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Communiqués du NPA... - Page 4

  • C’est le retour de la TVA antisociale !

    La TVA sociale est la mesure phare du paquet de mesures d’austérité que François Bayrou va détailler début juillet. En effet, le gouvernement entend sabrer 40 milliards d’euros dans les dépenses sociales pour le budget 2026. L’idée est de faire financer la Sécurité sociale par une hausse de la TVA plutôt que par une hausse des cotisations sociales, c'est-à-dire plutôt que par une hausse des salaires.

    La TVA, impôts sur la consommation et source de la moitié des recettes fiscales de l’État français, est l'impôt le plus injuste qui soit ! En effet, son poids pèse sur les ménages les plus modestes car ils consomment tout leur revenu. Tandis que les ménages les plus riches épargnent une part importante de leur revenu et donc… échappent en partie à cet impôt ! Ainsi, plus le revenu des ménages augmente, plus la part de leur revenu payé en impôt diminue…

    L’enjeu de la mesure n’est pas la justice fiscale et sociale mais la protection du capital. Comme l’a déclaré Bayrou lors de l’annonce de son plan le 27 mai : « les entreprises doivent être mises à l’abri pour le long terme ». La hausse de la TVA est en fait un cadeau fait aux entreprises qui pourront ainsi verser moins de cotisations. Une hausse d'un point de la TVA rapporterait 13 milliards d’euros ? La belle affaire ! Ce sont 13 milliards d’euros qui n’iront pas dans les salaires ! En revanche, la hausse des prix, tout le monde pourra la ressentir en faisant les courses ! 

    Par ailleurs, les exonérations de cotisations sociales coûtent chaque année environ 80 milliards d’euros aux caisses de la Sécurité sociale. Somme qui est compensée, partiellement, par le budget de l’État, et qui constitue autant de recettes en moins pour l’école, la justice, la culture…

    D’autres choix sont possibles. Un point de cotisation sociale en plus rapporte entre 4,8 et 7,6 milliards d’euros ; 1 % d’augmentation des salaires, 4,9 milliards d’euros et 100 000 chômeurEs en moins ferait rentrer 2,4 milliards dans les caisses de la Sécu. L’égalité salariale hommes-femmes rapporterait, elle, 5 milliards d’euros.

    Les syndicats et l’ensemble des salariéEs doivent être vent debout contre ce nouveau vol organisé de notre salaire ! Contre l’étatisation de la sécu et son financement par l'impôt, le NPA-l’Anticapitaliste revendique une Sécu financée intégralement par les salaires et gérée à 100 % par les salariéEs ! Nous devons construire la riposte face à cette attaque contre notre camp social et construire un rapport de force qui permette d'imposer d’autres choix.

  • L’État en croisade contre les musulmanEs...

    Moins d’un mois après le meurtre d’Aboubakar Cissé dans une mosquée, le gouvernement relance une offensive islamophobe sous couvert de lutte contre l’« islamisme politique ». Un rapport sur les « Frères musulmans » alimente cette stratégie en vue des prochaines municipales. Une nouvelle étape dans la fascisation.

    À moins d’un an des élections municipales, l’exécutif lance le fantasme du « frérisme municipal », accusant sans preuves des éluEs, des militantEs et des associations de travailler à une islamisation rampante des institutions locales. En s’attaquant à des acteurs associatifs ou politiques issuEs des quartiers populaires, le pouvoir entend disqualifier toute forme d’organisation autonome et populaire.

    Ce n’est pas un hasard si ce rapport arrive après les attaques contre le CCIE (Collectif contre l’islamophobie en Europe), et dans un contexte où la répression s’abat sur toutes les voix critiques des politiques d’État — en particulier quand elles viennent de personnes racisées. Il s’agit de construire dans l’imaginaire collectif une menace diffuse tapie dans les conseils municipaux, les salles de prière, les associations.

    Fabriquer une menace intérieure

    Ce texte, présenté en conseil de défense, n’a rien d’un travail sérieux : absence de sources, amalgames grossiers, reprises d’idées anciennes, conclusions non démontrées. Il prétend révéler des stratégies d’entrisme dans l’éducation, les services publics ou les médias, mais ne repose que sur des allégations alarmistes. C’est moins un rapport qu’un outil de propagande, conçu pour entretenir la peur et justifier une politique de surveillance généralisée.

    Ce rapport contredit même souvent les résultats des enquêtes scientifiques. Par exemple, un rapport de l’Institut des Hautes Études du ministère de l’Intérieur (IHEMI) publié en mai 2022, fruit du travail d’une dizaine de chercheurEs et de plus de 100 entretiens menés auprès de 32 fédérations sportives, conclut qu’il n’existe pas de phénomène structurel de « radicalisation » ou de « communautarisme » dans le sport associatif en France. Le gouvernement s’est bien entendu abstenu de donner une quelconque publicité à ces constats.

    Une logique complotiste

    La cible n’est pas seulement une organisation précise. C’est tout un pan de la société — musulman ou perçu comme tel — que ce document transforme en corps étranger, en suspect permanent. Sous couvert de neutralité républicaine, l’État continue de fabriquer un ennemi intérieur. Il s’agit clairement d’une offensive complotiste.

    « Ces complotismes représentent le stade ultime de la racialisation, puisqu’ils ne se contentent plus d’altériser la population juive ou musulmane : ils l’élèvent au statut de menace existentielle pour la “civilisation occidentale”. Ce stade de racialisation est essentiel pour justifier des violences physiques à leur encontre, des violences qui se présentent dès lors comme une défense légitime contre un génocide civilisationnel », selon Reza Zia-Ebrahimi, auteur du livre Antisémitisme et islamophobie, une histoire croisée.

    Une fascisation accélérée

    Cette stratégie participe d’une fascisation dont on constate chaque jour l’accélération. L’État ne se contente plus de céder à l’extrême droite : il en épouse les obsessions, les mots, les méthodes. La laïcité est instrumentalisée pour effacer les voix dissidentes, la sécurité devient le prétexte à l’exception permanente.

    En accusant sans preuve, en dissolvant sans procès équitable, en interdisant des expressions, en restreignant les droits, le pouvoir fabrique une société où l’État se pense en guerre contre une part de la population. Face à cette offensive islamophobe menée au plus haut niveau de l’État il faut une riposte unie de toutes les forces de gauche, antiracistes, syndicales et associatives, contre la fascisation en cours.

    Commission nationale antiracisme

  • Moratoire sur les fermetures de maternités ? Et maintenant des actes !

    Le 15 mai, l’Assemblée nationale a approuvé par 97 voix contre 4 un moratoire de trois ans sur les fermetures de maternités de proximité.

    Ce vote, contraire à l’avis du gouvernement, intervient, alors qu’a été rendu public un rapport montrant la hausse de la mortalité infantile en France. Celle-ci est passée de 3,5 décès pour 1 000 enfants nés vivants en 2011 à 4,1 en 2024. Une tendance inverse à celle que l’on constate ailleurs en Europe. La France qui était en 1990 en haut du classement européen pour sa faible mortalité infantile se place aujourd’hui à la 23e place sur 27.

    Scandale sanitaire

    Les causes de cette remontée de la mortalité infantile doivent être analysées et relèvent de facteurs multiples. Les difficultés d’accès aux soins, de la qualité du suivi, de l’augmentation du nombre de « bébés à risque » y jouent certainement un rôle important. La mise en place d’un registre national des pathologies et d’études de santé est une condition pour mieux comprendre et agir.

    Les interventions des parlementaires ont fait le lien entre le scandale sanitaire que révèlent ces chiffres et la politique de fermeture massive des maternités de proximité. En cinquante ans le nombre de maternités a presque été divisé par trois1. Cette hécatombe, justifiée par des arguments de sécurité discutables, est avant tout guidée par les exigences d’un « hôpital entreprise » en quête permanente de « rentabilité ». Les maternités tendent à devenir des « usines à bébés » réduisant l’accouchement à un acte technique dont la « productivité » doit être optimisée, au détriment de son humanité. Quant à la « sécurité » pour la mère et l’enfant, est-elle garantie quand le risque de décès néonatal est multiplié par deux quand le trajet jusqu’à la maternité dépasse 45 minutes ?

    Pas encore gagné

    Le moratoire voté par les députéEs a le mérite d’attirer l’attention sur la régression que constitue la hausse de la mortalité infantile et sur les conséquences de l’affaiblissement et du démembrement de l’hôpital public, que la crise du covid avait déjà mis en lumière. Il ne suffira pas, loin s’en faut, à lui apporter des solutions.

    Rien ne garantit que le texte voté à l’Assemblée « en première lecture » ne s’enlise pas dans les méandres des procédures parlementaires. L’exécutif et la macronie hostiles à ce vote ont déjà montré avec les projets d’abrogation de la réforme des retraites qu’ils avaient de grandes capacités à saboter le vote d’une décision qui ne leur convenait pas.

    Les limites du moratoire 

    Même s’il devait voir le jour, le moratoire n’est qu’une suspension provisoire. Il ne garantit pas le maintien ultérieur d’activité des maternités menacées et encore moins la réouverture des sites déjà fermés. Mais surtout, l’arrêt des fermetures suppose, si on le prend au sérieux, la garantie des moyens pour l’appliquer (présence de personnel formé, budgets).

    Or ces exigences entrent en conflit direct avec l’austérité aggravée annoncée pour les budgets hospitaliers à venir. Les fermetures de lits, de services, d’établissements de proximité est la conséquence des ­politiques d’austérité pratiquées par tous les gouvernements. On ne peut les arrêter sans s’attaquer à ces politiques. Rendre le travail hospitalier attractif par des salaires décents, améliorer les conditions de travail en créant les emplois indispensables est incompatible avec le nouveau tour de vis de 40 milliards annoncé par le pouvoir.

    La nécessaire mobilisation

    Pour réellement mettre en application le « moratoire », il faudrait s’inscrire dans la perspective d’un financement de la santé à la hauteur des besoins. La sincérité de la démarche des députéEs se jugera à leur vote sur le prochain projet de loi de financement de la Sécurité sociale. Sur ce terrain, l’unanimité affichée sur le moratoire risque de ne pas être au rendez-vous.

    Ce n’est pas sur le terrain miné d’un jeu institutionnel que se jouera le maintien ou la réouverture des maternités et hôpitaux de proximité, mais sur celui de la mobilisation sociale unitaire, sans laquelle aucune rupture effective avec l’austérité n’aura lieu. Le vote du moratoire peut servir de point d’appui pour y parvenir, il ne la remplacera pas.

    Commission nationale Santé, Sécu, Social du NPA-A

    • 1. Le nombre des maternités est passé de 1 369 en 1975 à 464 aujourd’hui.
  • Pierre-Edouard Stérin, un argentier au service des extrêmes droites...

    Pierre-Edouard Stérin ne se satisfait pas d’être un business angel. Il veut devenir un saint. Peut-être sera-t-il même martyrisé sur son retour d’exil fiscal ? « L’ultra-gauche appelle quotidiennement à sa décapitation » arguent ses conseils pour justifier son absence devant la commission parlementaire sur l’organisation des élections, qui s’inquiète de son influence sur les scrutins à venir.

    Début mai, c’est du côté du RN que vient la dénonciation de ses manœuvres. Le RN voit sa main dans un sondage excluant Marine Le Pen, pour diviser leur parti et favoriser les Républicains. Bien que le directeur de sa holding conseille Le Pen et Bardella, Stérin n’est pas en odeur de sainteté auprès de tous les cadres du RN. Au-delà des élections, son projet nous alerte sur les « éco-systèmes » que tissent les extrêmes droites.

    Portefeuille d’élus

    En 2021, il annonce vouloir « venir concrètement en aide aux plus démunis ». Il lègue sa fortune à son family office pour reverser les dividendes à la bonne cause. Parmi les bénéficiaires, un « acteur majeur de la philanthropie française » qui regroupe fonds de dotation, fonds d’investissement, foncière solidaire et startup studio. On est loin des nécessiteux.

    Dernière étage de son plan, Stérin lance une « pépinière de projets métapolitiques » qui allie « les moyens de l’entrepreneuriat, de l’investissement et du conseil », le fameux projet Périclès. Stérin recrute des équipes passées par des cabinets de conseil et des multinationales ou issues de la haute fonction publique, à l’image de cette « élite politique (...) du conseil municipal (...) aux grands ministères en passant par les assemblées parlementaires » que Stérin compte lever.

    Le premier investisseur français diversifie son portefeuille politique. Il a ses préférences : plus Retailleau et Ciotti que Bardella et Le Pen. Mais comment ne pas investir dans le RN, malgré une ligne économique qu’il juge pas assez libérale ? Devant la commission parlementaire, le DG de Périclès remarque que leur projet n’est pas inédit : métapolitique et réseautage économique ne sont pas nouveaux. Il se veut même « un rééquilibrage » par rapport à ce dont bénéficieraient les « élus de gauche ».

    Travail, famille, écosystème

    Stérin n’est pas le seul financeur : citons Chatillon et Loustau, des petits joueurs, ou leur modèle, un autre exilé fiscal issu de la mouvance gudarde, Jean-François Michaud, récemment décédé. D’autres aussi cherchent à constituer « une réserve d’hommes de pouvoir ». Il est peu probable que les Horaces, ce cercle de hauts fonctionnaires et de cadres du privé entourant Marine Le Pen, bousculent la donne malgré leur récente conférence de presse promettant de passer « de l’ombre à la lumière ». Mais ça s’agite ailleurs : pour la formation des candidats aux municipales, avec une agence de communication de l’empire Bolloré ou un nouveau cycle de formation continue de l’ISSEP, l’école de Marion Maréchal.… pour la formation de cadres, avec l’Institut Iliade ou l’Academia Christiana, qui donnent « une épée et une colonne vertébrale pour ensuite, repartir dans son groupe politique, son foyer, ses projets entrepreneuriaux ».

    Dans ses Mémoires identitaires, Le Gallou, co-fondateur de l’Institut Iliade, lance un appel : « communautarisez-vous ! », imaginant que des « taches blanches pourraient se rassembler dans une sorte de nouvel empire européen ». Dans le JDD en mars 2025, Stérin déclare : « Je ne crois pas dans un État tout-puissant, je crois dans les personnes, dans les familles, dans les communautés locales, dans les entreprises ».

    Des libéraux-conservateurs aux radicaux pourfendeurs du libéralisme, les extrêmes droites en marge du RN partagent un même constat : pour engager des changements profonds, une victoire électorale ne suffit pas, surtout quand le parti en vue est peu militant et faiblement implanté. L’euphorie post-élections européennes de 2024 passée, chacun s’attelle à son propre « écosystème ». Mais leur addition ne constitue pas encore un paysage.

    Qui façonnera le paysage ?

    Dévoiler leurs plans reste une tâche nécessaire. L’urgence de la riposte doit aussi être pensée à long terme. Il nous faut dépasser la dénonciation du camp d’en face pour poser la question de « nos écosystèmes » suffisamment robustes. Sur les lieux de travail, dans les quartiers populaires et les campagnes, les solidarités sont à renforcer voire à construire. Elles jouent avec la culture, l’éducation, le sport, la santé, l’action sociale... Cette tâche peut se mener, même sans argentier philanthrope.

    Commission nationale antifasciste

  • 77 ans depuis la Nakba, 77 ans d'horreurs coloniales !

    Jeudi 15 mai, nous commémorions aux côtés des PalestinienNEs la Nakba à l’heure où le nettoyage ethnique que vivent les PalestinienNEs depuis la catastrophe de 1948 ne peut pas être plus évident.

    À Gaza, la famine est organisée. Cela fait deux mois que plus aucune nourriture ni eau ne rentre, alors que les bombardements continuent de tuer des familles entières depuis la fin de la trêve.

    Le gouvernement israélien a annoncé un plan de destruction complet de la bande de Gaza et Netanyahou a réaffirmé sa volonté d’en expulser massivement les PalestinienNEs. Les bulldozers et les pelleteuses prennent le relais des bombes pour rendre ce territoire invivable.

    Dans le reste des territoires occupés, l’annexion définitive s’annonce en Cisjordanie, où 60 % du territoire risque d’être exclusivement géré par la puissance coloniale. Sur l’ensemble du territoire, le niveau de destructions de villages et de camps de réfugiés est inédit.

    Pour cette commémoration du début de l’entreprise coloniale, le NPA-l’Anticapitaliste dénonce ces crimes contre l’humanité. Il dénonce le soutien à l’État génocidaire d’Israël par les puissances occidentales dont la France, qui par leur soutien sont complices du génocide en cours. En refusant d’appliquer le mandat d’arrêt international lancé par la Cour pénale internationale contre Netanyahou, Macron permet à celui-ci de poursuivre son entreprise génocidaire en toute impunité.

    Le NPA-l’Anticapitaliste dénonce également la venue de ministres et de militaires israéliens à la conférence annuelle du lobby pro-génocide Elnet qui se tiendra à Paris ce dimanche 18 mai.

    En parallèle, Retailleau a annoncé vouloir dissoudre Urgence Palestine, l’une des principales organisations de mobilisation contre le génocide, tout en poursuivant la répression des militantEs qui expriment leur solidarité avec les PalestinienEs.

    Le NPA-l’Anticapitaliste n’oublie pas la responsabilité du gouvernement français et des médias dominants, qui refusent encore aujourd’hui, comme l’a fait Macron, de reconnaître la réalité du génocide. Le NPA-l’Anticapitalisteexige la fin du génocide, de l’occupation et de l’apartheid ainsi que l’égalité des droits et le droit au retour pour toustes les réfugiéEs !

    Le NPA-l’Anticapitaliste réaffirme sa solidarité totale avec le peuple palestinien dans sa lutte pour l’autodétermination et son droit à la résistance.

    Ce samedi 17 mai, nous étions dans la rue et manifestions pour la fin du génocide, la libération de la Palestine et contre la dissolution d’Urgence Palestine ! Et nous continuerons.

  • Pour des Prides de lutte et de masse !

    La saison des « marches des fiertés » commence ce samedi 17 mai, Journée mondiale contre l’homophobie et la transphobie (IDAHOT). Jusqu’au mois de juillet, ce sont des millions de personnes à travers la planète qui défileront pour défendre leurs droits.

    Partout dans le monde, les attaques contre les LGBTI+ s’intensifient en suivant le mouvement général de fascisation des bourgeoisies. En Russie, le mouvement LGBTI+ est déclaré « extrémiste » et criminalisé, et l’arrivée au pouvoir de Trump a accéléré la dynamique anti-trans et réactionnaire. Ce dernier met aujourd’hui en péril la lutte contre le VIH à l’échelle mondiale et encourage le génocide à Gaza.

    Offensive réactionnaire

    Au Royaume-Uni, après une campagne financée par des milliardaires, la Cour suprême a réduit la définition de « femme » à un pseudo « sexe biologique » (que la Cour est bien incapable de définir !). Cette décision acte l’impossibilité concrète pour les personnes trans d’exister publiquement car de nombreux emplois ou lieux de vie nécessitent de passer par des espaces non mixtes (vestiaires, toilettes, etc.) auxquels elles n’ont légalement plus accès. 

    La France n’est pas épargnée. Les guets-apens et agressions homophobes se multiplient. Bolloré et Stérin attaquent l’Éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle (EVARS). L’accès à la PMA pour touTEs est loin d’être garanti.

    La Manif pour Tous est au gouvernement. Ses ministres ont voté contre le mariage pour touTEs, contre la PMA pour les couples de femmes, contre la pénalisation des thérapies de conversion. Certains comme Retailleau ont soutenu la loi du Sénat qui interdit les transitions des mineurEs et leur impose des thérapies de conversion. Ce sont les mêmes qui instrumentalisent les questions féministes et LGBTI+ à des fins racistes, islamophobes.

    Et l’extrême droite, grâce à la complaisance des médias et de la macronie, a le vent en poupe et donne le tempo. Elle est raciste, patriarcale, LGBTIphobe. Elle tue comme à La Grand-Combe.

    MobiliséEs pour de nouveaux droits

    Dans ce contexte, nous devons construire l’unité du mouvement social pour gagner de nouveaux droits sans nous contenter de répondre aux attaques des réactionnaires.

    En premier lieu, nous devons nous mobiliser pour gagner le changement d’état civil libre et gratuit, sur simple demande et pour toutes les personnes trans, avec ou sans papiers, comme en Irlande, en Espagne, ou plus récemment en Allemagne ou en Suède. Nous devons aussi gagner l’arrêt des mutilations des enfants intersexes, la PMA vraiment pour touTEs ou le remboursement par la Sécurité sociale des frais de transition.

    C’est pourquoi nous prendrons la rue pour porter ces discours de rupture. Rupture avec le capitalisme, qui nous exploite et nous opprime, avec le pinkwashing des grands groupes. Rupture avec l’hétéropatriarcat, ses normes pourries et ses oppressions LGBTIphobes. Rupture avec le racisme d’État, l’islamophobie, le colonialisme et l’impérialisme.

    Commission LGBTI+ 

  • Macron, un président ami-ami avec l’extrême droite !

    En se mettant en scène avec différents interlocuteurs, mardi 13 mai sur TF1, Macron a cherché à réinvestir le devant de la scène avec toujours ses vieilles recettes.

    Face à Sophie Binet, il est dans la confrontation et refuse toutes ses propositions ; il hausse même le ton. Face à Robert Ménard, il instaure un vrai dialogue, cherche des accords.

    On est habituéEs, Macron n’arrête pas de dérouler le tapis rouge à l’extrême droite. Hier la liste a été longue : soutien à l’interdiction du port du voile dans le sport, durcissement des politiques migratoire et carcérale, plus de droits pour les polices municipales. Il a même validé la proposition de rendre effectives toutes les peines de prison, quitte à louer des places à l’étranger. Parions que pour son ami Depardieu ou ses collègues Le Pen et Sarkozy il n’en sera sûrement pas question.

    Macron continue ses mesures antisociales : rien contre les licenciements, rien pour les salaires ; pas de nationalisation d’Arcelor ou Vencorex ; maintien de la réforme des retraites, continuation de la ligne budgétaire basée sur la réduction des dépenses ; remise en cause du statut des fonctionnaires des collectivités territoriales et des hôpitaux. Le seul impôt qu’il envisage d’augmenter, c’est le plus injuste : celui sur la consommation.

    À l’écouter son bilan est celui d’un président qui n’a eu que des succès, qui a fait reculer la pauvreté et avancer la démocratie, qui organise des Jeux Olympiques, reconstruit Notre-Dame... Le bilan d’un président qui n’exclut pas un troisième mandat en 2032. Pourtant son bilan est celui du mépris envers les classes populaires et les minorités. Son bilan, c’est celui de la répression, d’un président qui n’avance qu’à coups de 49.3 et de LBD et qui a permis à l’extrême droite de progresser comme jamais.

    Un président qui n’a plus ni projet, ni majorité, ni légitimité. Qui se présente comme dernier rempart contre l’extrême droite et « en même temps » lui déroule le tapis rouge et tente de dissoudre la Jeune Garde ; qui affirme condamner les dernières actions de Netanyahou à Gaza et « en même temps » refuse de reconnaître le génocide et soutient la dissolution d’Urgence Palestine.

    Nous continuerons à construire les mobilisations contre ses politiques qui aggravent la situation sociale, démocratique et écologique.

  • École privée : l’équité et la nationalisation ...

    Le tribunal administratif de Lille vient d’annuler, sur le fond, la suspension du contrat d’association du lycée Averroès à Lille. Le ministère va faire appel de ce jugement. Retour sur le traitement islamophobe dont est victime Averroès.

    Lécole privée est principalement régie, dans son rapport à l’État, par la loi Debré de 1959. Cette loi instaure la prise en charge des frais de fonctionnement, notamment le salaire des enseignantEs, en échange du respect des programmes. L’école privée sous contrat représente un peu plus de 97 % du privé et scolarise entre 17 % et 18 % des élèves en France. Elle est gérée à plus de 95 % par l’enseignement catholique. Sur les 7 500 établissements, seuls 11 sont musulmans.

    « L’affaire » Averroès ?

    Le lycée Averroès avait quelques particularités. Alors que le privé scolarise 3 fois moins d’élèves boursierEs que le public (11 % contre 29 %), cet établissement en comporte près de 60 % tout en obtenant un taux de réussite au bac de 100 % en 2022 : une gageure quand on connaît le poids des déterminismes sociaux dans l’échec scolaire. Ce qui donne à cet établissement une identité très différente des autres établissements privés qui sont, eux, des acteurs profonds de la ségrégation scolaire et de l’entre-soi social.

    C’est lors d’un contrôle que des manquements réels ont été constatés concernant un ouvrage utilisé lors des cours d’éthique (enseignement religieux non obligatoire). Ce recueil de texte religieux légitimait la ségrégation des sexes ou la peine de mort pour apostasie. 

    Un deux poids deux mesures révélateur d’une islamophobie d’État

    Malgré une mixité sociale et des résultats aux examens exemplaires, Averroès a subi 19 contrôles entre 2017 et 2023. Un contrôle ciblé et disproportionné en comparaison des contrôles en général. Sur l’ensemble du territoire, ce sont ainsi seulement 5 établissements privés qui ont été contrôlés en 2023.

    À titre d’exemple, Bétharram n’a fait l’objet que d’un maigre contrôle en 1996, alors que toute la région était au courant de ce qui se passait dans cet établissement. Et Stanislas, où nombre de faits étaient connus, une seule fois en 2023. 

    Quant à la sanction de décontractualisation, c’est seulement la deuxième fois depuis 1959 qu’elle est prononcée. Là encore, malgré des infractions documentées et bien plus importantes en nombre, comme l’atteinte à la liberté de conscience par l’obligation de l’enseignement religieux normalement facultatif ou le non-respect des programmes, Stanislas n’a pas vu son contrat rompu ni même ses financements suspendus. Une telle différence est révélatrice d’un traitement spécifique, par les services de l’État, d’Averroès en raison de son identité musulmane. 

    Pour l’équité et la disparition du privé

    Le gouvernement tente, une fois encore, d’instrumentaliser la laïcité pour masquer ses propres failles et ne pas parler des questions de l’école privée de façon large et politique. Les militantes et militants de l’école publique et laïque ne doivent pas se laisser berner : la finalité de cette « affaire » n’est pas de protéger la jeunesse d’un prétendu islamisme mais une attaque qui sert un agenda politique à la fois protecteur de l’enseignement privé, un enseignement de classe, et ­islamophobe. 

    Nous ne pouvons que nous réjouir d’une décision qui va dans le sens de l’équité. Et continuer, car c’est là le vrai enjeu, à réclamer la nationalisation de toutes les écoles privées.

    Commission éducation nationale

  • À l'université comme ailleurs, la solidarité avec la Palestine n’est pas un crime !

    Mercredi 7 mai, l’Assemblée Nationale a adopté une proposition de loi visant à lutter contre l’antisémitisme, portée par des députés des groupes Renaissance et Horizons. Cette proposition découle directement des accusations d’antisémitisme visant les mouvements étudiants de solidarité avec la Palestine.  

    Bien qu’il soit incontestable que les universités aient un rôle à jouer dans la lutte contre l’antisémitisme sur leur campus, cette loi est un pretexte pour réprimer les étudiantEs mobiliséEs contre le génocide des palestinienNEs.

    Cette loi impose aux universités de proposer des formations obligatoires sur “les nouvelles formes” de l’antisémitisme basées sur la définition de l’IHRA (Alliance Internationale pour la mémoire de l’Holocauste). Cette définition, popularisée par les dirigeants israéliens, associe toute forme de critique de l’Etat d’Israël à des propos antisémites. 

    Cette loi instaure la création de sections disciplinaires communes aux établissements d’une même région académique. Cette section sera présidée par un magistrat administratif et sous l’autorité du recteur de l’académie. Le ministère de l’Enseignement Supérieur, par l’intermédiaire des recteurs, aura le pouvoir d’exclure des étudiantEs de l’université s’ils commettent “des faits susceptibles de porter atteinte au bon déroulement des activités qui sont organisées [dans l’établissement]”. En outre, cette loi confère aux présidentEs d’universités le pouvoir d’investigation, pouvoir jusque-là limité aux éluEs professeurs et étudiantEs. Cette disposition fait craindre une dérive répressive et arbitraire à l’encontre des étudiantEs mobiliséEs pour la Palestine. 

    Les Jeunesses Anticapitalistes du NPA dénoncent cette nouvelle attaque répressive à l’encontre des mouvements étudiants. Il est alarmant que cette proposition de loi ait été votée par l’ensemble des députéEs, hormis celleux de la France Insoumise et les députéEs communistes et apparentés (groupe GDR).

    Face à la répression et à la criminalisation des mouvements de soutien à la Palestine, il est urgent de se mobiliser massivement sur nos lieux d’études. La solidarité avec la Palestine n’est pas un crime !

    Communiqué des Jeunesses Anticapitalistes du NPA

  • Islamophobie : Toutes et tous dans la rue le 11 mai prochain !

    L’assassinat d’Aboubakar Cissé à La Grand-Combe, l’attaque à la machette contre la mosquée de Sucy-en-Brie, les menaces contre deux lieux de culte cette semaine, l’agression d’une femme voilée à Poissy… L’année 2025 s’enfonce dans un climat islamophobe d’une violence insupportable. 

    Ces violences, loin d’être des « faits divers », sont l’expression d’un système raciste structurant, nourri par des politiques d’État, des discours médiatiques haineux, et une surenchère sécuritaire dans laquelle l’islamophobie joue un rôle central.

    La résistance se met en place

    Face à cette montée en puissance des attaques contre les personnes perçues comme musulmanes, la manifestation nationale du 11 mai à Paris — relayée dans plusieurs villes — représente une étape cruciale. C’est la première grande mobilisation contre l’islamophobie depuis celle de 2019. Elle doit être l’expression d’un sursaut antiraciste unitaire et populaire, et d’un refus collectif de l’acharnement que subissent chaque jour les musulmanEs et celles et ceux perçuEs comme telLEs. 

    Une montée glaçante des agressions islamophobes 

    Les chiffres sont accablants. Le rapport 2024 du Collectif contre l’islamophobie en Europe (CCIE) fait état d’une hausse de 25 % des agressions islamophobes, avec 1 037 cas recensés — un chiffre largement supérieur à celui du ministère de l’Intérieur (173). Parmi ces actes : interdiction d’accès à l’emploi ou à l’éducation pour port de voile ; refus de soins ; agressions physiques ou verbales. Les femmes restent les premières cibles : elles ­représentent 76 % des victimes, exposées à une violence sexiste et raciste. Mais les attaques contre les hommes musulmans augmentent aussi, en criminalisant ces derniers, atteignant 24 % des cas. Ce sont les personnes racisées, visibles, qui sont visées, dans une logique de contrôle, d’humiliation, de répression.

    Comment agir ?

    Dans ce contexte, la marche du 11 mai est une réponse politique vitale. Elle a été impulsée par des collectifs militants racisés, sa réussite dépend de notre capacité collective à élargir l’espace antiraciste, au-delà des cadres partisans et des clivages tactiques. 

    La marche du 11 mai ne suffira évidemment pas. Nous devons construire des cadres pérennes de lutte contre l’islamophobie, en lien avec les concernéEs, mais aussi avec l’ensemble des forces politiques et sociales prêtes à agir. 

    Nous ne pouvons pas laisser l’islamophobie être une variable d’ajustement du consensus républicain. Nous luttons pour l’abrogation des lois racistes, comme celle de 2004 interdisant le voile à l’école, pour la fin de l’état d’urgence permanent, et pour l’égalité réelle, sans conditions, pour toutes et tous. Face à la violence d’État et à la haine raciste, notre solidarité est notre force. Le 11 mai, soyons des milliers dans la rue pour le dire « Stop à l’islamophobie ! »

    La commission nationale antiracisme