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  • Melilla: les frontières tuent, ouvrons-les !

    « Cest du jamais vu dans lhistoire de limmigration au Maroc ». C’est ainsi qu’a réagi Omar Naji, membre de lAssociation marocaine des droits humains (AMDH), suite à la mort de plusieurs dizaines de migrantEs, vendredi 24 juin, à l’entrée de lenclave espagnole de Melilla, « frontière » entre le Maroc et lEspagne. Le bilan est encore provisoire, et ne sera probablement jamais définitif, mais nul doute que ce qui s’est passé le 24 juin à Melilla demeurera comme l’un des symboles tragiques du sort fait aux migrantEs par l’Union européenne.

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  • « My body my choice ! » Mon corps mon choix !

    Le 24 juin, la Cour suprême des États-Unis est revenue sur l’arrêt Roe vs Wade garantissant le droit à l’avortement. Depuis, la liste des États interdisant lIVG ou réduisant drastiquement son accès ne cesse de sallonger : le Missouri, lArkansas, lOklahoma, le KentuckyCertains nacceptant aucune exception, même en cas de viol, même en cas d’inceste, même en cas de risque vital pour la femme.

    50 pas en arrière

    Pour les centaines de milliers de femmes concernées dans ces États, la situation est catastrophique : tenter daccéder à l’avortement dans un État ou un pays voisin pourrait les mettre en danger, et pour les femmes précaires, parmi lesquelles nombre de femmes racisées, cela ne sera de toute façon pas une option, le voyage étant trop cher. Cest un retour en arrière terrible en matière de droits humains et daccès à l’autonomie pour les femmes. Et la Cour suprême pourrait ne pas s’arrêter là : laccès à la contraception, notamment la contraception d'urgence, et le mariage entre personnes du même sexe pourraient aussi être menacés. 

    Pouvoir planifier sa grossesse, pouvoir choisir de faire des enfants ou non devrait être un droit inaliénable. Ceux qui attaquent ce droit sont des hypocrites car les femmes ont pratiqué, pratiquent et pratiqueront toujours des avortements. Autoriser lavortement ne fait pas augmenter le nombre davortements, interdire lavortement ne fait pas diminuer le nombre davortements. La seul chose qui change lorsque lon interdit lavortement, cest le nombre de femmes qui en meurent.

    Interdire lavortement cest volontairement laisser des femmes mourir. Dans le monde, une femme meurt toutes les neuf minutes dun avortement clandestin et, bientôt, des milliers de femmes étatsuniennes se tourneront vers des avortements non sécurisés et ne pourront pas compter sur leur médecin en cas de complications. Elles ne pourront pas demander d’aide sous peine de poursuites. Déjà, nombreuses sont celles qui se partagent des « conseils maison » en cas de grossesse non désirée, ou qui suppriment l'application de suivi de leurs règles par peur d’être fichées...

    Lorsque lune dentre nous tombe, nous tombons toutes ensemble.

    Cette situation dramatique nous rappelle à quel point nos droits sont fragiles, et pas quaux USA. Ainsi, en Pologne, le gouvernement veut dorénavant ficher les femmes enceintes. En Italie, la clause de conscience des médecins entrave fortement laccès à l’IVG.

    En France, moins de 24 heures après l’annonce de la Cour suprême aux USA, certains représentants de courants religieux et politiques demandaient déjà de « relancer le débat »... Et même avec la possible constitutionnalisation du droit à l’IVG, il va falloir continuer à se battre pour y avoir accès de manière réelle : pour louverture de centres et de lits dIVG, lallongement des délais légaux, la suppression de la clause de conscience.

    Notre solidarité est internationale, et nous soutenons toutes les femmes en lutte pour obtenir le droit à disposer librement de leur corps, que ce soit aux USA, en Pologne, à Malte, au Maroc, au Brésil, au Chili Solidarité avec les femmes du monde entier !

  • Le Rojava est en danger...

    À la veille du sommet de l'OTAN à Madrid, le gouvernement turc a clairement annoncé ses intentions en affirmant être prêt à envahir le nord de la Syrie. Le chantage autour de la guerre en Ukraine et de la question des réfugiés étant à son paroxysme, Erdogan espère obtenir un feu vert pour l'écrasement total de cette expérience démocratique, féministe et égalitaire, unique dans la région, que constitue la région autonome du nord et de l'est de la Syrie. Son but est bien d'éliminer toute expression kurde, voire de pratiquer un nettoyage ethnique de cette région.

    Et pourtant la diplomatie française et même la présidence restent complètement silencieuses. Les Forces démocratiques syriennes ont infligé une défaite au pseudo État islamique mais la Turquie c'est l'OTAN, seul maître à bord de toutes les diplomaties occidentales, a fortiori depuis l'invasion de l'Ukraine.

    Quant aux Russes, qui contrôlent en principe l'ouest de l'Euphrate, ils sont aussi en négociation avec la Turquie… et très occupés en Ukraine.

    Le Rojava est donc seul face à une menace imminente. Si Erdogan n’est pas stoppé, l'héroïsme des combattantEs des FDS ne pourra pas stopper l'invasion.

    Nous devons tout faire pour empêcher ce massacre et soutenir les populations de la région et les organisations kurdes, qui doivent être retirées de la liste des organisations terroristes de l’UE.

    Protection du Rojava ! 

    Stoppons Erdogan !

  • Défaite de Macron, percée de l’extrême droite: vite, une gauche de combat !

    Les résultats du second tour des élections législatives sont une défaite pour le pouvoir en place. Avec 246 députés, Macron est en effet bien loin d’obtenir la majorité absolue des députés, confirmant son illégitimité et son statut de « président mal élu ». Les défaites de plusieurs figures de la Macronie, de Ferrand à Castaner en passant par Montchalin, qui rejoignent Blanquer battu au premier tour, témoignent du rejet qu’inspirent Macron et les siens.

    La Macronie affaiblie sur fond dinstabilité politique

    La composition de l’Assemblée nationale laisse augurer d’une poursuite et d’une amplification de la situation d’instabilité politique, avec une « majorité présidentielle » minoritaire et dans l’incapacité de gouverner seule. Au vu de la politique qu’il a menée lors de son premier mandat et de la campagne de l’entre-deux tours, radicalement anti-NUPES, c’est à n’en pas douter sur sa droite que Macron va chercher des appuis, en durcissant encore un peu plus sa politique.

    La crise démocratique se poursuit et se renforce, avec une très forte abstention et une déformation importante des votes en raison du mode de scrutin, qui n’inclut toujours aucune forme de proportionnelle. L’abstention est particulièrement marquée dans la jeunesse et dans les classes populaires, qui se sont senties peu concernées par une campagne que le pouvoir en place a tout fait pour rendre inaudible.

    Contre le danger de l’extrême droite, un sursaut à gauche

    Avec 89 députés, le Rassemblement national réalise un score historique, et confirme son processus de « normalisation », avec une réelle implantation dans plusieurs régions et des percées dans d’autres. Le RN aura certes moins de députés que la gauche, mais ses capacités de nuisance vont être considérablement amplifiées. La menace fasciste est bien là, et Macron et le pouvoir en place portent une lourde part de responsabilité, par leurs politiques et leurs discours, dans ce dangereux phénomène.

    Les scores de l’ensemble de la NUPES témoignent de l’existence d’une dynamique significative et positive à gauche. La France insoumise quadruple le nombre de ses députéEs, ce qui confirme la présence d’un important rejet « sur la gauche » de Macron et des politiques néolibérales, et d’une aspiration à plus de justice sociale, d’écologie et de démocratie, voire d’un espoir dans un monde meilleur. Malgré les critiques que nous avons pu formuler à l’égard de la NUPES, le NPA avait appelé à voter pour ses candidatEs, et nous nous félicitons donc que des millions de personnes se soient saisies de ces candidatures pour exprimer leur colère contre Macron en votant pour une gauche de rupture avec le social-libéralisme.

    Lutter et reconstruire une force politique anticapitaliste

    Dès aujourd’hui, il faut préparer les combats de demain, en s’appuyant entre autres sur les dynamiques militantes qu’ont pu générer les campagnes d’une partie des candidatEs de la NUPES. L’enjeu est de constituer ou de pérenniser des collectifs prêts à mener les bagarres à venir face au néolibéralisme autoritaire, à commencer par la défense de nos retraites, qui devra être un combat unitaire de l’ensemble de la gauche politique et sociale, de même que pour la défense et la relance des services publics.

    Dans une situation où le danger d'extrême droite s'affirme, il y a également urgence à construire des outils de résistance et d’organisation de notre camp social, y compris au niveau politique. Nous avons besoin d'une force politique large pour défendre les intérêts de la grande majorité de la population et la perspective d'une autre société, libérée du capital et de ses désastres sociaux et écologiques.

    L’heure est bien à la construction, ces prochains mois, de cette gauche de combat !

  • Pendant la canicule, l’inaction criminelle continue !

    Le changement climatique est là et bien là, sous sa forme la plus évidente, celle d’une canicule, jusqu’à 42 °C, sans précédent à cette période de l’année. Même dans nos régions tempérées on suffoque.

    La fréquence de ces épisodes de chaleur extrême pourrait doubler d’ici à 2050. Ils ont déjà été aussi nombreux dans les 15 ans de 2005 à 2020 que dans les 45 ans de 1960 à 2005.

    Plus personne ne peut nier qu’ils sont une conséquence du bouleversement climatique lui-même dû aux émissions de gaz à effet de serre et donc à l’usage des énergies fossiles. Après le confinement qui les avait fait fortement baisser, les émissions sont reparties de plus belle, en particulier dans le secteur du transport.

    Les riches détruisent le climat et veulent continuer. Ce cynisme pourrait porter un nom : « l’amendement Ferrari » (ou, au choix, Lamborghini, Maserati, Rolls-Royce ou Bentley). Alors que le Parlement européen a voté l’interdiction de la vente des voitures thermiques neuves d’ici 2035 (quoi qu’on pense de la voiture électrique !), exemptant déjà les voitures fabriquées à moins de 1 000 exemplaires chaque année, cet amendement accorde une dérogation jusqu’en 2036 aux constructeurs qui en produisent moins de 10 000. Les hyper-pollueurs de luxe ont encore de beaux jours devant eux !

    La prochaine COP, pour sa 27e édition qui aura lieu en Égypte au mois de novembre, s’annonce aussi calamiteuse que les précédentes. La réunion de préparation qui se tenait à Bonn du 2 au 16 juin a, comme d’habitude, été incapable d’avancer sur un programme permettant d’accélérer la réduction des émissions de gaz à effet de serre et, comme d’habitude, les pays riches refusent le soutien financier aux États les plus pauvres au titre des « pertes et dommages » pour faire face aux conséquence du dérèglement climatique.

    Les législatives nous ont débarrassés, entre autres, d’Amélie de Montchalin, peu durable ministre de l’Écologie : un plaisir à ne pas bouder ! Mais c’est une rupture bien plus radicale qui s’impose. Et pour ne jamais oublier les coupables, on pourrait, comme le propose l’économiste Maxime Combes, donner leurs noms aux événements extrêmes, par exemple « canicule TotalEnergies n° 1 », le groupe émettant à lui seul autant que l’ensemble de la population française.

    Christine Poupin

  • Vague brune sur l’Assemblée nationale...

    Les 35 députés du groupe FN-Rassemblement national de 1986 faisaient figure de mirage. De deux députés en 2012 puis huit en 2017, le parti explose ses espérances avec 89 éluEs en 2022. Leurs espoirs seront nos prochains cauchemars si le groupe parlementaire dirigé par Marine Le Pen parvient à s’imposer comme un « groupe d’opposition déterminant face aux déconstructeurs d’en haut, les macronistes, et aux déconstructeurs d’en bas, cette extrême gauche antirépublicaine », ainsi que l’a annoncé la finaliste de l’élection présidentielle.

    Niches parlementaires, représentation dans des commissions permanentes et au bureau, temps de parole largement augmenté, dépôt possible de motion de censure… c’est un pas de plus dans l’institutionnalisation de l’extrême droite auquel nous assistons, qui ne rimera pas avec modération. Avec la possibilité de demander la création de commissions parlementaires : les mouvements antiracistes et les organisations de gauche radicale, déjà pointées par Gérald Darmanin, vont être dans le viseur. Marine Le Pen assure vouloir être « une opposition ferme, responsable, respectueuse des institutions ». Mais dans un contexte où LR, qui entendent aussi être une opposition constructive, ont déjà l’un de leurs chevaux de bataille – avoir la peau du ministre de l’Éducation, trop « woke » à leur goût – on peut s’attendre à une institutionnalisation un peu plus poussée du discours xénophobe. Nul doute que face au projet d’« économie de guerre » qu’Emmanuel Macron propose pour l’industrie de la défense, le RN n’aura aucune difficulté à se montrer « ferme et constructif » dans son nationalisme.

    Renouvellement de l’appareil politique ?

    Le financement découlant des législatives ne parviendra pas à éponger tout de suite la dette de 24 millions. Mais ce sont des moyens militants accrus autour des députéEs. Heureusement, rien n’indique que, par miracle, le RN ait rompu avec son habitude d’aligner bras cassés et jeunes opportunistes. Le groupe RN se compose de plusieurs inconnuEs, pour certains novices : renouvellement d’un appareil politique ou confirmation de sa faiblesse structurelle ?

    Caroline Parmentier a fait ses premières armes comme journaliste puis rédactrice en chef de Présent, le quotidien national-catholique, avant de devenir attachée de presse de Marine Le Pen. Autre génération, Laure Lavalette est une ancienne du Renouveau étudiant à Bordeaux, passée par le MNR de Bruno Mégret. Soutien de La Manif pour tous et des mouvements anti-avortement, elle insiste peu sur sa « ligne sociétale » depuis sa nomination comme porte-parole du RN. On trouve aussi quelques anciens soutiens d’Éric Zemmour et proches de Marion Maréchal, des historiques ayant connu l’époque Jean-Marie Le Pen et beaucoup de militants portés par la Génération Le Pen, de Marine. Plusieurs ralliés, plus ou moins frais, ont fait leurs premières armes à l’UMP ou à Debout la France. Tout cela relativisera le conflit entre « union des droites » et « ni droite ni gauche ». Dans la « recomposition politique indispensable » à laquelle appelle Marine Le Pen, pour un « grand mouvement populaire unifiant tous les patriotes », toutes les recombinaisons sont envisageables. À l’intérieur, le « clan Hénin-Beaumont-Fréjus » ne semble pas prêt à desserrer sa mainmise sur le parti. Les dissensions ne s’apaiseront pas de sitôt.

    Supercherie sociale

    Entre le RN, avec un groupe parlementaire doté de moyens politiques inespérés, et Reconquête !, un parti fragilisé par son échec électoral mais fort d’une base militante inédite, que Marion Maréchal entend transformer en « prescripteur d’opinion », le vent mauvais que nous avons vu se lever début 2022 n’est pas prêt de tomber. En plus de ses fondamentaux, immigration et insécurité, Marine Le Pen a désigné ses prochains axes de batailles : « le chômage, la justice fiscale et sociale, les territoires oubliés, les citoyens maltraités ou la démocratie bafouée ». L’ancrage du RN est établi dans un axe nord-est autour de l’Île-de-France, dans le « couloir de la pauvreté » de la Garonne et dans le pourtour méditerranéen. Cette implantation se traduit aussi dans le profil social diversifié de ses nouveaux éluEs, avec plusieurs salariéEs – chauffeur-livreur, ouvrière qualifiée, auxiliaire de vie, agent de maintenance... La dénonciation de cette supercherie sociale, couplée à la popularisation de réponses anticapitalistes aux crises à venir, reste l’une des tâches majeures à venir, pour déconstruire et lutter contre cette fausse opposition.

  • 140 députéEs pour la Nupes : et maintenant ?

    Avec 140 députéEs élus dimanche dernier, la Nupes n’a pas été au bout des ambitions que certainEs de ses animateurEs avaient affiché : obtenir une majorité, même relative, à l’Assemblée nationale, afin que Jean-Luc Mélenchon devienne Premier ministre. Il n’en demeure pas moins que la multiplication par deux du nombre de députéEs de gauche, qui s’explique principalement par la multiplication par cinq des effectifs de La France insoumise (qui passe de 17 à 79 députéEs), témoigne d’une dynamique à bien des égards positive. À condition qu’elle ne se perde pas dans les méandres institutionnels.

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