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  • Effondrement à droite, menace de l’extrême droite, espoir pour une alternative à gauche...

    Comme en 2017, le second tour de l’élection présidentielle de 2022 opposera Le Pen à Macron. Il aura obtenu presque 27,85 %, Le Pen 23,15 % et Mélenchon 21,95 % (pourcentages sur les voix exprimées).

    Mais la victoire de Macron au deuxième tour apparait moins automatique qu’en 2017 (où il avait obtenu 66 % des voix au 2nd tour) et ce nouveau duel identique ne doit pas masquer les différences profondes de la situation électorale à l’issue du premier tour.

    Attention : Ce texte a été écrit avant le second tour de l'élection présidentielle...

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  • Macron réélu, le combat continue !

    Ce soir, en conclusion de cette non-campagne et comme symptôme d'une crise démocratique sans précédent, Macron a été réélu. Avec 58 %, son libéralisme autoritaire l'a donc emporté sur le libéralisme crypto-fasciste et raciste porté par Le Pen. Le « tout-sauf-Macron » ne l'a pas emporté sur le « tout-sauf-Le-Pen », et c’est tant mieux pour notre camp social, tant cette dernière représentait un danger mortel. Le pire a donc été évité : en politique plus qu'ailleurs, deux maux, mêmes très graves, doivent toujours être hiérarchisés. D'un côté une droite dure, ultra libérale technocratique, policière, liée aux vieux partis de gouvernement, à l’État et ses appareils, aux firmes du CAC40, mais sans base sociale de masse et détestée par une grande partie du pays. De l'autre une extrême droite populiste mais lissée, démagogique et menteuse, en quête de respectabilité, avec malheureusement une certaine base populaire...

    Avec un taux d'abstention de 28 %, il s'agit du second score le plus important de l'histoire de la Ve République... derrière l'élection de 1969. Près d'un tiers des électeurs ne veulent même plus jouer cette comédie. Le taux de vote blanc et nul ne sera connu que plus tard, mais il pourrait a priori atteindre aussi un record. La crise politique, démocratique, qui met en cause la légitimité de ce président à nouveau mal élu, s'accentue. Son bilan négatif est sans appel, et ce second mandat s'annonce comme un approfondissement des attaques sociales, démocratiques et idéologiques réactionnaires. Le boulevard pour l'extrême droite devrait donc encore s'élargir...

    Il y a urgence à tracer une perspective d’émancipation, à construire une gauche de combat. Le NPA est favorable à ce que dans les prochaines élections législatives, il y ait des candidatures d’union pour faire face à la droite et à l’extrême droite, sur la base d’un programme de contestation du macronisme et de rupture avec les politiques capitalistes. C’est la raison pour laquelle nous avons répondu positivement à l’invitation à discuter avec l’Union populaire, avec la ferme volonté d’aboutir à des candidatures unitaires à gauche. Mais c'est aussi, et peut-être surtout, le troisième tour social qui s'ouvre dans la rue, sur nos lieux de travail et d'études, à commencer contre la « réforme » annoncée de nos régimes de retraites. Des luttes sociales à construire pour résister à l’offensive de Macron II, condition indispensable pour changer la donne durablement.

    Pour tout cela, nous aurons besoin à la fois d'unité et de radicalité. Partis, syndicats, associations et collectifs écologistes, antiracistes, féministes, LGBTI : il faut construire un front commun et durable de notre classe, articulant mobilisations de rue et batailles idéologiques, en particulier contre l’extrême droite. De ce front et des luttes multiples pourrait alors émerger une force politique anticapitaliste, antifasciste, féministe, écologiste et internationaliste, pour la transformation révolutionnaire de la société. C’est nécessaire et c’est urgent.

  • Législatives : bilan d’étape pour un accord national avec l’Union populaire...

    Les prochaines élections législatives auront un enjeu important. Le premier tour de l’élection présidentielle a hissé au second tour le libéral et autoritaire Macron et le danger mortel qu’incarne Le Pen. Mais il a aussi vu la percée significative de l’Union populaire autour de la candidature de Jean-Luc Mélenchon. Élément positif de ce premier tour, c’est un facteur important de résistance pour notre camp social qui va avoir à affronter des temps difficiles quel que soit l’issue du second tour.

    En ce qui concerne les prochaines élections législatives, le NPA est favorable à des candidatures d’union pour faire face à la droite et à l’extrême droite, sur la base d’un programme de contestation du macronisme et de rupture avec les politiques capitalistes. C’est dans ce cadre que nous avons répondu favorablement à la proposition de rencontre de l’Union populaire, qui s’est adressée la semaine dernière à EELV, au PCF et au NPA en vue d’un rassemblement autour de l’Union populaire pour les élections. Ce rassemblement exprimerait une rupture positive avec les années « gauche plurielle » sous la domination du Parti socialiste.

    Après une première rencontre mercredi entre des délégations du NPA et de l’Union populaire, nous tenons à réaffirmer notre volonté d’aboutir à un tel accord national, car cela serait un point d’appui important pour toutes celles et ceux qui ne veulent plus des politiques libérales, une expression unitaire utile aussi aux mobilisations, et le moyen de poser un jalon dans la reconstruction d’un outil politique pour une gauche qui se batte pour construire une alternative au capitalisme.

    A l’issue de ce premier échange positif, plusieurs points nécessitent encore discussion.

    Nous comprenons l’objectif fixé par l’Union populaire de faire élire le maximum de députés, voire d’avoir une « majorité alternative » de gauche à l’Assemblée nationale, ce qui poserait la question de former un gouvernement. L’élection d’une telle majorité serait l’expression d’une dynamique très positive, mais notre union ne peut pas pour autant se construire autour du seul objectif que Jean-Luc Mélenchon devienne premier ministre. Par ailleurs, au vu de notre rapport aux institutions, de notre conception stratégique quant à la rupture avec le capitalisme, nous ne serions pas d’un éventuel gouvernement issu de cette Union populaire élargie si elle remportait cette élection. Mais cela ne nous n’empêchera pas de défendre une perspective majoritaire lors de la campagne, et nos éventuels élu.e.s d’avancer de façon solidaire à l’Assemblée nationale sur les orientations de notre programme commun aux élections législatives.

    Dans ce cadre, et sans créer de cacophonie, cette campagne ne peut s’envisager que de façon pluraliste, en permettant à toutes et tous d’y prendre leur place avec leur sensibilité. Si nous sommes bien d’accord qu’un label et une profession de foi commune doivent permettre d’incarner ce rassemblement, nous avons aussi la faiblesse de penser que notre diversité est une force et qu’il faut lui permettre d’être visible. Une pluralité qui devra aussi être présente dans l’animation de la campagne, et de ce point de vue, nous enregistrons positivement la proposition que les différentes forces prennent leur place dans le parlement de l’Union populaire et son comité d’animation (où leurs équivalents mis en place pour animer la campagne).

    Sur le programme, nous partageons l’idée qu’au vu de la réussite de sa campagne présidentielle, c’est bien l’Union populaire qui a l’essentiel des cartes en main : l’Avenir en commun est le point de référence en la matière et sera la base du « programme partagé ». Nous y sommes prêts, même si nous pensons – comme nous l’avons exprimé dans le cadre de la campagne de Philippe Poutou – qu’une série de questions mériterait des réponses confrontant plus directement le fonctionnement inique du système capitaliste pour répondre aux besoins sociaux : mesures pour une autre répartition des richesses, socialisation des secteurs clés de l’économie, accueil de tous les réfugiés et régularisation de tous les sans-papiers, etc. Mais autant le dire, nous ne faisons pas de nos nuances ou désaccords programmatiques des lignes rouges.

    Enfin, nous partageons l’idée que les candidatures doivent refléter la diversité d’un tel rassemblement, autour de représentants des forces politiques partie prenantes, des collectifs militants, de figures du mouvement social prêtes à s’engager… Nous sommes d’accord avec le fait que cette répartition s’appuie aussi avec une certaine souplesse sur des rapports de force tels qu’issus du premier tour de l’élection présidentielle.

    Une nouvelle réunion entre le NPA et l’Union populaire doit avoir lieu en tout début de semaine. C’est dans le respect de notre indépendance, mais avec la ferme volonté d’aller jusqu’au bout du processus que nous y serons présents.

  • Nice, samedi 23 avril 2022...

    Solidarité avec la résistance ukrainienne

    De nombreuses initiatives seront organisées en solidarité avec la résistance ukrainienne dans différents pays européens, soit le 23 soit le 24 avril.
    En France, c'est le samedi 23 avril (second tour des élections présidentielles le lendemain) qu'auront lieu à Paris et dans différentes villes des rassemblements, marches, manifestations en solidarité avec la résistance ukrainienne.
    L'impulsion de ces initiatives à l'échelle européenne a été donnée par le Réseau Ukraine Solidarity, dont le texte d'appel et les signataires en France sont indiqués ci-dessous (ce texte peut être signé par des organisations et aussi à titre individuel par des citoyen·es, des responsables associatifs ou syndicaux, des élu·es, etc.)

    À NICE, TOUTES ET TOUS ENSEMBLE AUX COTÉS DU PEUPLE UKRAINIEN,
    POUR LE RETRAIT DE L'ARMÉE RUSSE ET POUR LA PAIX,
    POUR LA SOLIDARITÉ AVEC LA RÉSISTANCE UKRAINIENNE

    SAMEDI 23 AVRIL 2022 PLACE MASSENA – 17 h 00

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    APPEL DU RÉSEAU EUROPEEN UKRAINE SOLIDARITY

    Nous, collectifs de mouvements sociaux, syndicats, organisations et partis, d’Europe de l’Est et de l’Ouest, opposé·es à la guerre et à tous les néo-colonialismes dans le monde, voulons construire un réseau par en bas, indépendant de tout gouvernement


    POUR
    • La défense d’une Ukraine indépendante et démocratique !
    • Le retrait immédiat des troupes russes de tout le territoire ukrainien. L’arrêt de la menace nucléaire que constitue la mise en état d’alerte des armes nucléaires russes et le bombardement des centrales ukrainiennes !
    • Le soutien à la résistance (armée et non armée) du peuple ukrainien dans sa diversité, en défense de son droit à l’autodétermination
    • L’annulation de la dette extérieure de l’Ukraine !
    • L’accueil sans discrimination de tous les réfugiéˑeˑs – d’Ukraine et d’ailleurs !
    • Le soutien au mouvement anti-guerre et démocratique en Russie et la garantie du statut de réfugié politique aux opposants à Poutine et aux soldats russes qui désertent !
    • La saisie des biens des membres du gouvernement, des hauts fonctionnaires et des oligarques russes en Europe et dans le monde ; et des sanctions financières et économiques – en protégeant les populations défavorisées de leurs effets.

    Au-delà, nous luttons aussi, en lien avec les courants qui partagent ces objectifs en Ukraine et en Russie :
    • Pour un désarmement nucléaire global. Contre l’escalade militaire et la militarisation des esprits.
    • Pour le démantèlement des blocs militaires
    • Pour que toute aide à l’Ukraine échappe à l’emprise et aux conditions d’austérité du FMI ou de l’UE
    • Contre le productivisme, le militarisme et la concurrence impérialiste pour la puissance et le profit qui détruisent notre environnement et nos droits sociaux et démocratiques.

    info@ukraine-solidarity.eu
    www.ukraine-solidarity.eu

    Signataires de l'appel européen en France :
    A Manca – Association Autogestion – Arguments Pour La Lutte Sociale – ATTAC France – CEDETIM – Club Politique Bastille – Éditions Syllepse – Émancipation Lyon 69 – ENSEMBLE! - Entre les lignes entre les mots – Fondation Copernic – Forum Civique Européen – Gauche Démocratique et Sociale (GDS) - L’insurgé - Les Humanités – Mouvement National Lycéen – Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) - Pour une Écologie Populaire et Sociale (PEPS) - Rejoignons-nous – Réseau syndical international de solidarité et de luttes – Réseau Penser l’émancipation – Union Syndicale Solidaires

  • Pas une voix pour Le Pen ! Construisons la riposte sociale !

    Les résultats du premier tour ont exprimé à la fois un rapport de forces dégradé pour les classes populaires et une polarisation, certes déformée par un mode de scrutin particulièrement antidémocratique. Le champ politique se divise en trois parties : un bloc fasciste dirigé par Le Pen, un bloc de gauche dirigé par Mélenchon, et un « centre » libéral-autoritaire autour de Macron. Celui-ci a su consolider une base sociale derrière lui, « la France qui va bien », et arrive en tête malgré le fort rejet qu’il suscite dans la population.

    Le danger de l’extrême droite

    Face au danger que représente la prise des institutions de la Ve République par un parti d’extrême droite, nombreux sont celles et ceux qui ont voté Mélenchon dans les derniers jours de la campagne. Mais cela n’a pas suffi pour éliminer Marine Le Pen.

    Bien que minoritaire dans la bourgeoisie, l’option Le Pen pourrait bénéficier du rejet massif de Macron. Une victoire électorale de l’extrême droite n’est pas à exclure dimanche prochain.

    Il reste quelques jours pour construire une mobilisation massive contre l’extrême droite, regroupant toutes celles et tous ceux qui, dans les classes populaires, ont bien conscience du danger qu’elle représente. Mais il existe aussi une frange qui, par haine de Macron, verrait d’un bon œil une victoire de Le Pen, voire pense voter pour elle. Il est ainsi essentiel de s’adresser à elle et de rappeler, sans concession, le danger spécifique que représente l’extrême droite. Une victoire de Le Pen serait bien pire encore qu’un nouveau quinquennat de Macron, avec des sauts qualitatifs sur le terrain du racisme et de l’autoritarisme. Cela libérerait par ailleurs les ultra-réactionnaires, en particulier au sein de la police, ainsi que les groupes fascistes qui pourrait multiplier les agressions et les violences.

    Empêcher Le Pen d’accéder au pouvoir

    C’est pourquoi, dans les classes populaires, pas une voix ne doit se porter sur Le Pen, afin que celle-ci soit battue dimanche 24 avril. Dans ce cadre, nous savons que certainEs utiliseront le bulletin « Macron » pour la dégager, pendant que d’autres choisiront de boycotter ce deuxième tour biaisé. L’essentiel n’est pas de se déchirer entre nous sur ce vote, mais de mettre l’ensemble de notre camp social en mouvement pour empêcher l’accession de l’extrême droite à l’Élysée, et préparer les nécessaires combats à venir quel que soit le résultat de l’élection.

    Des réactions ont déjà lieu, dans la jeunesse scolarisée, sur les lieux de travail et dans les quartiers populaires, contre l’extrême droite et les politiques libérales. Des manifestations ont eu lieu le week-end dernier, certes pas assez massives, mais qui montrent que le rejet de l’extrême droite est bien là et que nombreuses et nombreux sont celles et ceux qui veulent l’exprimer dans la rue.

    Des initiatives unitaires de toute la gauche demeurent nécessaires pour construire la suite : contre l’extrême droite, pour les luttes sociales, pour reconstruire un projet d’émancipation et une force politique pour le porter. Et d’ici là, un seul mot d’ordre : la mobilisation la plus massive possible. Faisons taire l’extrême droite et préparons-nous à riposter !

  • Pour les droits et les libertés démocratiques, contre l’extradition de Julian Assange !

    Ce mercredi, la justice britannique a décidé d’autoriser l’extradition de Julian Assange vers les États-Unis. La justice US veut le juger notamment pour « espionnage », avec des peines pouvant aller jusqu’à 175 ans de prison.  

    L’acharnement contre Julian Assange est un acharnement contre le journalisme, la liberté d’expression et plus profondément contre le droit démocratique à dénoncer les pratiques criminelles menées au plus haut sommet des États. Nous devons donc le défendre sans ambiguïté. 

    Nous ne nous reconnaissons pas dans un grand nombre de déclarations de Julian Assange, qui pour certaines sont clairement réactionnaires, antiféministes, racistes — sans même parler des accusations d’agression sexuelle — et doivent à ce titre être dénoncées. Mais Assange a été arrêté car il a, avec Wikileaks, exposé des images et des documents mettant à nu la violence de l’armée US, et plus généralement celle des puissances impérialistes. 

    Fondé en 2006, Wikileaks a été à l’origine de très nombreuses révélations de scandales de corruption, d’atteintes aux droits démocratiques, de crimes de guerre. Wikileaks avait reçu pour cela de nombreux prix journalistiques ou émanant d’ONG. Mais depuis avril 2010 et la publication d’une vidéo montrant comment des soldats étatsuniens avaient froidement abattu — et avec des commentaires d’un cynisme inimaginable — des civils irakiens dont des enfants, les États-Unis ont déclenché une véritable guerre contre Wikileaks et les lanceurs d’alertes.

    De ce point de vue, il est impératif de le défendre face à la répression qu’il subit, à l’instar de celle que subissent d’autres lanceurs d’alerte. Nous exigeons sa libération immédiate et l’abandon de toutes les poursuites dans le cadre des affaires de Wikileaks, et le gouvernement français doit lui offrir le droit d’asile.

  • Des mesures sociales, vraiment ?

    - La candidate du RN ne veut pas augmenter le SMIC. Comme tous les autres candidats (Pécresse, Zemmour, Macron), elle propose la solution labellisée par le MEDEF : « Permettre aux entreprises une hausse des salaires de 10 % (jusqu’à 3 SMIC) en exonérant cette augmentation de cotisations patronales ». Elle est très proche de Macron avec cette proposition, lui qui veut permettre le versement d’une prime nette de cotisations. Dans les deux cas, c’est si les employeurs le veulent. L’absence de paiement de cotisations patronales rendrait ces augmentations neutres pour la sécurité sociale.

    - Les chômeurEs et les plus pauvres n’ont aucune place dans le programme de Marine Le Pen. Elle ne compte pas revenir sur la réforme de l’assurance chômage, qui a considérablement réduit le niveau de l’Aide au retour à l’emploi. Dans la lignée de l’action de Macron, Le Pen compte continuer de criminaliser les chômeurEs en créant un « ministère de la lutte contre les fraudes ».

    - Macron avait supprimé l’Impôt de solidarité sur la fortune sur sa partie financière, Marine Le Pen compte le rétablir… mais en supprimant sa partie immobilière pour favoriser « l’enracinement » des riches. Déjà que la rente immobilière est, dans ce pays, l’apanage d’un petit pourcentage de la population, elle serait encore plus attractive avec Le Pen. Les riches ne seraient pas davantage taxés par elle qu’ils ne l’étaient par Macron.

    - Les jeunes riches seraient encore plus riches : Le Pen compte supprimer l’impôt sur le revenu pour les moins de trente ans, sans conditions de revenus. Les consultants surpayés de McKinsey et autres jeunes loups sortis d’écoles de commerce à 3 000 euros mensuels peuvent la remercier pour cette belle ristourne. Quant aux autres, ils ne sont pas concernés : en particulier la moitié des ménages, celle qui gagne trop peu pour payer l’impôt sur le revenu.

    - L’autre obsession de Marine Le Pen, comme Macron et Zemmour, est la baisse de l’imposition de l’héritage : une mesure qui ne bénéficierait qu’aux Français aisés, les autres héritant peu ou pas du tout.

    - Exonérer les donations des parents mais aussi des grands-parents à leurs enfants et petits-enfants jusqu’à 100 000 euros par enfant tous les dix ans.

    Marine Le Pen, souvent présentée comme la candidate des « petites entreprises » contre les gros patrons, est tout à fait au diapason des intérêts du patronat de toute taille et tout type. On l’a vu, ses mesures de « pouvoir d’achat » ne font pas passer les actionnaires à la caisse, qu’il s’agisse de ceux des entreprises qui n’augmentent pas les salaires ou de ceux des grands groupes comme Total qui s’engraissent sur le dos des consommateurs. En outre, elle a prévu de leur accorder les cadeaux suivants :

    - Conformément aux revendications du Medef, la candidate veut baisser les « impôts de production » et supprimer la Cotisation foncière des entreprises (CFE), soi-disant pour protéger les « PME locales » (toutes les PME sont locales mais passons), ce qui bénéficierait à toutes les entreprises.

    - Elle compte supprimer l’impôt sur les sociétés pour les entrepreneurs de moins de 30 ans pendant les cinq premières années « pour éviter leur départ à l’étranger ».

    Source : Frustration Magazine

  • L’extrême droite : quel programme et quelles forces sociales ?

    Marine Le Pen a fait campagne en cherchant à se parer d’un visage social. Elle veut donner l’impression d’augmenter les salaires en transformant les cotisations sociales en salaire net, en défiscalisant les heures supplémentaires. C’est-à-dire augmenter le pouvoir d’achat tout en attaquant le salaire socialisé (sécurité sociale, retraites, etc.). Cela irait de pair avec le développement de fonds de pension privés, enjeux stratégique du patronat français pour concurrencer les fonds de pension anglo-saxons ou issus des rentes de l’exploitation des matières premières (pétrole, gaz, huile de palme…).

    Un programme raciste et antisocial

    Le RN a toujours été un parti de l’ordre exigeant des interventions policières plus importantes dans le maintien de l’ordre social et colonial dans les quartiers mais aussi dans les mobilisations y compris lors des Gilets jaunes. Ce parti exige depuis toujours la dissolution des syndicats et le retour à un fonctionnement pétainiste réconciliant travail et capital, dont des CSE à peine réformés pourraient très bien servir de forme moderne. Au-delà de la dissolution des syndicats, le RN prévoit également la dissolution de toutes les organisations communautaires ou qui défendent les droits des étrangerEs. Son arrivée au pouvoir signifierait donc des dissolutions massives et des arrestations nombreuses dans le mouvement de solidarité. Dans le même sens, le RN prévoit également de réduire les financements des organisations féministes, LGBTI +. De fait son accession au pouvoir signifierait un recul du droit à l’avortement.

    Mais surtout le programme du RN est un programme de ségrégation raciale. Multiplication des arrestations, des placements en centre de rétention, des expulsions, interdiction du port du voile dans l’espace public, d’envoyer de l’argent au pays : toutes ces mesures font partie du programme de Marine Le Pen. Il faudrait y ajouter le déchaînement de violences racistes menées par les groupes d’extrême droite et la police dont l’assassinat du rugbyman Aramburu il y a quelques semaines est un avant-goût.

    La constitution d’un bloc social ?

    Ce programme et son profil d’union nationale de défense contre la vie chère, l’immigration et la menace terroriste permettent à Marine Le Pen de constituer un bloc ralliant différentes catégories sociales géographiquement situées dans les zones périurbaines. On y trouve des fractions de la petite-bourgeoisie, notamment des indépendants, de secteurs ouvriers derrière des fractions de la bourgeoisie, notamment du patronat des petites et moyennes entreprises qui bénéficient peu ou sont victimes de la mondialisation et du marché commun.

    Ce qui rend possible la constitution de ce bloc, c’est le poids des défaites du passé, la paupérisation d’une partie de notre camp, la perte de croyance dans la possibilité de trouver des issues collectives. Ce poids du rapport de forces dégradé conduit à rechercher des solutions individuelles, centrées sur le repli sur soi, racistes et contre la solidarité.

    La stratégie de dédiabolisation de Marine Le Pen et sa préparation à l’accession au pouvoir d’État par le biais institutionnel, combinées aux importantes difficultés financières du parti, sont venues s’opposer à la construction d’un parti militant. À l’inverse, Reconquête a mené campagne, distribué des tracts et des affiches dans ces nouvelles zones d’implantation. Cette campagne militante a permis de regrouper des dizaines de milliers (peut-être 100 000) de partisans dans des meetings à l’échelle de la campagne. Même si les chiffres sont sûrement gonflés, l’apparition d’un nouveau parti de plusieurs dizaines de milliers de militants est extrêmement inquiétante pour l’avenir.

    Harry Smith