Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

NPA l'Anticapitaliste 06 et 83 : le blog - Page 154

  • Macron, Borne, Darmanin : la violence, c’est eux !

    Au soir et au lendemain d’un 1er Mai avec des niveaux de mobilisation historiques, le personnel politique et médiatique de la bourgeoisie était en boucle : toutE représentantE de la gauche sociale et politique était sommé de « condamner les violences ». Une grossière manœuvre, et surtout une question : mais de quelles violences parle-t-on exactement ?

    «Un nouveau palier a été franchi dans la violence » : cette déclaration d’Élisabeth Borne au lendemain des manifestations du 1er Mai ne visait pas les forces de police et de gendarmerie qui ont pourtant, selon l’Observatoire national des street-médics, blessé au moins 600 personnes ce jour-là, dont 120 « sévèrement ». Non, il s’agissait — une fois de plus — de dénoncer les « violences » des manifestantEs et d’exiger de l’ensemble des responsables de la gauche sociale et politique qu’ils les « condamnent ». Une musique que l’on connaît malheureusement bien, mais qui a été jouée particulièrement fort ces derniers jours — et qui sonnait particulièrement faux.

    « Haine anti-police »

    Sur l’ensemble des plateaux de télévision, impossible d’y couper : chaque invitéE représentant une organisation syndicale ou une force politique de gauche a été sommé de « condamner ». Avec une insistance toute particulière pour les membres de La France insoumise, dans le viseur de Darmanin et des chiens de garde de l’ordre médiatique, à un point tel qu’on en est venus à se demander si Jean-Luc Mélenchon et des députéEs insoumis n’avaient pas été surpris en train de lancer des cocktails Molotov sur des CRS.

    À l’Assemblée nationale, Darmanin est ainsi allé jusqu’à dénoncer la « haine anti-police » des députéEs LFI, accusant ces dernierEs d’être « complices, manifestement, de ces violences ». Avec évidemment des échos venus de la droite (Bruno Retailleau : « Je n’ai pas entendu M. Mélenchon condamner ces violences. Au contraire, on sent bien une forme de complicité et c’est ça qui est extrêmement grave ») et de l’extrême droite, décidément toujours du côté de la police et de la répression (Sébastien Chenu : « Je ne crois pas au moment où je vous parle avoir entendu l’extrême gauche, M. Mélenchon ou ses amis, condamner ces violences. C’est grave pour notre pays »).

    Grossière manœuvre

    Et c’est ainsi que la focale a été placée exclusivement sur la question des « violences », mettant de côté le fait que, selon l’inter­syndicale, 2,3 millions de personnes avaient manifesté le 1er Mai pour dire non à la contre-réforme des retraites et, plus globalement, aux politiques antisociales de Macron. Des chiffres particulièrement élevés et particulièrement révélateurs de la persistance et de la profondeur de la colère contre le pouvoir. Des chiffres que certains ont tenté de faire disparaître en se concentrant exclusivement sur quelques images de violences commises contre des policiers et des gendarmes.

    Une manœuvre d’autant plus grossière qu’elle visait aussi à dissimuler ce fait avéré et attesté par de plus en plus d’observateurs, y compris institutionnels : un véritable déchaînement, au cours des dernières semaines, de violences policières, avec à chaque journée de manifestation des dizaines, voire des centaines de personnes blessées, ainsi que des centaines d’interpellations — au moins 540 le 1er Mai. La macronie a fait de la répression un mode de gouvernance, une nouvelle étape a été franchie avec la répression massive de la contestation, et si violence il y a, c’est d’abord et avant tout celle d’un système brutal et de ses défenseurs acharnés.

    Quelle violence ?

    La police tue. Le chômage tue. Le travail tue. Le mal-logement tue. Les frontières tuent. Leurs contre-réformes tuent. Nous ne le redirons jamais assez : face à un système aussi brutal et à ses défenseurs acharnés, la colère est légitime, la révolte est légitime, et ce qu’ils appellent la « violence » est légitime. Nous ne l’avons jamais caché : nous privilégions toujours les actions qui allient massivité et radicalité, unité et respect de la diversité des tactiques, et nous sommes convaincuEs que c’est une mobilisation générale, avec la participation du plus grand nombre, permettant un véritable blocage du pays, qui pourra arrêter les capitalistes et leur personnel politique.

    Mais nous faisons nôtres les paroles de l’évêque brésilien Helder Camara : « Il y a trois sortes de violences. La première, mère de toutes les autres, est la violence institutionnelle, celle qui légalise et perpétue les dominations, les oppressions et les exploitations, celle qui écrase et lamine des millions d’êtres humains dans ses rouages silencieux et bien huilés.

    La deuxième est la violence révolutionnaire, qui naît de la volonté d’abolir la première.

    La troisième est la violence répressive, qui a pour objet d’étouffer la deuxième en se faisant l’auxiliaire et la complice de la première violence, celle qui engendre toutes les autres.

    Il n’y a pas de pire hypocrisie de n’appeler violence que la deuxième, en feignant d’oublier la première, qui la fait naître, et la troisième qui la tue. »

    Julien Salingue

  • Éducation nationale : coup de force contre l’enseignement professionnel...

    À Saintes, jeudi 4 mai, en tenant les manifestantEs le plus loin possible, à coups d’interdiction de se rassembler (quand même 400 personnes), Macron a fait du Macron sur le dos de l’enseignement professionnel, des élèves et des enseignantEs, sur l’air bien connu de l’application de ses « promesses électorales ». Depuis Pap Ndiaye fait le tour des médias pour assurer le service après-vente.

    Ces annonces sont scandaleuses sur la forme et sur le fond. Sur la forme, par l’agitation de deux carottes (et d’un bouquet de mépris) dont il espère qu’elles feraient oublier le coup de massue donné à l’existence même de l’enseignement professionnel. Les carottes ce sont la seule chose qui compte pour Macron, l’argent. Il fait miroiter aux élèves la rémunération des périodes de stage et un doublement du Pacte pour les enseignantEs qui l’accepteraient. En termes de mépris, il coche toutes les cases. 

    1,4 euro en seconde, 2,80 euros en terminale

    Tout d’abord, le gouvernement considère que pour les élèves, à 90 % issuEs des catégories socio-professionnelles les moins favorisées, une aumône de 2 100 euros max sur 3 ans — ce qui reviendrait à 1,4 euro de l’heure en classe de seconde et 2,8 euros en terminale — compenserait une orientation non choisie. Et même de plus en plus contrainte puisqu’il s’agit d’adapter les filières aux besoins des entreprises locales. Ensuite, il se convainc que 7 500 euros brut par an pour une augmentations des tâches avec de moins en moins d’enseignement et de plus en plus de courbettes devant les entreprises va faire oublier la fermeture de filières, la reconversion forcée des milliers de collègues (et combien en fait de licenciements de non-titulaires ?) et la perte de sens du métier d’enseignantE. Il faut vraiment ne rien entendre de ce qui est exprimé par les personnels sur les enjeux et les problèmes de la voie professionnelle. Pas étonnant quand le seul horizon est la liquidation d’un pan de l’Éducation nationale pour des raisons budgétaires et idéologiques : mettre à disposition des entreprises, à moindre coût, une main-d’œuvre dont elles ont besoin immédiatement et restreindre le service public d’éducation au strict minimum.

    Augmentation de la déscolarisation

    Alors ce qui est évident c’est que si ce projet était appliqué, il produirait l’inverse de ce qu’il affiche : l’augmentation du décrochage et de la déscolarisation des élèves (un tiers d’une classe d’âge), de leur éloignement d’une école qui n’est que la porte d’entrée des entreprises pour y faire travailler des enfants de 15 ans sans les payer, de la perte de confiance des familles dans l’institution. Du point de vue des entreprises, cela ne règlerait durablement aucun problème. Qui peut croire que supprimer des formations de commerce ou de relation clientèle va régler les problèmes de recrutement dans la restauration ou les Ehpad, dans la cybersécurité ou le développement durable ? Qui pense sérieusement que moins de temps scolaire pour approfondir les problématiques d’un métier ou étoffer sa formation générale, va aider les futurEs travailleurEs à être efficaces dans ces professions qui ne peuvent être ni remplacées par l’IA ni réalisées en télétravail ? Sans parler d’un truc de dingue : aspirer à s’épanouir dans son métier en y trouvant une utilité et donc une reconnaissance sociale, auxquelles les élèves de la voie professionnelle devraient donc aussi renoncer, selon les plans gouvernementaux.

    Enfin, parce qu’ils ne doutent de rien, la mise en œuvre est annoncée pour septembre 2023, avec des documents sur les sites ministériels qui prévoient ni plus ni moins que la fermeture d’établissements entiers parce que leurs formations tertiaires seraient supprimées. Il est urgent de les faire redescendre sur terre, ce que seule la mobilisation pourra imposer.

    Cathy Billard

  • Les capitalistes nous mènent à la guerre, Il faut les arrêter !

    Les commémorations du 8 Mai par Macron et son gouvernement sont une mascarade à plus d’un titre. Macron le provocateur a tenté de récupérer le symbole de Jean Moulin, initiateur du Conseil national de la Résistance, qui a mis en place notre système de retraites par répartition à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Macron joue les pacifistes alors qu’il sert la bourgeoisie française aux avant-postes de la militarisation du monde et de la montée des conflits armés. Rappelons que la France est le 3e exportateur mondial d’armement derrière les États-Unis et la Russie. Ainsi, en 2021, 116 avions Rafale français ont été vendus aux quatre coins de la planète à des régimes souvent peu fréquentables.

    Du fric pour l’armée plutôt que pour nos retraites ?

    La loi de programmation militaire qui a été présentée il y a un mois en Conseil des ministres acte une augmentation sans précédent du budget des armées. En cas d’adoption, ce budget passerait de 49,3 milliards d’euros en 2023 à 69 milliards d’euros en 2030. Soit une augmentation de 30%, 20 milliards d’euros supplémentaires par an. 

    Dans le même temps, Macron et Borne tentent de passer en force, contre l’immense majorité de la population, une réforme des retraites qui prévoit 12 milliards d’euros d’ « économies » par an. Pas de doute, ils préparent la guerre et c’est bien à nous qu’ils veulent faire payer la facture. De plus, même s’il a pour l’instant renoncé à le rendre obligatoire pour touTEs les jeunes, le gouvernement n’a pas abandonné son projet de Service national universel, véritable entreprise d’embrigadement et de caporalisation de la jeunesse.

    Face aux difficultés économiques, des grandes puissances belliqueuses

    Voilà plus d’un an que la Russie de Poutine a agressé le peuple ukrainien en menant une guerre d’invasion. Dans le Pacifique, les tensions s’exacerbent entre les États-Unis et la Chine. En Afrique, au Moyen-Orient, des guerres ouvertes se multiplient. Le marché mondial ne permet plus que l’ensemble des grands pôles capitalistes, des États-Unis à la Chine, de l’Union européenne à la Russie, réalisent à l’infini des profits gigantesques. 

    La concurrence purement économique peut atteindre ses limites. Alors, pour les capitalistes, il faut redistribuer les cartes en jouant sur le rapport de forces, y compris sur le terrain militaire.

    Reconstruire un mouvement anti-guerre

    Les peuples, les travailleurEs, la jeunesse du monde entier n’ont aucun intérêt à la guerre. Il est temps de reposer les bases d’un mouvement anti-guerre qui unissent les exploitéEs par-delà les frontières. Pour cela, nous devons condamner tous les impérialismes, qu’ils soient étatsunien, chinois, russe ou français. Nous devons être solidaires des peuples agressés, à commencer par le peuple ukrainien qui défend ses droits, et refuser la course à l’armement, à commencer par celle menée par Macron et sa bande de va-t-en-guerre.

     

  • État des lieux et projet de société pour la jeunesse...

    Planète en feu, précarité qui s’étend rapidement, retour du service militaire, scolarité profondément dégradée, emplois de misère et de galère pour les jeunes en sortie d’apprentissage. Tel est le schéma de vie catastrophique dans lequel le néolibéralisme a laissé ou plongé des millions de jeunes en France. Un pays qualifié de « ce qui se fait de mieux ». Aux quatre coins du monde, la réalité est similaire ou bien pire. Allant, entre autres, jusqu’à l’interdiction aux jeunes filles d’étudier ou au recrutement forcé d’enfants soldats.

    Lire la suite

  • Italie : « Le fascisme est susceptible de revenir sous les apparences les plus innocentes »...

    La succession des lois et des déclarations du gouvernement de Giorgia Meloni, à cinq mois de sa formation, montre l’abîme politique et moral de l’extrême droite, ses projets et conceptions réactionnaires et racistes, son inhumanité et son instinct irrépressible de domination des plus faibles dans la gestion du pouvoir ainsi que son rôle de serviteur des patrons avec une conception de la société fondée sur les inégalités de classe et l’exploitation.

    Lire la suite

  • L’opération de destruction du NPA par les fractions de l’ex-plateforme C doit cesser...

    Une agression politique et organisationnelle

    Depuis le début du mois d'avril, une agression politique est entreprise contre le NPA : les fractions Anticapitalisme et révolution (A&R)l’Étincelle et Démocratie révolutionnaire ont manœuvré secrètement auprès de la banque et de la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP) afin de couper la source de financement du parti. En effet, la présidente et la trésorière de l’association de financement du NPA, animatrices de fractions qui représentent respectivement 5% et 10% des effectifs du NPA, ont bloqué les moyens de financer le parti. Ainsi, alors qu'elles s'approprient son logo et s'en réclament, ces fractions mettent en péril l’existence même du NPA à court terme... en s’appuyant sur une banque et sur une autorité administrative de l’État !

    Jusqu'ici, nous n’avons pas rendu publics les aspects les plus concrets de la séparation qui se joue dans le NPA, de crainte qu’ils ne soient dépolitisants. Le désaccord de fond avec les fractions est leur incapacité politique à comprendre que les classes populaires ont besoin actuellement d’un travail unitaire déterminé, ce qui n’empêche pas de conserver nos convictions et nos orientations stratégiques révolutionnaires. L'essentiel est là. Mais les manœuvres et procédés utilisés par les fractions de l’ex-plateforme C (PFC) du congrès du NPA ont atteint un niveau qui nous oblige à les rendre publiques afin que les militantEs de la gauche radicale et révolutionnaire puissent apprécier les pratiques de ces groupes qu’aucun désaccord ne saurait justifier, et qui ne sont motivées que par une volonté de nuire.

    Nous en appelons à ces ex-camarades pour qu’ils et elles reviennent sur ces actes inacceptables dans le mouvement ouvrier, acceptent enfin d’entrer dans une négociation raisonnable pour gérer ensemble la séparation du NPA. Nous en appelons également aux autres organisations pour qu’elles affirment leur solidarité avec le NPA contre cette agression.

    Une séparation devenue inévitable

    Depuis plusieurs années, le NPA était miné par une lutte fratricide qui a mené à la séparation de 2022. Différentes fractions – A&R, l’Étincelle, Démocratie révolutionnaire, Révolution permanente – ont mis en place depuis 2012 un fonctionnement parallèle à celui du parti avec leurs propres cotisations, médias, directions, matériel, échéances, etc. Elles ne participaient qu’à la marge ou aléatoirement à la prise de tâches, aux instances intermédiaires, au versement des cotisations, à la vente du journal. Dans leur grande partie, elles n'avaient jamais adhéré aux principes fondateurs du NPA. Les désaccords politiques sont la vie d’une organisation, les droits de tendance et de fraction sont pour nous des acquis. Mais elles étaient devenues des organisations parallèles, hostiles et concurrentes du NPA.

    Nous avons donc, en tant que majorité, assumé au dernier congrès de décembre 2022 qu’il était préférable qu’une séparation s’opère. Nous revendiquons, dans ce cadre, représenter la continuité politique et organisationnelle du NPA parce que nous sommes en accord avec les principes fondateurs de l’organisation, parce que nous avons respecté ses instances et décisions, parce que nous n'avons ni direction, ni presse, ni matériel, ni cotisations, ni autre nom que ceux et celles du NPA. Les fractions, quant à elles, ont leur propre nom. Et depuis des années, elles utilisent le capital financier, matériel et symbolique du NPA comme une base arrière et une façade publique de construction.

    Le refus de respecter les statuts du NPA et le bon déroulement du processus du congrès

    Pendant les débats préparatoires et lors du congrès, nous avons alerté sur certaines irrégularités au niveau des votes. Un nombre significatif de votants n'étaient pas de véritables militants du NPA : des sympathisantEs des fractions, ne connaissant pas l’organisation et ses débats, sont venuEs voter opportunément.

    Pendant les débats préparatoires et lors du congrès, nous avons expliqué que le fonctionnement des fractions de la PFC était anti-statutaire car elles ont toujours refusé d’expliquer politiquement leur maintien entre deux congrès. Et pour cause, elles sont depuis longtemps des organisations parallèles, hostiles et concurrentes. Pour preuve récente, parmi d'autres innombrables, des membres des fractions Anticapitalisme et révolution et Démocratie révolutionnaire, se sont, toujours au mépris des statuts du parti, présentés contre la position du NPA dans plusieurs circonscriptions aux dernières législatives.

    Pendant les débats préparatoires et lors du congrès, nous avons indiqué que sans engagement à respecter les statuts du parti, le congrès ne pourrait que conduire à la séparation de l’organisation. Un des principaux dirigeants de l'ex-PFC nous a alors menacés à la tribune de violences physiques si nous assumions cette séparation tout en tentant de rester dans la salle initiale, comme il est de tradition que la plus grosse délégation le fasse. Pour ne pas que s’ajoutent aux violences verbales des violences physiques, nous avons continué le congrès dans le même lieu, mais dans une salle attenante. Puis, quand celle-ci n’était plus disponible, le lendemain dans le local parisien du NPA, où nous avons ensuite tenu une conférence de presse.

    Des faux et délits en série

    Au lendemain immédiat du congrès, l'ex-PFC a prétendu que Philippe Poutou et ses troupes « minoritaires » auraient « quitté le congrès », et ainsi « quitté le parti ». Il ne resterait alors plus que la PFC pour incarner le NPA. Pourtant, sur le plan numérique, elle n’a représenté que 45% des déléguéEs. Ensuite, sur le plan politique, les fractions qui la composent ont pour une grande majorité refusé les principes fondateurs du NPA. Enfin, sur le plan organisationnel, ses cotisations sont aléatoires, sa faible participation aux commissions est notoire, de même pour l'élaboration de sa presse, la vie des instances de directions intermédiaires, la prise des tâches concrètes. 

    Persistant dans son récit alternatif, l'ex-PFC a ensuite réalisé un faux procès-verbal du congrès et un faux BI de compte rendu, se prévalant au passage, sur sa couverture, d’une publication (LAnticapitaliste) sans en informer son directeur de publication. Elle a aussi désigné une fausse présidente, qui a fait sortir des fonds du parti sur son compte personnel pendant le congrès et qui s’est présentée en 2022 aux élections législatives contre une décision du parti. L’ex-PFC a aussi créé de nouveaux comptes réseaux sociaux concurrents à ceux du parti et qui usurpent son identité. Enfin, elle vient de lancer un journal concurrent, Révolutionnaires, ce qui prouve au passage que l'argent ne leur manque pas. Mais ce n'est pas tout : effraction et vols sur les locaux de Lyon et Grenoble, détournement de fonds de plusieurs comptes locaux vers des individus, vols de drapeaux, d’affiches et d’autocollants dans diverses villes…

    Et pendant ce temps, sur ordre et à l'instar de leurs directions, des centaines de membres de l’ex-PFC ont arrêté de cotiser au NPA, et ce dès le mois de janvier 2023 au moins...

    La fuite en avant doit cesser

    L'ex-PFC centralise ses cotisations depuis janvier 2023 et possède des réserves importantes sur des comptes personnels ou des structures inconnues. Elle a sa propre direction et son propre journal. Pourtant, le NPA paye toujours les permanents de l’ex-PFC, il a récemment payé des factures d'impression qui incombaient à cette dernière et les charges de certains locaux qu’elle utilise. C'est aussi au NPA que l’ex-PFC réclamait encore récemment le remboursement des voyages de ses militantEs. Nous avions accepté cela dans l'attente des négociations et pour permettre une séparation donnant à chacun les moyens de militer.

    Alors jusqu’où iront alors l'ex-PFC et les fractions qui la composent ? Continueront-elles de prétendre auprès de la banque et de l’État que nous ne sommes pas le NPA, que Philippe Poutou n’est pas le représentant légal de l’organisation, prenant ainsi le risque d’une destruction pure et simple du NPA par la banqueroute, ou sa mise sous tutelle par la justice bourgeoise ? Tentera-t-elle de spolier les acquis militants et matériels de dizaines d’années de militantisme, d’abord à la LCR puis au NPA, alors même qu'elle n'y a pas ou peu contribué ? Continuera-t-elle à mettre le NPA à la merci d’une non-validation de ses comptes annuels par la CNCCFP ? Enfin, mettra-t-elle en danger ses propres représentantEs et militantEs qui organisent des détournements de fonds sur des comptes locaux, un blocage de l'encaissement de ses cotisations, en opposition manifeste avec l’objet de l’association de financement ?

    Une organisation politique est un projet et une continuité organisationnelle. Qui peut croire que le NPA, ce n’est pas Philippe Poutou, Olivier Besancenot, Christine Poupin, Pauline Salingue, les camarades qui font vivre sa presse, ses instances démocratiques, son appareil ? Qui pourrait croire au contraire que le NPA, ce sont des militantEs ayant construit essentiellement leurs fractions et qui, pour certainEs, sont connuEs dans le mouvement social comme ayant des pratiques sectaires ?

    Des premières discussions ont eu lieu en janvier et février dans le périmètre de l’ancienne direction. Puis nous avons officiellement soumis par écrit un protocole de séparation aux fractions de l'ex-PFC le 15 mars. Aucune contre-proposition précise ne nous a été transmise. De plus, il nous a été demandé de changer le périmètre des discussions, ce que nous avons refusé. Plutôt que de négocier correctement, l'ex-PFC préfère donc exercer un chantage politique par une pression matérielle, en s’appuyant sur les banques et sur l’État, quitte à mettre en danger la survie même de notre organisation. Si les fractions constituant l'ex-PFC ont des demandes à formuler, elles doivent le faire de façon sérieuse pour entamer une négociation et organiser la séparation de façon acceptable pour toutes les parties.

  • Mayotte : arrêt immédiat de l’opération colonialiste Wuambushu !

    Depuis une semaine, Gérald Darmanin essaye de mettre en œuvre une opération nauséabonde à Mayotte, visant à démanteler, « décaser » des quartiers entiers, expulser 24000 habitants de l’île en deux mois, 400 personnes par jour.

    Faisant l’amalgame entre insécurité, délinquance et immigration, il veut faire des plus de 40% de la population venue des autres îles de l’archipel des Comores, les responsables de tous les maux, cherchant à attiser toutes les divisions au sein de la population. Le ministre de l’Intérieur qui a récupéré l’année dernière le portefeuille de l’Outremer, veut aussi se faire une publicité préélectorale et faire de l’opération Wuambushu les prémisses racistes de la loi immigration qu’il cherche à faire passer au parlement. Pire, à Mayotte, existe des dispositions dérogatoires au droit français : le droit du sol n’y est pas appliqué, et dépend de la résidence des parents : un tiers des « étrangers » à Mayotte sont nés et ont toujours vécus dans l’île. De plus, pour les titulaires de titres de séjour, Mayotte n’est pas la France, puisque leur titre ne leur permet pas de circuler dans les autres départements français. De fait, toutes ces distorsions créent des étrangers à Mayotte et exacerbent les tensions.

    L’archipel divisé en 1975

    Toute la population de Mayotte est comorienne, avec la même histoire, la même langue, la même religion, mais l’archipel des Comores a été divisé par la France à l’heure de la décolonisation en 1975, laissant Mayotte sous la coupe du colonisateur.  Et pire, depuis 1995, les Comoriens des autres îles, ont perdu la liberté de circulation et doivent obtenir un visa pour entrer à Mayotte. Un peu plus de 50% des habitants de Mayotte ont des papiers français, les autres, avec ou sans permis de séjour, viennent essentiellement des autres îles de l’archipel des Comores. C’est sur eux et elles que repose une bonne partie de la main d’œuvre des BTP et de l’agriculture. Mais Darmanin fait des « étrangers comoriens » les responsables de la misère, de la délinquance et des violences à Mayotte « les 60 bandes criminelles », « les délinquants étrangers » associant comme en France délinquance et immigration. C’est sur la seule population sans-papiers que le gouvernement fait retomber la responsabilité de la misère et des violences à Mayotte, des agressions et règlements de comptes entre bandes de jeunes alors que 84% de la population vit sous le seuil de pauvreté et que l’habitat informel avec les bangas et les bidonvilles concerne 40% des logements. Les bandes de jeunes, les rackets et agressions ne sont pas le seul fait de jeunes arrivés d’Anjouan, l’habitat insalubre concerne aussi les Mahorais. La misère et la violence dans l’île ne sera pas réglée mais amplifiée par l’opération de Darmanin. Si les dirigeants français ont voulu garder Mayotte, ils n’en ont pas moins depuis 50 ans laissé les Mahorais dans la misère, l’île étant le 101e département et le moins doté en subvention publique, pour le logement, la santé, l’éducation, en proportion de ses 300 000 habitants, ce qui pousse beaucoup de jeunes Mahorais à migrer à La Réunion ou en France, tout comme les habitants des autres île des Comores migrent vers Mayotte pour y trouver, malgré tout, de meilleures conditions de vie.

    Plus de 44 arrêtés de création de locaux de rétention

    Darmanin met en scène en l’amplifiant et l’accélérant une pratique régulière du pouvoir depuis des années. Rien qu’en 2022, le CRA de Pamandzi a vu l’internement de 26 000 personnes aboutissant à 76% d’expulsions, car là aussi à Mayotte, le droit est dérogatoire : les recours devant le tribunal administratif ne suspendent pas les OQTF, l’AME (aide médicale de l’État), pour les étrangers, ne s’applique pas à Mayotte. Depuis des années des destructions de milliers de bangas, d’expulsions de Comoriens vers Anjouan, et sans doute, près de 15 000 morts sur des embarcations de Comoriens cherchant à atteindre Mayotte.

    L’opération policière, en ce moment, se fait avec les projecteurs des médias français, avec 5 escadrons de gendarmerie, plus de 400 militaires et une unité de CRS, 1 800 hommes pour que Darmanin présente son combat contre l’immigration, détruisant des quartiers, déscolarisant des enfants, sans aucune garantie de relogement, expulsant en 72 heures sans que puisse s’exercer les droits de recours, sans relogement pour les familles menacées d’expulsion. Le préfet de Mayotte a pris plus de 44 arrêtés de création de locaux de rétention administratives totalement illégaux, puisque pris après l’ouverture de ces LRA, dont beaucoup n’avaient qu’une existence de quelques jours, quelques heures, pour empêcher les associations de défense des droits des étrangers de faire leur travail. Le 29 avril, le juge des référés du Tribunal administratif de Mayotte a donné raison aux associations, Cimade, GISTI et ADDE sur tous les manquements aux droits des étrangers.

    Stopper l’atteinte aux droits humains

    Toutes les dispositions d’exception prises à Mayotte sur l’accès à la nationalité, sur les droits des étrangers sont bien des expérimentations qui peuvent être demain étendu à tout le pays.

    Mais tout en menant sa politique de mainmise coloniale sur Mayotte, la France n’en continue pas moins de soutenir aux Comores le président Azali Assoumani, autoritaire et contesté par son élection douteuse, président de l’Union des Comores, à plusieurs reprises depuis 1999 à l’issue d’un coup d’État.

    Le NPA appelle à mettre un terme à cette atteinte aux droits humains et à stopper l’opération Wuambushu, à annuler toutes les dispositions d’entrave aux droits des étrangers et au droit du sol, tout comme à l’autoritarisme policier et sécuritaire et au projet de loi Asile et Immigration de Darmanin, Macron et Borne.

  • Pas de trêve, pas d’apaisement : on est là et on sera là !

    Les manifestations du 1er Mai ont montré que le mouvement contre Macron reste extrêmement puissant. Pour gagner, nous avons besoin d’un programme unitaire d’action et de rupture avec les politiques capitalistes.

    Avec 2,3 millions de manifestantEs, ce 1er Mai est historique. Dans de nombreuses villes, ce sont 7, 8, 10 fois plus de personnes qui ont manifesté par rapport aux 1er Mai des années précédentes.

    Vers une grève massive le 6 juin

    Les chiffres restent très élevés pour un mouvement social, d’autant plus que le 1er Mai se situait pendant les vacances scolaires de deux zones et créait un week-end de trois jours, ce qui ne favorise pas la participation à la manifestation. On a vu des centaines de cortèges combatifs, prêts à continuer la lutte.

    Quelles sont les prochaines échéances pour le mouvement ? Le 3 mai, on saura si le Conseil constitutionnel valide le référendum d’initiative partagé (RIP) qui permettrait une mobilisation populaire, pétitionnaire, pour revenir à la retraite à 62 ans. Cette demande, bien minimaliste — nous sommes favorables au retour de la retraite à 60 ans, 55 pour les métiers pénibles, et 37,5 annuités de cotisations) —, si elle était rejetée, montrerait une fois de plus le caractère totalement antidémocratique de la 5e République. Son hypothétique acceptation ne serait toutefois que le début d’un long processus loin de garantir une victoire sur la contre-réforme des retraites.

    Ensuite, l’intersyndicale appelle à une nouvelle grève le 6 juin, deux jours avant le vote d’une loi proposant d’abroger la législation sur la retraite à 64 ans. Si cette date apparaît bien lointaine, nous devons nénamoins absolument réussir cette mobilisation du 6 juin, faire en sorte que la grève soit de nouveau massive, que cela exerce une pression maximale sur les députéEs pour tenter d’arracher une victoire en profitant de la faiblesse des macronistes à ­l’Assemblée nationale.

    Un affrontement global avec le pouvoir

    Mais il est peu probable que le Conseil constitutionnel et l’Assemblée nationale aillent dans le sens de remettre en cause la réforme des retraites avec la seule pression d’une nouvelle grève le 6 juin. Car pour les institutions, l’enjeu s’est déplacé vers un affrontement plus global entre le pouvoir et le monde du travail. En interdisant les sifflets et cartons rouges au Stade de France, en arrêtant des centaines de personnes dans les manifestations, en mettant en danger de mort des manifestantEs comme à Sainte-Soline, le pouvoir montre qu’au-delà de cette réforme, il a prévu d’accélérer une politique antidémocratique et antisociale sans précédent dans un contexte où l’inflation continue de nous appauvrir à grande vitesse. Cette politique brutale a une dimension raciste évidente, comme le montre la situation à Mayotte, où le gouvernement entend déporter par la force 24 000 habitantEs — dont un tiers sont néEs sur le sol français et devraient donc avoir la nationalité.

    Nous sommes entréEs dans une période d’affrontement global avec Macron et son pouvoir, qui n’est pas aussi fort qu’il prétend l’être, comme le montre le fait qu’il soit obligé de lâcher quelques augmentations de salaires aux enseignantEs et de reporter la réforme du droit d’asile.

    Faire feu de tout bois

    Nous devons faire feu de tout bois pour gagner le retrait de la réforme et contre ce gouvernement : autour de la grève évidemment, mais aussi en construisant et multipliant les initiatives qui visibilisent le mouvement et notre opposition : les casserolades, actions, rassemblements, réunions publiques… Ce pouvoir est illégitime et minoritaire, cela doit continuer à se voir et à s’entendre !

    Faire feu de tout bois, également en multipliant les conflits sociaux sur toutes les questions : c’est le moment de revendiquer pour les salaires, le temps de travail, en profitant des fragilisations du gouvernement. De ce point de vue, l’extrême droite, qui tente de récupérer la colère, est un ennemi mortel car elle incarne ce qu’il y a de plus régressif pour nos droits et nos libertés.

    Nous avons besoin, face à cela, d’une contre-offensive unitaire du monde du travail, des classes populaires, de la jeunesse. Nous avons besoin que toutes les organisations, politiques, syndicales, associatives, se réunissent pour élaborer un programme d’urgence pour les classes populaires et contre le capitalisme, et mettent en place des structures pour organiser l’affrontement avec Macron. Pas de retrait, pas de paix ! Pas d’apaisement, nous serons là pour continuer le combat.