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  • Stop à la catastrophe : changer d’énergie et… changer de société !

    Le productivisme capitaliste fondé sur l’extractivisme fossile a conduit l’humanité dans une dramatique impasse à la fois écologique et sociale. Parmi les multiples bouleversements écologiques, le changement climatique est le plus global et le plus dangereux. Il menace de rendre la terre inhabitable pour des milliards d’hommes, de femmes et d’enfants, les plus pauvres et les moins responsables de ce désastre.

    Pour arrêter la catastrophe en marche, il faut impérativement réduire de moitié les émissions mondiales de CO2 et de méthane avant 2030 et les annuler avant 2050. La fin des énergies fossiles n’est pas négociable. Il faut impérativement passer d’un système énergétique basé à 80 % sur les énergies fossiles à un nouveau système fondé sur les renouvelables. Il s’agit bien d’un nouveau système et non de remplacer les premières par les secondes dans un système demeuré identique. Ce système a été construit pour les fossiles. Reconduire la même production centralisée, le même mode de distribution… serait à la fois inefficace, écologiquement ­destructeur et socialement désastreux.

    Rapprocher les sources d’énergie de leur usage

    Comme le souligne Laurence Raineau dans « Adaptation aux changements climatiques : Vers une transition énergétique ? » (Natures Sciences Sociétés, 2011/2, vol. 19, p. 133 à 143), « le système énergétique actuel ne permet pas aux énergies renouvelables de tirer profit de leur plus grand atout : exploiter partout les multiples sources d’énergie présentes localement, même en faible densité afin qu’elles s’additionnent et se complètent ». Un nouveau système devrait « s’adapter à cette énergie abondante, inépuisable, mais éparse, en rapprochant par exemple la source de l’usage ».

    Sortir des fossiles signifie à la fois que 80 % environ des réserves connues de charbon, de pétrole et de gaz naturel doivent rester dans le sol et qu’une très grande partie des installations liées au système énergétique fossile doit être mise au rebut (le reste devra être mis au service de la construction du nouveau système). Or, réserves et infrastructures (un cinquième du PIB mondial) représentent du capital pour les compagnies et les États capitalistes qui les possèdent. L’énorme destruction de capital incontournable n’a pas grand-chose à voir avec une transition en douceur : elle implique l’affrontement avec les secteurs les plus puissants et structurants du système capitaliste !

    Produire pour répondre aux besoins sociaux

    Si le vent, le soleil… sont inépuisables, les matériaux nécessaires à leur utilisation ne le sont pas. Il est donc incontournable de réduire la consommation finale d’énergie et donc la production matérielle et les transports. Cette décroissance est une contrainte physique objective : c’est dans ce cadre que certaines productions doivent croître pour répondre aux gigantesques besoins insatisfaits de la partie la plus pauvre de l’humanité. Répondre à ces deux impératifs impose une rupture radicale avec le système capitaliste et sa logique productiviste : il s’agit de produire non plus des marchandises pour le profit mais des valeurs d’usage pour satisfaire les besoins. Ce n’est plus la logique du profit qui guide et organise la production mais la détermination démocratique des besoins humains réels et la régénération de l’écosystème mondial… Il s’agit d’un véritable changement de civilisation, d’une révolution écosocialiste !

    Commission nationale écologie

  • Macron, c’est le coup d’État permanent. Le 1er mai, allons le chercher chez lui !

    Après l’avis du Conseil constitutionnel qui, sans surprise, a validé l’odieux recul de l’aĝe légal de départ à la retraite à 64 ans, Macron a promulgué dans la nuit la loi sur la réforme des retraites, sans attendre les deux semaines que lui donnait le fonctionnement des institutions pour le faire. 

    Commettant sa forfaiture en plein coeur de la nuit, il évacue aussi la proposition des forces politiques de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes) de soumettre la loi à une délibération de l’assemblée nationale, comme cela a été réclamé hier soir. Preuve que les institutions de la Vème République sont taillées sur mesure pour les politiques autoritaires qui  accompagnent la mise en place des reculs sociaux, et qu’une véritable démocratie, où les exploitéEs et les oppriméEs prennent leurs affaires en main, passe par la rupture avec ces institutions.

    Procédure accélérée de « débat » à l’assemblée nationale, passage au 49.3, répression des manifestations (avec encore hier soir des centaines d’arrestation dans tout le pays)... Macron ne connaît que le coup de force, cela alors que, plus que jamais, son projet de contre-réforme, son gouvernement, son pouvoir, sont illégitimes aux yeux du plus grand nombre.

    La bataille pour le retrait de la contre-réforme n’est donc pas terminée. D’abord parce que la grève peut redémarrer dans une série de secteurs toujours mobilisés, mais aussi parce que nous avons les moyens de réussir de nouvelles journées de mobilisation. Dans ce cadre, la journée de lutte internationale des travailleurs, le lundi 1er mai, doit être marquée par un déferlement populaire dans 
    toutes les rues. Pourquoi ne pas en faire une grande manifestation nationale avec montée à Paris, pour donner l’expression la plus massive à la colère populaire contre Macron et son pouvoir inique ?

    Contre la volonté de la très grande majorité de la population, contre la justice sociale et les intérêts du monde du travail, Macron le libéral-autoritaire fanfaronne et assène que « ne rien lâcher » serait  sa « devise ». Nous n’avons pas dit notre dernier mot, et la détermination de notre camp social est intacte. S’il le faut, nous irons chercher Macron chez lui !

    Montreuil le samedi 15 avril 2023

  • Après la validation de la loi, la mobilisation continue pour dégager Macron et sa réforme !

    Sans grande surprise, le Conseil constitutionnel vient de valider le projet de contre-réforme des retraites et de rejeter la proposition d’organisation d’un référendum d’initiative partagée. Après le 49.3, c’est un scandale démocratique de plus qui illustre une nouvelle fois la faillite de ces institutions faites pour servir les puissants. Ce  gouvernement est issu d’un vote minoritaire aux législatives, il est minoritaire à l’Assemblée nationale, il est illégitime et doit user massivement de la répression policière pour passer en force. Macron, un président mal élu ayant fait 21% des inscrits au premier tour de la présidentielle ; 70% d’opposition au projet de loi sur les retraites ; des millions de personnes en grève et dans la rue depuis trois mois... Mais cette Ve République leur permet de passer en force contre la volonté populaire.

    Derrière la constitutionnalité du projet de loi se cache l’injustice sociale de la contre-réforme. C’est bien la preuve qu’il faut en finir avec ces institutions, qu’il y a urgence à organiser une assemblée constituante : pour un pouvoir des exploitéEs et des oppriméEs, issus des mobilisations sociales, pour changer radicalement un système à bout de souffle.

    Dans l’immédiat, la mobilisation doit se poursuivre car nous n’avons pas perdu. Nous pouvons infliger une défaite à ce pouvoir, grâce à un sursaut populaire, une nouvelle vague de colère dès ce soir, dès ce week-end, et une relance de la grève pour arrêter ce gouvernement de casseurs. Nous avons déjà fait reculer le pouvoir en 2006, qui avait dû retirer sa loi sur le CPE, pourtant promulguée. Nous pouvons le faire de nouveau.

    Le NPA propose que toutes les organisations de gauche sociale et politique, du mouvement ouvrier – syndicats, partis, associations –  se rencontrent au plus vite pour construire  de telles perspectives, de façon unitaire. Dans ce cadre, nous défendons l’organisation rapide d’une grande manifestation nationale, d’une marche vers l’Élysée.

    Ce n’est qu’un début…

    Montreuil le vendredi 14 avril 2023

  • Autoritarisme : le pouvoir se protège...

    Jeudi 6 avril, le mouvement de contestation de la réforme des retraites n’a pas faibli. Au sortir de la réunion du 5 avril avec l’intersyndicale, la Première ministre a affirmé sans ciller qu’elle n’envisageait pas « d’avancer sans les partenaires sociaux ».

    Une argutie qui semble avoir valu à Élisabeth Borne une discorde avec le chef de l’État, mais qui lui sert aussi à construire le combat ­idéologique. Car le pouvoir tremble.

    Retranchement et contre-attaque antidémocratique

    Macron se retranche derrière sa légitimité de président élu : « Qu’un président élu, avec une majorité élue, certes relative, cherche à mener un projet qui a été porté démocratiquement, ça ne s’appelle pas une crise démocratique », défendait-il depuis la Chine en réponse à Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT. Avant d’ajouter avec la morgue qu’on lui connaît que « si les gens voulaient la retraite à 60 ans, ce n’était pas moi qu’il fallait élire comme président de la République ».

    De son côté le lieutenant de la Macronie, après ses mensonges à propos des armes de guerre utilisées à Sainte-Soline, contre-attaque. Ainsi, Darmanin a défendu le 5 avril sa politique de maintien de l’ordre à l’Assemblée nationale et au Sénat devant lequel il a menacé de supprimer les subventions à la Ligue des droits de l’homme (LDH). Vieille de 125 ans, la LDH n’avait jamais été attaquée ainsi depuis le régime de Vichy. En donnant des gages à la droite et l’extrême droite, le pouvoir se protège contre les travailleurEs en lutte… quitte à ouvrir la voie à l’extrême droite, qu’il préférera toujours au mouvement ouvrier.

    Port du matricule RIO et BRAV-M

    Le pouvoir tremble, s’abrite et utilise tous les moyens à son service pour retoquer tous les recours institutionnels engagés ces derniers jours contre sa politique de répression et ses errements. Ainsi, le Conseil d’État — saisi en urgence le 29 mars par l’Association des chrétiens pour l’abolition de la torture (ACAT), la Ligue des droits de l’homme (LDH), le Syndicat des avocats de France et le Syndicat de la magistrature — n’a pas jugé nécessaire d’exiger du ministère de l’Intérieur qu’il renforce l’obligation du port du RIO (référentiel des identités et de l’organisation, un numéro d’identification individuel pour les policiers et gendarmes).

    Même sort pour la pétition lancée via l’Assemblée nationale en faveur de la suppression de la BRAV-M et qui, en 12 jours, avait reçu plus de 260 000 signatures. Rien ne justifiait de la classer dès le 5 avril quand elle était ouverte jusqu’au 15 juin 2027, sinon le besoin de faire taire une fois de plus la contestation, fût-elle très institutionnelle. Ainsi, les errements deviennent des politiques bien conscientes : le pouvoir s’arme avec l’aide des députés et des sénateurs du centre, de la droite et de l’extrême droite.

    Maintien de l’ordre… capitaliste

    Le pouvoir se défend. L’État préserve les banques, les riches et les actionnaires. Le maintien de l’ordre, c’est celui de l’ordre des capitalistes. Pour certains, la démocratie s’arrête là où commence leurs intérêts et ceux de leurs amis.

    Il s’agit désormais non seulement de faire reculer le pouvoir sur sa contre-réforme mais aussi de lui imposer nos politiques, celles des premierEs de cordée, qui produisent les richesses… et qu’il a décidé de faire taire. Nos grèves, nos actions, nos blocages, nos AG, nos discussions font bruisser dans le pays l’aspiration à la justice sociale et démocratique. Faisons de cette aspiration une force collective… capable de combattre la fureur de l’État ou celle de ses nervis, plus encore quand ils sont d’extrême droite.

    Fabienne Dolet

  • Leur «démocratie» n’est pas la nôtre: s’organiser pour imposer le retrait...

    La mobilisation contre la retraite à 64 ans et, au-delà, contre Macron et son monde, continue. Un rapport de forces qui se poursuit, et qui pourrait se résumer à un apparent paradoxe : Macron a perdu, mais nous n’avons pas encore gagné.

    Le jeudi 6 avril aura encore été une puissante journée de mobilisation. Dans tout le pays, deux millions de personnes ont pris la rue, des manifestations souvent accompagnées d’actions de blocage de voies de circulation ou de lieux symboliques (comme l’occupation du siège du fonds de pension BlackRock à Paris). Les jours qui viennent doivent être l’occasion de pousser définitivement la situation à notre avantage.

    Macron peut parader, mais Darmanin est obligé de frapper fort

    À voir les récentes déclarations de Macron, on pourrait presque penser que, vu d’en haut, tout irait bien. Outre son aspect toujours méprisant, la méthode Coué du président ne fonctionne plus qu’auprès de ceux qui veulent bien continuer à y croire. Selon Macron, pas de crise démocratique, pas de blocage du pays, et « si les gens voulaient la retraite à 60 ans ce n’était pas moi qu’il fallait élire »… Circulez, y a rien à voir !

    Pourtant, face à la colère de notre camp social, le pouvoir est en train de se casser les dents. Ainsi sa crainte de voir les jeunes rentrer massivement dans la danse l’a obligé à revenir sur la généralisation du Service national universel (SNU) dont l’objet est justement de mettre au pas la jeunesse… Et quand ça ne suffit pas, il reste toujours la matraque de Darmanin. De nombreuses personnes ont été révoltées par les images de cette police armée de LBD (lanceur de balles de défense classé comme « arme de de guerre ») se livrant à la chasse aux lycéenEs à Conflans-Sainte-Honorine jeudi dernier, ou par la mise en garde à vue sans aucun motif de jeunes ou de militantEs, souvent syndicaux, arrêtés au hasard des manifestations… Ces dernières semaines, ce sont ainsi des centaines de personnes qui se sont retrouvées en garde à vue, les autorités reconnaissant elles-mêmes que la très grande majorité d’entre elles sont ressorties sans aucune poursuite.

    Au-delà, la volonté de dissoudre les Soulèvements de la terre, après les scènes de guerre de Sainte-Soline, doit sonner comme un avertissement lancé par le pouvoir à toute volonté de le contester. On a même entendu Gérald Darmanin s’en prendre à la Ligue des droits de l’homme, exercice d’habitude réservé aux dirigeants de l’extrême droite. Mais qu’on se le dise : nous sommes solidaires de toutes celles et ceux qui sont visés, et nous ne nous laisserons pas faire !

    Toujours en grève et dans la rue

    Si le projet de contre-réforme des retraites ne tient plus que grâce à l’autoritarisme et à la répression, au 49.3, aux interdictions et aux arrestations, pour autant nous n’avons pas encore gagné. Cette semaine s’annonce, une nouvelle fois, particulièrement importante. À l’heure où ces lignes sont écrites, nous ne savons pas si, vendredi 14 avril, le Conseil constitutionnel va censurer tout ou partie du projet, mais quoi qu’il en soit, cela doit être pour nous l’occasion de franchir un nouveau cap dans le rapport de forces.

    Les possibilités d’amplifier la grève, de relancer la reconduction, existent dans bien des secteurs (dans le nettoiement, les raffineries, à la SNCF…), et cela peut se passer ces prochains jours. D’abord en réussissant la journée nationale de grève et de manifestations du jeudi 13 avril à l’appel de l’intersyndicale. Le lendemain, vendredi 14 avril, jour de l’avis rendu par le Conseil constitutionnel, la grève doit être reconduite au maximum, avec des rassemblements l’après-midi sur les places ou devant les préfectures partout où c’est possible.

    Quel que soit l’avis du Conseil constitutionnel — qui de toute façon n’est pas plus démocratique que cette 5e République dont il découle — ce vendredi n’est pas le bout du chemin. Nous ne nous arrêterons pas, même si le Conseil constitutionnel valide la loi ! C’est pourquoi nous défendons la perspective d’une marche sur l’Élysée, une manifestation nationale pour nos retraites, contre le pouvoir macroniste qui ne veut pas nous entendre.

    Parce que nous ne voulons plus de leurs contre-réformes, parce qu’il y a urgence à construire une alternative en rupture avec Macron et son monde capitaliste, l’heure est à la mobilisation générale pour qu’ils s’en aillent tous !