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Actualités nationales... - Page 79

  • Justice : sans surprise, Éric Dupond-Moretti blanchi !

    La Cour de justice de la République (CJR) a encore redoublé d’imagination, sans doute après de sérieuses tractations en coulisses, pour sauver l’un des barons de la République. Cette fois, le ministre de la Justice est bien coupable mais comme il ne l’a pas fait exprès, il est relaxé !

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  • Un « ratage » de la psychiatrie ?

    «Il y a eu un ratage manifestement psychiatrique ». C’est en ces termes que Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, a commenté le meurtre d’un touriste allemand par Armand R. M. près de la tour Eiffel le 2 décembre. Ce dernier, déjà condamné pour avoir projeté un attentat en 2016, a posté une vidéo justifiant son acte par « l’actualité, le gouvernement, le meurtre de musulmans innocents ». Suivi depuis sa sortie de prison par les services de renseignement, il l’était aussi sur le plan psychiatrique.

    Les propos dignes d’une cour de récréation de Darmanin — « C’est pas moi, c’est l’autre » — n’ont d’autre but que de reporter sur les erreurs d’appréciation de la psychiatrie un drame pour lequel lui et ses services n’auraient aucune responsabilité.

    Dans le droit fil de son modèle Nicolas Sarkozy, Darmanin voudrait encore un peu plus que la psychiatrie soit, non un outil de soin au service de personnes en souffrance, mais une annexe du ministère de l’Intérieur ayant pour vocation première et illusoire de « protéger » la société contre la « dangerosité » de la folie.

    Marine Le Pen et Jordan Bardella poussent cette logique jusqu’au bout en exigeant l’extension de la « rétention de sureté », c’est-à-dire la possibilité de maintenir enfermée toute personne, sans qu’elle ait commis un acte ou une fois sa peine purgée.

    La psychiatrie aujourd’hui sinistrée, avec des budgets en baisse (contrairement à ceux du ministère de l’Intérieur) ne parvient plus à remplir les missions qui sont les siennes. Faute de moyens, l’enfermement, la contention, le renforcement des traitement médicamenteux remplacent ce qui avait fait ses avancées au cours des dernières décennies : un accueil bienveillant, un soin apporté par la parole et la relation soignante.

    C’est en permettant aux personnes que la psychiatrie soigne d’aller mieux qu’elle peut éviter certains passages à l’acte, sans que cela puisse être garanti. Ce n’est pas en se mettant encore un peu plus au service des politiques sécuritaires !

    Jean-Claude Delavigne

  • Handicap : Un monde du travail qui se résume à « exploitation » et « précarité »...

    Du 20 au 26 novembre s’est tenue la 27e Semaine européenne pour l’emploi des personnes handicapées (SEEPH), supposée faire se rencontrer entreprises, politiques, associations, société civile et bien entendu demandeurs d’emploi en situation de handicap. L’occasion pour l’Anticapitaliste de faire le point.

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  • Grève des livreurs à vélo, contre l’exploitation sans limite...

    Le samedi 2 décembre, sur l’ensemble du territoire, a eu lieu une grève des livreurs à vélo, plus précisément des livreurs de repas. Cela fait quelques années déjà que les livreurs, en très grande précarité tentent de s’organiser collectivement pour résister à la surexploitation des plateformes Deliveroo et UberEats, qui sont les deux principales parmi d’autres.

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  • Riposte sociale, antiraciste et antifasciste...

    Alors que les indicateurs économiques sont décevants pour le gouvernement, Darmanin négocie avec Ciotti et les Républicains pour faire passer sa loi anti-migrantEs et Borne dégaine les 49.3 et les politiques antisociales. Un cours autoritaire et une surenchère raciste qui pourrait les prendre à leur propre jeu… pour le plus grand bonheur de l’extrême droite.

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  • Écologie : à Dubaï, la COP28 reste aux mains des géants du pétrole...

    Surnommée COP des fossiles, la COP28 qui va se tenir du 30 novembre au 12 décembre à Dubaï mérite bien son nom. Dans une situation de plus en plus dramatique, les pousse-au-crime climatiques sont aux commandes.

    La conférence sera présidée par le Sultan Al Jaber, PDG de la compagnie nationale pétrolière Adnoc et ministre de l’Industrie des Émirats arabes unis (EAU), avec les conseils du cabinet McKinsey qui œuvre aussi pour Chevron, Exxon, BP, Saudi Aramco, Rio Tinto… et préconise d’investir encore 2 700 milliards de dollars par an dans le pétrole et le gaz d’ici 2050.

    D’année en année, les émissions de CO2 continuent d’augmenter. Les subventions publiques aux combustibles fossiles dans les pays du G20 ont plus que doublé entre 2021 et 2022.

    Les alertes se multiplient

    Sur la trajectoire : António Guterres, secrétaire général des Nations unies, qualifie l’écart entre les réductions des émissions nécessaires et les maigres engagements des États de « véritables canyons souillés de promesses brisées ». Effectivement, les engagements actuels — dont rien n’assure qu’ils seront tenus — conduisent à une hausse des températures de 2,5 à 2,9 °C.

    Sur la santé : selon le rapport 2023 du Lancet sur la santé et les changements climatiques, le nombre de personnes âgées de plus de 65 ans décédées à cause de la chaleur a augmenté de 85 % entre les décennies 1991-2000 et 2013-2022. À l’horizon 2100 et une augmentation moyenne de 2 °C, les chaleurs extrêmes tueraient près de cinq fois plus.

    Les émissions ne viennent pas de nulle part

    Des chercheurs ont répertorié 422 « bombes carbone », des sites géants d’extraction de pétrole, de gaz et pour moitié de charbon. L’exploitation de l’ensemble de ces sites émettrait 1 182 gigatonnes1 eq CO22, soit plus du double des 500Gt du budget carbone, le maximum des émissions compatible avec un réchauffement climatique de 1,5 °C. TotalEnergies est le deuxième groupe mondial le plus impliqué dans ces bombes — 23 sites d’extraction, dont le plus important au Qatar, avec un potentiel d’émissions d’environ 12 gigatonnes de CO2. Côté financeurs, les banques françaises sont aussi en bonne place : BNP Paribas et le Crédit agricole sont dans le top 10 ; la Société générale et BPCE/Natixis, dans le top 50.

    Le tour de passe-passe des combustibles fossiles « propres »

    Alors que la production de combustibles fossiles devrait dépasser d’ici 2030 le double du volume compatible avec une limitation du réchauffement à 1,5 °C3, les promesses mensongères de « gestion du carbone » (captage/stockage du carbone et élimination du dioxyde de carbone) reviennent en force.

    Pour compenser l’excédent d’émissions, il faudrait éliminer une gigatonne de CO2 en moins de dix ans. Or, selon différents rapports, l’ensemble de ces projets prévus, en construction et opérationnels en 2030 ne serait, au mieux, capable de capter que 35-40 % de ce qui serait nécessaire.

    Les faits sont têtus. Il n’y a pas d’autre issue que de réduire drastiquement la production des énergies fossiles. Et ce ne sera encore pas cette COP qui en prendra le chemin.

    Urgence sociale et urgence climatique

    Le dernier rapport d’Oxfam a le grand mérite de lier indissociablement dérèglement climatique et inégalités extrêmes comme les deux défis de notre époque. Il montre combien les super-riches brûlent notre monde par leur hyperconsommation de luxe, leurs intérêts financiers, leur influence politique : ce 1 % de la population a été responsable en 2019 d’autant d’émissions de carbone que les 2/3 les plus pauvres.

    Dénonçant le racisme, le sexisme, le colonialisme, l’ONG affirme à raison que l’égalité à l’échelle mondiale est « l’une des stratégies d’atténuation les plus performantes ». Elle rompt avec le dogme de la croissance économique et en appelle à une nouvelle ère.

    Une ère qui, pour nous, doit être celle d’une décroissance juste et écosocialiste qui exige la rupture avec le capitalisme. Et pas seulement de faire payer les riches !

    Commission nationale écologie

    1. Gigatonne = 109 tonnes (Gt)

    2. Tonne eq CO2 : dont l’effet de serre est équivalent à celui d’une tonne de CO2.

    3. https://www.sei.org/publ…

  • Drame de Crépol : par nos solidarités, faire taire les fachos qui attisent la haine...

    De jeunes nationalistes français se réjouissent de « l’efficacité irlandaise ». Fdsouche titre sur l’incendie d’un centre pour migrantEs à Dublin, à la suite d’une attaque au couteau devant une école, tandis le triste meurtre de Thomas Perotto à Crépol fait monter au créneau les groupuscules d’extrême droite.

    Quelques jeunes nervis tentent d’ailleurs une piteuse aventure, samedi 25 novembre, à Romans-sur-Isère... où Éric Ciotti ne voit qu’une manifestation de l’immense émotion qui parcourt le pays. Reconquête ! et le Rassemblement national trustent antennes et réseaux sociaux. Tous sont poussés par le traitement médiatique du fait divers tragique de Crépol. Une aubaine pour distiller la xénophobie, sous couvert de « fait de société » « systémique » !

    En Irlande comme en France, le mécanisme de l’emballement est similaire. Stanislas Rigault, le jeune zemmourien, s’en félicite : « heureusement, (…) avec des comptes, avec Fdesouche, avec des militants de droite, nous avons réussi à faire monter cette affaire pour que les médias mainstream commencent à en parler ». Jordan Bardella, président du RN, l’affirme dans un message vidéo : « à chaque fois la même barbarie, les mêmes individus, les mêmes indignations, les mêmes faits, et après : quoi ? Rien ».

    Le fait divers pour viser l’immigréE

    Quels « mêmes faits » agite la fachosphère ? Délinquance et criminalité recoupent des réalités différentes, avec des gravités, des fréquences, des auteurs, des victimes diverses. Bardella et consorts ne s’encombrent pas de nuances. Dans son discours, la description des « bandes de cités (…) venues pour planter des blancs » rappelle immanquablement les exactions du Hamas. L’insécurité ne toucherait que les Français « de souche » soumis à une « une barbarie d’atmosphère qui est le fait de gens à qui la France a tout donné qui, en très grande partie, sont issus de l’immigration... [qui ne sont] pas Français comme vous et moi » (toujours selon Bardella sur Europe 1). La fenêtre médiatique des zemmouriens leur sert essentiellement à déplorer un « francocide ». L’insécurité est la thématique chérie pour régurgiter une seule et même idée simpliste, instillée parmi les travailleurEs touchés par les grands médias et les réseaux sociaux : viser l’immigration, puis l’immigré, le « Français de papier », réduit à ce qu’ils désignent comme musulman ou racaille de cité. Vieille recette brune.

    Face à la saturation médiatique, organiser concrètement la solidarité

    Et après : « rien » ? Au-delà du prétendu laxisme judiciaire, Bardella avance sa réponse politique : « depuis mai 68, l’autorité de l’État, et l’autorité dans la société en général s’est effondrée » (toujours Europe 1). Visant à affermir son électorat dans les classes populaires et moyennes, le RN s’adresse à « cette France ordinaire, celle qui ne casse pas, celle qui se lève tôt et qui travaille dur », écho aux émeutes de cet été. Ses solutions, inefficaces pour prévenir les déviances violentes en tout genre, dessinent en revanche la société qu’il promet y compris aux familles « de souche » : policière, xénophobe et antisociale. Il faut s’attaquer méthodiquement à l’incohérence — ou au contraire à l’effroyable cohérence — des idées du RN qui portent dans les classes populaires.

    Allumer des contre-feux dans l’immédiateté dictée par le « tweet », en piochant d’autres faits divers pour tenter de saturer l’espace médiatique est une illusion. Les mobilisations antiracistes doivent continuer d’expérimenter des formes concrètes de solidarité pour casser la logique du « nous » (Français de souche, de la « France périphérique ») contre « eux » (l’étrangerE, l’immigréE et les descendantEs d’une immigration récente). Une tâche difficile qui requiert obstination et lente impatience.

    Commission nationale antifasciste