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  • Pour l’annulation des mutations forcées de l’école Pasteur de Saint-Denis (93) !

    Lundi 9 mai se tenait au tribunal administratif de Montreuil l’audience de la requête en référé-liberté déposée par les enseignantEs, les parents d’élèves et les syndicats (Solidaires, FSU, CGT) demandant l’annulation des mutations d’office des six enseignantEs de l’école Pasteur de Saint-Denis1.

    Ces mutations étaient devenues effectives le 22 avril, malgré une mobilisation exemplaire depuis un mois de toute l’équipe enseignante, des parents d’élèves, de tout le quartier, le soutien de plusieurs éluEs locaux et députéEs. Et malgré une tribune publiée sur Mediapart et signée par de nombreuses personnalités : « L’Éducation nationale soutient l’extrême droite à l’école : faisons front contre la répression des équipes enseignantes du 93 ! »

    « Une décision purement autoritaire du rectorat »

    Pour rappel, cette décision, qui n’est pas officiellement une sanction mais en constitue une de fait, fait suite à la publication d’un article calomnieux sur l’école Pasteur, paru dans un journal d’extrême droite et intitulé « Gauchisme à l’école, le niveau monte », à l’instigation d’une directrice d’école parachutée.

    Un communiqué intersyndical appelait à une conférence de presse avant l’audience du lundi 9 mai et soulignait l’enjeu de cette lutte : « Nous assistons ainsi au musellement et à la mise au pas de la profession enseignante. Par l’exemple la direction académique et le rectorat ont clairement affiché la volonté d’anéantir un collectif de travail et remettent ouvertement en cause l’indépendance des fonctionnaires d’État garantis par le statut. »

    L’Éducation nationale refuse d’entendre la mobilisation des personnelEs défendant leur travail. Et c’est même pire : le 9 mai, elle a fait preuve de son manque total de considération et d’un cynisme indécent en ne fournissant pas à temps le rapport qui a servi de base aux décisions des mutations, arrivé à la fin de l’audience ! De ce fait la réponse du tribunal n’a pas pu être rendue le jour même2 !

    Au sortir d’une audience plutôt houleuse, Maître Arié Alimi décrivait une représentante de l’Éducation reconnaissant que tout se passait bien dans l’école avant l’arrivée de la directrice parachutée, ainsi qu’après son départ, mais ne revenant pas sur les mutations forcées : « Une décision purement autoritaire du rectorat rendue contre l’intérêt des enfants », ajoutait-il.

    Toutes et tous sont repartis écœurés, la rage au ventre. Notre soutien doit être à la hauteur de l’enjeu !

    • 1.Lire l’Anticapitaliste n° 611 (14 avril 2022).
    • 2.À l’heure où nous mettons sous presse, la décision n’était toujours pas connue.
  • Elections législatives : les raisons d’un désaccord...

    Jeudi 5 mai, le Conseil politique national du NPA a décidé que les conditions n’étaient pas réunies pour signer l’accord national de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes). Il faut dire que les différents échanges que nous avons eus avec l’Union populaire ont pointé des contradictions interrogeant l’objectif affirmé par le regroupement initié autour de la candidature de Jean-Luc Mélenchon…

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  • Assassinat de la journaliste palestinienne Shireen Abu Akleh par Israël...

    La journaliste d’al-Jazeera Shireen Abu Akleh a été tuée ce matin par l’armée israélienne alors qu’elle couvrait une opération militaire dans la région de Jénine en Cisjordanie. D’après al-Jazeera et les témoins sur place, elle a été tuée « de sang froid » par un tir israélien la ciblant directement au visage, alors qu’elle portait un casque et un gilet par-balles siglé « presse ».

    Shireen Abu Akleh, Palestinienne née à Jérusalem, était un visage très connu de la chaîne al-Jazeera, en poste depuis 25 ans. Sa mort brutale a suscité une émotion légitime dans les territoires palestiniens et au-delà, et al-Jazeera a condamné un « crime odieux, qui a pour objectif d’empêcher les médias de faire leur travail ».

    La mort de Shireen Abu Akleh n’est malheureusement pas un incident isolé. Elle est loin d’être la première journaliste tuée par l’armée israélienne, sans compter les nombreux et nombreuses blesséEs. Sa mort s’inscrit en outre dans un contexte d’accroissement des violences quotidiennes de l’armée d’occupation contre les PalestinienEs, avec des dizaines de victimes au cours des dernières semaines.

    Le NPA apporte toute sa solidarité aux proches de Shireen Abu Akleh, ainsi qu’à tous ses collègues qui tentent de faire leur travail malgré les violences de l’armée israélienne. Au-delà, nous rappelons notre soutien aux PalestinienEs et à l’ensemble de leurs droits nationaux : fin de l’occupation civile et militaire, égalité des droits, droit à l’autodétermination et droit au retour.

    Le soutien à l'État d’Israël doit cesser ! Ce dernier doit au contraire être sanctionné et rendu comptable de ses crimes. C’est tout le sens de la campagne BDS (Boycott-désinvestissement-sanctions), dont le développement et le renforcement, en l’absence de toute autre forme de sanction et de pression, demeurent une nécessité. 

  • Faire entendre une gauche de rupture anticapitaliste...

    Autour de LFI, d’EÉLV, du PCF... et du PS, la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) a été lancée le week-end dernier. Après plusieurs rencontres, le NPA a décidé de ne pas y participer, en raison des concessions trop importantes qui y ont été faites au PS et de façon plus générale au social-libéralisme.

    Nous nous étions engagés dans les discussions avec l’Union populaire de Jean-Luc Mélenchon en raison des enjeux de la période : une polarisation entre, d’une part, un très dangereux bloc d’extrême droite et, d’autre part, un bloc de gauche autour de Mélenchon, avec en outre un troisième bloc, en équilibre instable, autour de Macron et ses politiques ultralibérales et autoritaires.

    Les résultats de la présidentielle montrent que les luttes sont fragmentées, défensives… et souvent défaites. Actuellement, la contestation des politiques libérales se fait essentiellement par ces processus électoraux, et peu par la mobilisation.

    Nous avons donc cherché un accord autour d’un programme minimum correspondant à une rupture avec les politiques pro-capitalistes actuelles. Même s’il conserve des limites importantes, celui de la Nupes serait un progrès sur le Smic, les retraites, l’écologie, les droits des femmes, la répression policière, etc.

    Le PS au détriment du NPA

    Hélas, les négociations ont échoué. Au départ, le PS devait être écarté... Il a finalement été intégré, et la place qui lui a été laissée (tant au niveau du programme que des circonscriptions) change la nature du projet initial. La volonté affichée par l’Union populaire d’être majoritaire à tout prix, la force des institutions de la Ve République et le rapport de forces dégradé, ont poussé à des compromis, à se lier à des forces connectées au capitalisme, comme le PS avec, dans ses bagages, des candidats libéraux...

    Pourtant, les processus de recomposition à gauche sont plus que jamais en cours, avec des crises et même des ruptures au sein du PS, mais aussi des clarifications qui s’opèrent. De nombreuses et nombreux militantEs ont ainsi dénoncé la part belle faite au PS au détriment du NPA ou des collectifs de quartiers populaires comme « On s’en mêle ».

    Malgré ces désaccords et vu les enjeux importants, le NPA va mener campagne pour permettre une défaite de l’extrême droite et de Macron dans les prochaines élections, et permettre si possible la victoire de cette gauche, dont les ruptures sont inabouties mais réelles avec les politiques menées par Jospin ou Hollande. Ce serait aussi un encouragement aux luttes sociales.

    Se mobiliser pour changer radicalement la société

    C’est la raison pour laquelle nous appelons à voter et soutenons, y compris de façon militante, les candidatEs de gauche de rupture de la Nupes, face auxquels nous ne présentons pas de candidatEs. Dans d'autres circonscriptions, là où les conditions sont réunies, le NPA cherche, face à des candidats labellisés Nupes mais incarnant une continuité avec le social-libéralisme (en particulier ceux issus du PS), à faire entendre une alternative, avec des candidatures unitaires, issues du monde du travail et des quartiers populaires, représentant une gauche de combat, indépendante des institutions et du social-libéralisme.

    Outre les enjeux directement électoraux, nous souhaitons que cette campagne serve à tisser des liens avec les forces – dans la Nupes et dans l’ensemble de la gauche sociale et politique – qui estiment que le changement réel passe par les mobilisations. Montrer qu’une autre voie est possible, celle de la rupture révolutionnaire avec le capitalisme, au côté de celles et ceux qui veulent reconstruire un espoir pour faire face à l’extrême droite et à Macron, pour changer radicalement le monde.

  • Les féministes ukrainiennes sous les yeux de l'Occident...

    « Je définis la solidarité en termes de réciprocité, de responsabilité et de reconnaissance d'intérêts communs comme fondement des relations entre diverses communautés. Plutôt que d'imposer une supposée communauté d'oppression, la pratique de la solidarité met en avant les communautés de personnes qui ont choisi de travailler et de lutter ensemble. La diversité et la différence sont ici des valeurs centrales - à reconnaître et à respecter, et non à effacer dans la construction d'alliances. Jodi Dean (1996) développe une notion de "solidarité réfléchie" que je trouve particulièrement utile. Elle soutient que la solidarité réfléchie est élaborée par une interaction impliquant trois personnes : " Je te demande de me soutenir contre une troisième personne ". Cela implique de thématiser la troisième voix " pour reconstruire la solidarité comme un idéal inclusif ", plutôt que comme une notion de " nous contre eux ". La notion de Dean d'une compréhension communicative, toujours en construction, du "nous" est utile, étant donné que la solidarité est toujours un accomplissement, le résultat d'une lutte active pour construire l'universel sur la base des particularités/différences. C'est la lutte politique active, orientée vers la praxis, incarnée par cette notion de solidarité qui est importante pour ma réflexion - et la raison pour laquelle je préfère concentrer mon attention sur la solidarité plutôt que sur le concept de " sororité ". »1

    Chandra Talpade Mohanty

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  • En Palestine, les cicatrices de mai 2021 ne se sont pas refermées...

    Des titres des journaux aux fils des réseaux sociaux, l’intensification de la violence en Israël-Palestine ces dernières semaines a été largement comparée aux scènes qui ont conduit aux événements de mai 2021, lorsqu’un soulèvement palestinien massif, une campagne de répression israélienne et une guerre vicieuse ont enflammé la terre entre le fleuve et la mer1.

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  • Un enfant si je veux quand je veux...

    Depuis le 23 février 2022, l’IVG est accessible en France jusqu’à 14 semaines de grossesse, une avancée qui permet également aux sages-femmes de pratiquer les interruptions volontaires de grossesse chirurgicales. Mais nous devons aller plus loin !

    L’IVG jusqu’à 24 semaines : c’est possible et souhaitable

    Au Pays-Bas et au Royaume-Uni les IVG se pratiquent déjà jusqu’à 24 semaines, en Suède cela est possible jusqu’à 18 semaines. C’est donc vers ces pays que les 5 000 femmes ayant dépassé les délais en France se dirigent, chaque année, pour accéder à l’IVG. La proposition du délai de 24 semaines pour avorter n’est donc pas une proposition qui serait isolée et n’existerait que chez nous. Au Royaume-Uni et au Pays-Bas elle a été le fruit d’un travail éthique, de discussions médicales et de luttes féministes !

    L’OMS recommande par exemple « de supprimer les obstacles politiques à l’avortement sécurisé qui ne sont pas justifiés d’un point de vue médical, tels que la criminalisation, les périodes d’attente obligatoires, l’obligation d’obtenir l’autorisation de tiers (par exemple, du partenaire ou de membres de la famille) ou d’institutions, et les limites quant au moment de la grossesse où l’avortement peut être pratiqué ». C’est-à-dire concrètement, comme au Canada ou dans certains États des États-Unis, d’autoriser l’avortement jusqu’à la dernière semaine de grossesse. Pour l’OMS, il s’agit en effet de lutter contre les avortements clandestins qui concernent 25 millions d’avortements par an, provoquant l’hospitalisation de millions de femmes et le décès de 39 000 d’entre elles.

    En réalité, on sait que les restrictions et les délais concernant l’accès à l’avortement ne permettent pas de réduire le nombre d’IVG réalisés, ce qui signifie que pour de nombreuses femmes, en termes de souffrance, de douleur et même d’impact sur leur vie sociale, l’IVG sera toujours préférable à la poursuite d’une grossesse non désirée jusqu’à l’accouchement. Il ne faut pas s’y tromper, les femmes qui ne désirent pas poursuivre une grossesse seront à la recherche de moyens, même les plus extrêmes, pour y parvenir. À l’inverse, nous savons que plus l’avortement est accessible – par l’allongement des délais d’accès, les suppressions des délais de réflexion, etc. – plus les femmes y ont recours tôt et ont accès immédiatement aux soins adaptés à leurs besoins.

    Une lutte féministe de chaque instant

    Emmanuel Macron, qui était opposé à l’allongement du délai jusqu’à 14 semaines de grossesse, n’hésite pas à jouer sur la rhétorique des anti-IVG en expliquant que l’avortement est un « ­traumatisme » pour les femmes.

    Il faut rappeler que l’IVG émane d’un choix conscient et du désir de ne pas poursuivre sa grossesse. Il s’agit en fait de garantir l’accès à nos droits reproductifs, d’exercer notre autonomie, d’avoir un contrôle sur nos corps, de choisir pour et par nous-mêmes quand et comment fonder une famille si nous le voulons. Il s’agit de nous libérer du processus de domination masculine et de briser l’oppression patriarcale qui voudrait nous enfermer dans la sphère privée et familiale.

    Allonger le délai légal de l’IVG à 24 semaines est donc bien une avancée du point de vue des droits des femmes. Dans le monde, une femme meurt toutes les neuf minutes d’un avortement clandestin : défendre l’allongement du délai légal de l’IVG à 24 semaines est donc une revendication qui a une portée internationaliste. Cette revendication rejoint ce que nous avons toujours avancé : le libre choix des femmes à disposer de leur corps et à planifier leur famille.

    Aurélie-Anne Thos