L’irruption du mouvement des Gilets jaunes au mois de novembre a marqué, et continuera de marquer, la situation sociale et politique.
Semaine après semaine, mois après mois, et ce malgré les pronostics d’« essoufflement », la répression policière et les manoeuvres de Macron, le mouvement des Gilets jaunes s’est en effet installé et imposé comme un fait social et politique majeur, qui a déstabilisé le bel édifice macronien… et le mouvement ouvrier.
Actualités nationales... - Page 214
-
Les Gilets jaunes : une mobilisation qui va marquer durablement la situation politique et sociale...
-
ToutEs ensemble contre le G7 et son monde !
Du 24 au 26 août, Macron va accueillir en grande pompe les dirigeantEs des sept pays les plus riches du monde. Tout comme le G20, l’OMC ou le FMI, le G7 symbolise la domination d’une poignée de puissants qui décide sur le dos des peuples du sort de la planète entière.
Le G7, une vitrine du capitalisme
C’est avec un cynisme à tout épreuve que le thème central du sommet n’est autre que la « lutte contre les inégalités ». Un sommet présenté comme écoresponsable, attaché à l’égalité femmes-hommes … La politique menée par Macron est pourtant le contraire de la lutte contre les inégalités, car il dégrade toujours plus nos conditions de vies, détruit les services publics, la protection sociale, le droit du travail...
Les prochaines attaques contre les retraites et l’assurance chômage ne laissent aucun doute sur la vaste opération de communication de ce G7. Ces réunions servent en priorité à perpétuer un système au service des plus riches, des multinationales, renforcer l’exploitation et mettre la planète à sac. Et malgré les désaccords affichés, ils seront d’accord sur l’essentiel : accentuer la guerre de classe !
Chronique d’une répression annoncée
Et c’est précisément parce que les politiques d’austérité sont de moins en moins légitimes, de plus en plus contestée que les capitalistes optent pour une gouvernance de plus en plus autoritaire et brutale. La répression leur est nécessaire pour imposer un monde toujours plus injuste. Cessommets sont particulièrement symboliques de cette fuite en avant sécuritaire. Des villes en état de siège, des lieux de réunions bunkerisés pour des huis clos toujours plus à distance des populations. Pour ce G7, pas moins de 10 000 policiers et gendarmes sont mobilisés à Biarritz. Des dispositifs terrestres, maritimes et aériens qualifiés d’« inédits » et « extrêmement lourd » par les autorités elles-mêmes.
La récente lutte des Gilets jaunes a montré un saut qualitatif dans la violence d’État, y compris dans la façon d’assumer les exactions commises. Ce G7 s’annonce dans la continuité de ce scénario, avec une répression policière et judiciaire annoncée.
Le Centre de rétention administrative d’Hendaye, qui sera en fait transformé en centre de détention, indique la logique à l’œuvre. Interdiction de paraître, renfort au tribunal de Bayonne, tout est fait pour créer un climat de tension et de peur et criminaliser les résistances.
L’acharnement judiciaire contre le militant Vencezo Vecchi, condamné à 13 ans de prison pour sa participation à une manifestation contre le sommet du G8 à Gênes en 2001 illustre bien le niveau de répression inhérent à ces sommets.
G7 dégage !
Il y a près de 20 ans à Seattle, des milliers de personnes réussissaient à bloquer le sommet de l’OMC, un acte fondateur du mouvement altermondialiste. Depuis le 19 août, militantEs associatifs/ves, politiques, syndicalistes sont réuniEs à Hendaye et Irun contre le G7 et son monde.
Le capitalisme n’a pas besoin du G7 pour fonctionner. Mais cependant, la contestation des sommets capitalistes est essentielle car elle montre qu’ils ne sont pas légitimes, que nous n’acceptons pas leur domination. C’est tout l’enjeu du contre-sommet, contester la légitimité d’une minorité à décider et opposer l’urgence sociale, démocratique, écologique et féministe pour le plus grand nombre. C’est également une échéance importante pour la construction des résistances et des convergences.
Le NPA participe à ce combat contre les saigneurs du monde, pour en finir avec le capitalisme !
-
L'Université d'été du NPA...
La onzième Université d’été du NPA se déroulera du dimanche 25 août au mercredi 28 août à Port-Leucate, près de Perpignan. Comme chaque année, militantEs et sympathisantEs du NPA se retrouveront pour quatre jours d’ateliers, discussions, projections-débats… dans un cadre convivial, à deux pas de la plage. Un succès annoncé, puisque notre université d’été affiche complet.
Cette onzième édition sera l’occasion de revenir sur une année chargée d’actualité, en France et à l’international, des mobilisations des Gilets jaunes aux grands thèmes internationaux, de la Chine à l’Algérie en passant par l’Amérique latine et le Soudan. Autant de sujets dont nous discuterons lors de cette Université d’été, en compagnie d’invitéEs qui viendront nous apporter leur expertise sur de nombreux thèmes d’actualité, mais aussi les éclairages historiques indispensables à la compréhension d’un monde en plein bouleversement.
Parmi les invitéEs, le journaliste et fondateur de Mediapart Edwy Plenel ; Gérard Noiriel, historien ; Antoine Boudinet, membre du collectif « Mutilés pour l’exemple » ; les historiennes « tout-terrain » Laurence de Cock, Mathilde Larrère et Ludivine Bantigny ; la blogueuse-auteure-féministe Emma ; la linguiste Laélia Véron ; l’universitaire Olivier Neveux ; ainsi que nos camarades Ugo Palheta, Michael Löwy, Catherine Samary, Julien Salingue, et bien d’autres.
L’université d’été sera aussi un moment de préparation de la rentrée sociale et de la construction de la nécessaire riposte d’ensemble aux contre-réformes du gouvernement, entre autres et notamment l’offensive contre les retraites. Ainsi, dimanche 25 août à 17h, une table ronde autour de la défense de l'emploi et de la lutte contre les licenciements, réunira Philippe Poutou et des militantEs syndicaux, dont les secrétaires des fédérations Sud Commerce et CGT Commerce et Services, ainsi que la porte-parole de Solidaires Finances publiques. Lundi 26 août à 17h, un débat aura lieu avec des représentantEs d’organisations politiques et de collectifs, de Lutte ouvrière à La France insoumise en passant par l’Union communiste libertaire et l’AG Ile-de-France éducation nationale…
Le meeting de rentrée du NPA se tiendra le dimanche 25 août au soir, autour de ses porte-parole Olivier Besancenot et Christine Poupin et de différentEs acteurEs des luttes sociales (Gaël Quirante, Pauline Salingue, unE camarade du PST algérien…).
Montreuil, le 23 août 2019
-
Le maintien en détention d’Antonin BERNANOS : sous le gouvernement Macron mieux vaut être un assassin d’extrême droite qu’un militant antifasciste...
Lundi 12 août, la Cour d’appel de Paris a décidé le maintien en détention de notre camarade antifasciste Antonin Bernanos jusqu’a minima décembre prochain.
Cette décision fait suite à l’appel former par le parquet contre la décision de la juge des libertés et de la détention de mettre fin à la détention provisoire d’Antonin il y a quelques semaines.
Ce dernier aurait dû être remis en liberté sous contrôle judiciaire le 18 août. -
Ford Blanquefort : malgré le compte à rebours, rien ne sert de se résigner...
Le 2 juillet, le TGI de Bordeaux se déclarait incompétent pour juger de l’existence ou pas d’un motif économique justifiant la fermeture de l’usine de Blanquefort.
De l’autre côté, le 4 juillet, le tribunal confirmait en appel sa première décision, à savoir que Ford n’avait pas respecté son engagement de préserver 1 000 emplois jusqu’en mai 2018. Mais depuis, la multinationale a annoncé la fermeture et, la date de validité de l’accord signé entre l’État et Ford (en mai 2013 pour 5 ans) étant dépassée, la condamnation devient symbolique : une amende de 6 000 euros. -
Préparer une rentrée offensive contre Blanquer et ses réformes...
Blanquer a eu un gros coup de chaud, et pas à cause de la canicule de juin.
Après avoir voulu passer en force sur la mise en œuvre de ses réformes (dans la voie générale et professionnelle) en jetant une pagaille généralisée, il a fait le choix de passer en force sur les examens.
Avec comme premier résultat de discréditer le bac et, au-delà, le cadre de l’école comme service public pour touTEs les élèves, en systématisant l’inégalité de traitement des jeunes. -
La santé publique en péril...
Les lois de financement de la Sécurité sociale programment chaque année une diminution de 2 milliards environ du budget de la branche maladie de la Sécurité sociale ; à l’inverse, la loi de programmation militaire annonce une nouvelle augmentation annuelle du budget de l’armée de 1,7 milliard d’euros jusqu’en 2022 et de 3 milliards ensuite.
-
Antonin Bernanos doit être (vraiment) libéré !
Hier vendredi 2 août, la décision de la juge des libertés et de la détention est tombée : la détention provisoire d’Antonin Bernanos, qui dure depuis le 18 avril, ne saurait être renouvelée au-delà du 17 août.
Cette détention fait suite à une confrontation entre, d'une part, militants antifascistes et, d'autre part, fascistes des groupuscules Génération identitaire, Zouaves Paris et Milice Paris, le 15 avril dernier à Paris.Nous nous félicitons bien évidemment de cette décision de la juge, qui devrait conduire à une libération sous contrôle judiciaire, mais la vigilance reste de mise.
Le parquet pourrait en effet faire appel, ce qui signifierait une prolongation de la détention d’Antonin.La mobilisation doit donc se poursuivre, en solidarité avec Antonin et contre l’acharnement judiciaire qui cible nos camarades antifascistes, dans un contexte de criminalisation croissante des mouvements sociaux.
À l’heure où l’extrême droite est aux portes du pouvoir, voire directement au pouvoir, dans nombre de pays, et alors que sa rhétorique et ses propositions ont été adoptées par bien des partis dits « républicains », la lutte contre le poison fasciste est d’une brûlante actualité, et les militants antifascistes n’ont rien à faire en prison !
Le NPA exige la libération immédiate d’Antonin Bernanos, et l’arrêt de toutes les poursuites contre nos camarades antifascistes.
Montreuil, le 3 août 2019.
-
Steve est mort. Assez de violences policières et de mensonges d’État ! Castaner dehors !
Le corps de Steve, 24 ans, a été identifié. Le jeune homme est mort, noyé dans la Loire après une charge policière le soir de la fête de la musique à Nantes. Nos pensées vont évidemment à sa famille, à ses proches, et à toutes celles et ceux qui, ce soir-là, ont failli perdre la vie.
Ils et elles étaient venuEs faire la fête. Et soudain, peu après 4h du matin, la police a chargé. Chiens, matraques, lacrymos, des centaines de personnes en panique. Et certainEs se sont jetéEs dans la Loire pour fuir les policiers. 14 d’entre elles et eux ont été repêchéEs par les pompiers, heureusement présents sur les lieux. Steve n’a pas eu cette chance.
Ce nouvel épisode de violence s’ajoute à l’interminable liste des méfaits commis par des policiers animés par un tel sentiment de haine et d’impunité qu’ils n’hésitent pas à mettre en danger des vies, à blesser, à mutiler, à tuer.
Steve est mort, comme sont morts avant lui des dizaines de jeunes dans les quartiers populaires, sous les coups de la police ou en essayant d’y échapper. Steve est mort, comme avant lui Rémi Fraisse, coupable d’avoir manifesté. Steve est mort, et nous sommes en colère.
Dans ses premières déclarations, Édouard Philippe a osé affirmer qu’il n’y aurait « pas de lien » entre la charge de police et la mort de Steve. Après les mensonges concernant Geneviève Legay, les mensonges sur la Pitié-Salpêtrière, les mensonges sur les violences contre les Gilets jaunes, le gouvernement tente une fois de plus de couvrir les exactions policières.
Assez ! Si Steve est mort, c’est en raison d’une charge policière injustifiable, ordonnée en pleine nuit, sur un quai sans barrières, avec des risques évidents et connus de la police, comme l’a révélé Mediapart. Les responsables doivent être identifiés. Et le principal d’entre eux, Castaner, doit démissionner. Au-delà, il est temps d’en finir avec la gouvernance autoritaire de la Macronie : nous revendiquons le droit de manifester, mais aussi de faire la fête, et tout simplement d’aller et venir, sans risquer d’être cognés par les flics. La rue est à nous !
Montreuil, le 30 juillet 2019.
-
Europe criminelle ! Ouvrez les frontières !
Jeudi dernier, plus de 110 migrantEs ont disparu après le naufrage de leur bateau au large de la Libye alors qu’ils tentaient de rejoindre les côtes italiennes. Une nouvelle et tragique démonstration de la politique meurtrière de cette Europe forteresse.
Des chiffres insupportables
Avec ce nouveau drame, le total des victimes noyées qui tentent de rejoindre l'Europe en partant de la Libye est de 571 personnes depuis le début de cette année... Un bilan qui fait de cette route dite de la « Méditerranée centrale » la plus meurtrière des routes maritimes empruntées par les migrantEs pour rejoindre l'Europe. En 2018, le bilan était de 1314 mortEs selon l'Organisation Internationale pour les migrations.
Selon les chiffres officiels, le nombre de disparuEs en Méditerranée a baissé, en comparaison du plus fort de la « crise » des réfugiéEs en 2015-2016 (plus de 4000 noyéEs) et 2016 (plus de 5000). Mais, comme l’affirme un rapport du Haut Commissariat des Nations Unies aux Réfugiés publié en 2018, l’an dernier, 2275 migrantEs ont perdu la vie, noyés dans les eaux méditerranéennes, en raison des frontières barbelées entretenues par les grandes puissances européennes.
Aucune fatalité
Il n’y a aucune fatalité à cela : la Méditerranée est un cimetière humain parce que les dirigeantEs européens refusent d’accueillir. Nombreux sont les bateaux d’ONG à avoir été bloqués en mer et interdits d’accoster dans le port le plus proche, en violation complète du droit de la mer et des conventions internationales. Au lieu d’aider les ONG de sauvetage, celles-ci sont attaquées (l’arraisonnement du Sea Watch 3 il y a quelques semaines traité comme un navire militaire hostile), leurs capitaines arrêtées, leurs actions salies à coups de discours laissant entendre un lien entre ces ONG et les « passeurs », avec des législations de plus en plus répressives et une indifférence généralisée face à la violation des droits des personnes exilées.
Ces politiques sont à remettre dans le contexte plus général d’une Europe forteresse empêchant l’accès au territoire européen : délivrance restrictive de visas, construction de murs, contrôle militarisé des frontières aériennes, terrestres et maritimes, renvois forcés dans les pays d’origine et sous-traitance du contrôle des migrations à des États peu ou pas du tout démocratiques, comme le Maroc, la Turquie et la Libye...
Macron, Salvini… tous coupable !
Là où ils sont au pouvoir, les partis d’extrême droite ou de droite extrême appliquent une politique drastique de fermeture des frontières, de traque des migrantEs ouvertement raciste. Ainsi, depuis plusieurs jours, le ministre de l’Intérieur italien Matteo Salvini bloque toujours sur un navire dans le port militaire d’Augusta 130 migrantEs tant qu’un plan de répartition immédiate n’aura pas été convenu avec l’Union européenne... Mais ces politiciens dangereux et criminels agissent avec la complicité des gouvernements et institutions européennes, à commencer par celle du gouvernement français.
Ainsi, Calais, Vintimille, Mayotte… sont des terrains d’expérimentation des moyens policiers de surveillance et de répression. Lundi, vingt associations ont interpellé les autorités locales dans une lettre ouverte avant la possible évacuation d'une structure accueillant 700 migrantEs à Grande-Synthe (Nord), se disant « inquiètes » qu'elle n'entraîne « plus de précarité »…
Nous ne pouvons compter ni sur les gouvernements en place dans toute l’Europe ni sur les instances internationales. Il faut construire une vraie solidarité internationale pour imposer la liberté de circulation et d’installation, seul moyen d’empêcher l’hécatombe des migrantEs.
Le mardi 30 juillet 2019