les gens s’occupent de leurs affaires, qu’ils les prennent en main, qu’on ne laissera pas les autres décider à notre place en nous faisant croire qu’on ne pourrait pas, nous, faire tourner la société.

    La campagne n’a pas encore commencé, donc on aura l’occasion bien sûr de revenir sur le programme, ce que l’on veut défendre dans cette présidentielle. Mais peut-être que déjà tu peux, en quelques mots, donner quelques éléments de ce que peut être une campagne anticapitaliste, révolutionnaire, dans le contexte que l’on connaît, celui d’une crise multidimensionnelle du capitalisme : écologique, économique, sociale, politique, sanitaire…
    C’est difficile en quelques mots c’est sûr… Il y a la crise sociale d’abord, dont on vient de parler avec les licenciements, le chômage, la misère. Il y a aussi une crise démocratique très forte, des institutions décrédibilisées, on vient encore de le voir avec l’abstention aux régionales. Cette abstention est légitime dans un système de plus en plus anti-démocratique, où les gens ne se sentent plus représentés. Et en plus il y a la dérive autoritaire du gouvernement, de plus en plus de répression de la contestation, des mouvements sociaux, des quartiers populaires, on voit bien que les libertés collectives et individuelles sont de plus en plus remises en cause.

    Il y a donc cette urgence démocratique, mais en fait des urgences il y en a à tous les niveaux, et on pense bien sûr à l’urgence environnementale, avec une planète à la dérive, des grands projets, complètement dingues, qui s’attaquent à l’environnement. On voit aussi la montée des idées réactionnaires, racistes, contre les femmes, les LGBTI… En fait tout cela est lié, et finalement ce qu’on voit c’est la destruction de ce qui est collectif, de toutes les solidarités. C’est une forme de violence quotidienne dans toute la société, des violences à tous les niveaux, un système de plus en plus brutal car il est de plus en plus en crise. Et bien sûr on veut aussi porter l’internationalisme, réaffirmer que nous sommes solidaires des peuples, qu’on se bat contre l’impérialisme et le néocolonialisme de la France, qu’on refuse les frontières, qu’on est pour accueillir les migrants, que notre camp social est international. C’est ça aussi le meilleur moyen de faire face aux idées racistes, de faire face à l’extrême droite, et de contester de fond en comble ce système.

    Propos recueillis par Julien Salingue 

  • Des scores moins élevés qu’annoncés, mais un RN toujours là...

    Poussé par sa dynamique, le Rassemblement national comptait faire émerger des cadres locaux, opposants forts dans les départements et les régions voire dirigeant ces collectivités. Le RN, fragilisé par l’abstention de son électorat, va traîner son manque de crédibilité à pouvoir gérer des institutions. Mais le parti ne disparaît pas pour autant, ni surtout ses idées nauséabondes !

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  • Philippe Poutou, candidat anticapitaliste et révolutionnaire...

    Après 18 mois de pandémie, le système capitaliste a fait la démonstration qu’il est incapable de résoudre les grands problèmes de l’humanité : au contraire, il en crée de nouveaux. En utilisant la stratégie du choc à l’occasion de cette crise sanitaire, les classes dominantes amplifient leur offensive contre les classes populaires : suppressions d’emplois et licenciements, restructurations, développement de la précarité, remise en cause des libertés démocratiques… La course aux profits d’une minorité menace nos emplois, notre santé, comme l’état de la planète et l’avenir de l’humanité. La propriété privée est apparue à une large échelle en contradiction avec la défense de nos vies, comme l’illustre le maintien des brevets sur les vaccins. Tous les niveaux de crises — sanitaire, écologique, économique, sociale, démocratique — se conjuguent pour produire un sombre bilan pour le capitalisme. Cela ne peut plus durer !

    Face à un gouvernement à l’offensive, des colères sociales toujours là !

    Ni les confinements ni l’empilement des lois répressives n’ont effacé l’expérience des Gilets jaunes ou celle de la grève contre la réforme des retraites de l’hiver 2019-2020, des mobilisations de la jeunesse pour le climat, contre le racisme et le sexisme. Assurance chômage, violences policières, offensives islamophobes et racistes, lois autoritaires et liberticides, politiques qui font flamber la planète : les terrains de mobilisation n’ont pas manqué depuis un an pour que la révolte contre la politique du pouvoir se déconfine. Des luttes également pour la défense des droits : des femmes depuis le mouvement #Metoo, des LGBTI, notamment autour de la PMA, des migrantEs et contre les violences policières et racistes. La nécessité d’un affrontement qui puisse aller jusqu’au bout pour arracher des victoires est là.

    Car, en l’absence de ces victoires sociales et de perspectives, les vents les plus mauvais soufflent. La montée en puissance de la droite et de l’extrême droite a de profondes racines sociales, qui se sont développées dans le terreau laissé par quarante années de politiques racistes et antisociales. Les idées d’extrême droite progressent aujourd’hui, dans la société et au sein de l’appareil d’État, notamment dans la police et l’armée, et le pouvoir en porte la première responsabilité.

    Combattre la menace de l’extrême droite

    Surfant sur le désespoir des couches populaire, le RN tente de détourner les colères vers un projet mortifère, libéral, raciste et identitaire. Sa prise du pouvoir devient envisageable, avec tout ce que cela comporterait de dangers pour les droits et libertés démocratiques.

    Combattre l’extrême droite, ce n’est pas refaire « l’union de la gauche », une union électorale entre partis discrédités par leurs politiques passéesDu PS au PCF, en passant par le possible candidat d’EÉLV, tous ces partis se sont en particulier fourvoyés en allant manifester aux côtés des policiers enragés et de l’extrême droite...

    Jean-Luc Mélenchon et LFI ne sont pas nos adversaires, mais ils refusent de s’affronter jusqu’au bout avec ce système, à savoir s'attaquer aux profits, à la propriété privée, au pouvoir patronal et aux institutions. Ils ne peuvent représenteune alternative.

    Une campagne pour répondre aux urgences sociales, écologiques et démocratiques

    Pour construire une alternative, nous avons d’abord besoin d’un programme qui fasse passer nos vies avant leurs profits.

    1. Garantir une vie et un salaire décent pour toutes et tous

    La garantie de vivre dignement avec un revenu tout au long de la vie, au moins égal à un SMIC de 1800 euros nets, y compris lorsque l’on est sans travail, que l’on fait des études, que l’on recherche un emploi ou que l’on est à la retraite. Toutes et tous doivent pouvoir avoir un travail, répondant aux besoins de la société et de la préservation de la planète. Cela passe par une réduction massive du temps de travail, sans augmentation des cadences, en parallèle d’une augmentation des salaires de 400 euros par mois pour toutes et tous. Cela passe aussi par enlever le droit des capitalistes à décider de nos vies, en interdisant les licenciements.

    1. Contrôler, socialiser et étendre les biens communs

    Nous proposons de renforcer les services publics existants et d’en créer de nouveau. Dans les secteurs de la santé, de l’industrie pharmaceutiques, de l’éducation, de l’énergie ou des transports, les capitalistes se sont assez gavés. Il faut les exproprier et nationaliser les banques dans un monopole public. Nous défendons la gratuité des transports et d’autres services.

    Contre le productivisme et la course aux profits, il y a urgence à planifier la réorganisation de l’économie sur des bases écologiques et démocratiques.

    1. En finir avec un régime autoritaire, raciste et inégalitaire

    Il faut en finir avec cette république impérialiste des riches et des patrons et du présidentialisme, particulièrement incarné par Macron. Le salaire des éluEs sera ramené au salaire médian de la population et touTEs les éluEs seront révocables en cours de mandat.

    La police, gangrenée par l’extrême droite, maintient l’ordre social. Nous nous opposons à la répression policière, à commencer par la suppression des corps spéciaux de répression (BAC, BRAV…).

    Face à la montée du racisme et de l’islamophobie, nous défendons la solidarité internationale, avec la liberté de circulation et d’installation, avec ou sans papiers, et le droit de vote pour les étrangerEs.

    Nous mènerons la bataille contre les violences et pour l’égalité des droits, pour les femmes et les LGBTI. La crise sanitaire a rappelé la nécessité de revaloriser les métiers des « premières de corvées » et de socialiser les tâches « reproductives ».

    Lutter, prendre nos affaires en main, nous rassembler

    L’absence de représentation politique anticapitaliste de masse, l’offensive réactionnaire et le recul des luttes sociales, la montée du désespoir et la peur d’un avenir sombre, sont autant d’éléments qui pèsent sur la situation. Il y a urgence à construire des fronts contre les idéologies réactionnaires et à lutter pied à pied contre l'extrême droite en construisant les mobilisations unitaires les plus larges.

    Celles et ceux d’en bas peuvent faire irruption sur la scène politique. Notre camp social doit se représenter lui-même, pour en finir avec l’exploitation capitaliste, le saccage de la planète et toutes les oppressions.

    Dans cette campagne, nous voulons contribuer à rassembler, pour aider à construire une mobilisation d’ensemble avec des grèves de masse, des manifestations, des révoltes. Parce qu’il n’y a pas de « sauveur suprême », il faut unir les nôtres pour se battre et défendre nos droits.

    Nous défendons la perspective d’une rupture avec ce système : exercer notre contrôle sur l’organisation de la société, de la production, et reconstruire associations, syndicats et cadres d’auto-organisation. Pour un gouvernement du monde du travail aussi fidèle aux intérêts de notre camp que Macron et Le Pen le sont à ceux des capitalistes.

    Nous proposons dès maintenant à celles et ceux qui se retrouvent dans ces perspectives de se regrouper sans attendre. Nous avons en effet besoin d’un parti pour la transformation révolutionnaire de la société, d’un outil pour contribuer au renversement du capitalisme, vers une société écosocialiste, pour l’émancipation de l’humanité.

    Un candidat militant du monde du travail

    Philippe Poutou est à nouveau candidat à l’élection présidentielle car il incarne cette nécessité de s’affronter au système, de s’organiser pour le faire, et de défendre la perspective d’une société libérée de l’exploitation et des oppressions. C’est ce que nous voulons contribuer à porter, modestement mais fermement, dans la rue et dans les urnes.

    Ce n’est pas un professionnel de la politique. Ouvrier qui s’est battu contre Ford, aujourd’hui licencié, c’est un travailleur qui ne lâche rien, s’oppose au grand patronat, et veut dégager Macron et tous les politiciens, de droite comme de gauche, au service des classes dominantes. À travers son activité militante, politique et syndicale, il représente aussi notre volonté de rassembler et de prendre nos affaires en main.

    C’est un candidat issu de notre camp social, à son image. Un travailleur, un anticapitaliste.