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Communiqués du NPA... - Page 4

  • Répression des mobilisations environnementales : un réquisitoire de l’ONU...

    La convention d’Aarhus, signée par la France en 1998, doit protéger les défenseurEs de l’environnement. Elle impose l’obligation de veiller à ce que les personnes exerçant leurs droits ne soient pas pénalisées, persécutées ou harcelées.

    Le Comité d’examen du respect de ces dispositions dit clairement que les manifestations pacifiques en faveur de l’environnement constituent un exercice légitime du droit du public à participer au processus décisionnel. C’est à ce titre que Michel Forst, mandaté par l’ONU, a enquêté depuis un an sur le niveau de répression dont sont victimes aujourd’hui les mouvements de désobéissance civile en Europe et en France. Le 23 février dernier, Michel Forst visitait la ZAD de la Crém’Arbre sur le parcours du projet de l’A69, entre Castres et Toulouse. Il a pu constater la manière brutale, humiliante, dont le préfet du Tarn conduit la répression.

    Évolution inquiétante des politiques répressives en Europe

    M. Forst livre un diagnostic très inquiétant sur l’évolution des politiques répressives, des modes de maintien de l’ordre, de la justice. Tous les grands pays européens sont concernés. Le mécanisme mis au jour est clair : en s’appuyant sur la législation relative à la criminalité, sur les dispositifs policiers et sur l’arsenal juridique anti-terroriste, il s’agit d’intimider, de dissuader toutes mobilisations et de les délégitimer pour justifier la brutalité à leur encontre. Nombre de médias sont enrôlés, usant de la rhétorique « écoterroristes », « radicaux », « extrémistes », « violents ».

    En France nous subissons la multiplication des contrôles abusifs, des arrestations et des amendes, les brutalités policières lors des manifestations, les maltraitances en garde à vue, humiliations, intimidations, violences, insultes racistes et sexistes. Enquête et surveillance étendues utilisant la législation relative à la criminalité organisée : suivi, géolocalisation, mise sur écoute, perquisition, infiltration policière. Tous les moyens sont bons ! En parallèle, les tribunaux généralisent la détention provisoire et durcissent les ­conditions de remise en liberté. 

    Répression des contestations

    Ces pratiques répressives constituent une menace majeure pour la démocratie et les droits fondamentaux. Elles empêchent la société de « faire face à la crise environnementale avec l’urgence requise ». Plutôt que de mettre en place des politiques efficaces de sortie des énergies fossiles, de protection des sols et de la biodiversité, de lutte contre toutes les pollutions industrielles et agricoles, les gouvernements poursuivent et harcèlent les lanceurs d’alerte, les activistes, les scientifiques, les journalistes, discréditent leur combat et leurs actions.

    Au-delà de l’intérêt de ce rapport, nous savons que la criminalisation des activistes environnementaux n’est qu’une des facettes de la guerre que mènent Macron et son gouvernement contre le mouvement social. Après les Gilets jaunes, les manifestations syndicales, les quartiers populaires, ils veulent mettre au pas toute contestation de leur pouvoir et de leur politique inégalitaire et écocide.

    Commission nationale écologie

  • Élections européennes : une campagne unitaire pour une gauche de rupture reste nécessaire...

    Les prochaines élections européennes auront lieu dans trois mois. Elles seront une étape importante pour s’opposer à Macron et à l’extrême droite en France et en Europe : sanctionner le pouvoir macroniste et ses politiques antisociales et autoritaires ; combattre le danger de l’extrême droite dont l’objectif reste de décupler l’exploitation, le racisme et la répression. 

    Pour résister, le NPA estime que l’unité de la gauche de rupture est nécessaire dans la rue et dans les urnes. C’est la raison pour laquelle nous nous sommes adresséEs aux forces de la gauche antilibérale, anticapitaliste et révolutionnaire, et que nous avons rencontré en particulier La France insoumise. Après trois rencontres, La France insoumise a adressé au NPA il y a deux semaines un courrier affirmant selon eux que « nos discussions ont fait émerger une série de désaccords [...] trop importants pour garantir notre capacité commune à mener une campagne cohérente ». Nous le regrettons car les discussions sur les contours d’un rassemblement d’une gauche de combat ne font que commencer.

    Dans son courrier, LFI pointe « une divergence importante à propos de la perspective d’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne, sujet qui sera un des principaux thèmes de la future campagne des européennes », nous reprochant de ne pas être « contre ». 

    Nous pensons d’abord qu’il est problématique de faire de cette question un enjeu central de la prochaine campagne. Refuser par principe toute discussion autour de l’entrée de l’Ukraine dans l’Union européenne peut ouvrir la voie à l’illusion des frontières qui protègent, ce qui participe au renforcement des courants réactionnaires et nationalistes prônant le repli sur soi. Nous avons toujours rejeté la construction européenne capitaliste, et défendons une rupture avec l'UE et ses traités, avec l’Otan et la construction d’une Europe militaire, pour la construction d'une autre Europe des travailleurSEs et des peuples. Nous sommes aussi solidaires de la gauche sociale et politique ukrainienne qui cherchent des points d’appui dans la lutte contre l’agression impérialiste russe de Poutine et le néolibéralisme imposé par le pouvoir ukrainien et les grandes puissances. C'est pour cela que nous pensons que la question de l'adhésion de l'Ukraine à l'UE ne peut être posée à cette étape de façon binaire (soit pour, soit contre...) et qu’elle mérite une discussion, ici en France mais aussi avec les forces progressistes en Ukraine et dans toute l’Europe. Pour notre part, considérant l’ensemble de ces éléments, si un tel vote devait avoir lieu aujourd’hui, la position que nous défendrions serait l’abstention.

    Dans les discussions avec LFI, nous avons donc proposé un compromis pour pouvoir nous inscrire dans une campagne commune, auquel il ne nous a été opposé qu'une injonction à devoir défendre le refus de l'adhésion de l'Ukraine à l'UE. Puis sans même que nous ayons commencé à discuter d’un protocole d’accord, LFI a mis fin aux discussions sans autre forme de procès. 

    Pourtant, on s’étonnera d’apprendre que la ligne rouge tracée par LFI n’en est pas une ! Dans les discussions avec Génération.s en vue d’un accord, cette question était totalement absente du projet de protocole. Par ailleurs, il est évident que si, comme le défendait LFI il y a quelques semaines, une liste de l’ensemble de la Nupes conduite par EELV avait vu le jour, sa position n’aurait de toute façon pas pu être celle que porte aujourd’hui LFI…

    Derrière ces prétextes, les vraies raisons sont donc à chercher ailleurs. Donner corps à un cadre de rassemblement, même électoral, nécessite des clarifications à gauche : choisir entre deux orientations inconciliables, la gestion du système ou la rupture avec celui-ci. La Nupes s’était construite sur la base d’un rapport de forces issu du succès de la campagne présidentielle de Jean-Luc Mélenchon autour d’une ligne de rupture partielle, d’un programme antilibéral. C’est d’ailleurs ce qui rendait possible l’inscription du NPA dans une campagne commune pour les élections européennes, dans le contexte de l’absence des principales forces de gestion du système telle que le PS ou EÉLV.

    LFI ne prend pas à cette étape ses responsabilités pour initier le rassemblement nécessaire des forces sociales et politiques pour affronter le macronisme autoritaire et le danger de l’extrême droite victorieuse. Au-delà du NPA et de LFI, c’est l’ensemble des forces anticapitalistes et antilibérales qui se retrouvent divisées et isolées là où il faudrait l’unité d’action la plus large dans la rue et le rassemblement de la gauche de combat dans les élections.

    Pour les élections européennes et les mobilisations à venir, pour construire une alternative politique, c’est cette orientation, unitaire et de rupture, que le NPA veut continuer à défendre ces prochains mois, avec toutes les forces — y compris LFI à qui nous continuons de nous adresser — et avec toutes celles et ceux qui sont orphelins d’une gauche de combat qui dépasse largement les rangs des organisations politiques actuelles.

  • Le 8 mars, la grève féministe pour briser le silence !

    Lors de la cérémonie des Césars le 23 février Judith Godrèche a délivré une parole claire et bouleversante sur les violences sexuelles dans le cinéma français et pointé le silence qui entoure ces révélations.

    Depuis plusieurs semaines, la parole s’était déliée dans le monde du cinéma — mais pas seulement — et plusieurs victimes avaient témoigné, contre Depardieu, Jacquot, Doillon…

     

    Le silence, l’arme absolue de ceux qui abusent

    Les prises de parole de Judith Godrèche, Charlotte Arnould, Manda Touré, Vanessa Springora, Adèle Haenel et tant d’autres femmes connues ou inconnues, permettent de lever progressivement l’omerta. Car dans le milieu du cinéma comme dans d’autres : le silence prévaut. On ne répétera jamais assez cette phrase de Denis Mukwege : « Le silence est l’arme absolue de ceux qui abusent ». Pour les hommes violents, le silence est l’ingrédient clef de leur domination et le plus difficile à briser pour les victimes, car parler fait peur. Il y a la peur des représailles, d’être accusée de mentir, attaquée en diffamation, d’être victime de violences supplémentaires de la part des agresseurs ou de leurs proches. Il y a aussi la peur de l’isolement, du rejet, en particulier dans des milieux où « tout le monde savait, mais personne ne disait rien ».

    Dans les milieux culturels ou politiques, qui fonctionnent parfois comme des « grandes familles », les violences faites aux femmes sont largement tolérées, et il n’est pas question de dénoncer des hommes « puissants », les « monstres sacrés ». C’est dans le silence qu’ils peuvent violenter, agresser, violer en toute impunité. C’est dans le silence qu’ils peuvent continuer à faire des films, à écrire des livres, à peindre, à aller aux Césars. C’est dans le silence qu’ils peuvent continuer à recevoir des prix, à être dans les journaux, à parler aux infos. C’est dans le silence qu’ils peuvent continuer à exercer en tant que médecin ou psychologue, dans le silence encore qu’ils peuvent écrire des tribunes, se prétendre féministes. C’est dans le silence qu’ils peuvent même devenir ministres ou députés.

    Face aux violences, parlons-nous, regardons-nous

    Ainsi, le silence qui entourait les victimes avant leur prise de parole est là encore trop souvent après qu’elles ont dénoncé les violences qu’elles ont subies, ce que nous rappelle Judith Godrèche dans son discours à la cérémonie des Césars : « Je parle je parle, mais je ne vous entends pas ». Pourtant, dans le monde du cinéma comme ailleurs, c’est par la parole que l’on peut se retrouver et se soutenir. En 2023, 244 000 femmes ont été victimes de violences conjugales. 94 000 femmes subissent des viols ou tentatives de viol chaque année, 81 % de femmes ont été victimes de harcèlement sexuel dans l’espace public, 20 % de femmes déclarent avoir été victimes de harcèlement sexuel au travail, 165 000 enfants sont victimes de viols et violences sexuelles chaque année…

    Nous ne sommes pas seules, nous ne l’avons jamais été : parlons-nous, regardons-nous. Ensemble, nous sommes plus fortes, nous sommes plus fortes qu’eux et le système patriarcal. Face aux violences nous pouvons agir, nous n’avons plus le choix, il faut nous battre ensemble pour les éradiquer.

    Ce 8 mars, retrouvons-nous dans la rue pour lutter toutes et tous contre ces violences !

    Commission nationale d'intervention féministe

     

  • L'imam Mahjoub Mahjoubi doit pouvoir rentrer en France...

    La campagne raciste de longue durée orchestrée par l’État contre les musulmanes et les musulmans est rythmée par les fermetures injustifiées de mosquées, d’associations et d’établissements scolaires, ainsi que par les expulsions particulièrement médiatisées d’imams accusés de porter atteinte à la France ou à ses valeurs. Après Hassan Iquioussen, expulsé spectaculairement grâce à un dossier monté de toutes pièces, la nouvelle cible de cette violence raciste est Mahjoub Mahjoubi, l'imam de la mosquée de Bagnols-sur-Cèze, qui vit en France depuis plus de 40 ans. 

    Comme toujours, c'est l'extrême droite qui est à l'origine de cette agression raciste et qui désigne la cible : ici, le député Rassemblement national Nicolas Meizonnet qui, dans un tweet publié le 18 février, a demandé directement à Gérald Darmanin d'expulser Mahjoub Mahjoubi. La raison invoquée ? La vidéo d'une prêche dans laquelle l'imam qualifierait le drapeau tricolore, c'est-à-dire le drapeau français, de satanique. Les propos de l'imam Mahjoubi sont pourtant clairs : dans le contexte de la Coupe d'Afrique des nations, il condamne les musulmans qui adorent leurs drapeaux (car la France n'est pas le seul pays à avoir un drapeau tricolore) au lieu d'adorer Dieu, et se divisent et se déchirent entre eux par nationalisme. Malgré la clarté des propos tenus, ainsi que les nombreuses explications apportées ensuite par Mahjoub Mahjoubi lui-même, l'intégralité des médias a continué de reprendre à son compte la version de l'extrême droite. Cela est symptomatique de l’oppression des musulman·es en France : être toujours objet de discours et jamais reconnu comme sujets ayant une parole autonome.

    Cette histoire abjecte et raciste s'est vue couronnée par l'expulsion effective de Mahjoub Mahjoubi le 22 février, suivie de la communication expresse de Darmanin se vantant d'avoir pu l'expulser 12 heures seulement après son interpellation grâce à la loi immigration entrée en vigueur le mois dernier. Une nouvelle fois, le ministre de l'Intérieur se met non seulement au service de l'agenda de l'extrême droite, mais répond aussi à ses requêtes. Il montre le caractère liberticide de la loi immigration, qui permet à la police d’expulser qui elle veut sans avoir à rendre compte à la justice, mettant ainsi en cause les fondements de l’Etat de droit.

    Le NPA apporte son soutien à Mahjoub Mahjoubi ainsi qu'à toutes les musulmanes et musulmans visé·es par l'islamophobie d’État. Nous demandons le retour de Mahjoub Mahjoubi et l’abrogation de la loi immigration.

  • Le droit à l’IVG dans la Constitution : où en est-on ?

    Le Collectif « Avortement en Europe, les femmes décident » appelle à un rassemblement devant le Sénat le 28 février 2024. C’est le jour où doit être à nouveau examinée l’inscription dans la Constitution du droit à l’avortement. Le cri d’alerte, « Halte à l’obstruction ! », vise les agissements de la droite et l’extrême droite.

    Rappelons que l’inscription du droit à l’avortement comme droit fondamental en Europe et dans le monde est porté par le mouvement féministe avec la volonté de consolider un acquis démocratique majeur pour les femmes : celui de disposer librement de son corps. 

    Après le récent appel de Macron à un « réarmement démographique » de la France, dans le contexte raciste, nationaliste et guerrier que l’on connaît, l’enjeu ne doit pas en être minimisé !

    « La liberté garantie » pour la femme d’interrompre une grossesse

    Pour la première fois, l’année dernière, la constitutionnalisation de l’avortement avait été votée au Sénat avec un amendement remplaçant « le droit d’avorter » par « la liberté d’avorter ». Ce faisant, il ne garantissait plus l’effectivité de ce droit, précédemment voté à l’Assemblée nationale sur proposition de Mathilde Panot. Ce faisant aussi, il n’en permettait plus son inscription, car il fallait que le texte soit voté à l’identique par les deux chambres pour que l’IVG rentre dans la Constitution. Macron s’était engagé le 8 mars dernier à intervenir.

    Cette fois le texte a été proposé par le gouvernement et voté encore largement à l’Assemblée nationale le 30 janvier 2024 en reprenant l’expression : « la liberté garantie » pour la femme d’interrompre une grossesse, en laissant de côté l’effectivité du droit. 

    La menace d’obstruction vient des LR, Larcher, le président du Sénat, jugeant non opportune l’inscription de l’IVG dans la Constitution et Retailleau annonçant que son groupe déposerait des amendements pour enlever le mot « garanti » et renforcer la clause de conscience des médecins. 

    Toutes ces petites manœuvres, alors qu’une majorité de la population est pour la constitutionnalisation de l’avortement, visent à laisser le champ libre à une extrême droite de plus en plus arrogante et de plus en plus organisée.

    Cela se passe alors que de nombreux CIVG ont fermé, que l’hôpital public ayant subi des coupes drastiques n’est plus en mesure de répondre aux besoins des femmes. Ainsi, elles sont encore plusieurs milliers par an obligées d’aller avorter à l’étranger. 

    Quatre médecins spécialisés pour qu’une sage-femme puisse faire une IVG

    Dans ce contexte est paru en décembre dernier le décret d’application de la loi donnant la ­possibilité aux sages-femmes de faire des IVG instrumentales. Cette loi avait été perçue comme une victoire par les professionnelles, ouvrant l’augmentation des possibilités d’IVG et d’un meilleur respect du choix des femmes quant à la méthode. 

    La colère fut à la mesure de la déception : le décret oblige à la présence sur le site de pas moins de quatre médecins spécialiséEs pour qu’unE sage-femme puisse pratiquer une IVG ! Non seulement ce surcroît de précautions paraît injustifié et aberrant à beaucoup de professionnelLEs, mais il risque de restreindre les possibilités d’avortements dans les établissements, ce qui est contraire à l’objectif de cette loi. Quant aux sages-femmes qui ont une autonomie dans leurs compétences professionnelles, les voilà replacéEs sous la ­hiérarchie des médecins ! 

    Double raison pour se mobiliser devant le Sénat le 28 février 2024 à partir de 16 h 30 !

    Commission nationale d’intervention féministe

  • Avec Attal, les paysanNes sont loin du compte !

    Le salon de l’agriculture approche. Le gouvernement a besoin de calmer la colère des agriculteurEs, de les voir remballer tracteurs, lisiers et banderoles. Il a donc lâché des mesures axées sur les « normes », dénoncées par la FNSEA, la Coordination rurale et les Jeunes agriculteurs comme principales responsables de la crise.

    Ainsi, Attal a abondé dans le sens des demandes de diminution du nombre et des exigences des normes. Foin de la loi Egalim ! Haro sur le plan Écophyto ! L’engagement pris pour réduire l’usage des pesticides de 50 % d’ici 2030 a été mis en pause.

    Tant pis, même si cette carotte ne réglera pas le problème du revenu des paysanNEs, un des sujets qui ont déclenché la colère et amorcé la révolte.

    La reculade du gouvernement sur les pesticides a provoqué la colère des ONG. En cause, le remplacement de l’indice NODU (nombre de doses unités) qui ne sera plus le principal indicateur, par l’HRI-1 (indicateur de risque harmonisé, rien que le nom !) fondé sur les quantités de pesticides déversés à l’hectare, minimisant leur toxicité. Par exemple, la levure chimique, pesticide autorisé en bio, comptera davantage qu’un pesticide puissant et toxique mais en moindre volume. L’ONG Générations futures a montré que l’HRI-1 fera passer le plan Écophyto pour une vraie réussite, alors qu’on est loin de l’objectif fixé. Ainsi, de 2011 à 2021, avec le NODU, on a une augmentation de 3 % des pesticides, avec l’HRI-1 on a une baisse de 32 % ! Un enfumage de plus !

    Dans le secteur agricole comme ailleurs, aucune solution économique et sociale compatible avec la lutte contre le réchauffement climatique ne peut émerger d’un système vérolé par la concurrence, la recherche de profits croissants, l’exploitation des ressources et des travailleurEs.

    Pendant ce temps, les exigences immédiates en matière de prix et de revenus pour permettre aux paysanNEs de vivre correctement de leur travail, comme le réclame justement la Confédération paysanne, attendent toujours.

    Commission nationale écologie

  • Défendons les peuples contre les impérialismes !

    Il y a près de deux ans, la Russie lançait une guerre d’invasion brutale contre l’Ukraine. Enchaînant les crimes de guerre, l’armée russe a massacré des civilEs et bombardé massivement des villes ukrainiennes, pour tenter d’intégrer l’Ukraine dans « l’espace » dominé par la Russie…

    Au-delà des millions de réfugiéEs et de déplacéEs, des dizaines de milliers de victimes civiles et de soldats ukrainiennes ont déjà payé le prix de cette guerre. Les annexions illégales et les crimes de guerre se multiplient : russification forcée d’enfants et des territoires occupés, pluies de missiles sur les infrastructures… La Russie de Poutine utilise quant à elle ses prisonnierEs et populations pauvres comme chair à canon.

    Soutenir la résistance populaire ukrainienne

    Nous sommes totalement solidaires du peuple ukrainien. Les troupes russes doivent quitter l’ensemble du territoire ukrainien, et chaque région ukrainienne doit pouvoir faire valoir son droit démocratique à l’autodétermination. Les sanctions économiques doivent être renforcées contre l’oligarchie au pouvoir en Russie, la dette ukrainienne doit être annulée, et le peuple ukrainien doit recevoir des aides financières et les armes pour protéger ses vies, ses infrastructures vitales et ses droits.

    Nous soutenons particulièrement la gauche ukrainienne qui continue à lutter pour les droits sociaux remis en cause par le gouvernement Zelensky, sous la pression des grandes puissances occidentales. Ces politiques néolibérales, mais aussi la répression politique contre la gauche, affaiblissent la résistance populaire ­ukrainienne.

    Combattre le régime ultra autoritaire de Poutine

    En Russie, Poutine emprisonne les opposantEs… quand il ne les assassine pas, comme c’est le cas d’Alexeï Nalvany (même si nous ne partagions pas ses positions nationalistes et racistes, son soutien à l’annexion de la Crimée). Des centaines de ses partisanEs ont été arrêtéEs pour avoir osé manifester leur colère face à cet assassinat.

    Notre solidarité va à celles et ceux qui, au sein de la fédération de Russie, combattent la guerre, la corruption de l’oligarchie russe qui tient les rênes du pouvoir politique et économique, et résistent au régime de plus en plus fascisant de Poutine. C’est le cas de la gauche russe, ainsi que de personnalités comme le politologue et sociologue marxiste Boris Kagarlitsky, condamné à une peine de cinq ans de prison, notamment pour avoir pris ­position contre la guerre en Ukraine.

    De l’Ukraine à la Palestine, l’occupation est un crime

    Les grandes puissances membres de l’OTAN veulent tirer de la guerre en Ukraine le plus grand profit possible et globalement préserver leur « sphères d’influence » sur le dos des peuples. Dans un contexte où la Russie et la Chine contestent l’hégémonie occidentale mais n’y opposent aucune alternative progressiste, la course aux armements et la surenchère militariste, en Ukraine comme ailleurs, sont lourdes de dangers pour ­l’ensemble de l’humanité.

    Il faut dénoncer les discours hypocrites des États-Unis ou de l’Union européenne qui prétendent défendre « la démocratie » en Ukraine contre l’occupation russe… et soutiennent l’État d’Israël dans sa politique génocidaire à Gaza. Ainsi la Cour internationale de justice a souligné le risque de génocide à Gaza, où plus de 30 000 GazaouiEs ont été assassinéEs (dont 70 % de femmes et d’enfants). Et Netanyahou annonce qu’il veut finir le travail à Rafah où 1,8 million de PalestinienNEs sont réfugiéEs dans des ­conditions épouvantables !

    Cela rend d’autant plus urgent et nécessaire de développer concrètement la solidarité : peser sur nos gouvernements pour les forcer à infléchir leur politique (notamment en manifestant le plus massivement possible), participer aux campagnes comme BDS (Boycott, désinvestissement et sanctions) contre l’État d’Israël ou aux réseaux solidaires de la résistance ukrainienne, aider les populations victimes des guerres, et soutenir les forces de résistance armées et non armées.

  • « Gouvernance nucléaire » : de la fusion à la confusion...

    Le 13 février, le Sénat a voté la « fusion » au 1er janvier 2025 de l’Autorité de sûreté nucléaire (le « gendarme du nucléaire ») et de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (le contrôleur technique des installations nucléaires).

    Rebaptisée Autorité indépendante de sûreté nucléaire et de radioprotection (AISNR), elle sera dotée d’une « commission d’éthique et de déontologie ». Histoire de sauver les apparences, car 2 des 5 commissaires à la tête de l’AISNR sont nommés par les présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat, et les 3 autres par Macron. Ce démantèlement, décidé le 3 février 2023 par Macron dans le huis-clos d’un Conseil de politique nucléaire, est critiqué par les scientifiques et combattu depuis un an par une majorité des 1 650 ­salariéEs de l’IRSN. 

    Combativité intacte des salariéEs

    Ce 8 février, à l’appel de l’intersyndicale CGT-CFDT-CGC, 700 grévistes de l’IRSN mais aussi de l’ASN, ont remanifesté devant le Sénat, avec une combativité intacte. Le projet de loi doit passer à l’Assemblée nationale à une date indéterminée, situation ubuesque pour ce volet déjà différé de la loi « d’accélération du nucléaire » à la suite de la mobilisation du personnel de l’IRSN. Autre signe de nervosité : du fait de la désindustrialisation rapide du pays, EDF doute de sa capacité technique et de ses moyens humains pour mener à bien le « grand carénage ». Ce projet titanesque vise à prolonger de vingt ans les 56 réacteurs existants, certains atteints de sénilité précoce (vieillissement prématuré des enceintes en béton armé du réacteur et « corrosion sous contrainte » de tuyauteries essentielles à la sécurité).

    Multiplication incontrôlée des risques

    Le Canard enchaîné vient ainsi de révéler qu’EDF a externalisé la gestion de la maintenance prédictive de ses centrales (entretien/remplacement des équipements pour éviter pannes ou accidents) à AWS, filiale de la multinationale US Amazon, laquelle paye 0 euro d’impôt en France. Le contrat (860 millions d’euros) est resté confidentiel sous couvert de « secret des affaires ». Cette loi scélérate permet d’emprisonner des journalistes lanceurs d’alerte pour les contraindre à divulguer leurs sources, mais autorise les industriels à refuser de révéler les polluants toxiques de leurs produits. Elle permet aussi, semble-t-il, de mentir puisque, concernant ce contrat, Bernard Salha, directeur technique d’EDF, a affirmé devant le Sénat : « Je n’ai pas eu cette info […]». L’uranium naturel enrichi en France est importé, et l’uranium retraité en France est enrichi en Russie. Ce contrat avec AWS met à nu le mensonge d’État de la clique macroniste sur la « souveraineté énergétique ». D’autant que le Foreign Intelligence Surveillance Act et le Cloud Act institués sous l’ère Trump imposent aux hébergeurs de données à les communiquer aux autorités US. Par ailleurs, les méthodes vendues par les sociétés de conseil en maintenance reposent sur une logique financière issue des compagnies d’assurances, transposée à l’industrie, mais inadaptée au risque nucléaire. Pire, les données prétendument « sécurisées » sont exposées au piratage et aux cyberattaques des États ou des mafias, comme le prouve le piratage récent des données sensibles de 33 millions d’assurés sociaux hébergées chez un sous-traitant d’Humanis. 

    Commission nationale écologie

  • AOC virée, renforcer la mobilisation pour le droit à l’éducation pour toutes et tous...

    On ne saura jamais dans quelle mesure l’exfiltration d’Amélie Oudéa-Castéra, championne olympique du mensonge et du mépris social contre le ministère de l’Éducation, a retardé le remaniement, repoussé comme dans un mauvais sketch plusieurs fois par jour pendant 4 jours. 

    Ce départ forcé était une baffe pour le tout-puissant Macron, et pour un Attal dont on découvre en vitesse accélérée la morgue et le penchant autoritaire. Après deux jours de grève en une semaine (1er et 6 février), un début de mobilisation lycéenne avec des blocages de certains établissements, la nomination de Nicole Belloubet a été la seule modification à la liste des 15 ministères pré-­affectés. Si on peut apprécier ce premier recul, il est indispensable de mesurer qu’il est le fruit de la crainte d’une extension de la mobilisation du monde de l’éducation… mais pour mieux poursuivre la politique engagée. Et cela même si, ou grâce, au fait que N. Belloubet est la seule personne un peu connue venant du PS à faire son entrée dans la team d’Attal. 

    Vers une dénationalisation de l’Éducation nationale ?

    Les signaux sont là pour le prouver. Le jour même de la nomination de Belloubet au Conseil supérieur de l’Enseignement, les textes du « choc des savoirs » prévoyant la nouvelle (dés)organisation du collège ont été unanimement rejetés par les organisations syndicales de l’Éducation et des parents d’élèves. Cela devient d’ailleurs une habitude un mois après le même rejet du projet de réorganisation de la voie professionnelle. Les équipes gouvernementales montrent à quel point elles méprisent l’opinion des organisations syndicales, même les plus « sages » : FSU, UNSA ­éducation, FnecFP-FO, Sgen-CFDT et FEP-CFDT, CGT éduc’action, SUD éducation, ainsi que les représentantEs des parents d’élèves FCPE. D’autre part, le directeur du cabinet de la nouvelle ministre se trouve être totalement étranger au monde de l’éducation mais juriste spécialiste de la Constitution. Cela fait poindre l’éventualité que ce gouvernement veuille avancer à marche forcée sur des projets de dénationalisation de l’Éducation nationale. Si Belloubet devra mettre son mouchoir sur ses déclarations de 2005 contre les suppressions de postes ou celles de 2016 contre les groupes de niveaux et le port de la blouse au collège, elle pourra en revanche peut-être s’attaquer à la « territorialisation de l’enseignement ». Comme elle le déclarait en 2016 : « Partout les systèmes sont plus décentralisés qu’en France (dans plus des 3/4 des pays, les enseignants sont gérés au niveau local soit par les collectivités soit par les établissements) ; partout les établissements sont plus autonomes. Même lorsqu’elles entrent dans la pédagogie, il ne faut pas craindre cette extension des compétences des collectivités », soit répondre aux injonctions répétées de la Cour des comptes et aux demandes de Pécresse.

    Un mouvement d’ensemble pour s’opposer point par point

    D’où l’enjeu de ne pas lui laisser la moindre latitude et de passer au niveau supérieur de la mobilisation. Pour ce faire, il faut expliquer et dénoncer la cohérence du projet gouvernemental de construction d’une école qui forme les futures élites et dresse les futurEs exécutantEs. Et s’y opposer point par point : combattre les 650 suppressions de postes dans le 1er degré qui aboutiront à l’augmentation du nombre d’enfants dans les classes et la fuite vers le privé des familles qui voudront préserver leurs enfants. Refuser la mise en place du « choc des savoirs » par les groupes de niveaux qui achèvent le collège unique et qui enferment les enfants dans des trajectoires scolaires prédéterminées, largement dépendantes des critères socio-économiques de leurs parents. Défendre l’accès au lycée pour touTEs les élèves. Combattre la réforme de la voie professionnelle qui diminue encore le nombre d’heures d’enseignement des élèves. Refuser que les professeurES aient pour seule mission de trier et d’orienter, au lieu d’enseigner et donner des outils pour s’émanciper des déterminismes et conditionnements sociaux.

    C’est tout l’enjeu des semaines qui viennent. Alors que les préparatifs de la rentrée permettent de prendre la mesure concrète des dégâts, il faut discuter des moyens de les empêcher. Les points d’appui peuvent se trouver dans les éléments de combativité offensive, comme le plan d’urgence défendu dans le 93, pour aller vers un mouvement d’ensemble de toute l’éducation, personnels, élèves et parents, à la hauteur du ras-le-bol et de la colère du monde de l’éducation.

    Commission Éducation nationale du NPA

  • La grève est un droit !

    Les réactionnaires poursuivent leur offensive et profitent du préavis de grève à la SNCF ces prochains jours pour avancer leur idéologie nauséabonde visant à museler les travailleurEs. Ainsi, Éric Ciotti a annoncé vouloir « poser des textes législatifs pour encadrer » le droit de grève, rejoint par Gérard Larcher et les centristes du Sénat qui ont l’intention de déposer une proposition de loi prévoyant d’instaurer jusqu’à soixante jours « pendant lesquels il ne pourrait pas y avoir de préavis de grève ». Et Hervé Marseille, chef de file de l’UDI, de surenchérir que « le droit de grève n’est pas menacé, mais simplement trop utilisé » !

    Les travailleurEs de la SNCF réclament de  leur direction qu’elle honore pleinement les engagements pris en 2022. Financièrement, rien ne l'empêche, puisque grâce à une politique des prix parfaitement opaque et à la fin du statut des cheminots pour les nouvelles embauches depuis 2020, la société ferroviaire a empoché des bénéfices record de 2,4 milliards d’euros en 2022…

    Les cheminotEs – comme tant d’autres travailleurEs (Ubisoft, Safran, Alstom, Bel) – réclament des augmentations de salaires, et pour cela font grève car ce moyen d’action syndicale a prouvé son efficacité. Mais pour Ciotti et compagnie, comme pour les patrons, c’est trop. Au-delà des moyens d'actions, ce sont les revendications qui sont illégitimes à leurs yeux. Ils veulent des travailleurEs dociles qui ne revendiquent rien. 

    Mais quelle indignité de la part de ces sénateurs qui eux n’ont eu qu’à appuyer sur un bouton pour augmenter leurs frais de mandat de 700 euros par mois ! Une augmentation que le président du Sénat, Gérard Larcher, justifiait ce matin même par… le prix de la chambre d’hôtel pendant les Jeux Olympiques ! Quelle indécence, quand 3,6 millions de personnes sont sans abri !

    Les travailleurEs  ne se laisseront pas faire. Partout, et dans l’unité la plus large, le NPA appelle à défendre ce droit constitutionnel qu’est le droit à la grève, sans le rogner. La justice et le droit sont du côté des travailleurEs en grève. La grève est un droit, nous ferons tout pour qu’elle devienne un fait… avec ou sans autorisation, et ce, dès le 8 mars prochain pour la journée de grève féministe.