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NPA l'Anticapitaliste 06 et 83 : le blog - Page 157

  • Le mépris de Macron est un appel à renforcer la mobilisation...

    De nouveau, Emmanuel Macron a fait parler son mépris total des classes populaires dans son allocution. « Cette réforme est-elle acceptée ? A l’évidence, non. » Mais manifestement cela ne lui pose aucun problème de traiter ce refus par le mépris, contre toute évidence démocratique, et de raconter du baratin sur d’autres sujets : parler de la santé alors qu’il a contribué à casser l’hôpital, de la hausse des prix alors qu’il refuse d’augmenter les revenus autant qu’il y a d’inflation, du chômage alors qu’il casse l’assurance chômage, de partager les richesses alors que sous son règne, les inégalités n’ont cessé d’augmenter et le CAC 40 de se gaver. Et bien sûr, comme le font tous les gouvernements illégitimes, il parle d’insécurité, d’immigration, et renforce les forces de répression. Élu avec une minorité de voix, minoritaire à l’Assemblée, minoritaire dans l’opinion, ce gouvernement utilise pleinement la répression policière pour faire passer sa politique.

    Mais nous ne sommes pas dupes. Contre Macron et sa réforme des retraites, des dizaines de milliers de personnes ont manifesté ou fait du bruit ce lundi soir. Et bien sûr, la répression est déjà en cours pour tenter de faire taire ce soir les manifestations spontanées.

    C’est la colère du monde du travail que l’on entend. Il faut continuer à la faire vivre. Dans les prochains jours, nous continuerons à militer, à lutter contre Macron et sa réforme des retraites. À l’image des organisations de cheminotEs qui appellent à faire grève ce jeudi 20 avril, nous encourageons toutes les initiatives qui vont dans ce sens, mais aussi toutes les luttes qui pourraient profiter de l’affaiblissement du pouvoir pour engranger des victoires locales ou sectorielles, sur les salaires, des embauches, etc.

    Nous nous félicitons aussi qu’une réunion de toutes les organisations du mouvement social et du mouvement ouvrier, syndicats, associations, partis, ait été appelée par Attac. Pour notre part, nous y proposerons une grande marche vers l’Élysée, le 1er Mai ou à une autre date, contre Macron et sa contre-réforme, pour une autre société.

  • 22-23 avril, bientôt, un week-end entre jeunes anticapitalistes et révolutionnaires...

    Depuis le début de l’année 2023, le secteur jeune du NPA a adopté un nouveau nom : «Les Jeunesses anticapitalistes du NPA». Une manière d’affirmer la continuité des jeunes du NPA avec l’orientation portée par nos porte-parole, Christine Poupin, Philippe Poutou, Olivier Besancenot et Pauline Salingue. Cette orientation unitaire, résolument anticapitaliste porte en elle l’ambition sincère de construire les mobilisations. Pour faire vivre le secteur jeune, nous organisons un week-end de rencontre des Jeunesses anticapitalistes du NPA les 22-23 avril à Paris.

    Le premier week-end de rencontre des Jeunesses anticapitalistes du NPA a été organisé en janvier. Ce fut l’occasion de nous retrouver ou de nous rencontrer pour la première fois, avec des jeunes de plusieurs villes. 

    Un premier week-end avec trois priorités politiques

    Nous avions défini trois campagnes politiques à mener. Tout d’abord, alors que le mouvement contre la réforme des retraites n’était qu’à ses débuts, il était bien entendu évident d’appeler à construire cette bataille partout où nous intervenons et au plus près des préoccupations de nos milieux. Ensuite, car nous considérons les luttes contre les oppressions centrales et que nous encourageons leur autonomie, nous appelions à faire vivre le 8 mars, journée internationale de lutte pour les droits des femmes. Enfin, nous avions noté comme perspective la mobilisation contre les mégabassines les 25 et 26 mars. Nous avions également élu une direction transitoire, dans le but d’organiser un congrès du secteur jeune avant les vacances d’octobre. 

    49.3, cours autoritaire et syndicalisme étudiant

    Car nous pensons qu’il est nécessaire de se retrouver et d’échanger régulièrement, nous invitons toutEs les jeunes du NPA et sympathisantEs jeunes déjà impliquéEs à participer au second week-end de rencontre jeune qui se tiendra les 22-23 avril, à Paris. 

    Ce week-end nous permettra, entre autres, de continuer de réfléchir à notre structuration en tant que secteur jeune, de se former théoriquement, de préparer des échéances (la Pride, la suite de la lutte contre la réforme des retraites), de poursuivre notre organisation pratique (commission communication)… Aussi et surtout, d’élaborer notre orientation politique et d’intervention auprès des jeunesses.

    En effet, la séquence politique actuelle nécessite des discussions entre nous. Plusieurs enjeux et difficultés se sont présentées depuis le début du mouvement contre la retraite à 64 ans. La jeunesse, au début plutôt en retrait, est largement entrée dans la bataille depuis l’adoption de la loi par l’utilisation de l’article 49.3. Un signe que le cours autoritaire du gouvernement, qui s’est clairement exprimé par cette mesure et par la violence policière démesurée, ne passe pas auprès des jeunes. De nouvelles formes de luttes se sont renforcées chez les jeunes mobiliséEs, présentEs en nombre dans les manifestations du soir. En dehors de la question des retraites, l’actualité étudiante doit nous questionner, notamment autour de notre intervention syndicale à la suite de la création de l’Union étudiante, réunifiant les différentes sections de l’Alternative et plusieurs sections de l’UNEF. De nombreux éléments qui nécessitent réflexion et élaboration collective !

    Pour t’inscrire ou avoir plus d’informations sur le week-end, contacte-nous :
    jeunes@nouveaupartianticapitaliste.org

  • Rapport scientifique : climat, la biodiversité et la société humaine...

    Nos décideurs ne veulent pas entendre et n’ont sûrement pas lu le rapport d’atelier commun du GIEC (Groupe intergouvernemental d’étude du climat) et de l’IPBES (Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques) du 10 juin 2021. Nous en publions ici un extrait :

    «Le renforcement mutuel du changement climatique et de la perte de biodiversité signifie qu’une résolution satisfaisante d’un des deux problèmes nécessite la prise en compte de l’autre. Certaines actions proposées telles que le boisement à grande échelle ou les plantations bioénergétiques peuvent violer un principe important des solutions basées sur la nature — à savoir qu’elles devraient fournir simultanément des avantages pour le bien-être humain et la biodiversité. Les impacts négatifs résultent généralement de la compétition pour l’espace — y compris le déplacement d’autres utilisations des terres localement ou par le biais d’un changement indirect d’usage des sols ailleurs, avec des pertes de carbone et de biodiversité associées. Les mesures destinées à faciliter l’adaptation à un aspect du changement climatique sans tenir compte d’autres aspects de la durabilité peuvent dans la pratique être inadaptées et entraîner des effets néfastes imprévus. Traiter le climat, la biodiversité et la société humaine comme des systèmes couplés est la clé du succès des interventions politiques. »

    Il faut dire que ce rapport a été mis sur une étagère, jamais diffusé, jamais traduit officiellement en français…

    Commission nationale écologie

  • Énergies décarbonées : photovoltaïque, où en sommes-nous ?

    L’inflation de projets en matière d’énergie photovoltaïque est particulièrement manifeste et va prendre encore de l’ampleur depuis le vote de la loi « d’accélération des énergies renouvelables » du 10 mars 2023.

    Le cadre est assez simple. La crise climatique impose de passer à une énergie « décarbonée ». La France est le seul pays de l’Union européenne à ne pas avoir réalisé ses objectifs dans le domaine des énergies renouvelables pour 2020. Le domaine du photovoltaïque n’utilise pas de terres rares, mais surtout du « silicium amorphe » qui n’est pas rare sur la planète. Vu comme ça, doit-on applaudir au développement de cette industrie, d’autant que, en alliance avec les éoliennes, elle permettrait de sortir du nucléaire ?

    Un nouveau concept : l’agrivoltaïsme

    En regardant de plus près, on constate toutefois un certain nombre de problèmes. La Chine produit entre 75 % et 97 % des éléments de la chaîne de production du photovoltaïque, donc en l’état actuel le développement de la filière pose pour le moins un problème de dépendance énergétique. Il y a un important manque de foncier disponible pour implanter les parcs au sol. On n’a pas résolu les importants manques de réseaux de transmission (bref le raccordement au réseau). Il peut y avoir des impacts négatifs sur la filière agricole et encore plus sur la biodiversité.

    Pour faire passer la pilule, on a même inventé un nouveau mot et un nouveau concept : l’« agrivoltaïsme ». Les terres ne seraient plus uniquement utilisées pour la ressource alimentaire mais pour fabriquer de l’énergie, avec le soutien enthousiaste des agriculteurs qui verraient là de quoi résoudre tous leurs problèmes économiques. Tout cela rappelle un peu le mirage des biocarburants !

    Une loi qui ne protège pas les terres agricoles

    Comment les différentes forces politiques se sont-elles positionnées lors du débat au Parlement sur la loi ? Le mouvement macroniste a fait voter la loi grâce aux voix du Parti socialiste. Europe Écologie s’est abstenu jugeant que la loi n’est pas assez ambitieuse et pointe qu’il faudrait « privilégier les structures déjà artificialisées » plutôt que les terres agricoles. LFI a en gros la même position, ajoutant que « ce projet de loi montre une absence de vision en termes de politique énergétique de la part du gouvernement » et a voté contre la loi, comme le PCF.

    La droite a voté contre à l’Assemblée nationale, mais pour au Sénat… L’extrême droite a voté contre. Ici, on sent le poids du lobby nucléaire et des identitaires (la défense du paysage « français »).

    Du côté associatif, France Nature Environnement milite pour le développement du photo­voltaïque tout en soulignant qu’il faut « privilégier le bâti et les milieux artificialisés », mais sans exclure le reste. La Confédération paysanne, de son côté, appelle « à refuser massivement ces projets » d’installation au sol en zone agricole et exige « leur interdiction sur toutes les terres agricoles, naturelles et forestières ».

    Hypocrisie du législateur

    Mais qu’y a-t-il exactement dans la loi ? Voici quelques extraits : « La loi facilite l’installation de panneaux solaires sur des terrains déjà artificialisés ou ne présentant pas d’enjeu environnemental majeur. »

    « L’agrivoltaïsme est défini et son déploiement encadré. Les installations agrivoltaïques (sur des hangars, des serres…) devront permettre de créer, maintenir ou développer une production agricole, qui devra rester l’activité principale, et devront être réversibles. Un décret déterminera les conditions de déploiement et d’encadrement de l’agrivoltaïsme. Les ouvrages solaires au sol sont interdits sur les terres cultivables. Ils seront uniquement permis sur des terres réputées incultes ou non exploitées depuis un certain temps. Dans les zones forestières, les installations solaires sont interdites dès lors qu’elles nécessitent d’abattre des arbres. »

    On peut traduire les extraits ainsi : « Faciliter » l’installation sur les terrains artificialisés ne veut rien dire ou plutôt veut dire qu’on n’interdit pas d’installer sur des zones naturelles ou agricoles. « L’enjeu environnemental majeur » n’est évidemment pas défini, donc juridiquement ne veut rien dire.

    Par contre « l’agrivoltaïsme est défini », cela veut dire qu’on entérine le concept d’utiliser les terres agricoles pour un autre usage que la production alimentaire. Les trois petits points après « serres » sont là pour dire discrètement qu’on pourra mettre les installations directement au sol. Un décret viendra plus tard. En catimini…

    On interdit sur les terres cultivables, mais… on pourra quand même si elles ne sont pas « exploitées depuis un certain temps ». Donc, en fait, on pourra quand même. Le « certain temps » en dit long sur l’hypocrisie du législateur. On parle même des « terres réputées incultes », cela veut dire que la cible privilégiée, ce sont les milieux naturels.

    Le sommet de l’hypocrisie concerne les forêts. Donc si (pour exploiter le bois !) on a fait une coupe rase, on pourra mettre les installations en zone forestière puisqu’il n’y aura plus nécessité de couper les arbres. On l’aura fait avant ! Mais de qui se moque-t-on ?

    Le photovoltaïque doit être uniquement sur les toits

    Nous soutenons complètement la position de la Confédération paysanne. Le photovoltaïque doit être installé uniquement sur les toits. Toute installation au sol dans les zones agricoles, forestières et naturelles doit être interdite. Si ce choix n’a pas été fait, c’est uniquement pour le profit immédiat des entreprises de l’énergie au détriment de la biodiversité et de l’agriculture paysanne, car les investissements seront moins coûteux et les dégâts « collatéraux » seront payés par la collectivité.

    Et c’est d’autant plus absurde que 80 % des Français vivent en zone urbaine, que les installations sur les toits évitent aussi les coûts et les impacts du raccordement, les pertes en ligne de l’électricité dues à l’éloignement de la source d’énergie par rapport aux besoins.

    On peut ajouter qu’il n’est pas justifié de développer ces installations sur des sites industriels qui demandent une surveillance particulière (par exemple d’anciennes mines d’uranium !) ou… sur des plans d’eau (installations flottantes) qui peuvent avoir un impact très fort sur la biodiversité ou même sur la santé lorsque les projets sont situés sur des réserves d’eau potable.

    Et surtout doivent être favorisées les initiatives, à l’échelle locale, régionale et nationale, pour développer la sobriété et l’efficacité énergétique. L’urgence absolue est de diminuer notre consommation énergétique. Si on ne raisonne pas en termes de sobriété, le photovoltaïque, comme les autres énergies renouvelables, continuera à s’ajouter aux énergies fossiles (pétrole, gaz, charbon, nucléaire), comme c’est le cas aujourd’hui, sans jamais les remplacer.

    On peut espérer que les citoyens s’opposeront partout par des recours juridiques et des mobilisations à tous ces projets et que les associations de protection de l’environnement prendront la mesure des dangers, quitte à se priver de quelques financements…

    Commission nationale écologie

  • Stop à la catastrophe : changer d’énergie et… changer de société !

    Le productivisme capitaliste fondé sur l’extractivisme fossile a conduit l’humanité dans une dramatique impasse à la fois écologique et sociale. Parmi les multiples bouleversements écologiques, le changement climatique est le plus global et le plus dangereux. Il menace de rendre la terre inhabitable pour des milliards d’hommes, de femmes et d’enfants, les plus pauvres et les moins responsables de ce désastre.

    Pour arrêter la catastrophe en marche, il faut impérativement réduire de moitié les émissions mondiales de CO2 et de méthane avant 2030 et les annuler avant 2050. La fin des énergies fossiles n’est pas négociable. Il faut impérativement passer d’un système énergétique basé à 80 % sur les énergies fossiles à un nouveau système fondé sur les renouvelables. Il s’agit bien d’un nouveau système et non de remplacer les premières par les secondes dans un système demeuré identique. Ce système a été construit pour les fossiles. Reconduire la même production centralisée, le même mode de distribution… serait à la fois inefficace, écologiquement ­destructeur et socialement désastreux.

    Rapprocher les sources d’énergie de leur usage

    Comme le souligne Laurence Raineau dans « Adaptation aux changements climatiques : Vers une transition énergétique ? » (Natures Sciences Sociétés, 2011/2, vol. 19, p. 133 à 143), « le système énergétique actuel ne permet pas aux énergies renouvelables de tirer profit de leur plus grand atout : exploiter partout les multiples sources d’énergie présentes localement, même en faible densité afin qu’elles s’additionnent et se complètent ». Un nouveau système devrait « s’adapter à cette énergie abondante, inépuisable, mais éparse, en rapprochant par exemple la source de l’usage ».

    Sortir des fossiles signifie à la fois que 80 % environ des réserves connues de charbon, de pétrole et de gaz naturel doivent rester dans le sol et qu’une très grande partie des installations liées au système énergétique fossile doit être mise au rebut (le reste devra être mis au service de la construction du nouveau système). Or, réserves et infrastructures (un cinquième du PIB mondial) représentent du capital pour les compagnies et les États capitalistes qui les possèdent. L’énorme destruction de capital incontournable n’a pas grand-chose à voir avec une transition en douceur : elle implique l’affrontement avec les secteurs les plus puissants et structurants du système capitaliste !

    Produire pour répondre aux besoins sociaux

    Si le vent, le soleil… sont inépuisables, les matériaux nécessaires à leur utilisation ne le sont pas. Il est donc incontournable de réduire la consommation finale d’énergie et donc la production matérielle et les transports. Cette décroissance est une contrainte physique objective : c’est dans ce cadre que certaines productions doivent croître pour répondre aux gigantesques besoins insatisfaits de la partie la plus pauvre de l’humanité. Répondre à ces deux impératifs impose une rupture radicale avec le système capitaliste et sa logique productiviste : il s’agit de produire non plus des marchandises pour le profit mais des valeurs d’usage pour satisfaire les besoins. Ce n’est plus la logique du profit qui guide et organise la production mais la détermination démocratique des besoins humains réels et la régénération de l’écosystème mondial… Il s’agit d’un véritable changement de civilisation, d’une révolution écosocialiste !

    Commission nationale écologie