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  • Macron persiste et signe, nous aussi : qu’il retire sa contre-réforme, qu’il s’en aille !

    Se livrant à un petit exercice d’explication en présence de deux journalistes il faut le dire peu pugnaces, Macron a au moins montré un vrai talent de prestidigitateur… Pendant une trentaine de minutes, le président qui se rêve tout puissant n’a eu de cesse d’essayer de faire oublier à la fois la puissante mobilisation sociale en cours contre sa contre-réforme sur les retraites et une crise démocratique sans précédent qui a connu de nouveaux rebonds ces derniers jours.

    Agitant l’épouvantail de l’extrême droite, il a fustigé « les factieux et les factions dans la république », qualifiant ainsi celles et ceux qui spontanément ont pris la rue ces derniers jours, allant même jusqu’à comparer les manifestantEs aux partisans de Trump qui avaient pris d’assaut le Capitole en 2021… Il espère sans doute ainsi justifier la violente répression qui s’est abattue sur les manifestantEs et les syndicalistes ces derniers jours.

    Sans surprise, il a donc répété ad nauseam les prétendus arguments – éculés – pour justifier sa contre-réforme : démographie, déficit… pourtant maintes fois battus en brèche. Et alors qu’il est en train de piétiner les directions des grandes organisations syndicales pour imposer sa politique, il ressort la veille lune du « dialogue social » pour préparer la suite.

    Ainsi, pour tenter de faire bonne mesure, il annonce une énième fois sa volonté de travailler à une « contribution exceptionnelle » de la part des entreprises « quand il y a des profits exceptionnels »… Les promesses n’engagent que celles et ceux qui y croient. L’essentiel est ailleurs : dans l’annonce de nouveaux reculs, avec en particulier des « droits et devoirs » pour remettre les bénéficiaires du RSA au travail ; dans la réaffirmation de la méthode brutale et autoritaire, avec l’annonce de la création de 200 brigades de gendarmerie supplémentaires et d’une nouvelle loi de programmation militaire.

    Bref, l’exercice, fondamentalement méprisant pour celles et ceux qui se mobilisent depuis plus de deux mois, ne peut que renforcer la colère. À l’occasion de la nouvelle journée nationale interprofessionnelle demain jeudi, les manifestations doivent être encore plus massives, la grève doit s’amplifier et durer pour gagner.

    Plus que jamais, Macron et son gouvernement apparaissent comme fragilisés. Ils doivent retirer leur contre-réforme dont personne ne veut (pas même une majorité de députés….), et s’en aller.

  • Dégageons Borne, Macron et leur réforme...

    La vraie démocratie est dans la rue !

    À 9 voix près, la censure n’a pas été votée. Ces 9 voix montrent le faible soutien dont dispose le gouvernement dans son Assemblée, élue au scrutin majoritaire avec 12 % des inscritEs au premier tour. 49.3, 47.1, motion de censure, l’illégitimité de Macron, de son gouvernement et de la Ve République sont totales.

    Il faut en finir. Mais Macron a choisi la confrontation avec le mouvement ouvrier, ses organisations, ses droits démocratiques. La répression, utilisée pleinement depuis le 49.3, les nombreuses arrestations dans la jeunesse, en sont le symbole. Au cours des trois premières nuits de confrontation, ce ne sont pas moins de 425 personnes qui ont été placées en garde à Paris seulement...

    Brutalité et illégitimité du pouvoir

    L’indignation suscitée par le recours au 49.3 donne un second souffle à la mobilisation. Les secteurs déjà mobilisés sont confortés dans leurs actions : débrayages dans le privé, grèves des éboueurs, dans différents secteurs de l’énergie (hydroélectrique, centrales nucléaires, dépôts pétroliers et raffineries), grève dans les transports, dans l’éducation… De manière complémentaire, de nombreux blocages ont lieu dans les villes, ainsi que des manifestations spontanées quotidiennes.

    Et depuis le rejet des motions de censure, l’illégitimité et la brutalité du pouvoir apparaissent plus flagrants encore. On a vu Borne savourer sa victoire dans l’Hémicycle, puis annoncer qu’elle saisissait elle-même le Conseil constitutionnel. Ainsi, après avoir nié la rue et la démocratie sociale, elle s’avise (un peu tard) que sa réforme pourrait n’être pas conforme… à la Constitution qui sert pourtant ses intérêts et ceux de ses amis depuis près de 64 ans.

    Amplifier la grève

    Pour gagner, la seule réponse possible reste plus que jamais celle de la rue, d’une intensification de la mobilisation, avec la construction de la grève de masse ce jeudi 23 mars, mais aussi par l’élargissement de la grève reconductible.

    La vraie démocratie est bien dans la mobilisation, en renforçant les AG et en multipliant les assemblées populaires. La manifestation de jeudi doit être encore plus massive que la précédente, montrer la détermination populaire pour gagner.

    Les organisations du mouvement ouvrier, du mouvement social – syndicats, associations, partis – doivent contribuer à construire une alternative au système et discuter d’une plateforme de revendications à opposer à ce pouvoir : pour le retrait de la contre-réforme, mais aussi le retour de la retraite à 60 ans, pour des augmentations de salaires, pour une transition écologique, des moyens pour l’éducation et les hôpitaux, pour l’assurance chômage, le retrait de la loi Darmanin, etc. Les réunions publiques et débats unitaires doivent se multiplier pour en discuter.

    Décider par nous-mêmes et pour nous-mêmes

    L’aspect totalement antidémocratique de la Ve République apparaît à une échelle de masse. Qui doit décider ? Une assemblée constituante sur les cendres de la Ve République est une nécessité pour choisir les priorités d’une organisation sociale au service de la majorité de la population et pour faire émerger une société débarrassée du capitalisme : le monde du travail et toutes celles et ceux qui font tourner la société doivent donc pouvoir décider de sa bonne marche et s’auto-organiser en conséquence.

    L’ampleur de la mobilisation a remis en évidence la lutte acharnée qui existe entre les classes sociales, et la possibilité d’un recours de la bourgeoisie à une solution autoritaire ne peut être écartée. Cela renforce la nécessité de la construction d’un front unique le plus large possible sur un programme clair. Pour tout cela, le NPA propose que toutes les organisations du mouvement ouvrier et du mouvement social se réunissent dans les prochains jours.

  • Après le 49.3 et le rejet des motions de censure, la vraie démocratie est dans la rue : dégageons Macron et sa réforme !

    À 9 voix près, la censure n’a pas été votée. Ces 9 voix signifient la faiblesse du soutien dont dispose le gouvernement dans son Assemblée, élue au scrutin majoritaire avec 12% des inscritEs au premier tour. 49.3, 47.1, motion de censure, l’illégitimité de Macron, de son gouvernement et de la Ve République sont totales, ils sont là pour forcer des décisions antidémocratiques, antisociales, autoritaires contre la majorité de la population. Il faut en finir.

    Mais Macron n’entend rien, il a choisi la confrontation avec le mouvement ouvrier, ses organisations, ses droits démocratiques. La répression, utilisée pleinement depuis le 49.3, en est le symbole.

    La seule réponse possible est celle de la rue, d’une intensification de la mobilisation, avec la construction de la grève de masse, partout dans les lieux de travail, le 23 mars bien sûr, mais aussi au jour le jour, par l’élargissement de la grève reconductible. C’est la seule façon de gagner en d’en finir avec ce gouvernement. La jeunesse, qui se met en mouvement, y contribuera en montrant la gravité de la situation, l’absence d’avenir pour la jeunesse, entre le SNU, la crise climatique et les réformes antisociales. Le recours au 49.3 a suscité une indignation qui a redonné un second souffle à la mobilisation. Les secteurs déjà mobilisés sont confortés dans leurs actions et soutenus par diverses délégations de grévistes/militant.Es : débrayages dans le privé, grèves des éboueurs, dans différents secteurs de l’énergie qui apparaissent en pointe de la mobilisation (hydroélectrique, centrales nucléaires, dépôts pétroliers et raffineries), grève dans les transports, dans l’éducation… De manière complémentaires, de nombreux blocages ont lieu dans les villes, sur des rond points reprenant la symbolique des gilets jaunes, de zones industrielles ou  des plateformes logistiques. A cela s'ajoutent des manifestations spontanées tous les jours dans différentes villes depuis le 49.3 et notamment ce lundi soir après le rejet des motions de censure.

    Construire la mobilisation, pour une alternative au système

    La vraie démocratie est dans la rue. Mais nous devons le prouver alors même que l’auto organisation reste extrêmement faible : nous devons structurer des assemblées populaires, sur les lieux de travail, sur les places, dans les quartiers populaires, pour discuter des rythmes du mouvement, de ses moyens, du blocage total du pays par celles et ceux qui en ont la force parce qu’elles et ils produisent les richesses. La manifestation de jeudi 23 doit être encore plus massive que la précédente, montrer la détermination populaire pour gagner.

    Les organisations du mouvement ouvrier, syndicats, associations, partis, doivent contribuer à construire une alternative au système et discuter d’une plateforme de revendications à opposer à ce pouvoir : pour le retrait de la réforme, mais aussi le retour de la retraite à 60 ans, pour des augmentations de salaires, pour une transition écologique, des moyens pour l’éducation et les hôpitaux, pour l’assurance chômage, le retrait de la loi Darmanin, etc. Les réunions publiques et débats unitaires, qui existent déjà dans de nombreuses villes, doivent se multiplier pour associer la population en lutte à la construction d’une alternative.

    L’aspect totalement antidémocratique de la Ve République est mis en évidence à une échelle de masse par la séquence parlementaire. La nécessité d’une assemblée constituante pour poser la question de qui décide quelles doivent être les priorités d’une organisation sociale au service de la majorité de la population, de la question de l’auto-représentation des classes populaires est posée.

    L’ampleur de la mobilisation a remis en évidence la lutte acharnée qui existe entre les classes sociales. Si nous pouvons nous réjouir des éléments de reconstruction de la conscience de classe, nous ne devons pas sous-estimer les éléments structurels de la période dont la montée de l'extrême droite. Avec l’amplification de l’affrontement, la possibilité d’un recours de la bourgeoisie à une solution autoritaire ne peut être écartée. Cela renforce la nécessité de la construction d’un front unique le plus large possible sur un programme clair.

    Nous proposons, dans ce sens, que toutes les organisations du mouvement ouvrier et du mouvement social se réunissent dans les prochains jours.

    Cela ne remplace pas la mobilisation sociale, la construction de la grève et des manifestations, du blocage. Ce sont au contraire des outils complémentaires pour que ce conflit, qui est depuis le début un conflit politique entre la classe possédante et les classes populaires, trouve une issue dans la victoire du monde du travail et de la jeunesse.

  • Antiracisme : le 25 mars dans la rue contre la loi Darmanin !

    Le projet de loi Asile Immigration du gouvernement va durcir encore les possibilités de régularisation des migrantEs, réduire leur défense, multiplier les OQTF (obligation de quitter le territoire français) et expulser de façon expéditive celles et ceux qui sont en situation irrégulière et qui ont une OQTF.

    Le passage au Sénat en a rajouté. Des amendements ont été adoptés contre l’AME (Aide médicale d’État) et les possibilités de regroupement familial. Cela ne suffit pas de vouloir « leur rendre la vie impossible », comme l’a dit Darmanin, il faut faire passer les migrantEs pour des délinquantEs en les inscrivant sur le FPR (fichier des personnes recherchées). C’est non seulement une machine infernale à fabriquer des sans-papiers, toujours plus de migrantEs sans revenus, sans aide, sans toit mais une entreprise de propagande xénophobe, raciste, présentant les exiléEs, avec ou sans papiers comme de dangereux criminels.

    Pour que la journée du 25 mars soit réussie !

    L’énorme mobilisation contre la réforme des retraites est une occasion à saisir car le gouvernement Macron est en crise, délégitimé. On peut le faire reculer non seulement sur les retraites mais aussi sur toutes les lois qui s’en prennent aux plus déshéritéEs : la loi Karbarian sur le logement, la réforme du chômage et la loi Darmanin contre les migrantEs.

    Pour cela, il faut accentuer la visibilité de l’opposition au projet de loi Darmanin. Il faut que ces migrantEs, rejetéEs, invisibiliséEs qui sont aussi les actuelEs ou futurEs soignantEs, ouvrierEs dans les métiers les plus durs se montrent, soient soutenuEs dans la conquête de leurs droits car ils font partie intégrante du camp des travailleurEs, des oppriméEs.

    L’UCIJ (UniEs contre l’immigration jetable) et la Marche des Solidarités appellent le 25 mars à une journée contre le racisme et contre la loi Darmanin. Déjà des manifestations sont prévues à Paris, Marseille, Rouen, Lyon, Rennes, Chartres, Lille, Brest, Saint-Étienne, Valence, Quimper, Alençon, Strasbourg, Montpellier, et sans doute d’autres... À Grenoble avec la Cisem (coordination iséroise de solidarité avec les étrangerEs et migrantEs) le 25 mars a été préparé par la création d’une AG contre les lois Darmanin et Kasbarian. Cela permet ici, où les luttes pour l’hébergement et des logements dignes sont fortes, de donner une réponse globale à la violence du gouvernement contre toute notre classe, et particulièrement contre les plus précaires d’entre nous. Beaucoup de jeunes sont présents et actifs dans cette AG. Sont très mobiliséEs la CGT des travailleurs sans-papiers, les jeunes de Deliveroo, les personnes qui occupent depuis la rentrée une école désaffectée depuis cinq ans, les parents d’élèves et enseignantEs qui ont ouvert depuis plusieurs mois les écoles aux enfants et leurs familles sans logement.

    Une bataille contre le gouvernement et l’extrême droite

    Lutter contre la loi Darmanin, c’est défendre les droits des migrantEs, l’égalité des droits pour tous les humains. C’est battre en brèche la politique raciste et anti-pauvre du gouvernement. C’est se battre pour que ce ne soient pas l’extrême droite et les fascistes qui bénéficient à terme de cette crise ouverte.

    Commission nationale immigration et antiracisme
  • Crise de régime...

    «Gagner un vote ne peut pas être présenté comme une défaite », a déclaré Emmanuel Macron au lendemain du rejet de la motion de censure, à neuf voix près, par l’Assemblée nationale. Et pourtant : il faut être particulièrement obstiné ou de mauvaise foi — ou les deux — pour vouloir prétendre que le pouvoir sortirait victorieux de la récente séquence parlementaire. 

    Le gouvernement a été incapable d’obtenir une majorité sur son texte à l’Assemblée. La réforme des retraites est ultra-minoritaire dans le pays. La « popularité » de Macron est à des niveaux ridiculement bas. Et il n’a échappé à personne qu’un nombre important de députéEs de la « majorité » étaient absents lors du vote de la motion de censure.

    Mais les institutions de la 5e République permettent à peu près tout. Et c’est ainsi qu’une décision aussi fondamentale que le report de l’âge de départ à la retraite et l’allongement de la durée de cotisation a pu être prise sans que le texte soit adopté par l’Assemblée nationale, dont l’élection n’est pourtant pas non plus un parangon de démocratie.

    Rarement le caractère antidémocratique de la 5e République, née d’un putsch et qualifiée en son temps, par un certain François Mitterrand, de « coup d’État permanent », aura été autant mis à nu. Le 49.3 et le rejet de la motion de censure, loin d’avoir calmé les jeunes et les salariéEs au nom d’une « légitimité » fantasmée par les petits soldats de la Macronie, n’ont en rien entamé leur détermination, et les revendications démocratiques se sont ajoutées à celles sur la défense de nos retraites.

    La crise politique est profonde, et elle exprime en réalité une véritable crise de régime, avec un personnel politique et des institutions usées et incapables d’obtenir le consentement d’une fraction suffisamment significative de la population pour faire passer leurs contre-réformes.

    D’une telle crise peuvent sortir le meilleur comme le pire. Une issue positive passera par une victoire sur les retraites, mais aussi par une remise en question des institutions de la 5e République elles-mêmes. Il est plus que jamais temps de porter le projet d’un tout autre fonctionnement démocratique, d’envisager ce que serait une société dans laquelle le pouvoir est effectivement exercé par la majorité, et non confisqué par une minorité au service des intérêts capitalistes. Il est plus que jamais temps de donner corps et contenu au slogan qui se répand : la vraie démocratie, elle est ici !

    Julien Salingue